Les grévistes d’ErDF-GrDF s’invitent à Cannes et coupent le courant (manif Paris : reportage photos + video bellaciao)

L’électricité a été coupée lors de plusieurs événements culturels par les employés qui demandent des hausses de salaires. Les manifestants doivent se retrouver ce mercredi pour l’assemblée des actionnaires d’EDF à Paris.

Les salariés d’ErDF et GrDF ont continué mardi 19 mai de demander l’ouverture de négociations sur les salaires, lors d’arrêts de travail et de manifestations à Paris, au festival de Cannes et dans le Sud-ouest. Le conflit, qui dure depuis huit semaines, a tendance à se radicaliser,
Sur tout le territoire, le taux de grévistes approchait 10,65% en fin de journée, selon les deux filiales de distribution du gaz et de l’électricité, qui emploient au total 46.000 personnes en France, les principales perturbations étant constatées dans le Sud-Ouest, le Centre et le Sud-Est.

A Cannes, quelque 300 grévistes se dont massés près du Palais des Festivals, les forces de l’ordre leur interdisant l’accès à la Croisette. Le courant a été coupé dans plusieurs manifestations culturelles autour du Palais, équipé d’un groupe électrogène, selon la direction d’ErDF.

A l’hôtel Noga Hilton, la projection d’un film de la Quinzaine des réalisateurs "I love you Phillip Morris" avec Jim Carrey et Ewan McGregor, a été interrompue plusieurs minutes. Il y a également eu des coupures d’électricité à l’hôtel Eden Roc du Cap d’Antibes et dans plusieurs pavillons du village international.

Interpellation de 74 syndicalistes

Cette journée d’actions, à l’appel des syndicats CGT, CFDT, FO et CFTC, a lieu quelques jours après l’interpellation jeudi de 74 syndicalistes lors d’une manifestation à Paris, qui "a sensibilisé le personnel", selon Thierry Chevalier, coordinateur francilien pour la CGT Energie.

A Bordeaux, quelque 10.000 abonnés ont été privés d’électricité quelques minutes, notamment dans le centre ville. La direction évaluait à 26% le personnel d’ERDF Gironde en grève mardi.

En Dordogne, des salariés ont occupé le poste de Savignac-les-Eglises, sans "aucun impact sur les clients", selon l’entreprise. Dans les Landes, selon la CGT, 150 salariés ont envahi un poste de 400.000 volts à Cantegrit, l’avant-dernier avant la frontière espagnole.

Les échanges de courant ont été interrompus "durant au moins trois heures entre la France et l’Espagne", la CGT évaluant à 100.000 euros de l’heure le coût pour ERDF.

A Paris, "une opération escargot" conduite par une cinquantaine de véhicules EDF a paralysé dans la matinée le périphérique entre la porte de la Chapelle et la porte Maillot", selon la CGT.

Assemblée générale des actionnaires

A Paris toujours, 500 personnes selon la police, jeunes pour la plupart, réunis derrière une banderole "en grève pour un vrai service public aux usagers", ont manifesté au son de sirènes et pétards, du siège de GDF jusqu’à celui d’EDF.

Les syndicats demandent depuis huit semaines des hausses de salaires et la fin des externalisations, qui selon eux visent seulement à réduire les coûts.

"GDF et EDF, entreprises publiques, ont les mêmes critères de gestion qu’ailleurs : leur rentabilité. Les actionnaires vont être gratifiés de 6,4 milliards d’euros chez GDF et de 5,5 milliards à EDF", a dénoncé Thierry Chevalier.

Le syndicaliste a annoncé que les manifestants se retrouveraient mercredi, lors de l’assemblée générale des actionnaires d’EDF porte Maillot à Paris.

"C’est le problème dans ce pays, on n’arrive pas à redistribuer la richesse produite", a déclaré Philippe Taurines, secrétaire fédéral de FO-Energie.
Par ailleurs, selon ErDF, la date limite de "signature des deux accords d’entreprise sur l’avancement et l’intéressement est reportée" d’un jour à mercredi, après les élections au conseil d’administration d’EDF qui se terminent mardi.

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