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Universalité …

Publie le vendredi 6 novembre 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

de Michel MENGNEAU

"Il n’y a pas d’art national, point de science nationale : l’art et la science appartiennent comme toute chose au monde entier, ils ne peuvent faire des progrès que par l’action mutuelle, générale et libre de nos contemporains, jointe à l’étude constante de ce qui nous reste et connaissons du passé." Goethe.

Par dérision j’avais pris l’habitude de titrer ce genre de court papier par ce slogan : "Travail, Famille, Patrie". On sait que c’était celui d’un gouvernement rétrograde où la notion forte d’identité national était portée en emblème. Pour ces raisons, mais surtout au regard de l’ambiance suspicieuse et de délation à l’encontre de l’étranger que l’on sent monter, de la dérive conservatrice et religieuse avec la mise en péril de la laïcité, du penchant de nos dirigeants de la majorité actuelle à réhabilité les valeurs du Pétainisme, le ministère de l’immigration n’en ait-il pas le meilleur symbole ?, j’ai décidé de ne plus l’afficher en tête de l’article de peur de le revoir fleurir aux frontons des bâtiments publics.

Je sais, la peur n’évite pas le danger ! Mais ainsi on ne pourra pas dire que je suis l’instigateur d’idées que l’on croyait à tout jamais n’être plus qu’un mauvais souvenir. Et aussi pour éviter de titiller dans les limbes de l’esprit de certains nostalgiques le souvenir de la politique d’un pouvoir décadent, qui a sévi lors d’années pendant laquelle la France s’est couverte de honte.

Malheureusement, ma délicate propension à ne pas vouloir réveiller les mauvais penchants en ne les stigmatisant pas est déjà bien entamée puisque le débat sur l’identité national bat son plein, accompagné d’une publicité d’état, mensongère et tendancieuse. Déjà lorsque Hortefeux -alors ministre du funeste ministère de la honte- avait réuni ses collègues européens à Vichy, nous fumes quelques uns à crier au scandale tant le symbole était nauséabond. Hortefeux est parti et a été remplacé par un encore plus petit que lui, puisqu’il s’agit d’un Besson, mais le résultat est le même ; mon copain Mourad aurait dit avec l’accent Berbère- Poitevin : « C’est kif-kif »….

Je ne m’entendrais pas sur le débat, sur l’identité national, que je trouve absolument abject, tout à été dit. Pour éviter que cela nous tourne trop les sangs, le moins on en parlera, le mieux ce sera… Hormis peut-être quand la rancœur sera trop forte, ce sera alors pour le jeter aux Gémonies sans ménager les termes le dénonçant. Cependant, je rappellerai simplement, qu’en plus du côté nauséabond de la chose, il y a un déni de démocratie avec l’utilisation des préfectures comme moyen d’expression d’un seul parti, d’une seule personnalité politique, fusse-t-elle celle du Chef de l’Etat !

En effet, avec la mise à disposition partisane des Préfets ; dont on louait jusqu’à présent la neutralité n’étant que le représentant de l’Etat dans sa pluralité, on assiste de fait à une opération électoraliste utilisant les fonctionnaires de l’Etat pour les fins d’un seul parti. Car, en proposant, en organisant un débat au sein des Préfectures et Sous-préfectures, du seul fait d’un parti, de la seule volonté d’un homme politique, on crée ainsi un précédent prosélyte dans des lieux où la représentation de l’Etat devrait être celle de tout les citoyens.

Dans cette France qui commence à ressembler à celle de Vichy, on rêverait qu’un préfet comme Jean Moulin vienne mettre le holà à cette usurpation de droit.

Comme tout les ans à la même époque, à l’approche du 11 novembre, je fredonne la chanson de Craonne, je vais aussi chercher dans les éditions « Les humbles » de courts textes dénonçant la guerre, ou ceux mettant à mal le nationalisme exacerbé des gens à l’esprit restrictif.

Je vais, une fois n’est pas coutume, proposer deux courts passages d’un même auteur. Léon Tolstoï n’aimait ni la guerre ni le nationalisme, voilà ce qu’il en pensait…

« Quand je songe à tout les mots que j’ai vu et que j’ai soufferts, provenant des haines nationales, je me dis que tout cela repose sur un grossier mensonge : l’amour de la patrie. »

«  Au lieu des haines nationales qu’on nous inspire sous couvert de patriotisme, il faut enseigner aux enfants l’horreur et le mépris de la carrière militaire, qui sert à diviser les hommes ; il faut leur enseigner à considérer comme une sauvagerie la division des hommes en Etat ; la diversité des lois et des frontières ; que massacrer des étrangers inconnus sans le moindre prétexte est le plus horrible des forfaits dont est capable l’homme tombé au dernier degré de la bête. »

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  •   Travail  ; venant de torture, aliénation de l’individu, travailler plus pour gagner moins étant la formule qui convient en sarkosie

      Famille  : retour du traditionnalisme avec le sabre et le goupillon comme destinée pour les enfants, préservatif aux orties et interdiction de l’avortement, tout un programme rétrograde inclus en plus dans l’effacement de la laïcité.

