Accueil > Face au capitalisme, intervention populaire et marxisme ont besoin de se (...)

Face au capitalisme, intervention populaire et marxisme ont besoin de se conjuguer dans les luttes

Publie le jeudi 23 avril 2009 par Open-Publishing
16 commentaires

de Jean-Paul Legrand

Il y a encore quelques mois, au tout début de la crise capitaliste, nombreux étaient les militants de gauche dont des communistes qui me disaient leur conviction que cette crise ne serait que passagère, que le capitalisme retomberait sur ses pieds. Pourtant depuis, la crise capitaliste s’approfondit, elle est entrée dans une phase très critique avec en particulier la destruction de millions d’emplois à l’échelle planétaire , de centaines de milliers en France en l’espace d’un trimestre !

A ce rythme, la France va connaître une telle montée du chômage, notamment dans l’industrie, que l’ensemble de l’appareil de production en sera tellement affecté que les pires conséquences économiques et sociales sont à redouter dans les prochains mois.

D’emblée soyons clairs : le capitalisme ne peut se développer que par l’exploitation du travail humain. L’accumulation du capital résulte de cette exploitation. Les idéologues défenseurs du capitalisme accréditent l’idée que le capitalisme est en soi facteur de progrès (voir article du Figaro du 17 avril dernier signé Nicolas Lacaussin). Ce n’est pas le capitalisme qui est facteur de progrès mais, en son sein, la lutte de classe.

Pour ne prendre que quelques exemples, si la classe ouvrière et le peuple ne s’étaient pas battus, la journée de travail serait à plus de 12 heures, des enfants travailleraient encore dans les usines en France, l’école ne serait ni obligatoire, ni publique, ni laïque, les congés payés et la sécurité sociale n’auraient jamais existé et du coup l’espérance de vie de nos concitoyens serait bien moindre, les femmes n’auraient ni le droit de vote, ni l’accès à la contraception, ni de droit à l’avortement, les services publics n’existeraient pas. C’est parce que des luttes fortes, unies et déterminées ont été engagées contre le capital que celui-ci a dû céder du terrain. Mais c’est aussi parce que toutes ces conquêtes ouvrières et populaires lui sont insupportables qu’il a besoin de les liquider pour résoudre sa crise générale de rentabilité.

Dans la crise que nous vivons le système de production connaît des bouleversements extrêmement rapides et brutaux, les idées qui en émanent, celles des gens qui s’opposent dans la lutte de classes, ne sont pas nécessairement et immédiatement les idées adaptées pour répondre à la crise. Ainsi en général les hommes pensent pour beaucoup comme avant la crise, parce que la compréhension de ce qui se passe nécessite un effort théorique à la fois individuel et collectif, un recul et du temps qui sont souvent un luxe pour des citoyens qui sont assaillis par les difficultés du quotidien. Cette compréhension n’avance d’ailleurs que par l’action politique, le partage des idées, la conscience que nous sommes tous des êtres historiques en devenir qui peuvent non seulement appréhender le réel par la pensée mais surtout par l’action de transformation des conditions dans lesquelles nous vivons.

En général les idées et les pratiques nouvelles peinent à émerger même si dans certaines circonstances elles peuvent connaître un bond en avant fulgurant. En général, l’ancien domine le nouveau et le nouveau tel une jeune pousse reste précaire, particulier, fragile, toujours exposé aux aléas incertains de l’avenir, toujours dépendant des conditions historiques pour se frayer éventuellement un développement le moment venu et gagner les consciences. Ainsi les capitalistes continuent de penser que leur accumulation capitaliste est la seule solution et pour ce faire renforcent l’exploitation en poursuivant la course à la financiarisation de l’économie et en tentant de renforcer leur domination politique à l’échelle mondiale (G20). Ce faisant ils agrandissent les contradictions du système et produisent comme l’a écrit Marx dans le manifeste communiste, « leurs propres fossoyeurs ». _ En face la majorité des exploités reste globalement convaincue que l’on ne peut pas changer de société car le capitalisme comme par enchantement aurait toujours un tour dans son sac pour « retomber sur ses pieds ! ».Cette idée semble aussi naturelle que l’air qu’on respire parce que toute l’idéologie dominante repose sur le postulat suivant : le capitalisme c’est la fin de l’histoire, il n’y aura plus jamais d’autre organisation sociale possible, le capitalisme est indépassable. Cependant les consciences ont commencé à évoluer par rapport aux faits et comme disait Lénine : « les faits sont têtus ! ». Des millions de gens ont vu en l’espace de quelques jours qu’on a trouvé des milliards d’euros pour renflouer les banques alors que le pouvoir leur avait expliqué doctement qu’il n’y avait pas d’argent pour le pouvoir d’achat, l’emploi, le logement, l’éducation, la santé !

La vérité crue du capitalisme a commencé à se révéler pour des millions de personnes avec ce sentiment qu’ils ont été trompés par les tenants du système. Mais pourquoi alors cette vérité de l’accumulation du capital avait été ainsi dissimulée ? Parce que comme tout phénomène son essence est cachée derrière les apparences et de surcroît parce que les capitalistes et leurs idéologues ont entrepris une guerre idéologique qui consiste à ce que le peuple ne prenne pas la mesure réelle de son exploitation. Autrement dit tout est entrepris avec les appareils idéologiques privés et d’Etat que sont les grands, les moyens et les petits médias pour que les gens ne puissent avoir conscience de l’immense écart qui existe et grandit chaque jour entre les besoins populaires et les capacités inédites que la société de notre époque aurait d’y répondre si le travail n’était pas sous le joug du capital. Pour la classe dominante , il est nécessaire à l’instar de la division capitaliste du travail de diviser les consciences, de les morceler en autant de pensées isolées seulement utilisées pour les desseins du capital dans la valorisation du culte du "gagneur", de l’homme qui "se fait tout seul", avec en trame le mythe du sur-homme. A contrario, la mise en commun de ces millions de pensées, leur confrontation/coopération sont potentiellement génératrices de l’intellectuel collectif nécessaire à la mise en mouvement et à l’accomplissement révolutionnaire.

Tout montre, tout indique, que si l’on continue avec le capitalisme, on va vers la catastrophe planétaire non seulement écologique mais également sociale, économique, politique et qu’il convient d’inventer une autre société parce que le système sur lequel repose la société actuelle est historiquement à bout de souffle et ne peut perdurer qu’en sacrifiant une part toujours plus grande de l’humanité elle-même.

Curieusement, les responsables des partis politiques de gauche qui devraient appeler les gens à imaginer un autre monde restent enfermés dans le cadre institutionnel. Beaucoup des figures de mai 68 ont semblent-ils oublié le fameux slogan « L’imagination au pouvoir », tout préoccupés qu’ils sont par leur carrière individualiste et ont abandonné depuis belle lurette leurs prétentions révolutionnaires étant passés par l’école de la pédagogie du renoncement des années Mitterrand. Ils se battent pour le pouvoir de leur clan, de leur caste, de leur parti et pas du tout pour la démocratie qu’ils méprisent et qu’ils tentent de récupérer et de cadrer dès lors qu’elle pointe le bout de son nez avec des actions autonomes de citoyens. Ils s’entredéchirent dans de minables et grotesques campagnes électorales pour être élus dans des assemblées qui prétendent représenter les peuples mais qui ont bafoué leurs choix comme en a témoigné le Congrès de Versailles qui, en définitive, a rayé d’un trait de plume le verdict de notre peuple sur la constitution européenne. Il y a très peu à attendre de ces assemblées qui ont été élues le plus souvent avec une abstention massive, et la présence d’élus du mouvement progressiste en leur sein ne peut se justifier que si ils exercent réellement un appui aux luttes et au mouvement social, aux exigences populaires et font entendre la voix des milieux populaires, des salariés et des propositions alternatives au capitalisme.

