Encore un autre roman copyLeft gratuit grace à bellaciao.org

Vous ne rêvez pas : l’offre est vraiment gratuite, et le texte est réellemment CopyLeft ...

Mais comment est-ce possible ?

C’est parce qu’il y a des romanciers inutiles et relativement barrés qui sont un peu de gauche et qui veulent détruire le capitalisme.

J’ai entendu "ah ah ah" ?
Je vous préviens, j’ai un opinel neuf.

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Un Homme Amoureux

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C’est la confession d’un ivrogne.

 

Il faut obeir.

 

Non pas parce que c’est bien ou moral, mais juste parce l’alcool est moins puissant que l’ordre moral.

 

Il faut mourir, et ne plus aimer les choses les plus belles comme un levé de soleil vers 5h00 du matin sur une plage déserte.

 

Il faut resister à l’envie de se noyer dans cette eau verte foncée, et cette obligation devient si dérisoire que la peur de vomir l’eau salée devient moins absurde que de rentrer à la maison.

 

Il faut obeir a ton corps qui te demande de te noyer.

Il faut ne pas avoir peur de cette eau qui va te noyer.

 

Ou alors il faut rien du tout, juste marcher et rever.

Ou alors il faut quelque chose, genre un flingue ou de la drogue.

 

Je sais pas ce qu’il faut detester ou aimer.

Dire a quelqu’un je t’aime et avoir peur de sa réponse.

Dire à quelqu’un je te deteste et se planquer le temps de le tuer.

 

Rien du tout, Rien du tout, je marche au milieu du chemin.

Rien du tout, Rien du tout, demain il sera encore demain.

 

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Putain la grosse gueule de bois.

Bordel, effacer tout, effacer tout.

trop tard.

 

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Le truc s’est mis en marche et a commencé à fonctionner.

Cela a provoqué mon éveil, d’une manière progressive, dans un brouillard approximatif.

 

J’étais.

 

Non Je suis dans un lit, et le truc me réveille, il émet un son calme et mélodieux, et mes yeux s’ouvrent.

 

Je me rappelle bien qui je suis.

 

Je me lève, je vais dans la zone salle de bain, et je me regarde.

L’effet a disparu, je suis a nouveau conscient que l’image c’est moi.

 

Mais quelque chose a disparu, je le sens, et en passant sur mon visage mes mains pour vérifier que le contours de mon visage était bien celui du reflet, je me rend bien compte que quelque chose manque.

 

Il y a quelque chose qui manque, et pourtant, quand je sors de la salle de bain de cette salle d’hopital, je vois la fenêtre donnant directement sur le monde réel, et quand je regarde l’extérieur, rien ne semble manquer.

 

Ensuite, La première chose que je pense à faire est de mettre en position "OFF" l’appareil qui m’a reveillé.

Ensuite, rien, je crois bien que je retombe dans le lit.

 

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La problématique au niveau mondial du différentiel entre, d’une part, les zones peuplées de personnes dont le mode de vie est de type "agricole", c’est à dire des gens qui se nourissent directement des légumes ou animaux tués sur place, et d’autre part, la population dite "occidentale" qui ne se nourrit que de produits importés depuis les zones "agricoles", une fois modifiés dans des usines, et transportés sur des milliers de kilomètres, et pour remplir de grandes zones commerciales diffusant de la musique douce, avec des pancartes qui proclament l’engagement strict du magasin pour le commerce équitable, est une phrase trop longue pour le monde moderne.

 

Cela ne tient pas dans le format standard d’une emission diffusée sur la télé que je viens d’allumer.

 

La télé diffuse un spot amusant au sujet des bracelets de sécurité pour bébés.

En tout instant, la liberté, la sécurité, la liberté pour votre enfant : le bracelet "Securit" pour garantir la protection de votre enfant dans un monde inquiétant de crime et de violence.

La courte publicité montre un jeune individu habillé dans le style habituel qu’on attend des jeunes de banlieues sans travail ni avenir, qui tentent de capturer un jeune enfant dans un landau.

 

Gros plan sur le bracelet "Securit" qui se met à émettre une musique douce, et au plan suivant, des jeunes policiers souriants qui plaquent au sol avec douceur le délinquant.

 

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La plupart des gens ne sont pas des salauds, ou plutôt rien d’autre que ce qui les y contraint ne peut expliquer qu’ils deviennent si ignobles.

 

C’est la base de l’idéologie des craquelés.

