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A quand une "pateras-globe" pour que l’on parle d’eux ?

Publie le samedi 20 décembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Heure après heure, la presse a relaté les difficultés de Yann Eliès dans le Vendée Globe.

Loin de nous l’idée de refuser les secours pour un marin, un alpiniste ou n’importe quel aventurier d’un sport à risque.

« Vendée Globe : l’interminable calvaire de Yann Eliès.... : Yann Eliès n’est plus seul....les secours ont rejoint Yann Eliès « dans le Figaro, Libération, Le Monde, sur les chaînes télévisées, les grands titres nous laissent amers !.

Pour un marin en perdition sur un bateau de haute technologie, combien de migrants en dérive sur les embarcations de fortune ? combien de pateras qui chavirent ?
combien de cadavres échoués sur les plages d’Espagne ?.

Pour un homme en difficulté qui cherchait la gloire sur la mer , combien d’hommes et de femmes qui prennent la mer pour fuir la misère ou pour nourrir une famille restée au pays ?.

Eux aussi sont des aventuriers, des aventuriers pour la survie. Mais on n’affrète pas de frégates marines médicalisées pour les secourir.

Bien sûr ils ont droit à quelques lignes dans les journaux quand rescapés de la mer, ils arrivent sur les côtes d’Europe et sont pris en main par les services d’immigration. C’est alors le nombre d’expulsés potentiels qui intéresse, plus que les drames vécus.

Mais leur long voyage, leurs histoires, leurs drames, leurs souffrances ne font pas la une de l’actualité, seuls des journalistes de qualité, mènent parfois des enquêtes de fond. Mais les reportages passent à des heures de moindre écoute, après le dernier reality show ou les jeux à fric.

Il y a quelque chose de scandaleux dans l’étalage des bateaux sponsorisés qui descendent au large des côtes d’Afrique tandis que par milliers, des êtres humains remontent sur des coquilles de noix ces mêmes côtes, au risque permanent de leur vie.

Faut-il donc pour que l’on parle d’eux et de leur voyage tragique, que l’on sponsorise une « pateras-globe » ?

L’audimat serait garanti à l’heure de grande écoute, le suspens aussi : tomberont ...tomberont pas en mer ? , sans compter la ronde infernale des requins... du grand spectacle... un retour sur investissement garanti pour les sponsors.

voir
http://www.mrap-landes.org/ecrire/?exec=articles&id_article=218

Messages

  • Ce sujet mérite plus qu’une indignation, compréhensible tellement c’est à gerber.

    Ces compétitions “sportives” (de tout acabit, la première étant la Formule 1) sont le sommet visible d’une industrie extrêmement lucrative qui met en jeu toutes les dimensions de la production industrielle (de la recherche au sponsoring), et qui... joue sur tous les registres, y compris le matraquage de la propagande sportive, version aventure. C’est le système de production qui a besoin de la crétinisation des masses qu’il faut dénoncer, et ne pas faire croire que ce n’est qu’un problème de choix médiatique.

    D’ailleurs, l’industrie de la misère va déjà bon train (micro crédit, discount, Delarue (entre autres), téléthon, etc., j’en oublie de pire). Il n’y a rien d’impossible que soient fabriquées des émissions telles que vous les décrivez (dans vos pires cauchemars) sur les aventuriers de la faim.

    C’est le capitalisme qu’il faut détruire !