On peut aussi s’étonner que des dirigeants syndicaux qui devraient appeler les salariés à la mobilisation sociale , à créer de nouvelles formes de luttes en viennent à critiquer les initiatives de la « base » et leurs radicalités, s’imposant parfois en donneur de leçons démocratiques et prônant souvent la collaboration de classe. Leur attitude ne peut que renforcer le peu d’intérêt des salariés à s’organiser syndicalement.

En fait cela n’est pas si curieux, les organisations susceptibles de représenter les intérêts de la classe laborieuse sont en général enkystées dans les institutions dont elles sont devenues des appendices et craignent l’initiative des masses. Toute l’expérience de ces dernières décennies a montré que les organisations qui se réclament de la gauche ont, quand elles ont accédé à des responsabilités dans le pouvoir d’Etat, refusé de s’attaquer au système capitaliste. C’est une situation classique des crises politiques que les communistes comme Marx, Lénine ou Trotski ont analysé en leur temps. _ La crise est non seulement la crise du capitalisme mais elle celle de la gauche et du mouvement communiste, celle de sa direction. De même qu’en son temps les bolchévicks ont du lutter contre les menchévicks qui s’opposaient aux soviets, que les marxistes véritables ont du s’opposer à la toute puissance de Staline au prix de leur vie, de même les révolutionnaires de notre époque sont appelés à combattre ceux qui renoncent ou abdiqueront le moment venu face à la force de l’appareil d’Etat capitaliste. Car c’est au moment même où il est nécessaire de s’organiser pour porter les coups fatals au système capitaliste que des dirigeants renoncent et rejoignent la collaboration de classe en découvrant les charmes discrets de la bourgeoisie que sont les postes bien placés et rémunérés, la garantie d’avantages ou de promotion, la considération médiatique à des politiciens qui fondent leur activité sur le paraître plutôt que sur l’action avec et en faveur des gens.

L’affaiblissement numérique, électoral mais aussi idéologique du PCF est un lourd handicap pour le mouvement populaire. La domination de directions pseudo-marxistes agrégées au pouvoir stalinien qui a conduit à l’échec du socialisme dans les pays de l’Est et freiné les PC d’Europe de l’Ouest dans leur autonomie créatrice, le refus de la gauche de s’en prendre réellement au capitalisme quand elle était au pouvoir, la droitisation des partis de gauche et l’absence d’une alternative anti-capitaliste crédible qui en ont découlé ont conduit les gens à de grandes déceptions, au recul de la conscience de classe, et en France à l’élection d’un Nicolas Sarkozy, qui a pour tâche de mener à son terme la destruction sociale et économique nécessaire pour que le capitalisme puisse tenter une reprise que ses laudateurs voudrait salvatrice.

Le recul général du pouvoir d’achat des plus larges couches de salariés, l’endettement des familles et le tsunami des licenciements, la politique féroce du pouvoir contre les étrangers en situation irrégulière, la fascisation rampante de la société avec le flicage des chômeurs, l’installation de dispositifs renforçant le contrôle social et la précarité comme le RSA, la casse des services publics, le transfert des charges sur les collectivités et la réorganisation territoriale, la défiscalisation progressive du capital, la mansuétude à l’égard des patrons voyous malgré des déclarations fracassantes, toute cette politique est en rupture totale avec la France républicaine, celle des Lumières et du progrès social , celle des grandes luttes ouvrières et des avancées démocratiques.

De nombreux citoyens se demandent si "ça va péter ?". Tous les ingrédients sont effectivement présents pour une explosion sociale. A tout moment, malgré les tentatives de régulation des partis traditionnels et des directions syndicales pour beaucoup bureaucratisées, les couches populaires dans leur diversité peuvent donner de la voix par des actions qui ne seront pas contrôlées par les appareils classiques, qui pourraient revêtir un caractère massif sur tout le territoire et dont la forme pourrait revêtir un caractère d’une violence inhabituelle contre les intérêts de la bourgeoisie.. Je ne parle pas ici des fanfaronnades d’un Olivier Besancenot dont les gesticulations ne servent qu’à fourvoyer les travailleurs dans les pièges que sont des coups politiques sporadiques, des actions médiatiques sans continuité théorique ni organisation durable car coupées de tactiques syndicales et politiques planifiées reposant sur une véritable stratégie de transformation. Il faut dire ici que je ne partage pas l’idée qu’il n’ y aurait pas de spontanéité des mouvements populaires. Je pense que l’histoire nous montre que des événements peuvent provoquer des mouvements de masse spontanés dans le sens qu’ils surgissent de façon inattendue pour la quasi-totalité des gens, même si l’on analyse souvent après coup que les conditions existaient à ce surgissement et qu’une minorité d’analystes les avaient envisagées. En revanche ces interventions massives et rapides de larges masses nécessitent rapidement une organisation et une stratégie si elles veulent atteindre leurs objectifs. Dans la dernière période, si les révoltes des banlieues ne sont pas si éloignées, l’ensemble de l’appareil politique a vite oublié les promesses tenues pour se consacrer surtout à la satisfaction des exigences des capitalistes plutôt qu’à celles de la jeunesse et des milieux populaires. Mais ce qui peut se développer est d’une nature bien plus ample et plus radicale, l’entrée en masse des exploités sur la scène risque de bousculer totalement les scénari des uns et des autres. Car il faut le dire, si il est du devoir des communistes d’agir en permanence pour la voie démocratique avec l’intervention consciente des plus larges masses dans les entreprises et les quartiers, il n’ y a pas à verser dans l’angélisme et penser que la révolution se ferait sans révolution, c’est à dire penser que les exploiteurs laisseront sans réagir le peuple lutter et construire une nouvelle société, ou oublier les leçons de l’histoire notamment qu’il est toujours nécessaire de briser la résistance des contre-révolutionnaires. Les conditions sont-elles réunies pour des interventions populaires massives ?

Les rassemblements des salariés, les journées d’action interprofessionnelles ont été marquées par de fortes mobilisations même si elles restent insuffisantes au regard de l’enjeu. La crise du logement, la croissance exponentielle des licenciements et les atteintes à la dignité dans les entreprises sont telles qu’elles peuvent être des facteurs de déclenchement de la révolte comme pourrait aussi l’être le fait que des millions de gens dans notre pays qui hier vivaient correctement vont se retrouver sans rien. L’ancien premier Ministre ne s’y trompe pas craignant « un risque révolutionnaire en France ». D’aucuns diront à gauche que cette sortie de M. de Villepin est le pendant des déclarations de Besancenot pour utiliser de façon politicienne les inquiétudes et les peurs des citoyens. Mais si l’on veut être sérieux, il faut reconnaître que le mode de production capitaliste est touché en plein cœur et que la financiarisation de l’économie qui n’est que la logique historique du développement du capital conduit à la destruction de richesses matérielles et humaines alors que l’essor continue de la productivité devrait au contraire permettre leur accroissement pour développer l’emploi et réduire le temps de travail. Il y a en réalité un approfondissement considérable et rapide de la contradiction entre le capital et le travail qui crée les conditions objectives, matérielles d’une crise politique majeure où le rôle de l’Etat, des pouvoirs publics, des services publics sont directement mis en question par l’ensemble des acteurs de la lutte de classe. En ce sens nous entrons dans une phase qui peut avoir des développements révolutionnaires du fait de l’incapacité du capitalisme à répondre aux besoins sociaux, économiques et politiques des gens. Ce sont des besoins grandissants quantitativement et qualitativement et dans lesquels l’exigence de l’autonomie de chaque individu, l’affirmation de sa dignité devient un élément central.

