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Plainte Coloniale contre Elie Domota, porte parole du LKP

Publie le vendredi 13 mars 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

sur le site Chien Créole

Un certain Edouard Boulogne

LIAISONS DANGEREUSES CONTRE LYANNAJ KONT PWOFITASYION

Un fidèle lecteur de Chien Créole vient de m’envoyer un mail pour apporter un complément d’information sur l’enquête judiciaire qui vise Elie Domota. Edouard Boulogne, ici mis en cause, est aussi l’auteur d’un texte qui a énormément circulé par mail au début de la grève générale, où déjà il comparaissait les membres du LKP aux tontons macoutes haïtiens, sbires des dictateurs haïtiens Duvallier, aux mains tâchées de sang. Récemment, on a pu entendre Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, reprendre cette métaphore à son compte pour fustiger Elie Domota, illustrant bien, s’il en était encore besoin, la perméabilité au sommet de l’Etat des thèses défendues par des gens très éloignés des principes républicains et qui dominent la Guadeloupe depuis des siècles. Inquiétante collusion... Avec l’autorisation du lecteur averti, je vous retranscris son mail :

"Bonjour,

Depuis le début du mouvement social aux Antilles, je consulte régulièrement votre blog. A l’occasion d’un commentaire récent concernant la mise en examen d’Elie Domota pour incitation à la haine raciale, je n’ai pu m’empêcher de vous faire mes propres commentaires qui viendront, sans doute, conforter votre thèse.


1/ Sur le procès à venir, d’abord, je suis convaincu que la plaidoirie de M. Prêtre, auprès d’un juge, sans doute métropolitain, pour demander, au droit des valeurs de la République, la condamnation du prévenu pour avoir offensé une communauté qui pratique avec rigueur et constance depuis quatre siècle, la plus stricte endogamie familiale, économique et sociale, aura beaucoup de panache. Et je ne doute pas que M. Domota saura, avec raison, s’en délecter.


2/ Sur la procédure, ensuite, je suis obligé de constater qu’elle coïncide avec la lettre ouverte au dit procureur, à valeur donc de plainte, d’un certain Edouard Boulogne, figure de la communauté béké et professeur de philosophie à la retraite, proche des catholiques intégristes et connu pour ses positions bienveillantes à l’égard de l’esclavage.
J’en veux pour preuve la conférence sur ce thème qu’il aurait prononcé en juillet 1999, au Mans, à l’invitation de l’association intégriste Renaissance Chrétienne, dont le texte est disponible sur son propre blog (http://www.lescrutateur.com/article-11445262.html).

Entre autre billevesées, on peut y lire, à propos d’un article paru à l’occasion de la commémoration de l’abolition : "L’outrance d’un tel propos, ne représente certes pas l’opinion générale. Mais elle vise cette opinion, elle joue sur les rancunes et ressentiments hérités de l’histoire, comme elle le fait ailleurs, et ici même en Europe, puisque analyser cette subversion intellectuelle, et réfléchir aux moyens de la contrecarrer est l’objet même de ce colloque."
En fait, pour Edouard Boulogne, les condamnations aujourd’hui, fréquentes, de l’esclavage ne visent qu’à intimider les "criminels contre l’humanité" et "il importe donc de réagir contre l’intimidation pour la vaincre."

Plus incroyable encore, il ose ensuite justifier l’esclavage en affirmant, à l’appui de sa thèse, qu’"il n’est peut-être pas inutile de rappeler que ce phénomène universel constitua peut-être dans des temps très anciens une sorte de progrès !"

S’il ne s’agissait que d’une opinion sur l’esclavage antique, on pourrait la mettre au compte de l’ignorance. Mais, lorsque le même affirme, à propos du régime de plantation, que "l’’esprit de vérité oblige à dire que la vie dans les plantations n’était pas tous les jours à tout moment et pour tous, ce que nous en montrent les images d’Epinal des abolitionistes", plus aucun doute n’est permis. Nous sommes bien confronté à l’expression, à peine dissimulée, de la mentalité de "planteurs" esclavagistes qui subsiste au sein de la communauté béké.


Pour une personne telle que moi, presque ignorante des réalités sociales des Antilles françaises mais attentif à la polémique à propos des déclarations d’Elie Domota, les propos d’Edouard Boulogne sur l’esclavage, en préambule de sa récente lettre ouverte au procureur de la République en vue de la mise en examen du leader du LKP, témoignent de la persistance de l’esprit colonial le plus réactionnaire au sein des élites et de haute administration des départements d’Outre-Mer. D’où, finalement, l’intérêt d’un procès public que, comme sans doute, Elie Domota, j’apelle de mes voeux.

Gilles Vilain"

Retrouvez la lettre à l’origine de la plainte sur http://www.lescrutateur.com/article-28700374.html (que M. Boulogne ne se donne pas la peine de remercier Chien Créole pour la publicité faite à son site, c’est tout naturel entre bloggeurs !)


DES NOUVELLES DU FRONT DE GUADELOUPE

DERAPAGE VERBAL DE DOMOTA OU DERAPAGE DU PARQUET ?

La mobilisation continue après la signature de l’accord signé le mercredi 4 mars, qui a mis un terme à 44 jours de grève générale en Guadeloupe. De nombreux points ont été arrachés sur lesquels Chien Créole reviendra dans les jours à venir, mais les négociations se poursuivent sur de nombreux autres points et l’accord Jacques Bino sur les augmentations des bas-salaires n’a toujours pas été signé par la plupart des membres du MEDEF, notamment.

