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Les immondes !

Publie le mardi 6 octobre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Michel Peyret
6 octobre 2009

LES IMMONDES !

Plus répugnants qu’eux , tu ne trouves pas !

Ils n’ont même pas la honte .

Ils ont franchi un seuil , le seuil d’être capables de n’importe quoi , de la première à la dernière ignominie , sans hésiter un seul instant .

A leurs côtés , les génocidaires font pâle figure , Goebbels devient un relatif saint homme !

Ce qu’ils font est pire que donner la mort qui pourtant est inexpiable ! Les morts ne sont plus là pour subir la perpétuation du crime dont ils ont été victimes .

Mais les peuples ne meurent pas ! Ils ne meurent pas des atteintes à leur dignité quand elle a été offensée , maltraitée , reniée , détruite , ruinée...

Les peuples portent leur honte , certes avec de sourdes colères , des colères qui sourdent...

DES COLERES QUI SOURDENT

Naissent des révoltes , des révoltes de soi-même sur soi-même , et des révoltes d’ensemble !

Les atteintes à la dignité de chacun comme de tous sont , dit-on , insupportables !

Ou supportables jusqu’à quand ?

Quand on a transcrit dès l’école : « Liberté , j’écris ton nom ! » , peut-on subir longtemps la négation de cette liberté ?

Quand on a appris ce qu’est qu’être « souverain » et que l’on a ainsi , proclamés , pour chacun et pour tous ensemble , autant de droits et de pouvoirs que les anciens « souverains » , peut-on ignorer longtemps que l’on possède ces pouvoirs ?

QUAND LES AIEULS ONT FAIT VALMY

Quand les aïeuls ont fait Valmy , la prise de la Bastille , 1848 , la Commune , les grands-pères le Front populaire , la Résistance et la Libération , les pères 1968 , quand ils ont culbuté les rois et les féodaux d’Europe , puis battu les empires et les fascismes et imposé conquêtes sociales , démocratiques et économiques aux capitalismes , sont-ils encore un peuple qui peut tout endurer , les régressions comme les viols !

Non , le peuple français n’est pas un peuple de « pleureuses » !

Son histoire , sa culture , ses conquêtes sociales et politiques ont longtemps servi de référence aux luttes des autres peuples qui se sont efforcés d’emprunter les mêmes chemins !

N’a-t-il pas été en mesure d’inventer , d’innover , de créer , de tirer ce qu’il pouvait tirer de chaque situation où il s’était situé à l’offensive contre l’ennemi de classe et son système du moment ?

QUEL MEPRIS POUR LES PEUPLES !

Et Sarkosy pourrait se permettre de satisfaire au mieux ses commanditaires capitalistes , jusqu’à faire accepter ce que d’autres avant lui , de « droite » ou de « gauche » , n’avaient pas été en mesure de faire , tout en lui ouvrant le chemin dans lequel il s’est engouffré dès qu’il a pu !

Et Sarkosy , et ses pairs européens , et l’essentiel des forces politiques , seraient amenés à ne tenir aucun compte , à remettre en cause , les décisions souveraines de leurs peuples !

Et ces derniers seraient obligés de se renier , à considérer comme nuls et non advenus leurs votes précédents !

Mais quel mépris pour ces peuples !

Avec quelle désinvolture sont-ils traités !

LA TOTALE PERTE DE LEGITIMITE DES INSTITUTIONS EUROPEENNES

Aussi , l’Union populaire républicaine titre le 3 octobre dernier : « Un référendum pour rien ! » et expose les faits : « Le 12 juin 2008 , le peuple irlandais rejetait par 53,4% le traité de Lisbonne . Le 2 octobre 2009 , il s’est prononcé de nouveau , et favorablement , sur ce même texte sans qu’une seule virgule en ait été changée .

« Un texte qui n’est lui-même qu’une reformulation délibérément confuse du traité constitutionnel européen rejeté par les électeurs français et néerlandais en 2005 .

« Ainsi , quel qu’ait été le résultat , le second référendum irlandais ne pouvait être qu’une nouvelle illustration de la perte totale de légitimité des institutions européennes...

« Si l’Union européenne était un système démocratique – ce qu’elle n’a jamais été et ne sera jamais -, il serait incapable de faire revoter un peuple souverain alors même que celui-ci vient de donner verdict .

« Il ne serait pas davantage envisageable de priver de parole les autres peuples . Mais les peuples d’Europe ne vivent que dans une parodie de démocratie , le verdict des urnes , tout sondage d’opinion légitime , a cessé d’être politiquement contraignant .