Il faut donc s’attendre à une explosion dont la force risquerait d’en surprendre plus d’un, en particulier parmi les hommes politiques à qui, quels qu’ils soient, de gauche comme de droite, des comptes seront demandés à juste titre et qui parce pour la plupart n’écoutent pas les gens ou feignent de le faire ne pourront comprendre ce qui se passe.

L’Histoire cependant montre que les révoltes n’aboutissent qu’à des impasses souvent tragiques, toujours douloureuses, si elles ne se transforment pas en mouvement politique conscient des enjeux, des responsables et des perspectives à construire. Autrement dit la situation appelle à un dépassement des conceptions traditionnelles de la gauche qui a fait faillite et dont les tentatives de recomposition apparaissent comme des gesticulations dérisoires face à l’ampleur des problèmes posés.

La situation appelle à travailler à une intervention populaire politique posant la question de la perspective sur la base de la nécessité d’une révolution dont la dimension ne sera pas seulement nationale mais aura des relations permanentes avec les mouvements populaires de toutes les nations en particulier avec ceux de l’Amérique Latine qui sont à ce jour les plus avancés en matière de développement démocratique et révolutionnaire. En effet, ce qui se passe en particulier au Venezuela où se conjuguent prise du pouvoir politique et organisation populaire de base, outre l’originalité propre de l’expérience sociale actuelle de la nation de Simon Bolivar, livre des faits intéressants au caractère universel quant à la capacité de tout un peuple à modifier son point de vue, passant en quelques années d’une forme de fatalisme à une reconquête d’un espoir en action, à la reconquête de ses capacités de mobilisation et d’intervention dans la sphère politique. Pour le moment, en France, il serait suicidaire pour les exploités de participer à des actions de révolte dépourvues de direction, d’organisation, de théorie et qui seraient vite réprimées, la bourgeoisie étant prête à utiliser la violence armée pour écraser tout mouvement. Seule la démocratie permanente du mouvement populaire mobilisant massivement toutes les couches non capitalistes de la société peut déjouer les pièges et la répression que la classe dominante utilise pour maintenir son hégémonie. D’aucuns pensent que les couches dites improprement "classes moyennes" composées d’employés et de cadres ne s’engageront jamais dans un mouvement populaire révolutionnaire. C’est sous-estimer l’ampleur de la crise et le fait que ces couches sociales sont et vont être victimes de plus en plus des décisions du grand capital, se retrouvant sans emploi ou en totale précarité, voire sans toit, profondément affectées dans leur vie familiale et sociale qui sera brutalement dégradée. C’est oublier aussi que ces couches aujourd’hui divisées, mises en concurrence, atomisées dans l’appareil de production, font elles aussi partie de la classe qui participe à la création de richesses et ont un attachement réel au contenu du travail, à sa qualité, à ses objectifs, et que par conséquent elles sont, au premier chef, intéressées par l’avenir de la société et les rapports nouveaux qu’il convient de créer dans le travail, dans les entreprises pour se débarrasser du capitalisme.

Dans ce contexte, l’appareil médiatico-idéologique est de ce point de vue l’un des instruments des plus perfides utilisés contre les gens. Les idées les plus obscurantistes y sont développées, les sciences y sont généralement présentées coupées de leurs origines historiques et de leur contexte social, la censure sur les initiatives populaires et les luttes, sur la vie démocratique y est généralement exercée puisque celles-ci sont présentées comme des facteurs de régression et non de progrès. L’idéologie individualiste et le culte de l’argent sont glorifiés jusque dans certains dessins animés. La télévision donne une image de la société telle que la pensent les exploiteurs : le capitalisme serait un horizon indépassable secrétant fatalement la richesse pour une minorité digne d’être la classe dirigeante, aux autres de se débrouiller pour parvenir là où les puissants ont laissé quelques miettes à se partager, quant aux prolétaires, qu’ils ne se fassent aucune illusion, leur sort est jeté depuis la nuit des temps : qu’ils se satisfassent de leur dose de fantasmes quotidiens pour accepter leur condition de sous produit social puisque il en a été ainsi de tout temps.

Il suffit d’observer la peur panique qui tenaille les politiciens et les puissants dès que des citoyens commencent à exprimer leur volonté de participer à la conduite des affaires sociales, économiques et politiques en contestant la fatalité de l’ordre existant. La moindre pétition, la moindre initiative qui sort du cadre de la pensée dominante est vécue par eux comme une insupportable agression, une provocation qui leur conteste leur sacro-saint pouvoir ; La démocratie n’est pour eux qu’une permanente concession à la lutte de classes. La preuve en est que dès que les prolétaires se divisent, que leur unité s’affaiblit, la démocratie recule. Il suffit pourtant de peu en réalité pour que le mouvement démocratique reprenne du poil de la bête : il suffit en vérité de recréer l’espoir par un travail sur la conscience même que le mouvement populaire a de lui, en combattant résolument l’idée qu’il n’existe pas, qu’il n’a pas de rôle historique, en combattant cette ineptie que le capitalisme est éternel et qu’il retombe toujours sur ses pieds. Or le mouvement populaire est la société même en action dans le travail, la création, et comme un enfant encore en devenir, il lui manque la pleine conscience politique de ses possibilités transformatrices maintenu qu’il est dans la domination d’une classe qui n’existe que par l’exploitation.

L’histoire montre que le mouvement populaire peut aller jusqu’à la grève générale et à la désobéissance civile, instruments politiques des grandes masses exclues du pouvoir et décidés démocratiquement. Il est symptomatique que le mouvement syndical comme les partis de gauche se refusent à l’idée de préparer la grève générale. Une grève générale se prépare, elle n’est pas inéluctable mais elle peut être un grand moyen de lutte si elle repose sur un travail de longue haleine, si elle est maîtrisée de bout en bout par les travailleurs et qu’elle est dirigée stratégiquement. Certes les conditions de sa réalisation sont complexes puisque justement le capitalisme a réussi à précariser l’ensemble de la société, à diviser les salariés, à les opposer entre eux. D’où l’impérieuse necessité de propager les idées révolutionnaires pour unifier le combat politique.

