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La culture, les Biblis, les musées, l’ump : LA GREVE !

Publie le samedi 28 novembre 2009 par Open-Publishing

Une fronde, cf delattre

Un peu de culture pour bien terminer la semaine, écrit-on souvent dans ce blog le vendredi, avant une note consacrée à la culture. Mais à Paris, cette semaine culturelle qui s’achève a vraiment été très mauvaise. Par milliers, en effet, des gens ont vainement patienté puis ont dû rebrousser chemin devant le Centre Pompidou, qui, depuis lundi, est en grève et fermé au public. Pendant une journée, le Musée des Arts décoratifs a lui aussi été perturbé. Sans parler des bibliothèques de la ville de Paris qui, dans un autre dossier, ont également fermé leurs portes. Et la semaine prochaine risque bien d’être encore pire. Dès mercredi, en effet, un mouvement de grève reconductible pourrait carrément toucher une centaine d’établissements culturels : bibliothèques, théâtres et musées dont les plus fameux : le Louvre, Orsay, etc.

Pour faire court, les grévistes protestent contre les conséquences de l’application aux institutions culturelles de la grande règle générale fixée par le gouvernement pour l’ensemble de la fonction publique : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Pour eux, dans les musées, les bibliothèques ou les théâtres, cette règle va « menacer l’avenir du service public de la culture ». Le conflit social est parti de Beaubourg parce que la situation y est particulière. En vertu de cette politique de dégraissage des effectifs de la fonction publique, le Centre Pompidou devrait perdre 26 postes en 2010, puis 23 autres en 2011. Ce qui annulera quasiment les 65 emplois qui avaient été créés dans cette institution en 2006, à l’issue, déjà, d’un mouvement de grève – qui, lui, avait duré deux semaines.

Ces derniers jours, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a vaguement tenté de calmer la fronde. Sans y parvenir. En effet, il n’entend pas du tout – et, de toute manière, n’a pas le poids politique pour imposer ce revirement à la majorité – revenir sur ce sacrosaint non-remplacement d’un agent sur deux. La culture devra donc elle aussi, comme tous les autres départements de la fonction publique, faire mieux avec moins d’argent.

C’est une coïncidence embarrassante pour le gouvernement : hier, au moment où tombait la nouvelle du préavis de grève illimitée déposé pour le 2 décembre contre ce régime d’austérité imposé à l’administration, était publié un rapport (consultable ici) très sévère. Selon lequel « malgré la crise, le train de vie du gouvernement ne cesse de progresser ». Ce document a été rédigé par le député apparenté socialiste qui, ces dernières années, s’est fait une réputation pour sa traque des finances opaques et gaspillages au sommet du pouvoir, à l’Elysée particulièrement. A n’en pas douter, ses chiffres seront contestés par la majorité. Il n’empêche, hier, ils ont dû interpeller les grévistes. A les en croire, en 2009, les effectifs des cabinets ministériels ont… augmenté de 11,1%. Ce que ce parlementaire juge « inadmissible, au moment où ces mêmes cabinets recommandent à toutes les administrations de diminuer leur nombre de fonctionnaires ».

Deux poids, deux mesures dans la fonction publique ? Dans les couloirs de Beaubourg aujourd’hui, ce rapport, à n’en pas douter, va faire un tabac.

http://parislibre.lalibreblogs.be/archive/2009/11/27/une-fronde.html