1° La colère de Fillon

Jeudi matin, Alain Roth, un des avocats de l’UGTG, a découvert en relisant les statuts du MEDEF guadeloupéen, que le syndicat patronal n’avait aucun pouvoir pour négocier sur les salaires. Personne ne peut sérieusement croire que Willy Angèle, son représentant, l’ignorait. A quoi bon, alors, ces négociations interminables avec le LKP et en présence du préfet, si le MEDEF qui, jusqu’à aujourd’hui, bloque autant qu’il le peut une résolution globale, n’avait aucune légitimité pour négocier ? Selon A.-J.V., dans un article paru sur le site électronique du quotidien France-Antilles, François Fillon en apprenant la nouvelle « aurait piqué une crise », estimant avoir été abusé par un MEDEF guadeloupéen qui n’avait d’autres ambitions que de « faire durer la grève et jouer le pourrissement ».

2° La stratégie du LKP

Le LKP, de son côté est rentré dans une nouvelle phase dans laquelle il a réussi à maintenir une forte mobilisation. De nombreuses opérations ont déçu les espoirs d’un patronat qui rêvait à un retour à la normale, comme l’occupation du centre d’appel d’Orange ou des barrages devant le casino du Gosier, devant le Mc Donald juste à côté, symbole de la restauration rapide et de la malbouffe ou encore devant Leader Price, toujours dans le bourg du Gosier. Un barrage a même provisoirement été rétabli à Poucette, sur la nationale entre cette commune et Pointe-à-Pitre avant d’être repris par l’intervention musclée des gendarmes mobiles. Si l’occupation du centre d’appel d’Orange n’a fait l’objet d’aucune violence, ni d’un côté, ni de l’autre (il demeure aujourd’hui encore bloqué par les employés en grève), des affrontements assez violents ont eu lieu à Gosier, bombes lacrymogènes contre jets de pierre. Ca a chauffé… Pendant ce temps-là, des manifestations ont eu lieu devant le carrefour de Destreland, propriété de Bernard Hayot et ses employés se sont à leur tour mis en grève. L’entrepôt d’approvisionnement de Match, Carrefour, Cora, etc. continue à être bloqué par les employés de ces enseignes qui exigent eux aussi de bénéficier des 200 euros et demandent donc à leurs directions respectives, toutes affiliées au MEDEF, de bien vouloir ratifier l’accord Jacques Bino. Comment en effet accepter que ceux qui font le plus de bénéfices refusent de contribuer à la sortie de la crise sociale ? Ce serait aussi accepter dans le privé un système à deux vitesses…


Manif du samedi 7 mars : les manifestants font le tour du rond-point de la Mulatresse Solitude, et repartent dans l’autre sens (photo FG)

Par ailleurs, le soutien populaire au LKP ne se dément pas, comme l’a démontrée la manifestation de samedi matin à Pointe-à-Pitre qui a rassemblé environ 15 000 personnes dans une joyeuse ambiance mais avec une détermination intacte.


Samedi 7 mars, une manifestation dans la bonne humeur (photo FG)


La mobilisation a commencé à porter ses fruits puisque le BTP a finalement accepté de signer l’accord Bino, ainsi que d’importantes enseignes comme Leader Price ou Novotel.

3° « On ne laissera pas une bande de békés rétablir l’esclavage »

C’est dans ce contexte que le parquet de Pointe-à-Pitre a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire a l’encontre d’Elie Domota, pour incitation à la haine raciale et tentative d’extorsion de signature. En cause, des propos tenus en créole sur l’antenne d’une chaîne de télévision locale. Elie Domota affirmait que les entrepreneurs qui refuseraient l’accord d’augmentation de 200 euros des bas-salaires devraient quitter la Guadeloupe, avant d’ajouter qu’il ne laisserait pas « une bande de békés rétablir l’esclavage ». L’accusation du parquet semble difficilement soutenable devant une cour de justice, et Elie Domota dénonce une mesure d’intimidation.

4° Lecture raciale versus lecture sociale

Si on relit les propos tenus par Domota avec un peu de subtilité, on réalise qu’il a pris la précaution langagière de parler d’ « une bande de békés ». Il ne dit pas « les békés veulent rétablir l’esclavage » mais « une bande de békés », autrement dit, cette déclaration ne s’applique pas à tous les békés selon une lecture raciale mais à une "bande" d’entre eux, en l’occurrence les exploiteurs, puisqu’il vient de préciser qu’il s’adresse aux entrepreneurs qui refusent de signer l’accord.


Elie Domota au Palais de la Mutualité (photo FG)

Personnellement, j’ai connu des békés qui n’exploitaient personne et étaient respectueux de tous, architectes, profs, etc., mais force est de reconnaître qu’une partie de la communauté béké, dont la fortune est issue de l’esclavage, continue à exploiter le reste de la population. A cet égard, leur conduite pendant cette grève est tout à fait révélatrice de leur conception du dialogue et de la justice sociale. Et si le parquet doit aussi ouvrir une enquête judiciaire à mon encontre pour une telle lapalissade, il va falloir sérieusement songer à agrandir les prisons de Guadeloupe car on est très nombreux à faire le même constat.