C’est justement pour cela que la préparation d’une action de très grande ampleur paralysant pacifiquement le système de production et de propagande du capitalisme et donnant la parole et l’initiative aux citoyens est sans doute aussi l’un des moyens les plus efficaces pour se préparer à l’auto-organisation populaire pour une transformation politique réelle. Une telle lutte s’organise sur la base des cahiers de revendications des salariés qui doivent devenir les références de l’action syndicale pour aider aux convergences et lutter contre le corporatisme. Une telle lutte se fonde sur la nécessité d’organiser des réseaux, des coordinations, des liens permanents entre tous les lieux et secteurs professionnels où des conflits éclatent. Une grève générale active, militante, alliant les revendications à la question des moyens pour y répondre, devra poser la question de quel pouvoir pour quelle société, elle conduira les partis politiques à se positionner et à être démasqués pour ceux qui prétendent être pour la démocratie, mais qui seront les premiers à saboter la production et les initiatives des travailleurs pour contrôler les outils de travail, les protéger et les mettre au service du peuple. Une grève générale qui préparera de nouveaux rapports entre les hommes au travail, qui sera le moment de l’élaboration politique de la démocratie de masse. Car il ne faut pas seulement concevoir la grève générale comme un arrêt de travail des salariés mais comme le moment pour eux de s’affirmer en potentiels preneurs de pouvoir et donc de créateurs de droits de facto dans les entreprises et dans la nation.

Ce seront de grands moments de citoyenneté, moments qui sont aujourd’hui quasiment interdits de fait puisque les gens n’ont pratiquement pas de temps à consacrer à l’échange collectif, au partage des idées, à la confrontation critique de leur propre expérience. Cette grève générale devra être alimentée politiquement et idéologiquement sur le sens du travail, de l’utilisation de l’argent, de l’avenir de la planète et de la société. En cela le marxisme peut retrouver sa pertinence pratique et sa vivacité en s’exercant comme théorie de l’action et donc comme pratique alimentant l’intervention des citoyens, les aidant dans leurs luttes. Cette situation politique d’émergence du peuple en lutte sera telle que, si nombre de revendications pourront commencer à être satisfaites, il faudra poser en grand la question d’une expression populaire par l’organisation d’élections générales avec abolition de toutes les mesures anti-populaires et discriminatoires qui interdisent aux étrangers de voter et d’être candidats, tout comme les mesures scélérates qui obligent les candidats à payer leurs frais de campagne électorale, procédé inique qui exclut de fait les candidats des milieux populaires. Ces élections pourront faire l’objet d’assemblées préparatoires dans les quartiers, les entreprises, afin d’élaborer des programmes issus du peuple et non des seuls partis politiques.

Le mouvement par sa détermination et son objectif devra poser la question de la création de nouvelles institutions qui devront être fondées sur une véritable séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire y compris en créant un quatrième pouvoir, celui de la démocratie participative ou plus précisément de la démocratie d’engagement, qui établit une relation entre les conseils populaires de base réunissant tous les citoyens volontaires sans discrimination et les autres pouvoirs constitutionnels, quatrième pouvoir qui devra être reconnu lui-même par la Constitution de la VIème république.

Je trace ici les grandes lignes utopiques et imaginaires mais cependant possibles d’une lutte révolutionnaire de très grande ampleur qui pourrait se développer dans les prochains mois en France. Rien n’est décidé d’avance, la situation est celle des possibles... Des circonstances nouvelles sont en train de naître qui peuvent aller dans le sens d’un bouleversement politique qui je l’espère fera émerger les conditions d’ une démocratie inédite, une démocratie impensable auparavant, et si indispensable pour ne pas aller vers las abîmes d’une barbarie capitaliste destructrice de la civilisation toute entière.

Jean-Paul Legrand
militant communiste
maire-adjoint PCF de Creil

http://creil-avenir.com

Messages

  • 2 petites observations :

    1. Dommage de gâcher une analyse par une attaque sectaire. On peut ne pas adhérer au NPA tout en considérant que l’ennemi de classe n’est pas Olivier Besancenot.

    2. Quant à l’emploi répété du mot démocratie, réflexe anti-stalinien compréhensible, il faut tout de même se référer à l’histoire pour éviter un usage abusif et sans nuance du mot. "Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple", c’est ça ?
    Ah bon ? Où et quand ? La démocratie a presque toujours fonctionné à l’avantage de ceux qui détiennent le pouvoir économique !

    • 1) Pour moi Olivier Besancenot n’est pas un adversaire de classe. Mais j’estime que ce qu’il propose et ce qu’il fait (sans doute avec sincérité mais là n’est pas la question) s’inscrit totalement dans une stratégie qui arrange beaucoup de politiciens et ne conduit en rien au rassemblement majoritaire de notre peuple. Parce que le NPA reste enfermé comme semble-t-il toutes les organisations de gauche dans une conception institutionnelle des rapports de force politique. Je considère qu’une organisation révolutionnaire vraiment efficace se doit de donner la primauté au mouvement populaire, à son éducation politique, à son organisation autonome plutôt qu’aux combinaisons de sommet entre partis dont l’objectif est essentiellement électoraliste.

      2) La démocratie, est une construction historique relative à chaque époque. La crise capitaliste appelle à une transformation révolutionnaire qui n’est autre que la croissance exponentielle de la démocratie par l’intervention des plus large masses dans une organisation totalement inédite décidées par les masses elles-mêmes leur permettant de faire vivre leur diversité et de considérer la dignité et la responsabilité de chaque individu comme un élément central de la lutte de classe. La lutte pour un socialisme du XXIeme siècle exige à la lumière de la critique du stalinisme de concevoir des institutions révolutionnaires favorisant la participation et l’engagement des gens à tous les niveaux de la société (à ce titre l’expéreince bolivarienne au Venezuela est exemplaire). Le moyen d’y parvenir doit lui-même être celui de la démocratie en exercice dans les luttes, sinon nous yrons à l’échec.

      JPL

    • 1. on peut critiquer certaines prestations "limite" d’Olivier Besancenot (chez Drucker par exemple) ou la stratégie électoralo-publicitaire du NPA (et des autres) car nous n’avons rien à faire d’une Europe ultra-libérale qui se moque du vote et du soi-disant parlement européen.
      Convenons au moins qu’il a contribué efficacement à diffuser la critique de gauche et qu’il ne se trompe pas d’adversaire (voir sommet de l’Otan et certaines réactions beaucoup plus anti-"casseurs" qu’anti-répression).
      Ca n’empêche pas une critique approfondie des méthodes et des objectifs mais il n’est pas urgent de nous diviser et tous les efforts doivent tendre à nous organiser sans commencer par exclure ceux dont nous sommes proches.

      2. Invoquer la démocratie en se dispensant de l’analyser et d’en définir précisément l’évolution souhaitable se résume en un voeu plutôt pieux dont la réalisation dans l’action est incertaine.
      Quid de l’analyse marxiste de la démocratie ?

    • Comme toujours je partage toutes tes idées sur le processus révolutionnaire qui peut se mettre en route dans les semaines à venir ........Trop de communistes,de la base au sommet,restent dans l’expectative face au mouvement social en plein développement et on nous donne comme "biscuit" militant la campagne des européennes avec le front de gauche..Il faut bien occuper les militants ...Pourtant nous devons préparer minutieusement une organisation révolutionnaire de prise de pouvoir avec le peuple en colère .......je ne pense pas que le capitalisme va se remettre de sa crise actuelle car il n’a plus les Patrons Charismatiques qui ont créé les grandes entreprises de l’industrie,nous le voyons aujourd’hui avec ces PDG "salariés" qui s’en foutent plein les poches au détriment de l’entreprise qu’ils sont chargés d’animer. Le moment historique de renversement de la bourgeoisie est à l’oeuvre et un Historien comme Villepin l’entrevoit déjà....

