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UN DEPUTE FRANÇAIS DENONCE L’ORGANISATION D’UN REFERENDUM A MAYOTTE

Publie le lundi 16 février 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Le député français Jean-Paul Lecoq (Parti communiste) a interpellé, le jeudi 12 février au cours de la séance rituelle de questions au gouvernement, le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, Mme Michèle Alliot-Marie, sur la tenue, le 29 mars prochain, du référendum de départementalisation de Mayotte. ‘‘Aujourd’hui, vous agissez avec célérité pour diviser le peuple comorien au lieu d’utiliser tout le temps nécessaire pour aider à son unification’’, a lancé le parlementaire.

Par la voix de son ministre de l’Intérieur, Paris a réitéré, jeudi 12 février, sa volonté d’organiser le 29 mars à Mayotte un scrutin référendaire dont le seul objectif est d’amarrer définitivement l’île dans la République française. Sans craindre la contradiction, Mme Alliot-Marie a notamment déclaré : ‘‘Mayotte a toujours voulu avoir un statut particulier, proche de la France. C’est donc tout naturellement que ses habitants se sont exprimés à plusieurs reprises en ce sens. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes trouve sa traduction dans le referendum’’. Et le député Jean-Paul Lecoq de demander pourquoi ce droit-là, devenu la seule ligne de défense du gouvernement français, ne s’applique-t-il pas à la Corse.
‘‘Au regard du droit interne français, depuis que les îles de la Grande Comore, d’Anjouan et de Mohéli ont été érigées en protectorat français, elles ont été réunies avec l’île de Mayotte pour former un territoire unique. Le premier texte intervenu dans ce domaine précis est le décret de septembre 1889. Depuis cette date, l’unité politique et administrative de l’archipel des Comores n’a jamais été remise en cause par aucun texte, malgré la multiplicité des dispositions intervenues au sujet des Comores’’, a ajouté le parlementaire communiste.
Il a ensuite rappelé que bien avant lui, son collègue Maxime Kalinsky (Pc) avait, en 1975, condamné fermement la volonté de Paris de balkaniser l’archipel au mépris du droit international qui reconnait l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. ‘‘Quelle image donnez-vous de la France dans le monde avec votre projet de loi tendant à diviser un peuple ?’’, a renchéri M. Lecoq.

L’Ua appréciera

Dans sa réponse, la ministre de l’Intérieur s’est prévalue d’une meilleure connaissance des Comores. ‘‘C’est en 1971 que je me suis rendue pour la première fois aux Comores, à titre privé. J’ai participé à la rédaction de l’acte d’indépendance des Comores et j’ai même été l’un des auteurs de la constitution de la République islamique des Comores. C’est donc une histoire que je connais depuis longtemps et dans tous ses aspects’’, a-t-elle dit, oubliant que la première constitution de l’archipel reconnaissait déjà Mayotte comme partie intégrante de l’archipel.

Toujours ourdies à Paris

Le député communiste Jean-Paul Lecoq a surtout fait part de l’opposition de l’Organisation des nations unies (Onu) à toute tentative de séparer l’île hippocampe du reste des Comores. ‘‘Nous n’accepterons pas ce processus colonial rejeté par l’Onu et l’Union africaine. La France s’honorerait si elle assumait son passé colonial français en reconnaissant l’unité des quatre îles. (…). Cela permettrait de construire les conditions sociales et économiques d’une unité comorienne et d’une souveraineté nationale avec un statut unique pour un seul peuple’’, a-t-il dit. Et si Alliot-Marie s’est dit respectueuse des institutions et instances internationales, elle a ajouté que ‘‘la décision de l’Union africaine a été prise sans aucune consultation préalable des chefs d’État et n’a servi qu’à dissimuler certaines situations qui la gênaient plus particulièrement’’. L’Ua appréciera.
Lorsque la ministre a, enfin, dit que la coopération entre la France et les Comores ‘‘n’est pas toujours facile du fait de l’instabilité politique des Comores qui ont connu plusieurs coups d’État au cours des années passées’’, M. Lecoq ne s’est pas empêché de faire observer que ces crises politiques à répétition étaient toujours ourdies à Paris.
Il faut dire que, au cours de cette séance de questions au gouvernement, seul le député communiste a dénoncé ‘‘cette mascarade électorale de Mayotte’’ dans une assemblée acquise aux thèses de Mme Alliot-Marie. Ce qui lui vaut aujourd’hui l’inimitié des élus communistes mahorais.

Mohamed Inoussa

Source : Al-watwan N° 1256 du 16 fevrier 2009

Messages

  • comme vous l’avez bien dit, 1 député dénonce l’organisation d’un référendum à Mayotte ; qui plus est "communiste" !?!!?! Dites moi combiens de députés ont approuvés la consultation ? A bon entendeur salut......A ce que je sache il doit y avoir aussi un sois disant référendum aux comores ; pourquoi vous ne mettez pas votre énérgies sur ce référédum au lieu de vous focaliser plus sur celui de Mayotte ???

  • 1,93 % des suffrages tel est le score du PCF à la présidentielle en 2007 contre 3,37 %, 16 députés sur 577 tels sont les scores du PCF en 2007 !!!! Une idéologie qui remonte à l’après guèrre et qui n’a guère évoluée depuis. Alors dés que les communistes sortiront du formol dans lequel ils sont, on en reparlera ! Pour moi, c’est une tempête dans un verre d’eau.