Le terme d’esclavage employé par Domota est quant à lui sans doute exagéré mais il s’inscrit naturellement dans l’histoire des Antilles, où les esclaves, à l’abolition de 1848, se sont transformés en un sous-prolétariat qui continue à être dominé et exploité par une infime minorité qui se trouve descendre des anciens esclavagistes. Autrement dit les structures héritées du colonialisme sont toujours en place en Guadeloupe, ce que dénonce le LKP.

5° Renvoyer Huygues Despointes et Domota dos à dos

Le procureur, Jean-Michel Prêtre accuse Elie Domota d’incitation à la haine raciale, autrement dit de haine exercée à l’égard d’une race. Alors, pour commencer, il faudrait rappeler que le concept de race est une aberration, scientifiquement parlant. Mais admettons que Domota ait incité à la haine contre la race des békés, il faudrait là-encore rappeler que cette race n’existe pas. Les békés sont des blancs originaires de l’hexagone, comme l’auteur de ces lignes, à ceci près qu’au lieu d’être arrivés il y a quatre ans comme moi, ils sont arrivés ici il y a environ quatre siècles et que certains ont conservé la mentalité de cette époque ! Moi qui suis blanc comme un béké, je ne me sens en rien visé par les attaques de Domota et pour une bonne raison : les propos du porte-parole du LKP ne sont ni une attaque par rapport à ma couleur de peau, ni à mes origines. On peut tout au plus considérer qu’il pointe du doigt une partie d’une communauté. Admettons, là encore. Mais qu’est-ce qui définit cette communauté au-delà du sentiment d’appartenance et de reconnaissance mutuelle qui lie ses membres ? Certes une histoire commune peu reluisante, mais encore ? La pureté de la race. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est l’un des plus éminent béké de Martinique, Alain Huygues Despointes, précisément poursuivi sur son île pour « incitation à la haine raciale » après avoir reconnu cet état de fait dans le reportage de Bolzinger « Les derniers maîtres de la Martinique », passé sur Canal +. Tout le monde sait bien aux Antilles que le béké qui se marie avec une femme de couleur ou la béké avec un homme de couleur se retrouve au ban de sa communauté. Alors, mettre au même niveau en les accusant du même crime, celui qui entend remettre en cause un système raciste et discriminatoire et celui qui en fait l’apologie, ça trahit une position indéfendable et malhonnête que les avocats de la défense auront tôt fait de pourfendre.

6° Un rapport de force nécessaire

Quant à la menace de poursuite d’extorsion de signature, au-delà de la question du droit, ça pose une question de société : est-ce que l’autisme social dont fait preuve le grand patronat en maintenant des structures archaïques d’exploitation n’est pas en soi une violence terrible infligée à la population ? Quand on pense à la souffrance des familles qui se retrouvent à découvert le quinze du mois, aux conditions de vie dans les zones défavorisées qui ont stupéfait certains journalistes venus de l’hexagone avec qui j’ai parlé ces jours derniers, et surtout quand on sait les fortunes colossales que ces grands patrons békés accumulent depuis des siècles, on pourrait s’interroger sur le caractère républicain d’une justice qui condamnerait toute remise en cause de ce système… Ce que Domota veut faire comprendre à cette poignée de personnes qui contrôle l’essentiel de l’économie guadeloupéenne, c’est qu’il n’est plus possible de se comporter en Guadeloupe comme il y a trois siècles ; la population n’est plus disposée à supporter ce système. On peut trouver ça radical, coercitif ou que sais-je encore, mais cette radicalité est à la mesure de l’oppression et de l’exploitation vécue par une grande partie de la population, à la hauteur du désespoir d’une jeunesse privée d’avenir.

7° Une erreur politique

En trainant Domota devant la justice, l’Etat s’apprête à commettre une grave erreur politique.


Le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, à gauche (photo FG)

Les charges qui pèsent contre Domota ont bien peu de chance d’aboutir à une condamnation. S’il s’agit comme le prétend Elie Domota d’intimider en jetant l’opprobre sur un homme, cette tentative est vouée à l’échec. Elie Domota, s’il se défend d’avoir incité à la haine raciale, n’est aucunement effrayé par la perspective du procès, au contraire, il a déjà demandé à ce qu’il soit télévisé ! En bon connaisseur de l’histoire caribéenne, il sait que c’est le procès intenté à Fidel Castro après l’assaut de la caserne de la Moncada qui a permis à ce dernier de populariser ses thèses. Renonçant à se défendre, il avait profité de la tribune qui lui était offerte pour déclamer un vibrant plaidoyer intitulé « l’histoire m’absoudra » contre le dictateur Batista. Plus près de Domota, le "procès des 18 patriotes", tenu à Paris, qui a suivi la répression de mai 1967, a permis aux Guadeloupéens accusés d’être à l’origine des troubles, de retourner la situation en faisant à leur tour le procès du colonialisme avec l’appui de témoins illustres comme Jean-Paul Sartre ou Aimé Césaire. La France entière a compris que ces jeunes hommes n’avaient rien à faire au banc des accusés et qu’il était inadmissible que ceux qui, en défense d’un système colonial, avaient exécuté des dizaines de citoyens guadeloupéens, n’y soient pas. Le pouvoir s’est totalement discrédité lors de ce procès où comparaissait notamment le docteur Numa, aujourd’hui un vieil homme, qui fait partie du LKP.

