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Les lettres d’adieux de Marina Petrella à ses proches

Publie le mardi 8 juillet 2008 par Open-Publishing
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Marina Petrella, l’ancienne membre des Brigades rouges dont l’extradition est réclamée par l’Italie pour fait de terrorisme, se laisse mourir en France où elle a refait sa vie depuis 1993 "à visage découvert", selon ses proches. Cette femme, qui aura 54 ans le 23 août, présente un regard déterminé sur les photos illustrant les sites Internet de ses comités de soutien. Mais elle a écrit récemment "des lettres d’adieu" à son conjoint, ses deux filles de 25 et 10 ans et à son amie et ex-collègue Stéphanie Lacroix.

"Marina dit aujourd’hui clairement qu’elle préfère mourir libre plutôt qu’enterrée vivante", raconte Mme Lacroix. En terme médical, cela donne un "état dépressif gravissime" avec des "idées de mort extrêmement prégnantes" et une "sensation d’avenir bouché", "l’ensemble évoquant une crise suicidaire franche et très inquiétante", selon le certificat d’un médecin de Fresnes.

"Ma cliente est en train de mourir", insiste l’avocate Irène Terrel qui se bat pour l’application immédiate d’une "clause humanitaire" suspendant l’extradition de Marina Petrella, arrêtée le 21 août 2007 à Argenteuil (Val-d’Oise), où elle habitait. Marina Petrella vivait "en France à visage découvert" au nom de la "doctrine Mitterrand" accordant l’asile en échange de l’arrêt des violences, déclare Stéphanie Lacroix.

Mère de deux filles

Arrivée en 1993, elle avait fui l’Italie pour échapper à une condamnation définitive prononcée en 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur, à Rome en 1981, ainsi que pour séquestration d’un magistrat, vol avec arme et attentats. Cette vie d’avant, durant "les années de plomb" au sein de la "colonne romaine" des Brigades rouges, Marina l’évoquait peu. "Elle parlait de l’Italie, des mouvements d’extrême gauche sans jamais dire ce qu’elle avait pu faire", se souvient Stéphanie Lacroix.

D’Italie, elle était revenue avec une fillette, Élisa, née en prison il y a 25 ans. En France, elle a donné naissance à Emma, qui aura onze ans en décembre. Elle a travaillé comme assistante sociale dans le Val-d’Oise, où elle s’occupait de trouver un logement à des familles en difficulté. À cette occasion, elle a rencontré Stéphanie Lacroix, qui l’a engagée en 2006 au sein de l’association Loca’Rythm, une agence immobilière à vocation sociale.

"Je l’ai embauchée sous son identité, à son adresse, avec un extrait de casier judiciaire vierge, comme l’exige la loi", affirme-t-elle en louant "les compétences et l’investissement professionnel" de Marina Petrella, qui a obtenu en 2007 un DEASS (diplôme d’État d’assistant de service social).

Aujourd’hui, alors que le président Nicolas Sarkozy a confirmé l’extradition tout en sollicitant une grâce de la part de son homologue italien, Marina Petrella a perdu "le désir de vivre", selon la sénatrice et ancienne ministre Dominique Voynet, qui lui a rendu visite.

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