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Amnesty accuse Israël et des Palestiniens de violer les droits de l’Homme

Publie le jeudi 27 mai 2004 par Open-Publishing

Amnesty International a accusé Israël de perpétrer des "crimes de guerre" contre les Palestiniens
et qualifié de "crimes contre l’humanité" les attaques de groupes palestiniens visant des civils
israéliens, dans son rapport annuel pour 2003 publié mercredi.

"Certaines violations imputables à
l’armée israélienne constituent des crimes de guerre, notamment les homicides illégaux, les entraves
à l’aide médicale, la prise pour cible du personnel médical, les destructions massives et
inconsidérées de biens, les actes de torture et l’utilisation de boucliers humains", indique Amnesty.

"Les
attaques délibérées contre des civils perpétrées par des groupes armés palestiniens constituent
des crimes contre l’humanité", ajoute l’organisation de défense des droits de l’homme basée à
Londres.

"Quelque 600 Palestiniens, la plupart non armés, dont plus de 100 enfants, ont été tués du fait
de tirs aveugles et inconsidérés, de bombardements et de tirs d’artillerie, ou en raison d’un
recours excessif à la force" par l’armée israélienne, selon le rapport. "Près de 90 autres ont été
victimes d’exécutions extrajudiciaires au cours desquelles plus de 50 passants dont neuf enfants ont
également été tués", poursuit-il.Pour leur part, les groupes armés palestiniens ont "tué quelque
200 Israéliens, dont au moins 130 civils et incluant 21 enfants dans des attentats suicide et dans
d’autres attaques" en 2003, ajoute Amnesty.

Selon l’organisation, "des milliers de Palestiniens ont
été arrêtés par l’armée israélienne. La plupart ont été libérés sans inculpation, des centaines
d’autres ont été accusés d’atteinte à la sécurité d’Israël et au moins 1.500 sont maintenus en
détention administrative sans inculpation ni jugement"."Les procès devant les tribunaux militaires ne
respectent pas les normes", ajoute Amnesty, qui fait état "d’actes de tortures et de mauvais
traitements infligés aux détenus palestiniens.

Les soldats israéliens utilisent des Palestiniens comme
’boucliers humains’ durant les opérations militaires".Elle dénonce "l’immunité" dont bénéficient
les membres des forces de sécurité israéliennes, soulignant la "rareté des enquêtes sur les
violations des droits humains débouchant sur une mise en accusation et une condamnation".

"Aucune enquête
n’a été effectuée dans l’immense majorité des milliers de cas d’homicides illégaux et autres
violations graves des droits humains imputables aux soldats israéliens depuis le déclenchement de
l’Intifada" fin septembre 2000, souligne Amnesty.L’organisation dénonce "la multiplication des attaques
menées par des colons contre des Palestiniens et leurs biens dans les territoires occupés" et le
fait que ces actes ne fassent l’objet de poursuites dans la plupart des cas.

Elle dénonce aussi "la
démolition par l’armée israélienne de centaines d’habitations palestiniennes, de très nombreux
bâtiments commerciaux et publics, de réseaux de distribution d’eau et d’électricité ainsi que des
moyens de communications dans les territoires occupés, intervenue le plus souvent au titre de
sanctions collectives".

Amnesty souligne "le renforcement des restrictions à la liberté de mouvement des
Palestiniens", notamment via la barrière de séparation construite par Israël et dont "la plus
grande partie s’enfonce profondément en Cisjordanie"."Des centaines de milliers de Palestiniens sont de
ce fait cantonnés dans des enclaves et n’ont plus accès à leurs terres ni aux services essentiels
dans les villes et villages environnants", explique-t-elle."Ces mesures sont à l’origine d’un
quasi-effondrement de l’économie palestinienne.

Le taux de chômage a considérablement augmenté et
atteint près de 50%, les deux tiers de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté et un
nombre croissant de personnes souffrent de malnutrition et d’autres problèmes de santé", relève
Amnesty.

Elle souligne en outre que "plusieurs militants étrangers du Mouvement de solidarité
internationale (ISM) et des journalistes ont été tués ou blessés par l’armée israélienne" et dénonce
l’arrestation de nombreux objecteurs de conscience israéliens.