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L’État hébreu champion des biotechnologies

Publie le jeudi 14 août 2008 par Open-Publishing
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L’État hébreu champion
des biotechnologies

De notre envoyée spéciale en Israël Martine Per

Soixante ans après sa création, Israël est numéro un mondial en nombre de brevets par habitant pour les dispositifs médicaux et quatrième pourceux de biotechs.

En grimpant sur les hauteurs de Jérusalem en voiture, on croise d’abord des quartiers entiers où s’affairent de jeunes femmes juives orthodoxes sagement vêtues et des religieux en habits et chapeau noirs, tous apparemment en quête de spiritualité et de recherche du divin. Enfin, on arrive à Har Hoz­vim, sur une sorte de plateau qui surplombe la vieille ville, de­vant un gratte-ciel high-tech en verre éblouissant de lumière.

Nous sommes chez Bioline Innovation, une société qui, elle, est en quête de « blockbusters », c’est-à-dire de nou­veaux médicaments qui seront prescrits à des millions de per­sonnes, atteintes de diabète ou d’hyper­tension, et qui rapporteront des milliards de dollars. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de ce pays de perpétuer à la fois une religion omniprésente tournée vers une histoire de plus de 5700 ans et de s’offrir le luxe d’une re­cherche scientifique délibérément tendue vers le millénaire à venir.

Dans ce pays à peine plus grand que trois départements français, en dépit d’un état de guerre larvé, la recherche scientifique est en plein essor, tout comme la création d’entreprises de biotechno­logies.

À défaut de matières premières, l’État hébreu a décidé depuis longtemps de miser sur sa matière grise. Un fait ne trompe pas : le ministère de la Recherche est en réalité inclus au sein de celui de l’Industrie. Il y a aujourd’hui, dans l’État hébreu, 900 entreprises de biotechnologies qui visent à produire des nouvelles thérapies, des nouveaux médicaments. Chaque année, 60 nouvelles biotechs sont créées, même si d’autres s’éteignent faute de succès. Si l’on en croit Rachel Roei-Rothler, du ministère de l’Industrie, 40 % des biotechs de moins de cinq ans génèrent déjà des revenus. Toutes les universités, toutes les institutions de recherche ont créé depuis de nombreuses années déjà en leur sein des sociétés de transfert visant à valoriser sur le plan économique les résultats de la recherche scientifique, par le biais de start-up, de prises de brevets ou de ventes de licences.

Multiples investissements

Ce dynamisme se traduit, selon l’office américain des brevets, par un nombre impressionnant de succès. Israël serait le numéro un mondial pour le nombre de dispositifs médicaux brevetés (pacemakers, matériel chirurgical…) par habitant. Et numéro quatre mondial pour les brevets en biotechnologie. Actuellement, les recherches en thérapie cellulaire font l’objet de multiples investissements.

Morris Laster, né à Brooklynn et directeur général de Bioline Innovation, créé en 2003 par Teva, situé sur les collines de Jérusalem, a comme mission de découvrir les nouvelles molécules plus efficaces et mieux tolérés qui inonderont le marché pharmaceutique mondial de de­main.

Il s’agit pour lui de faire une recherche exhaustive de molécules prometteuses mises au point dans les laboratoires universitaires du monde entier, de les évaluer in vitro, de les soumettre à un comité scientifique de haut niveau, dont fait parti Aaron Ciechanover, prix Nobel de chimie en 2004. Lequel comité ­donne ou pas le feu vert pour des essais cliniques. Plus de 900 molécules ont déjà été examinées, treize sont dans le pipeline et quatre sont en cours d’essais cliniques.

Le vice-président de l’Institut Weizmann, un des plus grands instituts de recherche du pays, qui compte plus de 250 équipes de chercheurs, Haïm Garty, originaire de Roumanie, nous reçoit sur un campus verdoyant pour nous expliquer que les équipes spécialisées en science de la vie travaillent toujours avec des physiciens, des chimistes et des mathématiciens. Et pour illustrer son propos, le professeur Yoram Salomon (cancérologue) raconte, lui, comment en discutant par hasard il y a deux ans autour de la machine à café avec un photochimiste spécialisé dans la chlorophylle ils ont imaginé un traitement du cancer de la prostate basé sur la photothérapie dynamique (injection d’un produit qui devient toxique uniquement sous l’effet de la lumière), traitement qui est en cours d’essais cliniques dans cinq pays.

Traquer toutes les idées prometteuses

L’hôpital Hadassah de Jérusalem a créé lui aussi sa société de transfert, Hadassit, dirigée par le professeur Raphael Hofstein qui traque toutes les idées prometteuses des équipes hospitalières pour les protéger par des brevets. Au sein de Hadassit, Cell Cure Neurosciences, une biotech pleine de projets, s’est fixé comme objectif de trouver des traitements neurologiques à partir de cultures de cellules souches embryonnaires.

Que ce soit au Technion près de Haïfa, ou encore à l’université hébraïque de Jérusalem, l’une des clés de la réussite, c’est le dé­cloi­sonnement entre le public et le ­privé, la recherche et l’industrie, la biologie et les autres sciences dures.

 http://www.lefigaro.fr/sciences/200...

Messages

  • En 1992, un Boeing 707, un avion cargo de la compagnie israélienne El Al s’est écrasé sur une zone résidentielle dans Amsterdam, tuant 43 personnes.

    Sixans plus tard, les conséquences de cette tragédie ont fourni un aperçu rare du programme de recherche israélien sur les armes chimiques quand il a été finalement admis officiellement que l’avion transportait un précurseur chimique du gaz innervant sarin.

    Il a été révélé que l’avion faisait route vers Israël en provenance des Etats Unis. Apparemment, le produit chimique en question : 190 litres de dimethyl methylphosphate avait été vendu par une société américaine à l’IIBR et une licence d’exportation avait été délivrée par le ministère du commerce américain.

    Selon la licence, le produit devait être utilisé pour tester les filtres des protections individuelles et collectives.

    En 1998, selon une source militaire israélienne, les équipes des avions de combat F-16, ont été entraînées, à charger en quelques minutes des armes chimiques et biologiques sur leurs avions, pour être fin prêts s’ils recevaient l’ordre d’attaquer.

    (Mahanaimi U, « Israeli jets équipped for chimical warfare » Sunday Times London 4 octobre 1998.)

    Cette référence est selon le rapport suédois l’une des rares qui affirme qu’Israël pourrait avoir stocker des armes chimiques et bactériologiques dans ses installations militaires jusque dans les années 90.

    Un incident qui pointe vers l’existence d’un programme israélien d’armes chimiques c’est ce qui est arrivé à l’ex directeur de l’IIBR, Marcus Klingberg, qui a brusquement « disparu » en 1983 alors qu’il participait à une conférence scientifique en Suisse.

    Pendant plusieurs années on n’a pas su où il était jusqu’à ce qu’on apprenne dix ans plus tard qu’il avait été arrêté pour espionnage.

    Aucun autre détail n’a été donné par les autorités israéliennes si ce n’est qu’il a été accusé d’espionner pour le compte de l’ex Union Soviétique, en passant des informations sur les armes biologiques.

    La dissimulation de l’arrestation de Klingberg peut avoir été une couverture pour cacher un programme d’armes biologiques qu’il dirigeait à l’époque et sur lequel il avait des informations de valeurs et sensibles qui, si elles avaient été révélées, auraient discrédité Israël.

    Source : resistance palestinienne

  • Plus que jamais, soyons CONTRE les brevets dans le domaine médical ou sur l’alimentation et tous les biens de première nécessité. Ces savoirs doivent appartenir à Tous.
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