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Camarade, si tu y retrouves tes petits dans ce fatras tu pourras prendre ta carte au FdG

Publie le mercredi 3 juin 2009 par Open-Publishing
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Voilà ce que les lumières auto-proclamées de la direction du Parti nous demandent généreusement de contre-signer.

La lecture de ce texte indigeste m’a laissé pantois !
C’est une bouillasse constituée de toutes les fadaises social-démocrates qui sont censées faire le socle du nouveau PCF, vous savez, celui qui veut dépasser le capitalisme par la gauche, c’est surtout un "ersazt" de théorie "transformatrice" qui brille bien plus par sa vacuité que par sa clarté dialectique...

Et dire que des gens aussi bien que Kahane signent cette chôse...

Ce sont les thèses fumeuses des partisans de la liquidation du parti, ceux là même qui avaient tenté un coup de force pendant le dernier congrès, qui prévalent dans ce texte qui est censé , sur une base claire (ou lucide ?), séduire et rallier les intellectuels, chercheurs et universitaires autour de ce truc qu’est le "Front de Gauche du camarade Francis Wurtz".

Cà ne semble pas gêner les signataires qu’on ait mentionné dans ce texte , entre autre, le fameux idéologue de la "nouvelle gauche" allemande, Jürgen Habermas, dont tout le monde sait, qu’il n’est plus marxiste depuis belle lurette. Je ne m’étendrais pas sur les points communs que ce sinistre philosophe a avec le dénommé Benoit 16, c’est à dire leur appartenance lointaine aux jeunesses hitlériennes.

Pauvre camarade Thälmann, tu constateras du fond de ta fosse commune que ce PCF qui t’apporta son aide par le passé dans ton combat contre la bête immonde est bel et bien moribond ou en tous cas entre des mains peu éclairées ; il serait bien incapable de se dresser aujourd’hui comme il le fit hier si un tel scénario devait se produire, tellement son armement idéologique s’est ramolli du genoux.

Bon, j’vais pas m’étendre, hein ; pour vous épargner une lecture fastidieuse, résumons : alors dans ce fourre tout idéologique, on trouvera de tout, sauf de quoi convaincre ceux qui pensent que c’est bien le capitalisme qu’il faut mettre à bas et que l’UE n’en est qu’un avatar parmi d’autres...peu réformable comme tout le monde sait, à moins d’être doté d’une certaine dose de crétinisme* pour prétendre le contraire.

Voilà un texte qui mérite bien sa place : dans le néant obscur des cerveaux embrumés des "penseurs" du secteur Recherche - enseignement supérieur du PCF. Qu’il y reste.

PS : si quelqu’un peut m’expliquer en 1 ligne ce qu’est cette "mondialité" à la c... dont on nous rabâche les oreilles, j’offre un coup à boire.

(*) cf Gayssot sur le gouvernement d’union de la gauche et le départ des ministres communistes en 1984.


Le manifeste Enseignement supérieur, recherche : Changer d’Europe pour changer le Monde.

La mondialité est au cœur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle se fit jour comme enjeu et donnée de civilisation dès l’origine ; elle s’imposa comme condition de la pensée créatrice contre l’Inquisition puis contre toute domination de type étatiste, économique, religieux , idéologique. Les rencontres entre cet enjeu et le mouvement progressiste sont nombreuses, essentielles, non exemptes de contradictions et tensions importantes. L’examen critique de ces rencontres devrait constituer un fil d’Ariane pour tout esprit progressiste .

Dans la période contemporaine, après le désastre des deux guerres mondiales, la question centrale qui fédéra les plus éminents représentants de la pensée fut celle de la paix, donc du désarmement.

Les esprits mobilisés devant la menace de l’autodestruction de l’humanité marquèrent des points ; puis, la guerre froide disparut ; mais la menace demeura, réanimée à jets continus jusqu’à la réintégration de la France dans l’Otan, aux implications directes sur les rapports mondiaux. A cet effet, on trouve des causes.

La guerre froide évanouie fut aussitôt remplacée pour les tenants du capitalisme par deux concepts clés enfermant la civilisation dans une vision désespérante et sans issue positive prévisible :

 la « guerre économique » d’une part, prétexte à toutes les mesures de compression drastique des finances publiques , de démantèlement et de privatisation des services publics au premier rang desquels on trouve l’enseignement supérieur et la recherche ; - la « guerre des civilisations d’autre part » saignant les peuples des pays issus du colonialisme, les plongeant dans la misère, l’endettement, la coercition et plus récemment, l’invasion militaire, la destruction pure et simple de leur patrimoine culturel.

Rien n’indique à ce jour de changement dans les orientations fondamentales à Washington ou à Bruxelles. Les politiques du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OCDE, de l’OMC poursuivent avec ténacité leur œuvre d’asservissement aux exigences du capitalisme mondialisé, dont la financiarisation est un élément indissociable.

