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révolution keynésienne pour le syndicalisme : agir sur la demande par la gratuité et le boycott.

Publie le samedi 17 janvier 2009 par Open-Publishing
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Par ce titre je voudrais faire remarquer que l’action syndicale agit (essentiellement) sur l’offre (par exemple en la paralysant par des grèves). Or , à l’image de keynes qui avait montré que le vrai moteur du capitalisme était la demande, il ne serait pas déraisonnable d’imaginer systématiquement d’autres voies pour l’action et ne pas toujours croire que la grève est la solution (surtout lorsqu’elle est partielle).

1- L’action par l’offre est essentiellement défensive . Les victoires syndicales sont en fait (la plupart du temps) des reculades patronales et étatiques . Ce n’est pas le syndicat et le droit des salariés qui avancent , c’est le patronat qui recule (pour mieux sauter). Exemples au hasard :combien d’usines fermées et d’ouvriers licenciés malgré des actions dures de grève ? combien de grèves enseignantes pour voir des jeunes profs payés à 1,25 fois le SMIC alors qu’ils en gagnaient le double dans les années 80 ? Combien de fonctionnaires ont vu leur pouvoir d’achat se dégrader malgré les actions classiques ?

conclusion : la grève ne fait plus peur car les gouvernements agissent en amont . Par exemple en ne renouvellant pas les postes lors des départs en retraites ou en coupant les vivres des administrations par des lois budgétaires (LOLF par exemple). Le secteur privé s’organise en délocalisant.

2- Le syndicalisme doit faire sa révolution en se rapprochant du consumérisme . En fait ce n’est pas si nouveau . Bien des syndicats avaient cette approche dans les années 70. Si on ne peut plus agir efficacement sur l’offre alors il faut agir sur la demande .

Comment ? Par 2 techniques bien connues : LA GRATUITE ET LE BOYCOTT.

Pourquoi ? Parce que le capitalisme ne peut survivre que grace à la consommation . son rouage essentiel étant le marketing publicitaire. Baudrillard disait qu"au 19ème siècle, l’homme a été dressé à travailler et qu’au 20ème il a été dressé à consommer" ; mais cet homme est le même il est salarié ET consommateur. Or toute la propagande gouvernementale tend à distinguer usagers et salariés. Schizophrénie...

Comment ? En imposant la gratuité (de façon organisée) des services publics (SNCF, RATP) , en expliquant aux consommateurs pourquoi tel produit ne doit pas être acheté, ou qu’il faut se détourner pendant quelque temps des plus gros distributeurs afin de les obliger à baisser leurs prix ou améliorer les conditions de travail des caissières, etc.

2 écueils cependant (mais pas insolubles) :

a) par un système de fidélisation (cartes,etc.) le consommateur a déjà payé (ex. carte navigo) donc comment promouvoir la gratuité ? par exemple en boycottant l’achat des cartes, agissons aussi en amont. D’autres part la fidélisation est beaucoup plus limitée dans le secteur des biens.

b) Très souvent le droit est organisé de telle sorte que ces actions soient illégales . Mais dans la société du spectacle, c’est le légitime qui compte . A nous de faire valoir notre point de vue en détournant les principes du marketing (fausses pub,marketing viral,etc.). A nous d’aller soutenir les initiateurs de ces actions parallèles devant les tribunaux. . A nous d’organiser des actions imaginatives ( les luttes des sans abris sont un bel exemple). Et de recommencer boycotts et journées gratuites jusqu’à ce que le pouvoir cède.

Quant au juges, il ne faut pas perdre de vue qu’ils sont de plus en plus remontés contre le pouvoir en place. Demandez par exemple aux juges d’instruction.

CONCLUSION : LES SYNDICATS DOIVENT FEDERER CONSOMMATEURS ET SALARIES CAR CE SONT LES MÊMES VICTIMES .

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