      Les communistes et tous les révolutionnaires marxistes-trotskystes-Léninistes doivent se préparer à ce changement de socièté qui arrive à grands pas .Notre direction nationale,encore divisée par la non volonté de rompre avec les sociaux-démocrates libèraux, est à la croisée des chemins : où elle s’unit dans un processus stratégique révolutionnaire et elle entraîne les militants vers un combat de classe victorieux ou bien elle attend les évènements violents pour réagir avec retard comme en 1968 et le peuple peut échouer face à la réaction sanguinaire du pouvoir bourgeois.

      Le temps n’est plus à chercher l’alternative mobilisatrice,l’histoire accélère le changement radical de socièté avec un peuple en mouvement colèrique contre les bourgeois décadents.Comme ils ne peuvent agir sur leur système en décrépitude nous voyons Sarko-Fillon and co parler dans les médias car ils n’ont plus de solution face à la crise.Sarko passe sa vie au lit avec Carla,laissant ses conseillers à la manoeuvre médiatique et ses ministres en représentants de commerce .La fin du règne bourgeois comme du temps de la fin du règne de la noblesse est en cours et se précipite .Si les communistes ne voient pas ce processus c’est qu’ils manquent de culture marxiste sur le plan économique et historique .

      J’espère ,Jean-Pierre,que tu es écouté par nos instances....Le conseil national a besoin de camarade de ta trempe...Mélenchon est un bon tribun médiatique pour le Front de gauche,mais les communistes peuvent quand même trouver dans leurs rangs un nouveau Jacques Duclos pour faire progresser notre conception politique du communisme dans les milieux populaires ravagés par la misère,le chômage,la précarité et les bas salaires.

      N’importe comment les évènements vont nous obliger à bouger et à imaginer une créativité révolutionnaire absolument nécessaire pour éviter le chaos qui se précipite à la vitesse du TGV...Sarko n’a plus de volant et de freins et ses amis du CAC40 commence à chercher un paradis fiscal loin de la colère des masses populaires ......Entre nous bon débarras .........

      bernard SARTON,section d’Aubagne

    • “Parce que le NPA reste enfermé comme semble-t-il toutes les organisations de gauche dans une conception institutionnelle des rapports de force politique. Je considère qu’une organisation révolutionnaire vraiment efficace se doit de donner la primauté au mouvement populaire, à son éducation politique, à son organisation autonome plutôt qu’aux combinaisons de sommet entre partis dont l’objectif est essentiellement électoraliste.”

      Ca c’est drole, car justement le NPA ne participe d’aucune combinaison électorale et ne fait que se mettre au service du développement des luttes. Plus c’est gros, sans doute. Le pb, c’est que les travailleurs en ont assez de la folie sectaire.

  • Ce qui est remarquable dans ce texte c’est l’emploi du concept de révolution.
    Ce mot désigne un concept angoissant pour les classes exploitantes .
    Communisme, lutte de classe, capitalisme, féodalisme, esclavagisme, tant honnis et tant refoulés par l’idéologie dominante sont réemployé beaucoup plus souvent depuis seulement quelques mois.

    Et maintenant nous voyons réapparaitre ce mot, ce concept de révolution.
    dans la Bouche même d’un des dirigeants de la classe bourgeoise française : Villepin.C’est une leçon de lucidité cynique pour contrecarrer le réel.

    L’idéologie de la direction du PC a voulu le remplacer par celui de dépassement du capitalisme. Cela vient d’une intense propagande idéologique des multiples think thanks pro impérialistes altlantistes. Ce n’est pas si étonnant. Cela prouve l’intensité de la propagande bourgeoise.

    Qu’un penseur du niveau de Sève soit tombé dans le panneau en est le signe. Sève averti pourtant, qui avait écrit il y bien longtemps, un bouquin sur les multiples magouilles du pouvoir bourgeois au cours du dix neuvième siècle en France, pour interdire Tout enseignement universitaire hégélien.

    Cet enseignement universitaire de Hegel est réapparu en 36, avec un immigré, Kojève, aux cours duquel s’est précipité toute l’intelligentsia française.

    Alors pourquoi cela a t il été si facile de s’en prendre à ce concept. Parce-qu’il n’est absolument pas hégélien. Il est tout simplement marxiste.

    Mais qu’est ce donc la différence entre dépassement et révolution.
    Cela traverse tous les textes de Marx.

    Hégel qui a pourtant eu le génie de décrire si bien les rapports entre le concret et l’abstrait : le concret est riche de toutes les abstractions à venir mais peu être infiniment pauvre, l’abstrait peut devenir ainsi le pire et le plus pauvre des concrets.

    Cela l’a emmener a une construction presque délirante. L’IDEE d’un savoir absolu de dépassement en dépassement. : AUF HEBUNG veut dire un élevage de sur.

    Révolution, ça renvoie à l’idée de réalisation autour d’un point aveugle. L’exploitation : D’un dernier tour qui donne le renversement et non le dépassement de l’exploitation de l’homme par l’homme : L’humain par l’exploitation de l’humain :

    Marx pour cela fut un grand admirateur de Fourrier. que ça tourne plus ou moins rond !! L’humain autour de lui même...

  • Le décapitage du NPA ne se justifiait pas dans une analyse au demeurant assez pertinente. Ce n’est pas l’opposant de classe à ce que je sache, et ce genre de reflexion tend plus à la discorde qu’à l’union des forces vives en cas de Révolution. C’est dommage d’avoir cette attitude sectaire qui en plus n’est pas absolument justifié. Si on commence sur de telles bases, alors que le PCF s’allie à un parti électoraliste comme le PdG ce qui laisse plus d’un interrogateur, on est pas prêt d’y arriver.

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

  • Jean-Paul,

    A part la ritournelle sectaire habituelle contre le NPA, je pense que tu es sur le bon chemin.

    Toutefois, tout cela reste trop flou, il faut être plus précis pour débloquer la situation .

    Comment concrètement on fait, quelles avancées nous a apporté le LKP une fois mis de côté les particularismes et les limites ?

    Que faire quand visiblement les directions syndicales pour l’essentiel sont arqueboutées pour éviter de préparer activement et positivement, comme c’est leur fonction théorique, les batailles pour gagner ?

    Que faire quand la majorité du PCF (du moins l’essentiel de l’appareil) ne veut pas rompre avec le PS et prétend explicitement que des élections européennes sans grand enjeu de pouvoir sont un débouché politique des luttes ?

    Je ne parle pas du PdG qui a fait un autre choix , un choix assumé du réformisme et essentiellement sur le terrain électoral ?

    Comment réussir à faire bouger ces partis et syndicats ?
    Quelles réponses organisationnelles à porter qui, en même temps, ne divisent pas et en même temps ne soient pas des machines à avaler des couleuvres (pardon, des anacondas)....

    Comment dépasser cette division entre politique et social, quelles organisations unitaires de masse construire ? Comment ?

    Nous avons plusieurs obstacles sur la question du mouvement social :

     les directions ne vont pas, ce n’est pas peu de le dire, ce sont des obstacles évidents sur des positions la plupart du temps qui manœuvrent pour désamorcer les batailles, désamorcer les unités dans la bataille sur des objectifs déterminés, qui ne préparent pas la réponse à hauteur de l’attaque.

     Les organisations syndicales sont faibles et fragmentées, comment les unir sous contrôle de leurs bases, sur des bases lutte de classe, et en même temps unir aussi dans un cadre organisationnel une fraction beaucoup plus grande de la classe exploitée que n’organise la totalité des syndicats ?