 

En d’autre terme, selon la théorie craquelée, l’humain serait bon de naissance, et le mal viendrait de l’obligation qui lui serait imposée de se soumettre à des lois idiotes qui ne visent qu’à les maintenir dans un ghetto séparé d’une population favorisée qui se protège de la colère induite par les lois idiotes par des murs et des milices armées.

 

Moi je suis né du côté des Anges, c’est à dire du côté de la caste des humains qui ordonnent de fabriquer les murs, les armes, qui organisent et fournissent en matériel les milices qui patrouillent autours des murs pour la protection des Anges contre les craquelés.

 

Je viens de me reveiller d’un profond sommeil, dans une sorte d’hopital, et je me rappelle juste de quelques choses, par exemple que mon prénom est Pierre.

 

Et que je suis du côté "Ange".

 

Mais pour l’instant, je me rappelle plus pourquoi je me reveille aujourd’hui dans une salle d’hopital.

 

En bas de l’écran de la télé, la date indiquée ne m’évoque rien, 26 Aout 2034.

Car je ne sais vraiment pas dire la date à laquelle je me suis endormi.

 

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Le type qui entre est une femme.

 

Je me serais attendu à un docteur du genre blouse blanche, mais c’est une femme du genre adjudant chef de gendarmerie.

 

Elle branche son micro-terminal sur la fiche juste à côté de mon lit, elle regarde le document qui s’affiche, puis elle me demande :

 

- Vous êtes bien Henri-Pierre Delage ?

 

Je répond non au départ, puis je me reprend, oui, c’est probablement mon vrai nom.

 

Elle me regarde comme quelqu’un qui vient de dire "j’ai envie de repeindre en bleu un zèbre hollandais".

Donc je réponds cette fois avec une affirmation conforme.

 

- Oui, pardon, mon nom exact est Henri-Pierre Delage

 

Elle débranche son terminal et quitte la pièce.

 

Quand je vais dans la pièce des WC-Douche-Lavabo, je me rend compte de deux choses :

- D’une part que je suis dans un hopital de luxe, car il y a une salle "WC-Douche-Lavabo"

- D’autre part que je ne reconnais pas le type que le reflet du miroir me renvoit, juste au dessus du lavabo.

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Le temps passe ensuite, je me recouche mais j’ai pas sommeil et je me rappelle.

J’ai pris des trucs, un maximum de trucs.

Des substances du genre très dangereux pour la santé.

Oui, voilà, je me souviens, je suis un total drogué.

Ah oui, et puis l’alcool aussi.

Putain j’avais oublié.

L’alcool.

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L’une des fiches qu’il avaient écrites était datée du 27/07/2011

 

Le style était étrange, mécanique, employait des termes vagues et généraux, comme le style d’un document de contrat d’assurance.

 

Mais un paragraphe détonnait dans la morne monotonie du texte bureaucratique :

 

Il disait :

 

Un homme amoureux est un homme dangereux et inutile.

Il cesse de raisonner pour le bien de l’économie et de l’intérêt des Anges.

Il devient incontrolable, et son exemple devient un poison pour l’ordre.

Les termes "Amour", "Amoureux", et les termes approchants devraient être re-interprétés dans le cadre strict de l’économie Angélique, basée sur le besoin de posséder et non pas sur la souffrance d’aimer, ni surtout sur la totale absence d’obeissance à un ordre supérieur que procure le sentiment amoureux.

Les manifestations de tendresses, en dehors des compagnes officielles de publicités commerciales, seront donc selon mon avis à proscrire sur les places publiques.

 

Ce paragraphe, assez stupide, m’aurait fait rire si je n’avais pas lu la signature en bas :

 

Henri-Pierre Delage.

Sous-Directeur adjoint au service de l’économie Angélique.

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Bon OK, j’admet que je ne suis pas sûr d’être clair.

 

D’un autre côté, les gens clairs, ils me semblent vraiment bizarres.

Pas bizarres au sens étranges, ou anormaux, mais bizarres au sens que je n’arrive pas à m’habituer à leur manière de penser.

 

Ils sont du genre à ne jamais faire de fautes d’orthographes, mais à écrire des choses bizarres pour moi.

 

Par exemple, l’art de tuer.

 

C’est un exemple type de concept bizarre pour moi.

 

Prendre un flingue, et massacrer quelque chose.

Sauf complètement bourré, comment expliquer la notion de l’art de tuer ?

 

Un chat qui meurt, est-ce triste ?

 

Non à priori, si le chat ne servait à rien, sauf, si c’était juste la dernière personne à qui vous pouviez vous adresser.

