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Sarko et Le crash des « Rougon-Macquart »

Publie le jeudi 28 mai 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

une chose que l’équipe du fouquet’s ne peut lui apporter : la culture !!!!!

pour info ...
Le crash des « Rougon-Macquart »
Le point G de Sarkozy
Par Fabrice Pliskin , Obs

Dans l’avion qui l’emporte vers les Emirats Arabes Unis, le président de la République s’essaie à son nouveau rôle de composition : défenseur des arts et des lettres. Il parle littérature. Il dit sa passion pour les « Rougon-Macquart » de Zola ; un sublime effort de communication. Hélas, c’est le crash, la débâcle, l’assommoir : car le chef de l’Etat prononce « Roujon-Macquart ».

Dans le cycle scolaire français, on apprend au cours élémentaire que devant les voyelles a, o et u, la consonne g doit être suivie de la voyelle e pour être prononcée [G], car autrement elle se prononce [g]. Je parle sous le contrôle du ministre Darcos. Prenons un exemple limpide pour un homme épris de sécurité : on dit « fourgon » et non « fourjon ». On dit encore : « La cote de popularité du président fait un plongeon dans les sondages », et non un « plongon ». Tous les bons esprits républicains en conviendront : ces fondamentaux devraient être maîtrisés après deux ans de magistrature suprême.

Le président est fâché avec le son [g]. Les intellectuels dégénérés qui s’acharnent sur lui diront-ils que c’est parce que cette consonne sonne comme le mot « gueux » - qu’il faudrait prononcer « JE », si l’on suit sa méthode audacieusement réformiste ? Une nouvelle prononciation qui sent son autocrate. Et on ne sache pas qu’il faille l’attribuer à quelque idiotisme de Neuilly-sur-Seine, où les gens, comme partout, disent Victor Hugo et non « Victor Hujo », que diable.

Et voilà : on publie la liste de ses lectures sur Facebook, on joue le paranjon, pardon, le parangon du bel esprit, et on écorche le nom de la famille la plus populaire de l’histoire de la littérature française. Une famille de grévistes, il est vrai, en butte à Napoléon-le-Petit et au culte de l’argent. A quelques semaines du Bac de français, l’effet est non seulement déplorable mais dangereux sur les jeunes âmes. On commence par commettre ce genre de petite incivilité, et, bête humaine, on finit par siffler « La Marseillaise » et organiser une tournante avec Mme de Lafayette.

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