De cette course au désastre on peut, et il faut sortir.

Car dans ce temps de tous les dangers, le développement scientifique déploie une voie originale, déjà en germe dès son origine. Son domaine étant le monde, son rapport à l’humanité fut d’emblée celui de la coopération sans frontières ni rivages. Le CERN en est l’une des manifestations éclatantes, aujourd’hui le LHC, la numérisation de la Grande Bibliothèque en sont d’autres, lesquelles d’ailleurs portent des conséquences incalculables. Aucun de ces exemples n’a eu besoin de l’Union Européenne telle qu’elle s’est construite. Cette même construction entrave l’indispensable coopération Nord-Sud, notamment dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche ; elle la conditionne à des exigences, économiques, politiques, culturelles, scientifiques auxquelles les pays du Sud ne peuvent ni ne veulent souscrire ; elle poursuit, sous des formes nouvelles le pillage des ressources, y compris humaines, du Sud et se moque des programmes de l’Unesco qu’il faudrait puissamment réactiver et démultiplier. Que cette coopération multiforme soit enrayée, subvertie, dominée aujourd’hui et que les orientations même de la construction européenne menacent y compris les grands équipements mondiaux, ne change rien à cette donnée capitale. Dans sa trajectoire, la coopération nous fait sortir de la réduction « au marché ».

Le Manifeste des intellectuels de Guadeloupe la résume et l’amplifie : « Lier, Allier, Relayer, Rallier, »

De cette tendance issue de la pratique scientifique nous devons tirer tous les enseignements politiques. Qu’il s’agisse du rôle de l’activité humaine dans le changement climatique, de la nécessité d’une autre croissance soucieuse inséparablement de la satisfaction des besoins humains, du développement des capacités humaines et du respect des ressources naturelles, de la conception du littoral comme continuum et non comme mosaïque, de la réduction des déséquilibres entre pays développés et pays en voie de développement. C’est là ce qu’on appelle le développement durable. Il implique la sortie impérative d’une conception prédatrice de l’énergie fossile et facile, le contrôle démographique, la nécessité de la prévention des pandémies, le droit universel à la santé, la maîtrise sociale de l’eau, l’éradication de la famine et de la misère, l’appropriation collective des savoirs et de leur mouvement, des enjeux du numérique. Tout exige une mobilisation intellectuelle à l’échelle mondiale d’une ampleur sans équivalent dans le passé.

I. Autissier le souligne à sa façon : « Ce n’est pas tant la quantité ou la qualité de la connaissance qui pèchent que leur croisement et leur partage ».

Aucun de ces défis planétaires n’est compatible avec la conception de l’être humain comme source de profit. L’activité de recherche a un coût, d’ailleurs dérisoire par rapport aux immenses gâchis dus à la spéculation financière, et c’est pourquoi elle doit être évaluée de façon transparente et démocratique. Mais comme telle, c’est l’une des démarches par lesquelles l’humanité s’autoconstruit. La science a besoin de l’aspiration populaire au progrès, la nourrit et s’en nourrit, mais elle n’a décidément pas à se justifier sur le plan économique comme l’a souligné J. Habermas.

Une autre tendance, beaucoup plus nouvelle, se manifeste : où que ce soit dans le monde, les citoyennes et citoyens n’acceptent plus comme intangible la séparation entre « décideurs » et « exécutants ». Cette césure colle au développement du capitalisme comme un double. Le capitalisme d’aujourd’hui pousse aussi loin que possible ce qu’il appelle lui-même « un certain degré d’acceptation ». La participation des citoyennes et des citoyens aux choix de tous ordres, y compris technologiques et scientifiques qui concernent leur avenir et leur conditions de vie et de travail, s’impose donc à toute politique réellement de gauche.

La limite historique d’un mode de production, d’une organisation sociale et politique se jauge à son incapacité fondamentale à donner sa pleine extension aux tendances nouvelles qu’ils ont contribué à faire mûrir. La crise systémique du capitalisme dont nous ne voyons que les prémisses est le produit de cette contradiction. Les luttes qui se développent à l’échelle européenne, non simultanées, non linéaires, mais d’exigences ascendantes dans tous les domaines de l’activité humaine, en particulier dans le champ universitaire et de la recherche, appellent aujourd’hui des réponses politiques. Les défis civilisationnels contemporains conduisent à la même conclusion.

