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Des prévisions caniculaires

Publie le jeudi 5 août 2004 par Open-Publishing

La canicule n’épargnera pas l’été 2004, pourtant jusqu’à présent relativement clément. La Belgique décrète une phase de vigilance accrue. Meurtris par l’été 2003, les autres pays européens ont aussi tiré la leçon de l’été meurtrier précédent.

Le mois de juillet ne le laissait guère prévoir, mais de premiers symptômes préfigurent bien une canicule. Les prévisions font état de températures avoisinant les 30° pour les 4 jours à venir. La Belgique, qui garde un souvenir cuisant de la canicule meurtrière qui a sévi durant l’été 2003, prend ses précautions.

La vague de chaleur avait entraîné une hausse de la mortalité de 5 pc ; les dernières études épidémiologiques ont enregistré 1.300 décès directement imputables aux fortes chaleurs qui ont accablé le pays l’an dernier. Ce pic de mortalité n’a pas suscité la même polémique qu’en France, victime d’une fournaise qui a provoqué une véritable hécatombe. Débordés, les services d’urgence des hôpitaux français ont étalé au grand jour les lacunes du dispositif sanitaire. Jusqu’à faire trembler le gouvernement Raffarin, violemment critiqué pour sa passivité et son indifférence.

Vigilance

En Belgique, point de controverse, le réseau hospitalier n’a manifesté à l’époque aucune inquiétude. Mais les études comparatives de mortalité (réalisées bien plus tard !) ont fini par démontrer un impact de la canicule, surtout sur les personnes âgées. Même si les chiffres se sont révélés inférieurs à ceux enregistrés lors de la canicule de 1994 - moins forte mais plus longue. Sans commune mesure avec la France, le triste bilan humain de l’été 2003 a quand même conduit les autorités belges à prendre ses précautions. Le service de vigilance sanitaire du ministère de la Santé publique est déjà sur le pied de guerre pour les 3 prochains jours et garde l’oeil rivé sur la situation auprès des hôpitaux.

La Belgique n’est pas la seule à avoir tiré les leçons d’un été meurtrier. La France - qui a payé le tribut le plus lourd avec 15000 morts supplémentaires en août 2003 - a lancé en mai un « Plan canicule » prévoyant quatre niveaux d’alerte. Ce plan rend notamment plus facile la réquisition des personnels en vacances. L’Italie a enregistré pour sa part près de 12000 morts, selon la communauté catholique de Sant’Egidio, qui s’est basée sur les chiffres de la mortalité publiés par l’Institut national des statistiques en juillet 2004. Même si l’hécatombe n’a pas provoqué de grands remous politiques, les autorités ont mis en place un plan de prévention comprenant notamment un nouveau réseau d’alerte dans sept grandes villes italiennes, dont Rome et Milan. En Espagne, l’ancien gouvernement de José Maria Aznar avait attribué dans un premier temps un total de 141 morts à la chaleur. Une étude de l’Institut Carlos III pour le ministère de la Santé, publiée en mai, a constaté cependant une surmortalité de 6500 personnes entre juin et août 2003. Le journal « El Pais » a estimé pour sa part que cette vague de chaleur a entraîné une surmortalité de 13000 personnes, par rapport à l’année précédente, se fondant sur le rapport de l’Institut national de statistiques (Ine). Le nouveau gouvernement socialiste a annoncé en mai la mise en place d’un plan contre la vague de chaleur. Au Portugal, le solde des décès fait apparaître 1953 morts supplémentaires par rapport à l’année précédente. Pour 2004, les autorités ont affecté 2,6 millions d’euros pour climatiser les hôpitaux et ont mis en place un plan d’urgence anti-canicule entre le 15 mai et fin septembre.

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=177922