     Comment unifier et mobiliser avec les travailleurs d’entreprise, les travailleurs sans emplois , les futurs travailleurs, les anciens travailleurs, les conjoints de travailleurs, etc ? Au travers de quelles formes d’organisations , sur quelles revendications et sous quelles modalités réorganiser , organiser pour qu’il y ait même continum organisationnel qu’avec les travailleurs organisés et en lutte ? (réponses portées sur ces questions par le LKP).

     Les partis, comment les construire ? les concevoir ? Comme des objets organisationnels extérieurs à la classe ouvrière ? ou comme des courants de la classe ouvrière ?

     Comment les construire dans la classe ouvrière sans construire des relations hiérarchiques avec les masses... Ou autrement dit comment en finir avec la notion d’avant garde qui suppose un sens obligé de l’histoire pour aborder la notion de courant communiste (ou révolutionnaire) qui travaille au milieu de sa classe pour essayer de convaincre celle-ci de prendre le pouvoir ?

     Comment en finir avec la conception qui s’est écartée du marxisme et du communisme pour arriver à ne plus réclamer que les travailleurs aient le pouvoir au concret ("../... sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes .../..." ) pour aboutir à des niaiseries électoralistes essayant de faire croire qu’un parti par le fait qu’il ait le pouvoir par les élections pourrait concéder le pouvoir à la classe ouvrière ?

     Comment en finir avec les conceptions "catalogue" de la politique ? On fait un beau programme, je n’ai rien contre, mais qui ne fait pas avancer d’un millimètre la progression du pouvoir des travailleurs ? Au moins dans les têtes...

    A une série de ces questions, des premières ébauches commencent à se tresser , des pistes apparaitre, sous les coups de la crise, sous la progression des leçons de l’histoire, par le mécanisme même du capitalisme, par l’élévation du niveau d’instruction de la classe exploitée, son énorme poussée numérique et en proportion de la population (80/85% de la population active).....

    la crise nous précipite dans l’affrontement, il nous faut, à tous les niveaux, même les plus tactiques , des réponses plus audacieuses, plus unificatrices, et en même temps plus vigoureuses.

    • Que faire quand la majorité du PCF (du moins l’essentiel de l’appareil) ne veut pas rompre avec le PS et prétend explicitement que des élections européennes sans grand enjeu de pouvoir sont un débouché politique des luttes ?

      Intéressant...

      Il serait TRES intéressant de savoir quels pourraient être les espoirs de renouvellement ou de gains des sièges du PCF aux futures élections, hors Européennes, sans les alliances contre-nature avec le PS. Ca devrait pas représenter beaucoup

      Ca pourrait évidemment permette de comprendre le freinage de quatre fers envers toute tentative de se dégager de ces alliances.

      Ca permettrait aussi de créer et de tenter de mettre en oeuvre une autre stratégie qui intègrerait, celle-là, d’autres forces révolutionnaires parallèles.

      Mais pour cela il faudrait aussi que le PCF , qui reste pour moi le seul parti actuellement ancré sur des racines historiques de classe et une base, (en réserve), qui attend qu’il revienne à des attitudes révolutionnaires, revoie ses objectifs ; il faudrait donc que le PCF se libère des vieilles lunes qui se sont ancrées dans la collaboration et relance un renouveau au niveau de ses cadres et de sa dialectique.

      Et ça, ça ne me semble pas évident.

      Aussi, au-delà des Européennes rebelote pour les alliances PS/PCF pour les Régionales, les Municipales, les Cantonales et même les Présidentielles.

      Mais les choses sont ainsi faites : Tant qu’ils n’auront pas la Gestapo à la porte ils continueront à faire semblant de croire qu’on peut pactiser, jouer à la démocratie, et collaborer avec ses pires ennemis.

      G.L.

    • Mais pour cela il faudrait aussi que le PCF , qui reste pour moi le seul parti actuellement ancré sur des racines historiques de classe et une base, (en réserve), qui attend qu’il revienne à des attitudes révolutionnaires, revoie ses objectifs ; il faudrait donc que le PCF se libère des vieilles lunes qui se sont ancrées dans la collaboration et relance un renouveau au niveau de ses cadres et de sa dialectique.

      Même ça c’est pas évident, entre vieillissement et perte de forces, manque de formation, le PCF est devenu l’ombre de lui-même.

      En réserve de forces militantes il est encore devant mais dans certaines villes (et surtout dans pas mal d’entreprises) il est passé derrière d’autres forces.

      Pour l’instant il y a un double problème d’appareil, une nomenclatura interne qui suit ses interets (ou ce qu’elle croit être ses interets), et une mauvaise qualité politique de cette nomenclatura.

      Entre ceux qui ont nostalgie des postes dans l’état (*) et ceux qui ont encore ces postes , + une base largement suiviste, trop éduquée pendant de longues années à obéir , le redressement parait difficile.
      C’est un peu la tentative NPA pour essayer de faire naitre autre chose.

      Toutefois une importante minorité du PCF peut émerger et rompre avec un cours suicidaire et aider à améliorer les rapports de forces entre les classes en France.

      Je pense (après les élections) qu’une minorité massive, déterminée dans ce parti pourrait rompre et engager une reconstruction vigoureuse d’un PC avec quelques chances de succès.
      De fait cette reconstruction se fait en rompant en diagonale (sur des terrains syndicaux de lutte de classe, sur des UL et des UD, mais difficilement au niveau politique), mais il faudrait que cela soit plus explicite et en instituant alliés naturels, le NPA, LO, et anars, etc.

      Sans cela, je ne vois pas...
      Sans rupture il ne reste plus qu’à se joindre au NPA (et pas en s’imaginant que là dedans aussi c’est plié, le réformisme se niche partout).

      Mais disons que, à mon sens, redévelopper des courants révolutionnaires ne peut se faire, actuellement que dans le cadre des questions que je posais.

      Ce n’est pas les chefs qu’il faut changer (pas seulement) mais il faut reconstruire des syndicats unifiés, déterminés, sans bureaucraties, bref toute l’organisation au sens large du mouvement social dans le cadre des luttes menées, leur centralisation, leur contenu anti-capitaliste, reconstruire les courants politiques qui y travaillent , etc,

      Bref, c’est cela qui importe dans les déterminations et évolutions des courants politiques, et c’est, plus ou moins, l’instrument de mesure des uns et des autres.

      Du pain sur la planche.

      (*) état au sens marxiste + les représentations élues , + tous ceux qui ont et ont eu un boulot par leur relation au parti (ou à la CGT). ca fait beaucoup de monde dans le PCF (si on y rajoute nos camarades retraités et les suivistes), trop qui pèse pour que le PCF arrive à se redresser. Il faudrait des ruptures en profondeur.

  • Et que faire lorsqu’une composante de la gauche ne veut pas entendre qu’une union pour ce prochain scrutin européen entre des gens et des formations politiques dont le point commun est l’anticapitalisme pourrait permettre de créer une dynamique et se défaire du "grand frère" encombrant qu’est le PS pour les prochains scrutins ?

    Tout le monde sait que le NPA était pour l"unité (ils n’auraient pas commencé une campagne si tard sinon), tous les éléments de preuve existent.

