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Les cerveaux de Renault dans la rue (reportage photos Bellaciao + video)

Publie le dimanche 18 janvier 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

de Véronique Beaugrand

Prestataires de Renault, salariés de la marque au losange… A l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, SUD), 500 à 800 personnes ont manifesté hier matin devant le Technocentre Renault à Guyancourt pour protester contre la suppression de 1 200 postes de consultants.

A la veille des vacances de fin d’année, ces ingénieurs et techniciens, prestataires auprès du constructeur automobile, ont appris que leurs missions n’étaient pas renouvelées.

Le choc a été rude. « Cela faisait quatorze ans que je travaillais chez Renault. Nous étions tous la tête dans le guidon. Maintenant, je croise les doigts pour ne pas me retrouver au chômage », explique Pascale, 50 ans, salariée d’Akka.

François, employé de la même entreprise, ajoute : « La direction met en place des formations et fait de la prospection pour trouver des postes dans d’autres secteurs. Mais en attendant, d’ici à mars, 300 des 450 salariés vont être sans boulot. »

Alain, 34 ans, d’ECM, a décidé d’écluser ses congés en espérant que la situation s’améliore. « Si ça ne redémarre pas dans cinq ou six mois, je serai très inquiet. »

« Ce qui se passe ici risque de se passer dans d’autres secteurs comme la banque ou les télécoms »

Chez Assystem, la majorité des personnes ont été fortement incitées à prendre trois semaines de congés. « Une cellule de reclassement a été mise en place pour transférer du personnel vers des secteurs plus porteurs comme l’énergie nucléaire. Une soixantaine va suivre une formation dans ce sens », explique Christophe.

Idestyle a été contraint de mettre certains consultants au chômage partiel. « Pour l’instant, nous faisons des bilans de compétences. La direction nous demande de réactualiser nos CV », confie Geoffrey, huit ans d’ancienneté chez Renault. Même scénario pour un grand nombre de salariés de Magma Steyr.

Pour Noël Lechat, secrétaire de la fédération CGT des sociétés d’étude, la situation est alarmante. « Les premiers à trinquer, sont les prestataires. Ce qui se passe chez Renault risque de se passer dans d’autres secteurs comme la banque ou les télécoms. »

Ce départ brutal de plus d’un millier de consultants touche de plein fouet la vie du Technocentre. Certains projets ont été gelés et les salariés maison contraints de faire face. « Se débarrasser de 1 200 personnes en une semaine, c’est se tirer une balle dans le pied », assure Alain Guégen, de SUD. « La charge de travail qui incombait aux prestataires revient aux salariés avec des mutations et des formations forcées, assure Sylvie Sanguiol, de SUD. C’est ingérable ! »

De son côté, la direction justifie sa décision de ne pas reconduire les contrats de certains prestataires par sa volonté de « préserver les salariés de Renault, dans un contexte économique et financier difficile ». « Les chiffres de vente de fin 2008 sont en dessous de 15 à 25 % par rapport à 2007, souligne la direction du constructeur. Les perspectives pour 2009 ne sont guère meilleures avec des baisses de 10 à 12 %. »

http://www.leparisien.fr/guyancourt...


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Messages

  • Et oui !
    La Krise touche tout le monde ! De l’ingénieur à l’intérimaire !

    Vous comprenez donc pourquoi il devient pressant que chacun s’y mette et tous ensemble il faut nous y mettre pour imposer une autre vision que celle du TOUT FRIC que l’on nous propose, que l’on continue de nous proposer, en ce moment même.

