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A la gloire du Dimanche !

Publie le lundi 13 juillet 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

de Michel MENGNEAU

Ce n’est pas que je sois particulièrement attaché aux traditions, et encore moins à celles qu’ont perpétuées les religions, néanmoins le Dimanche est pour moi un jour sacré, celui du repos hebdomadaire. Bien qu’il tire son étymologie du "jour du seigneur" des romains et que les chrétiens reprirent en s’inspirant de la Bible où étaient préconisés un jour de sabbat et de repos, et comme semble-t-il le gars de , le fils du charpentier, aurait ressuscité un dimanche ça tombait bien de faire un temps d’arrêt ce jour là afin de consacrer cette bonne nouvelle.

Les athées qui sont très conciliants, par essence encore plus tolérants, n’ayant pas vu d’opposition à ce que ce jour soit chômé, c’est donc ainsi perpétué la tradition. C’est les athées d’ailleurs qui ont eu raison car pourquoi pas ce jour là plutôt qu’un autre, les chrétiens étant contents et ça n’emmerdait personne, pourvu qu’on se repose était le slogan !

Ca, c’était avant quand le travail était au service de l’œuvre, on disait d’ailleurs un ouvrier, et le travail une monnaie d’échange. C’était avant que le véritable sens de travail devienne comme son étymologie : une torture. C’était avant que le travail ne soit plus qu’au service du capital, ce qui par extension a amené l’exploitation de l’homme par l’homme.

Sarkozy, l’un des chantres de ce principe philosophique de mauvais aloi, qui veut qu’une classe dirigeante, une oligarchie pour être plus précis, face la pluie et le beau temps, décide unilatéralement ce qui est bon pour l’humain sous prétexte que cela favorise les profits nous conduisant inéluctablement à un esclavagisme moderne, s’inspirant de ce principe a décidé du haut de sa grandeur mégalomaniaque que l’on allait aussi travailler le dimanche.

Je ne reviendrais pas sur les raisons bassement matérialistes invoquées par les exploiteurs pour défendre cette iniquité, mais ferais simplement constater en appuyant sur l’aspect humaniste que c’est la notion même de travail qui est remise en cause. Le travail ne devrait être qu’un accessoire d’échange alors qu’il est devenu une priorité productiviste au service, non plus de l’homme, voire même de l’humanité, mais au service d’une poignée de nantis encore plus avides. On ne parle plus de civilisation de bien-être, mais de civilisation de l’entreprise. L’humain appartient maintenant à l’entreprise et ce n’est plus malheureusement ce que cela devrait être, l’entreprise au service de l’humain.

Il y avait un chanteur, Felix Leclerc, qui, tout visionnaire qu’il était, nous avait déjà gratifié d’une chanson à l’honneur du Dimanche

 Ceux qui disent que les dimanches
 Sont jours d’ennui, d’espoir qui flanche
 N’ont donc jamais mal dans le dos
 Pour n’avoir pas besoin d’repos.
 C’est jours de s’maine qu’on paie les comptes
 Qu’on se lèv’tôt et qu’on a honte
 De n’avancer qu’à pas de chat
 Dans un métier qu’on n’aime pas.
 Mais c’est un dimanche que s’arrêtent
 Ceux qui ont pain et amitié,
 Ceux qui n’ont rien regardent couler
 Le son des cloches sur les toits.
 C’est jours de s’maine que les enfants
 Dans des cahiers apprennent, apprennent
 Combien vieillir c’est dégoûtant
 Mais c’est dimanche que Ti-Jean
 Va voir Marie, sa souveraine,
 En complet bleu, c’est le seul temps
 Qu’il tourne dos à la semaine.
 C’est jours de s’maine que l’on enterre
 Ses morts, ses rêves et ses folies.
 C’est jours de s’maine que les bandits
 Pillent les banques et tuent leurs frères.
 C’est jours de s’maine qu’on pousse portes
 Qu’on offre bras, talent
 Qu’on s’fait bafouer et qu’on rapporte
 Plaies aux épaules, plaies en dedans.
 Mais c’est dimanche qu’on s’arrête
 Comme dans le creux vert d’une baie

-Et qu’on enlève son collier
 Pour oublier qu’on est des bêtes.

http://www-v3.deezer.com/music/playlist/f-leclerc-les-dimanches-28390240

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • ... Superbe texte !!! Je ne le connaissais pas... et maintenant c’est "réparé" !!! M’étonne pas que François B...(ranger) nous a "commis" un album de reprise de quelques chansons du grand Félix !!! Salut les artistes...

