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Listes LCR-LO : Échec électoral, par Guillaume Liégard.

Publie le mardi 22 juin 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

21 juin 2004

Avec 2,58 % des suffrages exprimés, les résultats des listes LCR-LO sont très loin des scores envisagés.Les résultats des élections européennes représentent un échec pour les listes LCR-LO.

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Avec un total de 432 000 voix, soit 2,58 % des suffrages exprimés, sur les sept circonscriptions de la France métropolitaine, on est très loin des scores envisagés. D’une circonscription à l’autre, voire d’un département à l’autre, il n’apparaît pas de variations significatives, tous les scores départementaux sont inférieurs à 3,6 %. Rappelons que lors des élections régionales du mois de mars, nous avions recueilli plus d’un million de voix et qu’il y a cinq ans, aux précédentes élections européennes, nous avions obtenu plus de 900 000 voix (et 5,23 % des suffrages). D’une élection à l’autre notre résultat a donc été divisé par deux.

Il est sans doute trop tôt pour tirer tous les enseignements de ce scrutin. Bien des informations nous manquent, notamment sur le profil sociologique de l’électorat et de l’abstention. Mais avec presque 57 % d’abstention, celle-ci atteint un nouveau record. Surtout, il semble qu’elle ait un peu changé de nature par rapport à 1999. En effet, lors des élections européennes de 1999, si l’abstention avait déjà été très forte (presque 53 %), c’est dans la tranche 18-24 ans qu’elle avait été la plus faible avec 47 % (Le Monde du 15 juin 1999). Selon un sondage Louis Harris-Libération, seuls 22 % des moins de 34 ans se sont rendus aux urnes dimanche 13 juin, soit un taux d’abstention de 78 % !

Incontestablement, cette très forte abstention a pesé sur les résultats des courants politiques qui traditionnellement réalisent une grosse partie de leurs suffrages dans les couches les plus jeunes de l’électorat. C’est le cas des listes d’extrême gauche, c’est sans doute aussi une des explications de l’affaiblissement des Verts. Reste à comprendre et à analyser les raisons de ce basculement d’une élection européenne à l’autre.

Deuxième explication, l’ampleur de l’abstention dans les couches les plus populaires. Même si nous ne disposons pas encore de tous les chiffres, les taux de participation dans les communes des banlieues montrent que l’abstention, déjà très forte il y a cinq ans, a encore particulièrement progressé dans les villes qui donnent ses meilleurs résultats à l’extrême gauche.

Ces explications sociologiques, réelles, l’absence générale d’intérêt pour cette campagne électorale ne suffisent pas à expliquer la perte de plus de 460 000 voix en cinq ans. À une échelle large, il n’est pas apparu utile de voter pour les listes LCR-LO et d’envoyer à nouveau des députés révolutionnaires au Parlement européen. La défaite de la mobilisation sur la question des retraites l’an passé, les attaques contre le système de santé aujourd’hui ont sans doute produit une démoralisation plus importante que ce que nous avions analysé.
Enfin, en ne dépassant la barre des 3 % dans aucune des sept circonscriptions, nous n’obtenons aucun remboursement de nos frais de campagne. De ce dernier aspect des élections européennes, nous aurons l’occasion de reparler dans les semaines et les mois à venir...

http://www.sap-pos.org/fr/index.htm

Messages

  • René et Françoise Vieren
    Chemin du Halage La Crèche
    59270 Bailleul
    Secrétaire d’une association indépendante de protection de l’environnement
    Grand père de 6 petits enfants