    D’ailleurs le contenu qu’ils vous proposaient était beaucoup trop réformiste, ils ont vraiment fait le grand écart pour vous ...

    On ne va pas recommencer le débat calomniateur que vous menez. Tout est sur le net et public. Pourquoi mentir ?

    A chaque fois que vous raconterez ces âneries avec aplomb on vous mettra le nez sur les faits, les textes, les discussions sur les négociations entre partis.

    Pourquoi raconter autre chose que ce qui c’est passé ? les preuves des divergences réelles existent sur les sites du NPA et du PdG. Il suffit de les lire. On a même en ligne les débats et votes du NPA (textes et vidéos), alors ? (le NPA a, au moins, discuté et voté là dessus, avec des amendements, etc)

    Vous ne vouliez pas vous engager au delà, c’est votre choix, honorable, mais votre choix.

    Ca ne change rien au fond de ce que j’ai dit et tu nous sors les mêmes âneries sur l’unité des urnes aux luttes, alors que ce n’est pas ainsi que ça se passe, le rapport de force est d’abord sur le terrain, les lieux de véritable pouvoir, et c’est là que ça pèse sur le champ démocratique bourgeois.

    Mon histoire est en partie celle du PCF et de la gauche, ses illusions et pour finir l’état lamentable dans lequel est le mouvement ouvrier.
    Mais je n’ai pas oublié ce qui fit la puissance du mouvement ouvrier, syndical et politique.

    Une unité ne peut se faire entre des révolutionnaires et des réformistes sur des élections sans enjeu de pouvoir qui veulent faire passer le message que ces élections sont le débouché des luttes sociales...

    Ce qui a été dit explicitement par le PCF et le PdG tous seuls et tous les deux ensembles (C’était sur bellaciao et des citations dépourvues d’ambigüités).

    La divergence est trop puissante.

    Maintenant si vous avez changé d’avis, dites le , ça ferait plaisir à tout le monde.

    Mais restent les questions posées, du moins celles que je pose entre autres, et je ne pense pas être le seul à me les poser.

    Je comprends que tu ne souhaites pas en discuter mais c’est dommage.

    Car il se passe des choses beaucoup plus importantes que celles de la campagne électorale aux européennes ...

    Les problèmes concrets de reconstruction du mouvement social se posent et ces questions sont vitales, le reste, les questions électoralistes européennes, ce sont des aspects subalternes.

    Il n’y a aucune égalité entre la question électorale européenne et la question de la reconstruction du mouvement ouvrier.

    Le résultat clair et net des politiques menées assurant le primat des urnes sur le mouvement social (ce qui est la position du FdG et c’est cela dont je traite entre bien d’autres choses) a aboutit à la défaite des travailleurs, des politiques menées en faveur de la bourgeoisie, montrant ainsi que la question électorale a été menée de la pire des façons.

    C’est à cela qu’il faut s’atteler dans le feu des batailles sociales de résistance à la crise du capitalisme.

    Là ce que je vois, ce sont des batailles éclatées, des colères ouvrières de résistances , qui serviront plus tard mais qui pour l"instant sont complètement isolées, montrant une grande faillite du mouvement ouvrier.

    Il faut reconstruire, et donc mettre les éventuelles campagnes électorales au service de cela, et pas l’inverse comme proclamé explicitement par le FdG et pour le moins encore trop ambigu pour le NPA...

    Changez ! Et vous ferez plaisir à tout le monde !

    Comment comptez vous faire pour reconstruire ?
    Le mouvement syndical tel qu’il est vous satisfait ?

    Ou pas.

    Et dans cette dernière hypothèse, quelles propositions , quelle organisation concrète au travers de quelle façon de se battre ?

  • On ne peut évidemment qu’être d’accord sur le constat, l’espérance de l’avénement du peuple-classe en lutte.

    Sinon, la présentation et les phrases longues et lourdes avec peu de paragraphes donnent comme un petit air de discours à la tribune, d’emphase. Une rhétorique qui assenne. Ca contredit la visée démocratique exprimée explicitement.

    Enfin, quand je lis : "Car il ne faut pas seulement concevoir la grève générale comme un arrêt de travail des salariés mais comme le moment pour eux de s’affirmer en potentiels preneurs de pouvoir et donc de créateurs de droits de facto dans les entreprises et dans la nation", je me dis "qu’est-c’est que ce truc messianique ?...La grève générale, ça serait tout simplement, ici et maintenant que des responsables syndicaux aient déclaré reconductile l’action du 1er Mai et appellent à reconduire la grève à partir de ce jour, jusqu’à satisfaction de revendications claires et communes. On m’objectera, "l’unité syndicale". La CGT et FO peuvent se mettre d’accord, si les directions le veulent. On n’est pas si éloignés les uns les autres, vu qu’on est tous dans la même cata. Et je connais des camarades de base CFDT qui demandent qu’à pousser.
    Donc, cette grève générale que tu présentes, c’est plutôt l’avénement du communisme qu’une grève générale réelle.

    Mais je te crois sincère et désireux la société, en lisant entre les lignes. Cette critique ne s’adresse donc pas à tes motivations, camarade, mais à ce que tu écris.

    Soleil Sombre

    • Face aux enjeux et à la détermination de la bourgeoisie, une grève générale "passive" ne suffira pas , et il y a plusieurs problèmes à résoudre simultanément car la bourgeoisie et la crise du capitalisme ne nous laissent pas tout le temps nécessaire de les résoudre paisiblement.

      Nous avons un mouvement social et syndical à reconstruire. 10 syndicats fragmentés et le tout affaibli, plusieurs dizaines de milliers de permanents , des UL désertées, bref il faut prendre des initiatives organisationnelles contrôlables par la base beaucoup plus audacieuses .

      De telle façon d’unir sur des bases bien fondées et solides, permettant d’avoir une cohérence suffisante pour faire reculer la bourgeoisie.

      La bourgeoisie ne lâchera pas ainsi, Sarko ne lâchera pas ainsi sauf sur des bricoles remises en question 3 mois après, nous devons travailler en profondeur sur des médiations organisationnelles créant des cadres unitaires sous contrôle de la base et contraignants , de telle façon qu’au premier zéphir venu certains ne se précipitent pas aux portes de derrière des ministères pour vendre leurs âmes.

      La grève générale reconductible ne peut être qu’un seul arrêt de travail reconductible, mais elle doit être occupation massive, cortèges permanents dans les rues pour aller de centres de pouvoir à centres de pouvoirs, d’entreprise à entreprise, elle doit proposer des formes organisationelles unitaires géographiques à l’échelle des rues, des quartiers, des villes, des entreprises, des services, des ateliers, des réseaux, etc....

      Les conditions de la victoire sont bien de grèves de masse actives, bien préparées, unifiantes et progressant dans le cours de la bataille.

      Le LKP a fait une alliance inédite de plusieurs dizaines de partis, syndicats et associations, confronté à une fragmentation encore pire des mouvements et partis qu’ici en métropole, avec en plus une armée de de chômeurs beaucoup plus monstrueuse en réserve qui aurait dû paralyser.

      Syndicats, associations et partis, car les revendications proposées ont permis d’unifier tout le monde et c’était la condition indispensable à la présence géographique partout (et ça n’a pas suffit quand même puisqu’ils sont toujours en construction de comités locaux).