8° Les références d’Elie Domota

Nul doute que Domota maîtrise parfaitement ces références. Pour comprendre son état d’esprit, le procureur devrait relire la conclusion de la déclaration commune lue par un des accusés au procès des patriotes, Serge Glaude, avant que le jugement ne soit mis en délibéré et que tous ne sortent libres : « (…) Notre lutte est juste, car c’est une lutte pour la libération, la dignité et le progrès de notre peuple. C’est avec une entière sérénité que nous attendons notre verdict.

Si ce progrès devait amener la fin de trois siècles d’incompréhension à notre égard, si ce procès devait marquer le début d’un dialogue que nous souhaitons, nous ne garderions aucun ressentiment des longs et pénibles mois d’emprisonnement que nous avons soufferts, car nous estimerions qu’au regard des nombreuses et innocentes victimes des 26 et 27 mai [1967], c’était là le tribut à payer pour la dignité de notre peuple, pour la fin de sa misère, et pour la naissance d’une véritable fraternité, non seulement entre les Guadeloupéens, mais encore entre le peuple guadeloupéen et le peuple français. » (rapport d’audience du vendredi 1er mars 1968 - extrait de "Mai 67", publié par le CO.PA.GUA, Collectif des Patriotes Guadeloupéens )

FRédéric Gircour (trikess2002@yahoo.fr)


sur le site de l’UGTG


Békés Boycott : Transcription des propos d’Elie Domota

RFO Télé Guadeloupe - Jeudi 5 mars 2009 : Edition spéciale du soir

APPLICATION DE L’ACCORD BINO:Nou ni fas annou on patwona pawtikilyewman réaksyonè ; é ki sèl biten i an tèt a yo sé té ké rétabli lèsklavaj. Nou ka di yo trè klewman nou pé ké arété.
Nous sommes face à un patronat particulièrement réactionnaire ; et la seule chose qu’ils aient en tête ce serait de rétablir l’esclavage. Nous leur disons très clairement que nous n’abdiquerons pas.

An di pwéfé la sa o swè la : swa yo ké apliké akò la, swa yo ké kité la Gwadloup. É nou trè fewm asi sa
Je l’ai dit au préfet ce soir : soit ils appliquent l’accord, soit ils quittent la Guadeloupe. Et nous sommes très fermes là dessus.

Nou pé ké lésé on bann béké rétabli lèsklavaj.
Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage.

Ni on volonté manifès dè sewten gwan patwon dè rèsté kanpé adan pozisyon kè fanmi a yo té ni o sézyèm é disétyem syèk.
Il y a une volonté manifeste de certains grands patrons de rester campés sur les positions qui ont été celles de leurs parents au seizième et dix septième siècles.

Yo té ka fè pwopozisyon dakò entewrpwofesyonel o non du MEDEF alò kè yo sav pewtinaman kè yo pa ni a fè sé propozisyon la sa.
Ils faisaient des propositions d’accord salarial interprofessionel au nom du MEDEF, alors qu’ils savent pertinemment qu’ils n’ont pas à faire ce type de propositions.

Donk an ka pansé kè yo ké ni a réponn dè atitid a yo. Avoka an nou ja ka travay si dosyé la sa. Yo ké ni a réponn dè atitid a yo ki fè kè yo volontewman torpiyé lé négosiasyon, bloké lé négosiasyon alò kè stati a yo ka entewdi yo dè fè dé proposizyon a akò entewpwofésyonel.
Donc je crois qu’ils auront à répondre de leur attitude. Nos avocats travaillent déjà sur ce dossier. Ils auront à répondre de leur attitude qui a fait qu’ils ont volontairement torpillé les négociations, bloqué les négociations ; alors que leur statut leur interdit de faire des propositions d’accord interprofessionnel.

Sa fasil dè kaché yo dèyè dot fédérasyon kon fédérasyon a misyé Vion, ou misyé Gadarkan pou yo pé di yo ké sinyé apwé. Men ni nom’ dè antrèpriz kè yo ka rèpwézanté é ki pa adan pon fédérasyon.
Il est facile de se cacher derrière d’autres fédérations patronales comme les fédérations de monsieur VION, de monsieur GADDARKHAN... pour prétendre qu’ils signeront après. Mais il y a nombre d’entreprises qu’ils représentent et qui n’appartiennent à aucune Fédération.

Sété on mannèv pou fè diwé négosiasyon la ; é la, avoka an nou ka travay si dosyé la sa. Nou ké ni adan lé jou é simenn ka vini a mandé kont a ki dè dwa.
C’était une manoeuvre pour faire durer les négociations ; et sur ce dossier là, nos avocats travaillent. Nous aurons dans les jours et semaines qui viennent à demander des comptes.

APPEL AU BOYCOTT:Fo pèp Gwadloup byen konpwann jodi la kè i ow dè kesyon kè nou ay fè komisyon a ka antrèpriz ki ka èspwaté gwadloupéyen.
Il faut que le peuple guadeloupéen comprenne bien qu’il est aujourd’hui hors de question que nous allions faire des achats dans des entreprises qui exploitent les guadeloupéens.

Tout lé antrèpwiz ki pa ka ba salaryé a yo dé san éro, nou ka mandé lé gwadloupéyen pa ay adan sé antrèpriz la sa.
Toutes les entreprises ne donnant pas deux cent euro d’augmentation à leur salariés, nous demandons aux guadeloupéens de ne pas s’y rendre.

