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Les droits de l’homme menacés : pouvons–nous encore nous exprimer et militer librement ?

Publie le samedi 29 novembre 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

Le 19 novembre, trois militants de la cause animale ont été arrêtés par les gendarmes à leur domicile, à six heures du matin. Motif invoqué : soupçonnés d’avoir participé ou aidé à « l’acte terroriste » qui a eu lieu à l’entreprise Charles Rivers dans la nuit du 28 au 29 juin. Cette entreprise américaine élève des animaux de laboratoire. L’acte qualifié de « terroriste » est l’incendie de deux camions de la société, revendiqué par l’ALF. L’enquête est menée par le parquet de Paris par le procureur Fanny Bussac (anti-terrorisme).

Les trois militants ont été emmenés (deux avec les menottes) et mis en garde à vue, respectivement pendant 35 heures, 38 heures, et 58 heures. Les personnes arrêtées sont Sébastien Lorca, président de l’association « Dignité Animale », Johan Couderc, adhérent de Dignité Animale, Titouan Couderc, président de l’association « Le glaive ». Sébastien Lorca a été interrogé par des hommes de la section spéciale anti-terroriste du parquet de Paris, qui étaient la veille sur l’affaire de la SNCF dans la capitale. Les deux autres militants ont été interrogés par des gendarmes locaux en liaison avec le parquet de Paris.

Ces militants n’ont rien à voir avec cet incendie, la brigade anti-terroriste n’a d’ailleurs aucune preuve. Le problème, c’est qu’à cause de la loi anti-terroriste, les gendarmes ont le droit de mettre en garde à vue qui ils veulent sans preuve. La garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures, et ce sans présence d’un avocat pendant les 72 premières heures. Au terme des 96 heures, le procureur peut décider une détention préventive en attendant le procès, détention qui pourrait durer une année (ou quatre ans, selon différentes sources). Ces décisions peuvent être prises avec des « preuves » très minces.

Les gendarmes ont également interrogé plusieurs personnes (dont une pendant six heures sans interruption et sans repas), perquisitionné chez ces personnes, et réquisitionné des ordinateurs et documents personnels et du matériel militant. Pendant une perquisition, les gendarmes ont menacé de brûler du matériel militant. Les gendarmes ont refusé de dire si le matériel serait rendu et quand.

Ces faits ressemblent malheureusement à ce qui s’est produit en Autriche : la confiscation du matériel nuit au travail des associations, les garde à vue et les interrogatoires avaient entre autres pour but d’intimider les militants. Les gendarmes ont d’ailleurs clairement dit à l’une des personnes interrogée que leur objectif était d’empêcher que le mouvement pour la cause animale (légal comme non légal) se développe, comme en Angleterre par exemple.

Il paraît très important de réagir, de ne pas se laisser abattre, pour garder notre liberté d’expression, gravement menacée par cette loi anti-terroriste et l’usage qui en est fait.

Les personnes mises en garde à vue et des personnes dont l’ordinateur a été réquisitionné ont décidé de consulter un avocat. On ne sait pour l’instant pas trop quelles vont être les suites de cette affaire, même si l’avocat s’est montré relativement optimiste lors de l’entretien.

Quoi qu’il en soit, cela n’entamera pas la détermination des militants à faire valoir les droits des animaux. Et ils comptent bien lutter également pour leur liberté à militer, malgré les tentatives d’intimidation.

Pour plus d’information sur les lois anti-terroristes en France, cela nous concerne tous !

Un petit extrait :

« IV. L’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste
La particularité de la loi est qu’elle nous permet de poursuivre des personnes impliquées dans une activité terroriste sans avoir à établir un lien entre cette activité et un projet terroriste précis. C’est la grande différence avec la situation à l’étranger où vous devez avoir un lien avec un projet précis. » (Jean-Louis Bruguière, alors chef de file des juges d’instruction antiterroristes)

Link : Dignité Animale http://www.dignite-animale.com/

Link : Le glaive http://www.le-glaive.com/

Messages

  • Elisabeth de Fontenay ,grande défenseure des animaux,(ce que je ne suis pas) fait TRES bien la Différence dans le Règne animal ente les Hommes(des deux sexes) et les autres animaux ..et elle a des mots justes (’sévères ; ) envers celles et ceux qui veulent étendre aux animaux ce qui revient aux Hommes(homo=Humain ou Humaine)...

    "Les droits de l’Homme "doivent rester les droits de l’Homme...mais il n’est pas inutile de rappeler que :"la Femme est un Homme comme les autres"car Homme(homo) est valable pour toutes et tous les Humain(e)s et ne signifie pas toujours (vir) un mâle de l’espèce humaine...

    Ne pas négliger le "bien être animal",oui et cela même si,comme E de Fontenay,on nest pas végétarien(ne).......mais d’abord l’Homme(des 2 sexes).!!

    • Tout abord, vous manquez le message primordial de l’article : des HOMMES sont en prison pour leurs idées. De la part d’un "humain integriste :-))" tel que vous je suis surpris que voue ne l’ayez remarqué.

      E de Fontenay, une philosophe parmi d’autres qui se sont penchés sur la question de la "cause animale" ... elle en a retiré des pensées accessibles, acceptables et suffisement consensuelles pour ne pas remettre fondamentalement en cause le système de domination des humains sur les autres especes. Je vous inviterai toutefois à vous renseigner sur ce que des références comme Leonard De Vinci, Leon Tolstoi, Einstein, Yourcenar ou La plupart des philosophes grecs et indiens disait à ce sujet. Le rejet de la violence ne doit connaitre aucune frontière de sexe, race, religion ou ESPECES. La violence et la barbarie qui impliquent la souffrance doivent être combattues, quelques soit les victimes.

      Pour votre information il n’a jamais été question d’étendre les même droits aux hommes qu’aux animaux, ce qui serait ridicule, mais simplement de traiter les animaux comme ils le méritent : des êtres sensibles et intelligents pour nombre d’entre eux, qui à ce titre n’ont pas à subir de violence inutiles et perverses.

      Vous dites "humains d’abord" et de nombreux principes éthiques et moraux auxquels je souscrit peuvent le justifier dans la majorité des cas. Mais le fait que des êtres humains souffrent ne devraient jamais autorisé d’autres humains à torturer et à massacrer des espèces "inférieures" par centaine de milliard. D’ailleurs, si des humains souffrent, plutôt que de dépenser de l’énergie à torturer, plus ou moins perversement, un animal, je vous invite à dépenser cette énergie pour le bien être des dits humains.

  • Moi aussi j’ai à subir des accusations de "tout petit terrorisme" et bien dégueu sur des enfants !!!
    A qui le tour ?!!