  • "Plaies aux épaules, plaies en dedans" c’est résumer ! très bon texte !

  • soutient total aux idées de cet article . Il faut que je vous raconte : hier dimanche parking de JaRdil.. 14h45 commune de Pérols 34, 7 véhcules !!! question c’était celle des clients ou du personnel ?
    A mon avis ils ont plus emmerdé le personnel que gagné de l’argent ! c’est beau le travail le dimanche .Erick

    • Je suis totalement d’accord avec ce texte. Si les choses continuent ainsi, on va faire travailler les gens la nuit et rétablir le travail pour les enfants de huit ans ! La société bourgeoise marche à reculons. Le MEDEF et la Parisot exultent : ministres, sous-ministres et élus de droite à tous les niveaux répondent à leurs voeux les plus chers !
      Tous les partis ont géré les affaires de la bourgeoisie. Si l’on considére les dernières décennies, par exemple, les choses n’ont cessé d’aller de mal en pis pour les salariés et pour le pays depuis qu’en 1947 le socialiste Ramadier a évincé les communistes du gouvernement. Malgré les difficultés extrêmes héritée de la guerre et de l’occupation hitlérienne, leur présence avait permis la renaissance nationale, le progrès social et l’essor des libertés.
      Il appartient aujourd’hui aux forces révolutionnaires de s’unir et de lutter en s’appuyant sur les salariés et le peuple pour faire reculer jusqu’à l’éliminer le système d’exploitation qui règne sans partage. Il faut s’inspirer des grandes batailles sociales passées qui ont fait pièce en maintes circonstances à la malfaisance du capital. Il faut le mettre hors d’état de nuire. "Il n’y a pas de liberté pour les assassins de la liberté."

  • Canton de Neuchâtel, Suisse voisine...
    Ouverture prolongée des commerces : un NON clair qui met un frein aux tentatives des grandes surfaces

    Le 17 mai dernier, par 56% des voix, le peuple neuchâtelois a refusé la nouvelle loi sur la police du commerce et des établissements publics. Il ne s’agissait pas d’ouvrir le dimanche mais de décaler l’heure de fermeture et de supprimer le lundi matin fermé. Dans d’autres cantons suisses, ces dernières années, les "consommateurs" se sont souvenus qu’ils étaient aussi des travailleurs et ils ont rejetté les demandes patronales.
    C’est une victoire pour le personnel employé dans la vente qui aurait vu sa vie perturbée encore davantage, lui qui connaît déjà le travail sur appel, les horaires irréguliers, les journées qui n’en finissent pas, alors que les salaires restent parmi les plus bas.
    En France, malgré le sondage publié par le Parisien, le gouvernement continue de prétendre qu’il répond à la demande des salariés et des consommateurs.
    Alors un référendum comme en Suisse ? Chiche !

  • Quand on travaille avec des gosses, on aimerait les voir moins perturbés par l’éclatement des familles, leur décomposition, recomposition, surcomposition et mise en compote. Car rares sont ceux qui sortent de telles familles et qui sont équilibrés.

    Si les quelques familles stables qui restent doivent voir un des parents se reposer le lundi, un autre le jeudi, alors que les enfants ont le weekend et le mercredi après-midi, et si on ne sait plus, quel parent dort le jour et lequel dort la nuit, et en fin de compte avec qui, bonjour les dégâts ! Je plains les mômes et leurs éducateurs.

  • je trouve superbe de rellier cette chanson de Félix Leclerc à ce mal qui nous ronge et va s’emplifier.
    Cordialement Guylaine