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Tuer les pauvres

Publie le lundi 12 janvier 2009 par Open-Publishing
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Sous Thatcher, les autorités britanniques utilisaient volontiers l’expression « Policing the poor », avec cette idée que l’ordre devait être maintenu à tout prix lorsque les salariés ou les chômeurs se mettaient en action, et en partant du principe que toute action militante devait être, autant que faire se pouvait, criminalisée. C’est pourquoi les dirigeants conservateurs des années 80 et 90 ont mis en œuvre tout un arsenal législatif et administratif pour éroder les droits sociaux des travailleurs.

Non seulement les travaillistes à la sauce Blair n’ont pas remis en cause ces pratiques, mais ils ont franchi un pas dans l’abject.

Le 11 janvier, le journal télévisé de France 2, par la voix de Marie Drucker, offrait un reportage sur une nouvelle mesure prise par les hôpitaux publics visant les cancéreux. Si les malades ne répondent pas à des critères bien définis de, dixit Marie Drucker, « profitabilité » (l’inculte journaliste ne connaît pas le mot « rentabilité » et préfère utiliser un mot qui n’existe pas en français), ils doivent payer leurs remèdes.

Lorsque, en 1945, les travaillistes ont accédé au pouvoir, ils ont lancé un vaste programme de nationalisation des moyens de production et d’échanges, ils ont garanti la gratuité de l’enseignement public primaire et secondaire et ils ont institué un système de santé publique entièrement gratuit. Aujourd’hui, avec Mr Brown, le dossier d’un cancéreux passe devant une docte commission qui évalue ses chances de guérison. Si elles sont faibles, le système de santé ne prend pas en charge le traitement.

Le reportage montrait un homme de 47 ans, père de deux jeunes enfants avec qui il souhaitait vivre encore quelques années, mais qui avait échoué à l’examen. Il avait donc décidé – car il en avait les moyens – de puiser dans ses économies pour s’offrir chaque mois une molécule coûtant 2000 euros. Le jour où il n’aurait plus d’argent, il attendrait la mort.

En France, nous n’en sommes pas là dans les faits. Mais l’hôpital public adhère de plus en plus à cette logique : on voit des établissements préférer tels jeunes malades atteints de pathologies lourdes et rentables (la Sécu paiera) à des malades âgés, souffrant de pathologies moins malignes, donc non rentables.

Messages

  • Si on nous en parle à la télé,c’est pour que "ces méthodes eugénistes" nous rentrent dans l’esprit .. ;et qu’on ne tardera pas à nous les servir ! Le moment de tourner le dos à cette médecine mortifère est venu ; ouvrons nos esprits pour trouver des mesures alternatives.. ;elles existent !