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Antilles : Domota accuse Jégo de mentir, Mediapart le prouve

Publie le samedi 14 février 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

Par Maguy Day

Même si le premier ministre et le président de la République ont finalement refusé que l’Etat finance la promesse du secrétaire d’Etat à l’outre-mer, Yves Jégo, d’augmenter de 200 euros les bas salaires en Guadeloupe, le leader du collectif syndical guadeloupéen Elie Domota appelle le gouvernement à respecter ce pré-accord (le document est disponible ici) pour mettre fin à la grève générale commencée le 20 janvier en Guadeloupe, le 5 février en Martinique et prévue pour le 5 mars à la Réunion.

Elie Domota, vous êtes le leader du collectif syndical « contre l’exploitation outrancière LKP (Lynannaj Kont Pwofitasyon) ». Où en sont les négociations pour trouver une issue à la crise sociale en Guadeloupe ?

Elles sont au point mort. Nous avions un quasi-accord le dimanche 8 février, un texte écrit issu des négociations avec le gouvernement et son secrétaire d’Etat Yves Jégo, le patronat et le collectif LKP. Ce texte a même été lu publiquement en présence du préfet de Guadeloupe. L’Etat avait donné son accord garantissant le versement d’un revenu de solidarité active (RSA) pour les temps partiels, une augmentation de 200 euros pour les salaires inférieurs à 2.100 euros, et une augmentation de minimum 3% négociée avec le patronat pour les salaires entre 2.100 et 2.700 euros. En échange ce dernier voyait ses charges fiscales diminuer jusqu’à 1,6 %. Puis le ministre Yves Jégo a quitté précipitamment l’île et depuis plus rien.

Que pensez-vous de déclarations d’Yves Jégo : « Je n’ai jamais fait de promesses sur les salaires et je défie quiconque de trouver un écrit ou un enregistrement qui prouverait le contraire » ?

C’est faux. Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo ment effrontément. Nous avons un document écrit sur lequel s’est appuyé Nicolas Desforges, préfet de la région Guadeloupe. Il l’a lu devant des millions de télespectateurs sur RFO.

Et que penser des propos du secrétaire d’Etat à l’industrie, Luc Chatel, qui a rendu hommage au « gros travail » accompli par son collègue de l’Outre-mer, rappelant qu’il avait permis un accord sur une plate-forme de 131 mesures ?

Là encore, ce n’est pas vrai. Il n’y a pas d’accord sur le prix du carburant, pas d’accord sur l’eau, pas d’accord sur le pain et pas d’accord sur les biens de première nécessité. Rien n’est acquis et nos revendications restent inchangées.

Que vous inspirent les mesures validées mardi 10 février par le premier ministre François Fillon pour les Antilles, la Réunion et la Guyane concernant l’anticipation à 2009 au lieu de 2010 du versement du Revenu de solidarité active, l’aide au logement ou à la restauration scolaire ?

Nous n’avons rien gagné. Ce ne sont que des discriminations qui ont été supprimées. Même Yves Jégo a admis que le rapport d’expert sur la filière pétrolière en cours d’élaboration, et dont le gouvernement a obtenu certains éléments, fournit les preuves de l’escroquerie dont les Guadeloupéens sont victimes. Aujourd’hui nous payons 1,07 euro le litre d’essence, mais après l’avoir payé 1,60 euro pendant des années, nous considérons que ce n’est rien de moins que le remboursement de ce que l’on nous a volé.

Yves Jégo a de nouveau rejoint Paris, vendredi 13 février, semble-t-il pour ne pas revenir. Etes-vous en contact avec les deux médiateurs du gouvernement qui étaient aujourd’hui en Guadeloupe ?

Il n’y avait rien de nouveau sous le soleil. Nous leur avons dit que nous avions déjà négocié avec le secrétaire d’Etat et le patronat un pré-accord et que nous attendons qu’ils le respectent.

Au début du mouvement, vous rappeliez que « le spectre de mai 1967 est perceptible, quand l’Etat français a assassiné plus de 100 Guadeloupéens suite à une grève dans le bâtiment pour, après, accorder 25 % d’augmentation de salaire contre 2,5 réclamés. Toujours le même scénario, ils demandaient aux travailleurs en grève d’être raisonnables, de reprendre le travail ».

Faut-il craindre ce genre de dérapage ?

Peut-être. Mais nous ne sommes pas en 1967. Nous ne nous laisserons pas tuer comme ça.

Que pensez-vous de l’appel à la grève le 5 mars dans l’île de la Réunion, à 13.000 kilomètres des Antilles, dans l’océan Indien, avec des revendications semblables sur la « vie chère » ?