Pa ay fè komisyon a Carrefour, pa ay fè komisyon a Match, pa ay fè komisyon a Cora.
N’allez pas faire vos courses à Carrefour, n’allez pas faire vos courses à Match, n’allez pas faire vos courses à Cora.

Pa ay fè pon komisyon adan pon antrèpriz ki pa ka mèt an plas akò Bino.
N’allez faire de courses dans aucune entreprise qui ne met pas en oeuvre l’accord Jacques BINO.

Fo nou komansé fonksyoné kon adan dot péyi : lè on moun pa’a poté’w, i ka tréné’w... é ben vou ou pa ka bay manjé. Sé sa pou nou fè an ti péyi la sa.
Nous devons commencer à fonctionner comme dans d’autres pays : lorsque quelqu’un ne vous soutient pas, lorsqu’il vous traîne ; eh bien, vous à votre tour, vous ne l’engraissez pas. C’est ce que nous devons faire dans ce petit pays.

Maladi a pousé charyo an sant komewsyal klimatizé, fo nou fè yo komprann kè nou ja bon èvè sa.
Il faut qu’on leur fasse comprendre qu’on en a assez de la pathologie consistant à pousser des charriots dans des centres commerciaux climatisés.

source : le site de l’UGTG


Lettre ouverte à Jean-Michel Prêtre, procureur de la république

Nous sommes tous « racisés »… Et par qui ?

Lettre ouverte à Jean-Michel Prêtre, procureur de la république

Monsieur,

Je déclare solennellement, avec sagesse et avec recul : Swa yo ka apliké akor la , swa yo ka kité La gwadloup ; nou péké lésé on bann béké rétabli lèsklavaj.

Je vous demande donc « jantiman » de bien vouloir me mettre en examen directement, pas la peine de perdre votre temps avec une information judiciaire : j’avoue, oui nous sommes « racisés ».

Si dans la logique de votre cerveau-lent, il n’y a que cette conclusion que vous tirez de ces propos : la fréquentation des alizés n’arrive pas toujours à faire atteindre de hauts sommets, alors « frappez, frappez[1] » Monsieur le procureur.

Monsieur, puisque vous avez choisi la voie de la bouffonnerie et qu’Edouard Boulogne semble être votre muse (celui-là vrai « humaniste » atavique d’extrême-droite, émule de Charles Maurras déguisé en chrétien tendance Père Labat, expert en racisme… des autres), restons-y ! Et dans ce cas, je vous demande de mettre aussi en examen :

 Jacques Chirac à propos du « bruit et des odeurs des immigrés » et aussi pour « l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie »

 Nicolas Sarkozy, qui dans son discours de Dakar (26 juillet 2007) expliquait que « le drame est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », et qui aussi s’était écrié : « la France on l’aime ou on la quitte ».

 Christophe Barbier, l’éditorialiste du journal L’Express pour qu’il s’explique sur son concept « antiraciste » de « travailler à l’antillaise ».

 Fréderic Lefebvre, porte-parole de l’UMP, détecteur automatique de « tontons macoutes » (tous les nègres se ressemblent n’est-ce pas ?)

 Henri Guaino, conseiller spécial de Sarkozy quand il avoue (sûrement sous la pression de « tontons macoutes ») : « Dans ces territoires d’outre-mer, le partage des richesses n’est pas équitable, on est en face d’une économie de rente parfaitement organisée (...). Ce qui fait qu’une partie importante de la population subit une situation d’injustice qui n’est pas tolérable au sein de la République", allant même à évoquer "des formes d’exploitation et d’injustice qui ne sont pas acceptables au XXIe siècle.[…] Quand vous subissez l’injustice, vous avez plus de chances de réveiller le problème identitaire que si tout le monde se sent dans une République de citoyens égaux en droits, en dignité et en devoirs ». Ces propos ne sont-ils pas de nature à inciter à la haine contre ceux qui « organisent » cette « économie de rente » ?

 Yves Jego pour avoir susurré à l’oreille du porte-parole du LKP : « Monsieur Domota, j’ai vu l’ensemble des chefs de service. J’ai vu qui décide et qui exécute. Il faut changer cela ! ». Et encore aux patrons « il faut cesser ces pratiques ancestrales » N’est-ce pas livrer à la vindicte populaire certains chefs de service ? Et le même Jego parti en guerre contre les « monopoles » et la « profitasyon » ? Que dites-vous : incitation à la haine des monopolistes, des « profitationistes » (néologisme employé par Jego !) et des « pratiqueurs ancestraux » ?

 Edouard Boulogne (si vous n’êtes pas encore tombé sous son charme « capiteux » de pucelle joséphinienne - il va vous expliquer la métaphore !) : « Ce sont les africains qui nourrirent toutes les traites d’esclaves de par le monde, y compris la traite atlantique, qui concerne plus particulièrement les Antilles et l’Amérique. La colonisation, à partir de la deuxième moitié du 19è siècle porta un rude coup à cette honteuse et ancienne coutume qui.... réapparut avec la décolonisation dans les années 1960 » (9 mars 2007). Il va certainement s’empresser de supprimer ces propos sur son blog comme il a supprimé l’article très « chrétien antiraciste » : « Esclavage : éléments pour une mise à plat du phénomène[2] ». N’êtes-vous pas aussi gardien de la Loi Taubira ?

