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Les porte-parole respectifs de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste, pour une "rupture radicale"

Publie le lundi 31 mai 2004 par Open-Publishing

Olivier Besancenot et Arlette Laguiller ont prôné dimanche une "rupture radicale" en Europe et à gauche, renvoyant dos à dos "droite libérale" et "gauche libérale" à quinze jours des élections européennes.

Les porte-parole respectifs de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste ont profité de la fête annuelle de LO à Presles, dans le Val d’Oise, pour mobiliser leurs troupes en vue du scrutin du 13 juin, où l’extrême-gauche pourrait souffrir de l’abstention.

Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, numéro un et deux de la liste LCR/LO, ont insisté sur l’importance, pour l’extrême gauche, de retrouver ses trois millions d’électeurs de la présidentielle de 2002 après la déception des régionales.

"Si c’est le PS qui enregistre un résultat comparable à son score des régionales, il affirmera que l’électorat populaire souhaite son retour au pouvoir. Si l’UMP limite les dégâts, "le gouvernement présentera cela comme un succès et comme l’acceptation de la politique anti-ouvrière et réactionnaire qu’il mène depuis deux ans", a souligné Arlette Laguiller.

"Les gens ne veulent plus de Raffarin III et, pour autant, ils ne veulent pas de la gauche plurielle numéro deux. On a besoin d’une rupture radicale à gauche", a renchéri Olivier Besancenot.

Pour les dirigeants trotskistes, les grands partis ne cherchent à obtenir du scrutin européen qu’un "quitus pour sa politique passée" du côté de l’UMP et une "caution pour sa politique à venir" de la part du PS.

Arlette Laguiller a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas pour les "révolutionnaires" de "regarder en arrière" mais "d’aller de l’avant".

"Il ne s’agit pas de s’effrayer de l’Europe mais d’opposer à leur Europe, à ce grand patronat, à ces institutions, la force collective des travailleurs", a-t-elle dit.

En 2002, les deux dirigeants trotskistes, qui se présentaient séparément, avaient provoqué la surprise en totalisant près de 10% des suffrages, bien au-dessus des 5,18% des voix de leur liste aux européennes de 1999.

Victimes du "vote utile" en faveur des socialistes, l’alliance LO-LCR n’avait obtenu que 4,98% aux régionales de mars dernier, soit à peine plus qu’il y a six ans où ils faisaient listes séparées.

Dans deux récents sondages sur les européennes, l’extrême gauche pénalisée par la concurrence des listes altermondialistes peine à retrouver l’élan de la présidentielle mais dispose d’un socle non-négigeable. Elle recueille 4% des intentions de sondage selon BVA et 6% selon Ifop. /GB (Reuters)