      Patrie  : nationalisme, xénophobie

    Le nouveau vieux slogan en sarkosie....

  • http://identiteinternationale.net

    CONTRE LE NATIONALISME, L’INTERNATIONALISME

    Le Gouvernement et le Président de la République, ainsi qu’une majorité de parlementaires, ont décidé qu’il fallait maintenant parler de "l’identité nationale française".

    Le FHaine des Le Pen père et fille, mais aussi d’autres groupuscules dits "identitaires", d’extrême droite, ont immédiatement emboîté le pas pour faire de la surenchère. On n’en attendait pas moins d’eux !

    Nous ne sommes pas surpris non plus par la résurgence des lubies d’une madone du Poitou qui se rêve en Marianne moderne, ni par les chuchotements de pucelle effarée d’une opposition fantoche.

    Tous ceux là ont donc décidé qu’en cette période où le capitalisme international se gave sur le dos de tous les travailleurs, où le capitalisme TUE, où les patrons et actionnaires apatrides pillent, oppriment, suicident, et sont non seulement impunis mais même pas poursuivis, il fallait parler du drapeau tricolore, de la Marseillaise.

    Qu’on devait se demander si pour être un "bon Français", il fallait porter un béret basque plutôt qu’un foulard, une crête, un bonnet ou rien du tout.

    Qu’il fallait parler du "droit du sang" aussi peut être ? Et pourquoi pas, de la "race" ?

     Nous pensons qu’il ne faut pas refuser ce débat, parce que, tout simplement, on ne pourra pas en refuser au moins la médiatisation et la manipulation, et donc qu’au contraire, il faut y entrer à fond.

    Mais pas selon LEURS RÈGLES ni selon LEURS TERMES.

    Ce débat est biaisé si on leur en laisse le monopole, il faut donc le "débiaiser" !

    C’est pourquoi à "l’identité nationale", nous avons, nous, choisi de répondre par "l’identité INTERNATIONALE".

    A la race, à la nationalité, au nationalisme, nous opposons la CLASSE et d’internationalisme.

    Notre nation, sur une planète régie par le capitalisme mondialisé, c’est notre classe, celle des prolétaires, des exploités et des exclus du MONDE ENTIER.

    Notre patrie, c’est la SOLIDARITÉ de classe, la lutte contre le capitalisme et le respect de la dignité de l’être humain, quelle que soit sa couleur, son ethnie, son origine.

    Au drapeau tricolore, nous opposons le drapeau rouge et noir.

    A la Marseillaise, nous opposons l’Internationale.

    Aux départements et au centralisme jacobin, nous opposons La Commune.

    A l’unité de la nation et à l’État bourgeois, nous opposons la fédération, et l’union d’êtres libres en fonction de leurs intérêts réels.

    A la liberté d’aller et venir pour se vendre pour manger ou pour exploiter ses frères, nous opposons la liberté d’aller et venir pour se cultiver, se faire soigner, tomber amoureux ou écrire un roman qui aura le prix Goncourt*.

    A la citoyenneté issue de l’accident de la naissance, nous opposons la citoyenneté issue de la réalité du travail et de la contribution à l’intérêt général d’un peuple, d’une classe.

    A l’Histoire de France lisse et glorieuse qu’un "bon Français" est supposé connaître et dont il faudrait "être fier", cette histoire qu’on pose en référence dans les écoles, nous ajoutons (liste non exhaustive) :

     les camps d’internement des réfugiés espagnols, les 162 manifestants balancés dans la Seine par Maurice Papon, la torture en Algérie, la colonisation et le pillage, jamais achevés, de l’Asie, de l’Afrique noire et du Maghreb, aujourd’hui l’Afghanistan, les camps de rétention, la "jungle de Calais"...

    bref, toutes ces choses hideuses accomplies au nom de "la République", pour lesquelles la grande "Nation française" n’a jamais demandé pardon ni même reconnu ses torts, et auxquelles elle n’a pas encore mis fin.