 Et enfin, Jean-Michel Prêtre (vous le connaissez ?) pour avoir dit sur Canal 10, il y près de 5 mois : « quand je vais à Jarry et que je regarde en haut je ne vois que du blanc, quand je regarde dans les ateliers, je ne vois que du sombre ». Pourrez-vous, monsieur le procureur vous autosaisir contre vous-même pour incitation à la haine raciale des gens d’en « haut ».

Monsieur, puisque visiblement vous vous ennuyez, moi qui ne suis ni « chef de service », ni organisateur « d’économie de rente », en un mot moi, qui n’ai pas les moyens, je vous implore de lancer un avis de recherche à l’encontre :

Des criminels racistes (politiques, exécuteurs,..) qui ont massacré des dizaines de guadeloupéens en mai 1967 dans les rues de Pointe-à-Pitre et qui nous empêchent d’accéder aux archives portant sur ces événements.

 De Sophie Vannier qui en février 1979 a arboré au lycée de Baimbridge un t-shirt avec le slogan : « je suis raciste, je n’aime pas les noirs ». Pour elle et pour ses amis, pas une seule minute d’information judiciaire. Un d’entre eux s’est même fait applaudir par des milliers de noirs guadeloupéens lors d’une récente course de voile.

 De l’adjudant de gendarmerie Michel Maas[3] , responsable de la mort du jeune lycéen Charles Henri Salin le 18 novembre 1985, qui pour ce haut fait d’armes a eu pour « terrible sanction » de... monter en grade. Vous comprendrez aisément que cette aide historique nous sera très profitable car elle nous permettra d’entrevoir enfin une « entrée dans l’histoire » faisant ainsi honneur à votre président Sarkozy.

N’oubliez pas aussi, Monsieur le « prokirè » (Je suis obligé de vous donner des idées car je sens chez vous comme une tentation à « travailler à l’antillaise » !) de mettre en examen Messieurs Jego, Desforges, Fillon, Sarkozy pour parjure (accord du 8 février non respecté) et pour escroquerie intellectuelle (Jego dénonce le préambule de l’accord Bino signé pourtant en présence du préfet et des médiateurs).

S’il vous reste un peu de temps entre deux émissions de Canal 10, et si vous souhaitez vraiment entrer vous aussi dans l’histoire malgré la « torpeur tropicale », mettez Aimé Césaire en examen à titre posthume pour « incitation à la haine raciale » car c’est lui qui a prédit le « génocide par substitution ». Nous pourrons même vous donner un coup de main pour cette affaire-là, suivant la logique de Fréderic Lefebvre nous pratiquons aussi le Vaudou, alors soumettre un mort à la question, ce sera pour nous un jeu d’enfant, voire de « grands enfants ».

Pour finir, Monsieur je vous demande de bien vouloir respecter nos traditions car Vaval ne se promène jamais comme cela en plein carême (ayez la décence d’attendre au moins le jeudi-mi-carême !) et d’exiger de votre ministre de tutelle qu’il commence à construire des centaines de prisons pour accueillir tous ces « racistes » : vous ferez d’une pierre deux coups, vous vous débarrassez d’affreux « racistes » tout en permettant à de nombreux surveillants de prisons guadeloupéens exerçant en France d’obtenir leurs mutations.

Les Abymes, le 10 mars 2009.
Ronald SELBONNE (wonal)

Les Abymes
Guadeloupe

source : le site de l’UGTG


Claudette Duhamel : Lettre au Procureur de la République

Le refus des békés relève du racisme et du mépris

Lettre au Procureur de la République française à Pointe à Pitre

Monsieur le procureur de la république

Ainsi vous avez décidé d’ouvrir une enquête à l’encontre de Monsieur Elie DOMOTA porte parole du LKP au motif qu’il aurait commis le délit de provocation à la haine raciale pour avoir indiqué que les patrons qui refusent de signer l’accord salarial accordant 200 euros aux salariés qui perçoivent des bas salaires doivent quitter l’île et qu’il ne laisserait pas une bande de békés rétablir l’esclavage en Guadeloupe.

Votre décision qui intervient à l’issue d’une grève particulièrement dure et pénible pour les travailleurs guadeloupéens, et alors que les gros patrons béké refusent obstinément de signer un accord arraché de haute lutte, me semble procéder d’un insigne mépris à l’égard du peuple de la Guadeloupe et risque de constituer une caution au comportement éminemment raciste de cette caste béké qui sévit en Martinique et en Guadeloupe.

Monsieur le procureur de la république, vous ne pouvez ignorer ni contester cette vérité connue maintenant de toute la planète, à savoir que ceux que les martiniquais et guadeloupéens appellent les békés constituent le regroupement de descendants de français esclavagistes qui vivent entre eux, se marient entre eux, refusent de se mêler biologiquement et socialement aux populations non européennes pour préserver la pureté de leur race au point d’exclure de leur « communauté » tout membre qui aurait enfreint cette règle.

De manière délibérée ce que vous appelez la « communauté béké » s’est coupée du reste de la population qu’elle ne fréquente pas et vit principalement dans une partie de l’ile de la Martinique sur le territoire de la commune du François appelée Cap Est, ou, pour reprendre les termes de HUYGUES DESPOINTES, « Béké land ».