« Il faut en prendre acte avec le plus grand sérieux et mesurer ce que les dirigeants européens sont prêts à faire pour que leurs projet aboutisse . »

NOMMER CE QU’ILS ONT FAIT

Mesurer ce qu’ils sont prêts à faire ?

Commençons par nommer ce qu’ils ont fait !

Le pire , c’est-à-dire en l’occurrence le crime, n’a-t-il pas déjà été commis ?
Peut-on en conséquence se contenter , même si c’est « avec le plus grand sérieux » , de « prendre acte » du crime ?

Rappelons encore toutefois qu’entre le premier et le second scrutin irlandais , il s’en est intercalé un troisième qui n’est pas moins significatif , tout au contraire .

Je veux parler des récentes élections du Parlement européen , celles du 7 juin dernier et de leur caractéristique principale .

Tous les pays membres de ce que l’on ose encore appeler « l’Union » ont été concernés par ce scrutin , ce qui lui donne une importance et une valeur politique et institutionnelle beaucoup plus significatives que lorsqu’il a lieu dans un seul pays .

L’ABSTENTION DU 7 JUIN

L’abstention , là on peut parler de boycott , a été massive .

Elle a atteint 56,92% des inscrits dans les 27 pays membres .

Et le rejet de l’institution est en progression constante depuis les premières élections de ce Parlement en 1979 , il y a déjà trente ans .

Considérons en conséquence que cette progression du rejet s’inscrit dans la longue durée et n’est donc point une manifestation passagère de « mauvaise humeur. »

Pour Pierre Verluise , chercheur à l’IRIS , « de 1979 à 2009 , sans exception , les 7 scrutins pour le parlement européen se caractérisent par une baisse de la participation , donc une augmentation de l’abstention .

« L’abstention s’élève progressivement de 38,01% des inscrits en 1979 à 56,92% en 2009 .

« Il faut pourtant relever , alourdit-il , qu’en l’espace de trois décennies , le Parlement européen est passé d’un organe purement consultatif à une institution co-législative clef .

« On n’oublie pas , en outre , que le nombre de pays votants a augmenté , donc que la base a changé .

« En revanche , la tendance persiste . »

UNE TENDANCE PERSISTANTE

Traduisons simplement :

 1) Plus le Parlement européen acquiert de compétences , notamment législatives , donc plus son rôle s’accroît , plus le rejet est fort .

 2)Plus les peuples européens sont nombreux à se prononcer , plus le rejet est large puisqu’il concerne à chaque fois plus d’électeurs et dans davantage de pays .

Toutefois , dans ce mouvement général , Pierre Verluise met en évidence une césure :

« Contrairement à une idée répandue , elle ne se situe pas en 2004 , après l’élargissement à 10 nouveaux pays mais remonte à 1999 avec l’élection qui fait suite aux adhésions en 1995 de la Suède , de l’Autriche et de la Finlande .

« Par rapport au scrutin de 1994 , la participation baisse de 7,16 points de pourcentage en 1999 .

« L’intégration de l’Autriche et de la Finlande résulte de la fin de la guerre froide ( 1990 ) et de l’implosion de l’Union soviétique ( 1991 ) qui n’aurait pas toléré leur adhésion à l’Europe communautaire...

« Autrement dit , poursuit Pierre Verluise , il est faut de charger les élargissements de 2004 et de 2007 de la responsabilité de la baisse de participation aux élections au Parlement européen .

« En revanche , il est exact que la tendance remonte aux années 1980 et que la configuration post-guerre froide a accéléré les processus via les élargissements de 1995 , 2004 et 2007 .

« Il importe en outre , ajoute Pierre Verluise , de noter que , depuis 1999 , les trois élections successives pour le Parlement européen se distinguent par une participation inférieure à 50%.

« En juin 2009 , la participation tombe à 43,08% des inscrits , soit une baisse de 2,39 points de pourcentage par rapport à 2004.

« Ce qui autorise le site touteleurope,fr à écrire : « ...ce Parlement est le plus mal élu depuis que les députés sont désignés au suffrage universel direct . »

LES DEPUTES SONT-ILS SEULEMENT MAL ELUS ?

Il me semble toutefois que l’on n’épuise pas l’explication de la force de l’expression des peuples européens en considérant qu’ils sont mal élus , voire à les amener à en tirer les conclusions en demandant qu’ils démissionnent , ce que nous avons été d’ailleurs un certain nombre à formuler dès après l’élection .