    Toutes les couches de la société sont touchées, alors pourquoi pas VOUS les ingénieurs. Avant même de vous poser la question de comment vous allez pouvoir vous en sortir, dites vous que se sera le pire du pire qui va inéluctablement arriver.. ce n’est que le début du commencement !
    Plutôt que de manifester seuls dans votre coin, venez dans les grandes manifs dire votre refus de cette politique !
    Ne croyez pas que cela va se résoudre, ça va empirer et ça va devenir terrible !

    http://www.europe2020.org/spip.php?article585&lang=fr

    A bientôt ! Au Jeudi 29 janvier :)

  • ce qui prouve que les "divisions" sont stériles en tous domaines....refondazzione etc...
    La Gauche Françaises et les syndicats feraient bien de se ressaisir et de "parler" sans trop se soucier des "plusagauchequemoitumeurs"qui font le jeu du pouvoir en place depuis très longtemps et ont pour cibles favorites" la gauche qui essaie de faire"et ceux et celles qui réfléchissent....aux moyens d’AVANCER....

    Les élections à la SNCF seront très significatives...mais il faudra oser faire l’ANALYSE...

    RENAULT : la répression syndicale FEROCE de 1968 qui a touché la CGT essentiellement (je ne crois pas me tromper) ne serait-elle pas un bon souvenir pour certains ?

    • C’est bien de rappeler de temps en temps, ce qu’est la mentalité de Renault, non pas de ses salariés, mais de Renault (collabo en 40, si je ne me trompe) et de Gaulle de nationaliser cette entreprise. Rien à faire, il lui reste un fond de quelque chose de pas clair.

      Maintenant la "caste" supérieure des salariés a bien reçu le message. Ingénieurs, cadres supérieurs, c’est leur tour de valser pour la simple raison que quand tout va mal dans l’économie, on commence toujours par supprimer les postes qui ne sont pas indispensables, puis viennent toujour après ceux qui coûtent trop cher à l’entreprise. Des stagiaires doctorants feront aussi bien l’affaire, surtout qu’il n’est pas besoin de les payer les 3 premiers mois (dixit Pécresse). Quand tout ira mieux, la valeur "monétaire" de l’ingénieur aura encore baissé pour friser les 1500 €.

      Donc, la démonstration est faite que l’éventail des salariés va de l’ouvrier sans qualification (manoeuvre) à l’ingénieur (cadre supérieur). Désolée mais l’ingénieur fait partie du prolétariat. S’ils ne le concevaient pas encore hier, voilà c’est fait. Par temps de crise économique aussi forte que ce qui arrive, les ingénieurs licenciés sont pas prêts de trouver du boulot : trop cher les gars.
      Pourtant du fric il y en a, l’argent ne s’est pas volatilisé comme ça, il a forcément atteri dans quelques poches de sacrés roublards.

      Avec cette crise, de nouveaux riches apparaissent. Mais comment ont-ils acquis tout ce pognon, volé aux salariés ? Quel circuit a-t-il emprunté (l’argent) pour être capté aussi facilement par une minorité ? That is the question fondamental ?

    • Donc, la démonstration est faite que l’éventail des salariés va de l’ouvrier sans qualification (manoeuvre) à l’ingénieur (cadre supérieur). Désolée mais l’ingénieur fait partie du prolétariat. S’ils ne le concevaient pas encore hier, voilà c’est fait. Par temps de crise économique aussi forte que ce qui arrive, les ingénieurs licenciés sont pas prêts de trouver du boulot : trop cher les gars. Pourtant du fric il y en a, l’argent ne s’est pas volatilisé comme ça, il a forcément atteri dans quelques poches de sacrés roublards.

      Oui.

      C’est pour cela AUSSI qu’il faut se syndiquer. Se former. Recruter. Et dès qu’on le peut , monter une section syndicale dans sa boîte et engager la lutte, en passant par les IRP, en allumant les mèches partout où on peut, en faisant des AG les plus ouvertes possibles mais sur des revendications "hautes" et exigeantes, pour faire tomber des masques déjà vacillants...Faire exploser les contradictions, c’est notre job et on doit apprendre aux autre à la faire PAR TOUS LES MOYENS

      Je sens un truc qui a du mal à accoucher, c’est vrai (et on peut se moquer des "apprentis révolutionnaires" etc... mais on part de très très loin et certains syndicats n’y sont hélas pas pour rien, mais bon) mais un truc qui va arriver comme une énorme tarte dans la gueule...du patronat.