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Les JO de Pékin pourraient ne pas être le "jackpot" économique prévu

Publie le vendredi 27 juin 2008 par Open-Publishing
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Les JO de Pékin pourraient ne pas être le "jackpot" économique prévu

jeudi 26 juin 2008.

SHANGHAÏ CORRESPONDANT

À un peu plus d’un mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, la perception qui a longtemps prévalu, selon laquelle l’événement serait un "jackpot" pour l’économie chinoise (le coup d’envoi a lieu le 8 août, le 8 étant symbole de fortune en Chine) est de moins en moins de mise : les nouvelles restrictions en matière de visa pour étrangers, la plus grande méfiance qu’inspire en Occident la Chine, le ressentiment des Chinois vis-à-vis des pays donneurs de leçons et, enfin, l’obsession sécuritaire des autorités entraînent d’ores et déjà des déconvenues dans le secteur le plus visible de l’économie olympique, celui du tourisme.

Non seulement la capacité hôtelière disponible (le comité olympique chinois a réservé 70 % des chambres d’une centaine d’hôtels), supérieure à ce qui était prévu, conduit les hôtels à réviser à la baisse des "tarifs JO" à l’origine prohibitifs, mais une niche substantielle (restaurants, magasins, services), occupée par les consommateurs étrangers à la faveur de la mondialisation de l’économie chinoise et de ses vitrines, Pékin et Shanghaï, pâtit prématurément de "l’effet JO".

"On savait qu’août, le mois des JO, ne serait pas une bonne période pour nous", explique une source auprès d’un gros tour-opérateur allemand, basé à Pékin. "Mais la tournure des événements, ces derniers mois, a largement pénalisé notre activité sur les mois de mai à juillet, qui aurait dû être bons. On est en saison haute, les restaurants touristiques de la Grande Muraille sont deux fois moins pleins qu’en temps normal."

En partie à cause du boycottage, par les Chinois, de la destination Paris, mais aussi en raison de la diminution des déplacements d’affaires ou de tourisme de Français en Chine, Air France a supprimé plusieurs vols par semaine sur le trajet Paris-Pékin et les tarifs disponibles sur l’Internet restent étonnamment bas pour cette saison.

Lors du dernier salon Classe export, organisé à la Défense le 24 juin, un spécialiste français du commerce extérieur notait que "tous les participants, institutionnels ou privés, parlent d’une baisse de la demande sur la Chine".

Le degré d’implication dans l’économie chinoise des hommes d’affaires et des intermédiaires étrangers - qui pour beaucoup résidaient en Chine grâce à des visas d’affaires longue durée auparavant accordés sans difficulté à Hongkong, ou multipliaient les allers et retours grâce à des visas "multi-entrées" - est tel que les nouvelles règles, très contraignantes, ont remis en question des années de pratique.

Vues comme temporaires, ces perturbations ont certes un impact macro-économique très marginal. En mai, les investissements directs étrangers restaient supérieurs de 38 % au niveau de 2007, et les ventes au détail, de 21 %.

Début juin, Fan Gang, directeur de l’Institut national de recherche économique, claironnait dans la presse sa "confiance totale dans l’économie post-olympique", balayant les doutes qui gagnent pourtant une population ébranlée par les chocs à répétition de 2008 (catastrophe ferroviaire du Shandong, émeutes au Tibet et tremblement de terre du Sichuan). "Les Jeux olympiques n’ont pas un impact très positif sur les affaires, estime un consultant chinois. Il y a quelques années, quand on demandait aux Chinois comment ils voyaient les deux ou trois ans à venir, il n’y avait que du positif. Désormais, c’est beaucoup plus incertain, tout le monde parle de ralentissement. Il y a des facteurs globaux, mais tout le monde voit que les coûts grimpent de 20 %, 30 % par an, c’est du jamais-vu."

Si la Banque mondiale estime, dans son dernier rapport trimestriel, que la croissance chinoise devrait ralentir à 9,8 % en 2008, soit deux points de moins qu’en 2007, les déséquilibres auxquels l’économie chinoise est en proie se sont exacerbés : la hausse des coûts est de moins en moins supportable dans le secteur du textile par exemple, et l’impossible ralentissement de l’afflux de capitaux spéculatifs dope l’inflation et fausse les mécanismes du crédit. L’éclatement, dans un silence médiatique suspect, des deux bulles immobilières et boursières (- 50 % depuis octobre 2007) rend nerveuse la classe moyenne des villes.

Or l’obsession de stabilité et la crainte de tout incident qui accaparent le gouvernement chinois contribuent à masquer les enjeux réels de ces déséquilibres.

Brice Pedroletti

CHIFFRES

NOMBRE TOTAL DE TOURISTES EN CHINE : selon la China National Tourism Administration, il était de 131 millions en 2007, dont 26,11 millions d’étrangers (16,7 millions venus d’Asie, 6,21 millions d’Europe et 2,72 millions d’Amérique).

REVENUS DU TOURISME : ils ont dépassé, en 2007, les 30 milliards de dollars. Plus de 6 millions de personnes sont employées dans ce secteur.

HÔTELS ET AGENCES DE VOYAGES : le pays dispose de 10 481 hôtels et possède 13 361 agences de voyages, dont 1 364 organisent des voyages internationaux.

Le Monde : Article paru dans l’édition du 27.06.08

http://www.pag69.org/article.php3?id_article=812

Messages

  • Je trouve ce post désépérant, que ce que le vitoyen que je suis et qui a une influence sur mon entourage sur 50 km à la ronde de mon lieu de localisation, peut avoir à foutre de ce qui va se passer dans un pays à l’autre bout de la terre

    et redescendez sur terre, on est pas des stars, on ne vit pas à Los Angeles ni à New York

    essayons de changer ce qui nous entoure, vous en avez pas marre de vous intéresser à des choses qui ne devraient même pas polluer nos cerveaux