 

Donc c’est pas très clair, la notion de normalité.

Etre triste, c’est anormal, cela est une assertion incorrecte, d’un point de vue strictement informatique.

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Le gros problème est le rapport au temps.

Car lorsque au petit matin, vous avez des douleurs, et des vomissements, et que vous ne savez pas pour quelle raison exacte vous avez exterminé une bouteille entière de Gin ou de Pastis, et que vous ne savez même plus quel jour on est, le rapport au temps devient vraiment un problème.

Comme le rapport aux choses simples, comme ne pas tomber en marchant.

Le vrai problème de l’alcoolique, c’est juste cela : se rappeler ce qu’on a fait la veille.

Et c’est pas possible.

La douleur physique sera résolue par l’absortion d’alcool, vers 10h du matin, heure du pique du manque.

Mais la douleur mentale, elle, ne sera jamais résolue par aucune explication pratique.

Il n’y a qu’une femme qui n’existe pas, trouvée au hasard dans un rêve, qui peut le délivrer.

Une femme étrange, avec un regard vert, trop intense pour qu’il puisse le soutenir.

Elle est dans une sorte de lac, il y a juste la moitiée de son corps sortie de l’eau.

Elle a l’air de m’aimer, ou un truc dans ce genre.

Elle me sourit.

C’est la dernière chose, son regard, qui me permet de rester debout.

Et puis, c’est la nuit, la chute.

Le jour d’après, aucun souvenir d’avoir été un homme amoureux.

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Bon n’importe quoi.

Il faut que je sorte d’ici.

Qui parle pour moi, qui pense pour moi ?

J’ai bien l’impression d’être prisonnier dans mon propre corps.

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Il y a des choses importantes et des choses qui n’ont aucun intérêt.

Mais une montre à 4,81 Euros, cela est-il sans aucun intérêt, ou bien est-ce très important ?

En fait, l’intérêt, pour un homme amoureux, c’est plutot la vendeuse du supermarché qui vend les montres.

Car en fait, ma montre peut encore fonctionner.

J’ai un budget de 30 Euros maxi, car je m’y connais en arnaques de trucs chinois à la con.

Mais devant la vendeuse, je me dis, bon, 100 Euros, maxi.

Et quand elle tape le code barre de la montre, elle me regarde.

 

J’ai donc encore oublié de fermer ma braguette ?

 

Mais non, elle me dit qu’il doit avoir une erreur de prix, car c’est 4,81 Euros.

 

En effet, je concède, c’est cher , enfin je veux dire pas cher du tout, il doit avoir une erreur de prix.

 

Elle me sourit, et me dit que c’est surement une opération de solde.

 

J’en sais rien, mais j’aurais donné 100 fois plus pour son sourire.

Bref je prend la montre, et la semaine d’après je décide de racheter la même, sans raison apparente.

La vendeuse a changé, mais pas la montre, pas le prix, 4,81 Euros.

Même sourire, même désir, même regret après ne pas avoir engager une conversation interessante après avoir fait l’acquisition très importante d’une montre à 4,81 Euros

Mais elle m’a dit qu’elle allez afficher le prix, car une solde pareille, c’est très intéressant.

C’est con la vie avec ces vendeuses qui ne sont pas tout à fait différentes, ni complètement pareilles.

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Je rappelle plus exactement qui etait le visage brulé.

Ce dont je me rappelle, c’est que presque exactement comme un film, une seule face du visage était défigurée.

La fille était assez jolie, mais elle évitait les regard comme si mes regards étaient des jets d’acides.

Et je n’ai compris pourquoi que lorsque j’ai vu l’autre côté de son visage, défiguré par je ne sais quel accident.

Jamais je n’ai pu parler avec cette fille de la raison pour laquelle je me moque pas mal du fait qu’un côté de son visage soit brulé.

Mais j’ai toujours en tête l’idée que son visage brulé était un genre de métaphore des questions insolubles que je n’allais pas pouvoir résoudre plus tard.

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Un jour ou l’autre cela se terminera mal, plaisantait-il tristement sans rire de la blague.

Il regardait les infos en boucle à la télé, il ne voyait personne qu’il voyait dans sa ville.

C’était vraiment chiant d’être un homme amoureux, et il coupa la télé.

 

mais dehors il y eu une fille qui passait qui ressemblait un peu à son rêve de la veille, et donc il essaya de se lever pour la rattraper mais il tomba par terre.

 

Voilà ce qu’on appelle une fin idiote.