    Bailleul, le 21 juin 2004

    Chers amis de la LCR,

    Anciens membres et militants actifs du PCF, que nous avons quitté en 1987 et 92, ma femme et moi avons depuis ces années là, voté plusieurs fois pour le candidat présenté par votre parti.
    Mais pas en 2004 pour plusieurs raisons.
    1) Votre malheureuse alliance avec LO qui a repoussé bonnombre de vos électeurs.
    2) L’absence de politique de l’environnement dans votre programme, malgré vos réponses claires aux questionnaires que vous avaient précédemment transmis les grandes associations nationales et internationales de protection de l’environnement,
    3) Parce qu’on peut s’interroger sur le pouvoir des députés européens.
    Nous nous sommes donc abstenus car par ailleurs les partis écolos ne sont pas satisfaisants :
    "CAP 21" (C. Lepage) est explicitement de droite.
    "Génération écologie, les Bleus" affiche explicitement son appartenance ‘‘à la droite libérale’’,
    Mouvement Écologiste Indépendant (MEI) (Antoine Waechter) ne précise pas suffisamment sa situation sur l’échelle droite/gauche,
    Les Verts sont subordonnés aux dirigeants du PS qui les utilisent comme alibi.
    Le PCF est subordonné au PS et lui sert d’appoint.

    Les uns sont de droite, les autres veulent faire du ‘’social’’ et critiquent le libéralisme.
    En définitive aucun ne se déclare explicitement et clairement contre le capitalisme.
    Je crois qu’il est pourtant facile d’intégrer la protection de l’environnement dans un programme qui se dit révolutionnaire. En effet le facteur déterminant de la dégradation de notre environnement, et donc de notre santé et de la survie de l’espèce humaine, comme de la dégradation du social, C’EST LE CAPITALISME. Celui-ci valorise, favorise le profit financier des plus riches aux dépens de la rémunération de la force de travail des femmes et des hommes d’aujourd’hui et de demain, aux dépens de leur santé et de celle des générations futures.
    À ce propos il serait bon, selon moi, de différencier, parmi les mesures à prendre,
    d’une part celles relatives à la stricte réglementation à imposer aux grandes entreprises cotées en bourse
    d’autre part celles qu’il faut moduler pour les PME et PMI qui fournissent un nombre non négligeable d’emplois et qui ne licencient que pour des raisons réellement économiques contrairement aux entreprises comme Michelin ou Danone par exemple qui licencient pour maintenir un taux de profit ‘‘acceptable’’ (12 à 13 %) pour les actionnaires.
     On pourrait par exemple imposer les bénéfices ou profits selon le rapport total des bénéfices /total des salaires.
     On pourrait aussi saisir les dividendes aux entreprises qui licencient (alors qu’elles ont fait d’énormes profits) pour le distribuer jusqu’à leur retraite aux salariés licenciés afin de les réembaucher dans des services publics déficitaires en personnels (santé, éducation, environnement, services sociaux etc.).

    Voila ce qu je voulais vous dire et je suis persuadé que vous y gagneriez des voix, comme la mienne et celle de mon épouse.
    Espérant pouvoir voter prochainement pour les candidats de la LCR, dans l’attente d’une réponse,
    Cordialement
    René et Françoise VIEREN

    • Pour ma part, je ne me suis pas abstenu.
      J’ai voté LO-LCR parce que la seule alliance concevable que pouvait conclure la LCR est évidemment à l’extrême-gauche, et pas avec des courants qui n’ont de gauche plus que le nom.
      Les résultats de 1999 furent un succès pour la LCR-LO :
      Les échecs de 2004 ont de toutes autres causes que ladite alliance ; elles résident principalement dans la dépolitisation de la population, et la négation de la réalité de l’oppression qu’elle subit.

      On est capable de geindre, mais on se refuse à faire face à l’adversaire, qui se trouve être le Capital.
      R. et F. Vieren incarnent bien cette mise en cause à géométrie variable du "capitalisme".
      Les PME-PMI "fourniraient un nombre non négligeable d’emplois et ne licencieraient que pour des raisons économiques"...

      Quelle foutaise !

      Le grand-père de 6 enfants ignore manifestement la réalité du monde du travail en 2004.
      C’est dans les PME-PMI que l’exploitation est maximale (salaires de misère, harcèlement, et n’en déplaise au grand-père, licenciements abusifs massifs).
      Plus la structure est réduite, plus l’exploitation est féroce, et plus sa propre responsabilité est engagée, parce que le système capitaliste s’exonère systématiquement de ses responsabilités pour
      se défausser sur le travailleur.