      Ils se sont préparés avec détermination, méthodiquement bien avant, car une grève générale ça se prépare (contrairement à ce que certains disent) même si personne n’en dispose l’allumette décisive, ni ne sait quand elle s’allumera.

      Nous pouvons et devons faire aussi bien, voir mieux car on doit apprendre de chaque mouvement pour aller un peu plus loin.

      Quelque soit le devenir du LKP en Guadeloupe nous avons déjà de précieuses indications pour nous de ce qu’il est possible de faire.

      Il nous faut donc préparer cette grève générale mais pas comme un sésame, mais en portant attention à ces versants organisationnels démocratiques indispensables (contrôle par les bases, donc des comités spécifiques) ainsi que de travailler sur la volonté et la détermination, sans lesquels on sera défaits.

      Par contre, si nous faisons cela, il est sur alors que resurgira une autre façon de faire de la politique parallèlement , celle qui estime que les travailleurs, collectivement peuvent diriger la société.

      Un peu comme au plus fort du mouvement en Guadeloupe quand la population a commencé à s’adresser au LKP pour résoudre toute une série de problèmes concrets d’habitude résolus par les différentes déclinaisons de l’état. Il y a eut donc un moment où le LKP a été considéré comme ayant des attributs de pouvoir en Guadeloupe.

      Un double pouvoir, celui des travailleurs, même embryonnaire.

      Tout puissant mouvement de travailleurs pèse sur la scène politique, quand celui-ci est très organisé, très populaire et contrôlé par les travailleurs , sa force ne connait pas beaucoup de limites dans des sociétés où la classe exploitée représente une proportion de la population bien supérieure à ce qu’elle était en 1936 ou 1945 (+ de 80% de la population active).

      C’est cet enjeu dont parle Legrand et il a raison d’en parler, il faut même s’y préparer, travailler vers cet objectif démocratique.

      Il n’y a pas d’un côté la politique, de l’autre le syndicalisme.

    • merci a tous de bien vouloir voir le reel, et notre reel a tous est aussi ce qui s’est passé a Strasbourg,le debat ne peut pas l’ignorer :

      OTAN, Strasbourg, et les Black Block

      par Diana Johnstone

      Mondialisation.ca, Le 15 avril 2009

      http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13199

    • merci a tous de bien vouloir voir le reel, et notre reel a tous est aussi ce qui s’est passé a Strasbourg,le debat ne peut pas l’ignorer :

      OTAN, Strasbourg, et les Black Block

      par Diana Johnstone

      C’est aussi mais pas que...

      Chaque mois un état comme la France a de 50 à 100 000 chômeurs de plus et ceci est une violence infiniment plus importante que le scandale de la répression à Strasbourg. Car ce sont des dizaines de milliers de personnes qui vont avoir leur vie raccourcie par le stress du chômage, les difficultés alimentaires, un mauvais logement, de mauvais soins de santé, etc...

      Mettre quelqu’un au chômage c’est lui imposer une situation où il a 3 fois plus de risques de décéder qu’un actif.

      La dégradation continue des conditions d’existence des travailleurs est une source également de très grande violence, qui a des impacts directs sur leurs vies et la qualité de celles-ci.

      L’exploitation capitaliste a pour corolaire direct la violence des forces policières à Strasbourg, car c’est ce monde là inégalitaire et violent qui y est défendu.

      Les explosions de colères sociales des travailleurs expriment une recherche de solutions qui se trouvent pas à Strasbourg.

      Mais pas que là.

      Désolé si ça peut te sembler abstrait les luttes des travailleurs, peut-être qu’également beaucoup de travailleurs pensent que la question de l’OTAN est lointaine et ne comprennent pas trop les enjeux d’un combat là.

      Bref ce que tu trouves hors du réel , eux trouvent peut-être également les questions posées, de la façon dont elles le furent à Strasbourg hors du réel .

      Il ne s’agit pas d’opposer l’un à l’autre et penser qu’il n’y a que ce qui nous préoccupe qui relève du réel.

      La riposte à Strasbourg ne se joue pas réellement à Strasbourg mais dans la mise en cause du capitalisme sur ses lieux de reproduction même, la centralisation de cette bataille.

      Il s’agit d’unifier tout cela, réfléchir comment on le fait ressort de la plus ardente nécessité.

  • Je suis en effet très proche de ce qu’il est dit ici : nécessaire travail de
    conscientisation de ce que la vie est fondée sur l’activité de chacun et
    donc du travail comme moteur de la construction sociale et identitaire.
    et que le capitalisme est mauvais par essence parce qu’il fonde
    l’économie sur une division des tâches, des travaux, des activité DANS
    LA CONCURRENCE et non dans la coopération.

    Il faut donc promotionner l’idée de valorisation de soi par son activité
    et sa participation dans le collectif pour fonder toute économie sociale
    et toute identité culturelle.

    Il faut aussi refonder les structures représentatives ET COORDINATRICES
    des activités collectives et individuelles : éviter que les décisions
    soient prises systématiquement par des EGOS et des volontés de pouvoir,
    mais strictement déterminées par la prise en compte des analyses
    situationnelles autant que les déterminismes individuels.

    Et reprendre l’antique idée platonicienne que la justice sociale et
    économique est fondée sur les aptitudes REELLES de chaque individu et
    non pas sa soumission à un conformisme local et individualisé dans une
    hiérarchie de volonté de pouvoir étroit !

    je remarque avec plaisir que l’auteur ne tombe pas dans la classique
    démagogie de dire la fausse angoisse du chômage des jeunes, mais que le
    chômage est partagé par l’ensemble de la population : j’ai 50 ans et
    c’est depuis longtemps que par non soumission à ce conformisme du
    parcours typé que je suis systématiquement employée à moindre
    rémunération sur des postes pour lesquels je n’ai initialement aucune
    motivation profonde, aucune formation initiale, aucune disposition
    psychologique réelle ! Mon histoire n’est pas isolée et montre que les
    discours sur les critères de décision d’attribution des tâches, décision
    à la racine de tout développement d’activité d’entreprise, donc se
    développant par conséquence à tous les niveaux décisionnels sont
    totalement FAUX.

    L’exemple des ministres des gouvernements français depuis ces trente
    dernières années sont AUSSI une brillante démonstration que ce ne sont
    pas en considération réaliste des aptitudes des individus qu’ils sont
    désignés ou chargés d’une responsabilité ou d’une tâche (l’exemple de
    Rachida Dati et de Christine boutin ou des actuels ministres de
    l’innommable sont l’apothéose de ce MENSONGE culturel qui est pratiqué à
    tous les niveaux de la société)

    Je note aussi que ce point de vu l’auteur est prudent mais conscient de
    la complicité populaire à l’égard de cette culture mensongèrent
    admirablement téléguidé par l’idéologie de la volonté de puissance
    individualiste égoïste du capitalisme quand il note que les individus
    font dans leur misère le gros dos en s’accrochant à leurs fantasmes !

    Je pense que radicalement, ce qu’il faut viser ce sont les fantasmes des
    gens de toutes classes sociales confondues : ne plus être fort, être
    capable de faire !
    ne plus être fort par la détention d’un objet consommé, ne plus être
    consommateurs
    mais être
    acteur pratiquant de quelque chose participant à l’activité globale.

    Un des exemples d’application du communisme radical est celui de
    l’idéologie de la Free Software Foundation de Richard Stallmann qui
    propose : quand tu ne sais pas : demandes
    quand tu sais : partages.