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Consommation : LKP dans le sens de l’histoire

Publie le mardi 10 mars 2009 par Open-Publishing
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En un an le titre Carrefour a perdu 50% de sa valeur. Les hypermarchés comme ceux de Destreland et Millénis sont en crise partout dans le monde. Ce mode de consommation vendu au public par les partisans ultra libéraux d’un modèle économique fondé sur l’endettement des ménages et la surconsommation arrive à sa limite. Partout dans le monde la ménagère parce qu’elle y est forcée par la baisse de son pouvoir d’achat ou parce qu’elle a pris conscience que ce modèle de consommation est absurde, ne parcourt plus des kilomètres pour aller faire ses courses - source d’embouteillages, de consommation d’essence - et ne remplit plus aveuglément son caddie.

Ramenée à la Guadeloupe, cette réalité mondiale place le LKP dans le sens de l’histoire. Le message que fait passer le collectif - consommer autrement, privilégier le local, l’achat de proximité etc - correspond à la tendance que tout spécialiste de la consommation observe actuellement dans le monde dit développé : le concept d’hypermarché qui a vécu ses heures de gloire dans les années 1970/80 ne correspond plus à la réalité actuelle, ni aux modes de consommation.

La proximité et le discount, les prix raisonnables sont ce que cherche aujourd’hui le consommateur plutôt que ces temples de la consommation avec parking géant, escalier roulant et musique d’ambiance où quelques uns se rendent autant pour la "promenade" que pour l’achat. Consommer n’est pas une fin en soi, ce sera sans doute l’un des messages de ce troisième millénaire après le tout conso du siècle précédent.

Des enseignes concurrentes des hypers l’ont compris et tirent mieux leur épingle du jeu en créant des magasins plus petits, en réduisant les gammes de produits tout en ciblant la qualité et en fidélisant leur clientèle. C’est vrai en Guadeloupe mais ça l’est aussi en Europe où l’enseigne Carrefour n’est pas au mieux de sa forme.

Maintenir l’agriculture paysanne

Cette tendance à consommer autrement se caractérise aussi par l’accroissement des ventes directes producteurs consommateurs.
C’est vrai en Guadeloupe, les marchés paysans du Moule, de St Anne, du Gosier connaissent un grand succès, la proximité le permet ; c’est vrai ailleurs, le développement en France des réseaux AMAP - association pour le maintien de l’agriculture paysanne - et de beaucoup d’autres, sont dans cette même logique.

En somme prendre son destin en main, ce n’est pas seulement mener une action syndicale, faire de la politique, théoriser ou défiler dans les rues, c’est aussi choisir son mode de vie, son alimentation et la manière de dépenser l’argent gagné, en cela le propos de LKP est bien dans le sens de l’histoire.

Par Théo Lacase 10.03.2009 l 06h25

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