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Avertissement des syndicats au G20 : Les demi-mesures ne suffiront pas à colmater la brèche de l’économie

Publie le samedi 28 mars 2009 par Open-Publishing
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Avertissement des syndicats au G20 : Les demi-mesures ne suffiront pas à colmater la brèche de l’économie globale

http://www.ituc-csi.org/spip.php?article2844〈=fr

Bruxelles, le 23 mars 2009 (CSI En Ligne) :

Dans le cadre d’une campagne mondiale appelant les gouvernements du G20 à agir pour sortir l’économie mondiale de la récession et mettre au point un nouveau plan d’action pour la création d’emploi, la réglementation financière et la gouvernance mondiale, les syndicats aux quatre coins du monde présentent, aujourd’hui, un ensemble commun de demandes à leurs gouvernements nationaux. Le plan d’action syndical en cinq points, qui inclut des propositions politiques détaillées, décrit les mesures requises pour s’attaquer à la crise et construire une économie mondiale plus équitable et plus durable pour l’avenir. Le plan préconise :

 Un programme international coordonné de relance et de croissance durable contribuant à la génération d’emplois et aux investissements publics ;

 La nationalisation des banques insolvables et l’adoption de nouvelles règles financières ;

 Des mesures pour combattre le risque de déflation salariale et renverser des décennies d’inégalités croissantes ;

 Des mesures porteuses concernant le changement climatique ;

 Un nouveau cadre juridique international, pour la réglementation de l’économie globale et la réforme des institutions financières et économiques internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC).

La « Déclaration du groupement Global Unions au G20 » , élaborée conjointement par la CSI et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC-OCDE), expose les mesures qui doivent être adoptées par le G20, en collaboration avec les autres gouvernements. Les centrales syndicales nationales présenteront ce document à leurs gouvernements respectifs aujourd’hui, en attendant sa présentation officielle au Sommet des dirigeants du G20, le 2 avril prochain, à Londres. Des syndicats venus des quatre coins du monde se joindront à leurs collègues de la centrale britannique TUC lors d’une mobilisation massive de la société civile prévue le 28 mars, à Londres, où l’accent sera mis sur l’importance d’une action mondiale coordonnée des gouvernements.

« Si les gouvernements du G20, réunis à Londres, ne parviennent à tomber d’accord que sur des demi-mesures, ils auront failli à leurs responsabilités. En tant que principales puissances économiques mondiales, ils ont la responsabilité et la possibilité de tourner la page du néolibéralisme défaillant du passé et de conduire la globalisation vers une toute nouvelle direction », a dit Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

D’après la Déclaration, la relance et la croissance durable sont des objectifs réalisables, à condition, toutefois, que la priorité soit accordée à la création d’emploi et aux investissements publics, à des politiques actives au plan du marché d’emploi, ainsi qu’à l’expansion des filets de sauvetage sociaux et des mesures spéciales pour les économies en développement et en émergence. Les syndicats ont également présenté un plan d’action spécifique en huit points concernant la réglementation financière globale, qui prévoit des dispositions immédiates en vue de la nationalisation des banques insolvables.

« La réglementation inconsistante, voire inexistante, de l’activité bancaire et financière a converti l’économie mondiale en un casino où tous les coups sont permis, plongeant le monde dans une profonde récession et entraînant la perte de dizaines de millions d’emplois. Des solutions doivent être trouvées d’urgence. Un autre pilier fondamental de la relance et de la réforme, à savoir la création d’emplois décents et durables et l’augmentation du pouvoir d’achat, mérite qu’on lui accorde une attention toute particulière à l’occasion au G20 », a dit John Evans, secrétaire général de la CSC-OCDE.

La Déclaration de Londres attire l’attention sur le risque bien réel d’une déflation des salaires et souligne le fait que l’inégalité croissante des revenus de par le monde figure parmi les principaux facteurs de la récession actuelle, dès lors que le pouvoir d’achat des travailleurs ne suffit pas à maintenir la demande pour les marchandises et les services. La garantie du droit de négociation collective pour tous les travailleurs et le renforcement des institutions chargées de la fixation des salaires contribueront à l’établissement d’un plancher décent au niveau des marchés du travail et à la relance économique, à travers une augmentation du pouvoir d’achat des ménages. Ceci est étroitement lié à la nécessité plus générale d’une réforme du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC et de l’OCDE, et de l’inclusion de l’Organisation internationale du travail au centre d’un système de gouvernance mondiale efficace et responsable.

« La réglementation financière est essentielle mais n’est pas suffisante en soi. La nouvelle gouvernance mondiale doit être fondée sur une base solide de droits sociaux et, singulièrement, les normes fondamentales du travail de l’OIT. L’économie réelle, le travail décent et la réduction de la pauvreté ne peuvent plus être laissés en marge de la politique globale. Le G20 doit éviter de limiter ses horizons en se contentant d’apporter des changements insignifiants à un système noyé dans le discrédit. Il lui revient de présider à une révision complète de la manière dont l’économie mondiale est gérée. Ceux qui pensent qu’ils pourront retourner aux vielles habitudes se trompent sérieusement », a dit Ryder.

Les propositions syndicales insistent, d’autre part, sur la nécessité d’une action urgente sur le changement climatique, à la lumière du coût environnemental, social et économique monumental de l’inaction. Les gouvernements devraient, dès à présent, mettre en œuvre une réponse fiscale mondiale coordonnée à la crise économique pour aiguiller le monde sur la voie d’une « économie verte ». La création d’emplois verts et les mesures visant à garantir une « transition juste » au sein des communautés et des secteurs affectés par la conversion vers une production respectueuse de l’environnement sont essentielles pour atteindre les niveaux requis d’émissions de gaz à effet de serre et contribueront à sortir le monde de la récession.

« Les gouvernements disposent, dès à présent, des leviers leur permettant d’aiguiller le monde vers une croissante verte. Manquer une telle opportunité serait une tragédie pour l’humanité tout entière, ainsi que pour l’avenir de la planète », a conclu Evans.

La CSI représente 170 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 157 pays et territoires.

http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.

post d’AELP
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article627

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