    Face aux attaques nationalistes, ne BESSON pas notre pantalon et portons haut les couleurs et les valeurs de la lutte de classe, du combat pour la fraternité réelle !
    IDENTITÉ INTERNATIONALE
    des Papiers pour tous ou des Papiers pour personne !

     Renvoyons les 3.000 contribuables fraudeurs d’impôt en charter en Suisse, exilons les "bons Français" de souche qui vivent à Monaco ou au Luxembourg pour des raisons fiscales.

     Interdisons le territoire français aux représentants internationaux des fonds souverains et autres "hedge funds" venus se remplir les poches après avoir dépouillé nos usines.

     Confisquons les avoirs et saisissons les immeubles de tous ces ennemis déclarés du peuple de France et des prolétaires.

     Bannissons les voleurs qui pillent notre pays et réduisent la majorité du genre humain en esclavage.

    Et donnons à Mamadou, Tang, Idriss, Fatima... qui bossent ici, cotisent ici, consomment ici, paient leurs impôts ici, la nationalité française !
    IDENTITÉ INTERNATIONALE
    des Papiers pour tous ou des Papiers pour personne !

    LA PAROLE EST A VOUS A PRÉSENT, HUMAINS AU GRAND CŒUR, DÉFENSEURS DE LA CLASSE DES TRAVAILLEURS ET DES EXPLOITES, ET COMBATTANTS INTERNATIONALISTES !

    *Pour se rafraîchir la mémoire, MM. Besson, Sarkozy, Le Pen et autres "défenseurs de l’identité nationale" :

    Atiq Rahimi, Goncourt 2008, né en Afghanistan

    Andréï Makine, Goncourt 1995, né en Sibérie

    Amin Maalouf, Goncourt 1993, né au Liban

    Tahar ben Jelloun, Goncourt 1987, né au Maroc

    Anna Langfus, Goncourt 1962, née en Pologne

    Vintila Horia, Goncourt 1960, née en Roumanie

    Romain Gary (une deuxième fois sous le pseudonyme d’Emile AJAR en 1975), Goncourt 1956, né en Lituanie..."

    Avec une mention particulière pour Romain GARY/Emile AJAR, de son vrai nom KACEW, qui, en plus d’avoir eu "le mauvais goût" d’être lituanien ET juif, nous a donné ce qui s’inscrit encore parmi les plus belles pages de notre littérature "française" et a été un résistant pendant la seconde guerre mondiale compagnon de la France Libre et de Gaulle dans les FAFL...et qui aurait sans nul doute été révulsé d’horreur par "la France " que vous tentez de nous imposer depuis des décennies.

    http://identiteinternationale.net

  • Ce qu’il faut surtout, c’est ne pas participer à ce débat. Y participer c’est le cautionner, d’autant qu’il y a un tri sélectif dans les messages et que le résultat ne donnera pas par conséquence l’exacte vérité sur l’avis de la population.

    Par contre, il faut le dénoncer partout où cela est possible. Dans tous les médias, sur la toile, etc.

    Il faut dire que définir un cadre où s’insère une identité nationale c’est faire injure à l’évolution des peuples, des populations, de nos sociétés...

    Boycottons ce débat, le moins de monde possible à y participer sera comme un coup de pied au cul à l’oligarchie ’pét-hainiste’ qui nous dirige !

  • Justement, en parlant de slogan, celui qui est aux frontons des batiments publics aurait besoin d’un peu de lustre, de la peinture fluo pour que tout le monde s’en souvienne. Il a construit l’honneur de la république, été celui que le monde entier montrait en exemple, le voilà devenu une simple inscription décorative et ternie au haut de nos Mairies...

    "Liberté, Egalité, Fraternité", méritait un autre sort !

  • ... "Les 162 manifestants balancés dans la Seine par Maurice Papon..."

    "Peuple Français tu as tout vu...

    Et maintenant vas-tu te taire ? "

    ... Kateb Yacine/Têtes Raides (Dans la Gueule du Loup)

    • Toujours la même plume incisive et juste ,Michel de toute façon l’histoire s’écrit aussi avec notre combat, je ne suis pas sûr que la bande à Sarko ai le beau rôle dans quelques décennie mais en attendant les plus pauvres ,les "sans " , paient une lourde facture de ce pétainiste latent qui ne dit pas son nom, tu sais en agriculture ceux qui ne sont pas dans la ligne officielle paient aussi un très lourd tribut, eux et leur famille !

      Jean Claude Depoil