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Comores : Le FD conseille le président Sambi d’annuler le référendum constitutionnel

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing

Nouvel appel du Front Démocratique au Chef de l’Etat

Le FD conseille le président Sambi d’annuler le référendum constitutionnel

Monsieur le Président, où va le pays ?
Monsieur le Président, vous venez de convoquer une nouvelle fois, le collège électoral à une consultation sur un projet de loi référendaire portant révision de la constitution du 23 décembre 2001 pour le 17 mai prochain. Ce n’est pas la première fois que le FD vous interpelle à ce sujet.
Pour rappel le FD était de ceux qui n’avaient pas appelé à voter pour la présente constitution qui fondamentalement fait le lit au séparatisme et au chauvinisme insulaire, dilue l’autorité de l’Etat et l’appauvrit. De ce point de vue, le projet de révision que vous proposez comporte incontestablement des améliorations certaines. Mais celles-ci se trouvent occultées par les quelques incohérences parfois graves qu’elles renferment et surtout par le flou qu’elles entretiennent quant aux mécanismes et au calendrier de mise en place des nouvelles institutions.
Il faudra des nouvelles lois de découpage des circonscriptions pour l’élection des députés et des conseillers des îles. Allez-vous légiférer seul par ordonnances sur des sujets aussi sensibles ? Le projet de loi référendaire attribue aux députés et aux conseillers des îles réunis en Congrès la responsabilité de fixer la date des élections du Président de l’Union et des Gouverneurs des Iles autonomes. Mais avez-vous les moyens institutionnels et budgétaires et surtout la volonté politique de mettre en place ces organes délibératifs que sont l’Assemblée nationale et les Conseils des Iles autonomes dans les délais permettant d’envisager les élections du Président de l’Union et des gouverneurs avant la fin de votre mandat ? Le FD n’y croit pas.
En vérité, ce projet de référendum nous divise et conduit le pays droit vers l’impasse. A supposer que vous parveniez à organiser un pseudo-référendum le 17 mai prochain, nul doute qu’il n’aura pas la légitimité populaire et démocratique nécessaire pour une révision constitutionnelle. En régime dictatorial ou autocratique, les lois adoptées acquièrent, certes, la légalité que ceux qui dirigent le pays veulent bien leur donner sans pour autant avoir nécessairement la légitimité démocratique et populaire qu’elles sont sensées avoir.
Depuis que vous avez confirmé votre volonté d’organiser ce référendum, quelques mois avant la fin de votre mandat, le climat politique et sécuritaire s’est dangereusement dégradé. Le discours politique est redevenu haineux, injurieux et infecte. Des actes de nature criminelle ont été perpétrés ces derniers temps contre des intérêts privés créant une certaine psychose d’insécurité dans le pays et surtout dans la capitale du pays. Nos forces de sécurité, qui sont dans une phase de reconstruction, ont-elles les moyens de faire face à une telle dégradation de la situation si elle venait à s’aggraver ?
Deux mois après le référendum français de départementalisation de Mayotte n’êtes-vous pas entrain d’affaiblir d’avantage, monsieur le Président, la cohésion nationale nécessaire à la continuation du combat pour la reconquête de Mayotte ?
Monsieur le Président, vous avez accédé à la magistrature suprême par la grande porte. Curieusement, vous êtes entrain de détruire vous-même votre crédibilité. Le FD a été de ceux qui ont activement milité pour votre élection. Il assume cet acte politique majeur sans être redevable de vos errements. C’est pourquoi il se considère comme étant bien placé pour vous conseiller de renoncer à ce référendum qui installe le pays dans une perspective de crise politique et institutionnelle, et le peuple dans un nouveau climat de déchirement.
Le FD vous conseille de quitter le pouvoir par la grande porte par laquelle vous y avez accédé. Celle qui préserve votre crédibilité, si lourdement entamée depuis quelques temps, et votre avenir politique, si vous songez à en avoir. Renoncer à ce référendum aujourd’hui serait faire preuve d’une grande sagesse politique. Pour ce faire, vous avez à poser deux actes majeurs :
 Signer le décret d’annulation du décret de convocation du collège électoral pour le référendum du 17 mai ;
 Convoquer une table-ronde nationale pour convenir des modalités d’organisation des élections législatives de l’Union et des Iles avant la fin de l’année pour combler le vide législatif actuel et les élections présidentielles de l’Union avant la fin de votre mandat afin de prévenir une vacance de pouvoir à la tête du pays propice à toutes les aventures.

Moroni, le 05 mai 2009
Le Bureau Exécutif National

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