En effet , sur les 27 Etats de « l’Union » , seuls 9 d’entre-eux ( Luxembourg , Belgique , Malte , Italie , Danemark , Chypre , Irlande , Lettonie , Grèce ) , ont une participation supérieure à 50% .

Ainsi , seuls 9 pays cautionnent relativement ( la participation évolue de 90,75% pour le Luxembourg à 52,63% pour la Grèce ) les institutions européennes et la place qu’y occupe le Parlement européen .

Pour sa part , Pierre Verluise conclut prudemment son étude : « Il n’en reste pas moins qu’il devient plus que jamais urgent de continuer à s’interroger sur les origines communautaires et nationales d’une participation globalement modeste aux élections pour le Parlement européen . »

Sa formulation quelque peu alambiquée dénote toutefois , après d’autres appréciations qui se sont exprimées à l’occasion des choix faits par différents Etats pour faire ratifier le Traité de Lisbonne , la persistance d’interrogations utiles relatives à ce choix .

En réalité , le questionnement est présent dès que le Chef de l’Etat français a renoncé à faire respecter le choix fait par le peuple français en mai 2005 .

REFUSER LES COUPS D’ETAT

Pour ma part , j’ai cité à différentes reprises les propos de Anne-Marie Le Pourhiet , professeur de droit constitutionnel :

« J’ai qualifié , dit-elle , de « coup d’Etat » le fait , pour le Président de la République , de faire ratifier par voie parlementaire un « traité modificatif » en réalité identique à 90% au traité établissant une constitution pour l’Europe pourtant rejeté par les Français lors du référendum du 29 mai 2005 …

« Il y a des principes supérieurs de notre texte constitutionnel dont cette règle découle implicitement . La France est une république démocratique . Son principe est : gouvernement du peuple , par le peuple et pour le peuple...La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par voie du référendum .

« Il va sans dire que les mandataires n’ont pas le droit moral de violer la volonté directement et clairement exprimée par les mandants...

« Logiquement d’ailleurs , à quoi servirait-il de soumettre un projet de loi au peuple si le parlement pouvait ignorer et piétiner la volonté populaire ? »

Dans les faits , Anne-Marie Le Pourhiet considère que nous sommes en face d’un double coup d’Etat , l’un formel parce que que l’on nous fait passer par voie parlementaire un traité refusé par voie référendaire , l’autre matériel parce que l’objet de cette procédure , le traité de Lisbonne , comme son prédécesseur , abandonne le gouvernement démocratique de la France à la gouvernance technocratique de l’Europe .

S’agissant de la sanction , Anne-Marie Le Pourhiet considère que « c’est par une opération très classique de qualification juridique des faits que l’on peut conclure sans forcer à la possible mise en cause de la responsabilité du Président de la République par le parlement réuni en Haute Cour . »

QUI DENONCE CES FORFAITURES ?

Voilà donc le crime , les crimes !

Mais qui dénonce ces forfaitures ?

Et quelles sont celles et ceux qui les cautionnent , en France , en Hollande et ailleurs ?

J’ai parlé des colères et des révoltes qui sourdent .

Fin 2005 , après le référendum de mai et ses résultats , un étude d’opinion venait en dégager la signification profonde : 61% des Français considéraient le capitalisme comme négatif !

On comprend , mais on excuse pas , ces tentatives de museler et violer les peuples !

Messages

  • Le problème qui se pose c’est que nos supers dirigeants qui se gonflent d’orgueil, dilapident les deniers publics, foulent au pied le respect du à tout personne, se retrouvent désormais avec des comptes à fournir à ceux qui les ont "aidé" à prendre le pouvoir et ça va faire très mal lorsqu’ils présenteront l’addition, d’autant qu’ils possèdent la plupart de notre patrimoine.
    Sarkozy comme les autres gouvernants sont d’infâmes pantins, ni plus ni moins, leurs ficelles sont comptées.

  • Juste pour en rajouter une couche : le vote est obligatoire en Belgique ( ainsi qu’au Luxembourg et en Grèce si je ne m’abuse !)

  • le Coup d’Etat, il serait trop simple de l’attribuer au seul président de droite extrême Sarkozy.

    Pour ratifier ce Traité scélérat, il lui fallait obtenir les voix des députés dits "socialistes"

    Les socialistes ont été, sont, et seront de toutes les trahisons de la classe ouvrière, à de rares exceptions près.

    Ils ont abandonné depuis longtemps la lutte des classes pour la lutte des places

    Lire l’excellent article du Monde Diplomatique de ce mois "Faire de la politique ou vivre de la politique". Au PS, la soupe est grasse...