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FRANCIS JEANSON : UNE LUMIERE QUI S’ETEINT

Publie le jeudi 6 août 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

De KURTZ

FRANCIS JEANSON s’est discrètement effacé.

Cet écrivain engagé d’abord dans la résistance puis dans la lutte en faveur de l’indépendance de l’Algérie, adepte de l’existentialisme et fin collaborateur de Sartre aux "Temps modernes" fut un homme de qualité qui accorda ses pensées à ses actes.

A ses yeux la contingence de l’existence humaine exigeait d’y introduire du sens.

Dans sa jeunesse, il combattit le nazisme ce nihilisme philosophique et la barbarie qu’il engendrait.

Puis, il mit en pratique la philosophie de Sartre sur lequel il écrivit, à mon avis l’ouvrage de référence "Sartre par lui-même".

Lors de la publication de "L’homme révolté" d’Albert Camus en 1952, il porta une critique sans complaisance à l’encontre de propos qu’il jugea réactionnaires et d’une philosophie médiocre bien qu’il aimât ce dernier.

Camus écrivain de talent mais à l’égo hypertrophié usa de son droit de réponse dans les "Temps Modernes" mais refusa de s’adresser au critique, par mépris, et apostropha JP Sartre qui ne pouvait être que le commanditaire de cet article en commençant son libelle par M. le Directeur.

On sait le sort que Sartre réserva, en brillant polémiste qu’il était, à la colère de Camus. La rupture entre les deux hommes était consommé.

Jeanson soucieux de ne pas "préférer sa mère à la justice" milita en faveur du FLN.

Porteur de valises, il fonda un réseau destiné à financer le FLN et à aider les militants indépendantistes pourchassés par les autorités françaises. L’action n’était pas sans risque puisque son réseau fut démantelé et Jeanson dut s’exiler jusqu’en 1966.

D’autres eurent moins de chances, Yvetot, militant ouvrier fut guillotinné et Maurice Audin, professeur en mathématiques à l’Université d’Alger fut porté disparu probablement assassiné par la 10ème DP pendant la sinistre bataille d’Alger.

Intellectuel brillant, combattant au péril de sa vie, il demeura modeste sa vie durant.

Merci Francis.

Messages

  • La position de Camus concernant la guerre d’Algérie est celle d’un petit-bourgeois. Difficile de démontrer le contraire. Pour vouloir garder ses mains propres, Camus a perdu ses mains : de la part de Sartre, dont les romans sont aussi puissants que son talent de polémiste, c’était bien envoyé. Jesse

  • Bonsoir
    Ce que l’on sait moins, 200.000 pieds noirs restèrent en Algérie, alors que Marseille accueillait 200.000 autres et Alicante quelques milliers.
    Les porteurs de valise comme on les appelle, pour beaucoup d’entre eux sont des communistes comme on en fait plus(ne me parlez pas des bobos communistes qui applaudissent les Gérin).

    Cette histoire d’Algérie ne finit pas d’habiter les Français.
    Encore aujourd’hui, leurs enfants, qui n’ont fait aucune guerre, continuent de larmoyer sur un pays qui n’a jamais été le leur.

    Pour ceux qui se considéraient du pays, ils ont pris les armes(de rares juifs, enfants du pays) et sont restés chez eux, ont aidé un pays et son peuple à travailler et s’émanciper d’un colonialisme, les plus pire que le 19ème et le 20 siècle ait connu.

    Que son âme repose ne paix.
    MLF