C’est une très bonne chose pour notre lutte. Le président français veut absolument éviter un embrasement généralisé. Quand on voit les milliers de Français qui sont descendus dans les rues de France métropolitaine le 29 janvier dernier, on imagine très bien que cela puisse arriver. Le gouvernement a peur de la contagion mais si, quand il s’agit d’aider les travailleurs, les dirigeants se cachent, je suis certain qu’elle finira par gagner la France et même l’Europe.


Les engagements de Jégo

trouvé sur le forum des amis de Lutte Ouvrière
 http://forumlo.cjb.net/index.php?sh...

les camarades en lutte sont un exemple pour toute la classe ouvrière !

Qu’attendent les confédérations de la métropole pour engager la lutte ?

Patrice

Messages

  • manif à Paris lundi... alors les confédé ? y va ? y va pas ? et pourquoi ? allo ???
    seb

  • Très clair et déterminé. Bravo la Guadeloupe qui nous montre l’exemple, chapeau ! On le sent, en discutant avec les gens. Ras-le-bol total, atmosphère électrique. Ca va péter.

    Lundi une manif ?...Où est le départ et quelle sont les raisons ?...

    Soleil Sombre

  • Les mensonges et les menteurs .pécrasse,jégorge,darc’ose,couchn’airrr,bache-l’ote, bébèterand le ravi commercial essétéra : Mais c’est un film ou quoi ? : le traitre, le double jeux, l"escroc.

    Et la france aurait peur de ça !!!!!!

    Quand le bon peuple va se réveiller, avec ses soi disant bêtes qui rêvent, ses trop bons, bonnes pâtes et ses truands gentils, spécialistes des tombés du camion, ça va faire mal !!!!

    Il était une fois la révolution, western spaghetti super génial... ;

  • Jégo persiste dans le mensonge, malgré l’évidence

    Interrogé sur les engagements auxquels il aurait été obligé de renoncer après son retour à Paris, le secrétaire d’État à l’Outre-mer a certifié n’avoir "jamais fait de promesses sur les salaires", défiant "quiconque de trouver un écrit ou un enregistrement qui prouverait le contraire". Un point de vue soutenu par le porte-parole du gouvernement Luc Chatel : "Le dernier point qui achoppe et qui fait l’objet de négociations concerne les partenaires sociaux. Nous avons proposé d’apporter la contribution de deux médiateurs (...) mais c’est aux partenaires sociaux de prendre leurs responsabilités et de travailler pour reprendre les discussions."

    http://www.lepoint.fr/actualites-politique/jego-en-guadeloupe-les-negociations-ne-sont-pas-rompues/917/0/317044

    La propagande contre les grévistes bat son plein, y compris sur les chaines publiques !

    HALTE A LA DESINFORMATION !

    SOLIDARITÉ AVEC LES GRÉVISTES !

  • La preuve est faite du mensonge du secrétaire d’état Jego, les documents le prouvent.

    Comment les hommes et femmes sans paroles du gouvernement peuvent-ils avoir le front ensuite de se présenter sortir des inepties devant la population ?

    Qu’est-ce qui a fait changer d’avis le gouvernement :

    Le désir d’une option répressive et de gagner dans le sang ?
    Le désir concomitant de ne pas céder là par peur de la contamination en métropole ?

    Le camp des travailleurs et des couches populaires dans les autres Antilles, en Guyane et à la Réunion, en France métropolitaine, regarde de près cette affaire.

    Un des plus gros mouvements sociaux du monde, en proportion de la population , se déroule. Notre solidarité est importante face à un gouvernement qui a élevé le manque de loyauté au rang d’un art sacré, et le mensonge en discipline olympique.
    D’autant plus que l’enjeu dépasse largement la Guadeloupe et se transforme maintenant en enjeu de part le monde. Les communiqués de solidarité arrivent du monde entier , des Amériques d’abord et d’Europe ensuite, etc .

    C’est un des épisodes les plus importants actuels dans la bataille que se mènent bourgeoisie et camp des travailleurs.

    Pendant que la claque du G7 se réunie en réfléchissant comment faire prendre en charge de part le monde les dettes et placements pourris de la bourgeoisie (des milliers de milliards d’euros) par les peuples au travers des états, les travailleurs de la Guadeloupe répondent à leur façon à la crise.

    Une victoire et ça servira d’exemple partout dans le monde sur les possibilités de faire reculer la bourgeoisie.

    Une défaite et il faudra recommencer ailleurs avec de nouvelles forces.

    Solidarité.