La construction européenne actuelle est véritablement un cas d’école. Le champ universitaire en Europe a mis en pleine lumière le rôle du « processus de Bologne ». La déclaration de Bologne s’inspire de ce que l’on appelle le « nouveau management public », combinaison de rhétorique libre-échangiste et de pratiques de contrôles confinant au totalitarisme. La mise en cause de ce processus chaotique, destructeur de pans entiers de référentiels nationaux en matière de formations diplômantes sans pour autant élever le niveau général d’acculturation des populations est incontournable. Le LMD a été le levier de la mise en concurrence des établissements d’enseignement supérieur dont la LRU française est une nouvelle étape codifiante. Les trois déclarations de Paris (1998), de Bologne (1999), de Lisbonne (2000) ne font qu’une. S’y ajoutent les déclarations et décisions du « Sommet de Louvain » .

Il est cependant temps de voir que le « processus de Bologne » a une origine : il s’agit de l’Acte Unique mis au point sous la présidence de J. Delors visant au démantèlement de toute entrave à la « libre circulation des capitaux et des services », et un amplificateur, à savoir les cycles successifs de l’Organisation Mondiale du Commerce et en particulier l’AGCS (Accord général sur le Commerce dans les Services). Par le biais de cet « Accord », sans aucune publicité, sans débat, et sans vote, l’enseignement supérieur n’est plus un droit national inscrit dans la loi, il est redéfini et transformé en bien marchand, en service international pouvant être vendu et acheté à n’importe quel fournisseur international. Cet « Accord », les clauses qui en découlent sont de l’exclusif ressort de la Commission Européenne.

Soutenir, comme le font des forces politiques situées à gauche de l’échiquier politique européen qu’en changeant la Présidence de la Commission, on peut parvenir à une Europe sociale consiste simplement à prendre l’engagement de poursuivre pour pire.

A cela s’ajoute la vassalisation nouvelle faisant de l’acceptation tacite du rôle dominant des Etats-Unis dans tous les domaines le parachèvement de « la civilisation occidentale », l’exemple anglo-saxon, le modèle intangible d’intendance. Le dépeçage du CNRS et sa défiguration en agences de moyens, l’AERES, en sont des signes visibles. Tout cela souligne l’importance de l’alignement inscrit dans le Traité de Lisbonne.

Laissons la parole à un orfèvre : « La France, elle, n’a pas obtenu les changements réclamés par certains des partisans du « non » au référendum. La concurrence « libre et non faussée » figure toujours dans le projet, cette fois sous la forme de déclaration conjointe des gouvernements, et la primauté du droit européen sur le droit national est confirmée, par référence à la jurisprudence de la Cour de Justice ». (Blog de Valéry Giscard d’Estaing).

Les choses ne s’arrêtent pas là. Dans le mouvement irrésistible de la conquête de connaissances nouvelles, la pensée dominante en Europe ne retient qu’un élément : l’innovation. Elle le fait à nouveau sous le seul angle qu’elle connaisse, celui de la production de profit dans le cadre d’une guerre économique exacerbée considérée elle-même comme l’horizon ultime de la civilisation et qui conduit à la guerre tout court. Toute l’activité, tout programme de recherche ne prend sens et but que s’il est mesurable à cette aune. Les porte drapeaux de ces conceptions constatent eux –mêmes l’inanité des objectifs proclamés (par exemple le fameux chiffre de 3% du PIB devant être consacré à la R-D). Malgré des incitations fiscales considérables, des financements publics démesurés, sans contrôle ni contrepartie d’aucune sorte, la logique du profit sans produire l’emporte sur toute autre considération. On va poursuivre et si possible frénétiquement, si possible en tentant une nouvelle fois d’enrégimenter la collectivité scientifique dans la poursuite de ces choix politiques, prétendus seuls de nature à permettre de sortir de la crise que ceux-ci ont alimentée et provoquée.

C’est pourquoi nous considérons que la constitution d’un Front de gauche ouvert au mouvement social, populaire, fondé sur des contenus transformateurs, respectant la personnalité de chacun, est de nature à créer l’élan nécessaire.

C’est pourquoi nous considérons que la contribution de la collectivité scientifique est indispensable à sa réalisation.

C’est pourquoi nous pensons qu’il n’y a pas d’avenir humain sans une puissante coopération avec les pays du Sud, respectant leurs cultures endogènes. L’Union Européenne comme ses Etats- membres ont des devoirs, n’en déplaise à ceux qui osent aujourd’hui vanter « les mérites de la colonisation » ; leur réalisation passe par une puissante revitalisation des programmes de l’UNESCO dans lesquels ils doivent s’impliquer massivement.

C’est pourquoi nous considérons que sont indispensables aux objectifs transformateurs affichés la définition nouvelle du rôle, de l’ambition et des formes institutionnelles de l’enseignement supérieur et de la recherche ; nous nous y engageons et nous vous y engageons.

Parce que la mondialité demeure l’unique référentiel possible pour le développement des savoirs, parce qu’il n’y a pas de mouvement des savoirs sans mise en question des pouvoirs, changer l’Europe pour changer le monde est l’affaire du temps présent.

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