Retranchés dans leur ghetto luxueux les békés possèdent la majeure partie des richesses des deux pays Martinique et Guadeloupe. Ainsi à titre d’exemple, le groupe de Monsieur Alain HUYGES DESPOINTES détient 80% des parts de marché dans le secteur de la production agro alimentaire dans ces deux pays, ce qui lui permet de pratiquer des prix prohibitifs tout en versant aux travailleurs martiniquais et guadeloupéens des salaires de misère.

C’est donc cette caste qui depuis près de quatre siècles s’est constituée et fonctionne sur un mode raciste, que vous entendez protéger de la « haine raciale ».

Alors qu’en France votre gouvernement nomme des ministres à l’intégration et fustige tous étrangers principalement les africains caribéens parmi lesquels se trouvent ceux que vous appelez « domiens » qui refuseraient de s’intégrer, voilà que non seulement vous tolérez le comportement inadmissible de ces gens dans nos pays mais entendez de surcroit les protéger en tant que tels.

Monsieur le procureur il y a des limites à ne pas dépasser et je crois honnêtement qu’en votre qualité de représentant de la société française, vous êtes en train de les franchir.

Dois-je vous rappeler que le racisme est d’abord et avant tout la théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, ainsi qu’à son droit de dominer les autres.

C’est exactement cette théorie qu’appliquent les membres de la caste béké et que leur patriarche, a si bien rappelée dans l’émission diffusée sur CANAL + intitulée « les derniers maîtres de la Martinique ».

Aucun membre de cette caste même ceux qui ont mis en place l’association « Tous créoles » ne peut venir dire le contraire : alors qu’ils ne représentent pas 1% de la population ils se marient tous à l’intérieur de leur caste et à défaut aux fins d’éviter les méfaits de la consanguinité avec des conjoints qu’ils vont chercher en Europe.

Un racisme biologique, social et viscéral c’est ça la réalité triste mais incontournable des békés que votre Etat cautionne et entretient depuis plus de 4 siècles nonobstant les récentes poursuites que vous exercez contre le sieur HUYGUES DESPOINTES et qui ne sont que poudre aux yeux dans la mesure les effets se voient d’emblée annulées par les poursuites que vous exercez contre Elie DOMOTA lequel ne fait pourtant que dénoncer ce racisme.

Le comportement actuel des gros patrons békés (qui dominent au sein du MEDEF Guadeloupe), consistant à refuser l’accord salarial après que les guadeloupéens se soient sacrifiés durant plus de 6 semaines pour obtenir cette augmentation de salaire, relève de l’arrogance coutumière des békés qui n’ont que mépris envers les travailleurs guadeloupéens et martiniquais qu’ils ont toujours considérés comme des non humains, des êtres à créoliser à soumettre à leur culture afin de les empêcher d’être eux mêmes.

Ce refus de signer cet accord est aussi un moyen pour eux de prouver leur supériorité raciale, économique et social et partant de faire savoir à ces nègres mais aussi au représentant de l’Etat français qui a signé l’accord, qu’ils sont les seuls et véritables maîtres de la Guadeloupe et de la Martinique.

C’est ce même état d’esprit qui leur a fait croire qu’en pleine grève générale contre la vie chère en Martinique il pouvaient se permettre d’organiser une contre manifestation en prenant la capitale d’assaut avec leurs tracteurs et leurs 4x4 en guise de chars d’assaut.

Le peuple martiniquais leur a fait comprendre que même s’ils considéraient toujours les martiniquais comme moins que des macaques à peine créolisés, il savait en de telles circonstances se défendre. Et grâce à la détermination du petit peuple des quartiers défavorisés, ils n’ont pas pu entrer dans le centre ville de la capitale et ont dû regagner leur békés land.

Comment ne pas dénoncer de tels comportements de la part de békés qui en situation de monopole et d’oligopoles savent pertinemment qu’en pratiquant des salaires de misère : ils affament les nègres reproduisant les méthodes de leurs ancêtres esclavagistes.

En toute objectivité il faut bien admettre que leur comportement actuel consistant à refuser catégoriquement de signer un accord qui aurait permis à des pères et des mères de famille de bénéficier d’un surplus de revenus pour nourrir leurs enfants relève du racisme et du mépris envers nos deux peuples.

Elie DOMOTA a donc entièrement raison de dénoncer ce racisme et de dire que ce refus équivaut à rétablir l’esclavage dans la mesure où aucun être humain ne peut vivre décemment avec les salaires ridiculement bas servis par les békés dans un pays ou la vie est en moyenne 100% plus cher qu’en France.

Comment un SMICAR guadeloupéen travaillant dans le Carrefour du groupe Bernard Hayot, peut il apporter à ses enfants les aliments nécessaires à leurs croissance quand quatre yaourts coutent plus de 7 euros, qu’une bouteille de lait plus d’un euro, un petit paquet de beurre de 250 grammes près de 3 euros ?

Dans les familles nombreuses guadeloupéennes les enfants n’ont pas droit tous les jours au lait au beurre et encore moins au yaourt.

Sans doute que pour les békés les nègres quand ils sont de conditions modestes ne devraient peut être pas consommer de telles denrées réservées à ceux que l’Etat alloue 40% de prime de vie chère et qui de plus en plus ne peuvent même plus les acheter

Accepter cela c’est cautionner les comportements discriminatoires et raciale des békés.

