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Dialogue de sourds entre Luc Ferry et les syndicats

Publie le mercredi 21 mai 2003 par Open-Publishing

Education nationale

Dialogue de sourds entre Luc Ferry et les syndicats

mardi 20 Mai 2003

Les premières réunions mardi soir entre Luc Ferry, Xavier Darcos et les syndicats de l’Education nationale pour tenter de répondre à la grogne des enseignants ont tourné au dialogue de sourds, la FSU comme l’UNSA affirmant n’avoir obtenu aucune réponse de la part du gouvernement.
Premier reçu, le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) Gérard Aschieri est "resté sur sa faim". "On a eu une discussion sans réponse véritable", a-t-il déploré après une heure d’entretien avec les deux ministres.
Seule "certitude" du premier syndicat de l’Education nationale, un comité interministériel sera bien organisé le 27 mai. Luc Ferry avait annoncé vendredi dernier la tenue de ce séminaire gouvernemental destiné à lancer une réflexion sur le malaise des enseignants.
Selon Gérard Aschieri, le ministre de l’Education nationale a également évoqué la possibilité d’organiser des "négociations" après le comité interministériel sur les moyens et "peut-être sur les retraites".
La FSU a déposé cinq "exigences" sur le bureau des ministres. Elle a demandé le retrait pur et simple des transferts de compétences prévus dans le cadre de la décentralisation, "un autre projet de loi" sur les retraites, le maintien des aides éducateurs, la "priorité budgétaire" pour l’Education nationale et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités. Sur tous ces sujets, les réponses du gouvernement ont été "un peu fuyantes", a expliqué le secrétaire de la FSU.
Dans ces conditions, Gérard Aschieri a appelé ses collègues à poursuivre leur mobilisation pour continuer à "faire pression" sur le gouvernement. Une nouvelle journée d’action est d’ailleurs prévue jeudi dans l’Education nationale.
Le secrétaire général de la FSU a rendu le gouvernement responsable des éventuels blocages des examens de fin d’année. "Ce n’est pas avec ce qu’on nous a dit aujourd’hui que l’on peut dire à nos collègues d’arrêter", a-t-il menacé.
Sans illusion sur les marges de manoeuvre de Luc Ferry, Gérard Aschieri a souhaité que Jean-Pierre Raffarin prenne en main le dossier dès son retour dimanche du Canada, où il doit entamer mercredi une visite officielle. "A un moment ou à un autre, il va falloir qu’il intervienne", a estimé le secrétaire général de la FSU.
Reçu après M. Aschieri, Patrick Gonthier (UNSA) a lui aussi jugé la réunion "décevante". "Le gouvernement ne semble pas prêt à négocier sur les sujets qui fâchent, qui font que les personnels sont dans la rue aujourd’hui", a déploré le secrétaire général de l’UNSA-Education.
Patrick Gonthier a souhaité lui aussi l’intervention de Jean-Pierre Raffarin. "Si d’ici le 27 mai il n’y a pas des annonces très claires du Premier ministre sur la décentralisation, l’avenir du système éducatif, du service public d’éducation, le mouvement continuera et sera amplifié", a-t-il averti.
Luc Ferry et Xavier Darcos devaient poursuivre leurs consultations mercredi avec la CFDT et la Confédération syndicale de l’Education nationale (CSEN). PARIS