Poursuivre Monsieur Elie DOMOTA parce qu’il met le doigt sur ces comportements relèvent de la complicité pure et simple avec de telles pratiques.

Monsieur le Procureur, si vous avez un minimum de respect pour notre peuple ou pour le genre humain tout court vous deviez poursuivre, non pas Monsieur Elie DOMOTA, mais l’ensemble des membres de cette caste béké pour pratiques ancestrales et quotidiennes de discriminations raciales à l’égard des martiniquais et des guadeloupéens.

Quoiqu’il en soit, je tiens à vous préciser que si des poursuites devaient être effectivement déclenchées contre cet homme vous provoquerez la mobilisation des milliers des derniers damnés de la terre que sont nos deux peuples unis pour venir vous dire qu’ils sont totalement d’accord avec les propos de Monsieur Elie DOMOTA.

Rappelez-vous Monsieur le Procureur que dans un de ses discours prononcé en 2007 votre président de la République Monsieur Nicolas SARKOZY a dit aux étrangers vivants déjà dans des conditions difficiles sur le sol français « aimez la France ou partez » sans faire l’objet de critique alors que dans ce cas de figure il aurait du être fustigé puisqu’à l’inverse des békés qui refusent de se mélanger au martiniquais par racisme, ces étrangers sont bien souvent rejetés, victimes d’ostracisme ce qui les empêche de s’intégrer c’est-à-dire d’aimer la France.

Monsieur Elie DOMOTA, lui a plaidé la cause des plus défavorisés en disant aux patrons racistes et ségrégationnistes de Guadeloupe « signer cet accord ou quitter le pays autrement dit accorder aux guadeloupéens les plus démunis un minimum vital ou partez.

Et il a parfaitement raison car le peuple guadeloupéen n’aurait pas fait 44 jours de grève avec une détermination exemplaire pour retourner au travail et percevoir des patrons békés le même salaire de misère.

Si vous le poursuivez vous devrez par souci d’équité et d’égalité de tous devant la loi poursuivre l’ensemble des martiniquais qui ont chanté et chantent dans la rue en parlant des békés « une bande de békés profiteurs, voleurs nous les mettrons dehors »

Les guadeloupéens et les martiniquais savent que votre Etat répugne à poursuivre et à condamner les membres de cette caste bien protégée, l’affaire du sieur MARRAUD DESGROTTES est là pour nous le rappeler, mais gardez vous pour autant de franchir des limites qui ne feraient que révéler la complicité terrible existant entre l’Etat français et les békés.

Déjà vous faites injure à notre intelligence en prétendant voir dans les propos d’Elie DOMOTA une incitation à la haine raciale. Aussi, prenez garde monsieur le procureur de ne pas allumer les feux de la colère de nos deux peuples en voulant à tout prix salir DOMOTA pour venger les békés qui ont démontré qu’ils n’avaient pas changé d’un pouce durant des siècles et qu’ils étaient aussi racistes que ces blancs du sud des Etats-Unis qui traitent le président noir des Etats-Unis Barak OBAMA de macaque.

« Tant va la cruche à l’eau ….. » et cette cruche y va depuis bientôt près de 5 siècles.

C’est au nom de vos principes républicains et de la déclaration universelle des droits de l’homme que je vous invite à mettre un terme à toute velléité de poursuites judiciaires à l’encontre de Monsieur Elie DOMOTA.

Souvenez vous Monsieur le Procureur : En 1848 après avoir aboli l’esclavage, l’Etat français au lieu d’indemniser les victimes de ce viol permanent du corps et de l’esprit qu’a été l’esclavage, a payé les criminels pour la perte de leurs « biens » estimant dans la droite ligne du code noir que nous n’étions pas des humains mais des objets qui pouvaient être achetés des mains des colons. C’est d’ailleurs avec ces fonds et notre labeur payé au rabais que les békés ont bâti leur fortune pendant que nous étions maintenu dans un quasi esclavage compensé par des aides publiques d’un Etat français complice.

Votre démarche actuelle me donne à penser que vous entendez toujours et une fois de plus poursuivre les victimes du racisme et leur demander d’indemniser les békés tout simplement parce qu’ils entendent mettre fin à la pwofitasyon exercée sur eux par ces descendants d’esclavagistes.

161 ans après le décret d’abolition de l’esclavage la situation est en train de changer et le peuple guadeloupéen n’acceptera pas que vous veniez user de votre pouvoir de poursuite pour apporter un soutien aux membres de la caste béké.

Le peuple vous dit Suffit ! Nous avons les yeux ouverts !

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur, l’expression de mes salutations de négresse en lutte contre l’esclavagisme et le colonialisme.

Claudette DUHAMEL, Avocat
Fort de France,
le 9 mars 2009

source : le site de l’UGTG


Merci à Frédéric Gircour, merci à l’UGTG , merci au LKP pour avoir permis de constituer ce dossier, de contrer la propagande éhontée de la plupart des médias en métropole !

lire les articles d’ACRIMED


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MERCI AUX ANTILLAIS QUI NOUS MONTRENT LE CHEMIN DE LA LUTTE DE CLASSE !!!

(que nos organisations en métropole ont un peu négligée... pour l’instant ?)

Patrice


un article de Marianne décrivant le système du Béké Hayot

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