Accueil > Ces gens là…

Ces gens là…

Publie le mercredi 2 décembre 2009 par Open-Publishing

Ces gens là…

L’un de nos correspondant faisait parvenir à notre groupe une analyse de vraisemblances et autres supputations, en vue des prochaines échéances électorales (il s’agit des élections régionales prévues en mars 2010), et les probabilités qu’il tirait de la situation politique actuelle me fit bondir, car de mon point de vue, il faisait la part trop belle aux stratèges (les dirigeants et les divers conseillers dont ceux-ci s’entourent) et aux intérêts spécifiques des organisations politiques.

Leur cuisine est somme toute fort simple, il n’est pas besoin d’ajouter d’autres éléments qu’une certaine efficacité pour préserver des intérêts particuliers.

On peut essayer d’approcher le plus honnêtement possible cette réalité sans pour autant se perdre dans les méandres d’une logique d’apparatchik.

Pour éclairer ce débat, vous lirez ci-dessous quelques passages de cette intervention (je n’ai pas retranscrit l’intégralité du texte, mais ça reste tout de même compréhensible)

Au début de sa démonstration, il sous-entend qu’une entente tacite est élaborée par les dirigeants de deux formations, « Europe écologie » et le « PS ».
Cette stratégie politique se cristallise autour d’un pacte de non-intervention, en réaction à l’ordre de "nationalisation" de la campagne imposé par le chef de clan UMP-Sarkozy, dans la cadre de la (vraie-fausse) campagne électorale à venir.

La consigne est donnée au petit personnel politique (en général, le personnel des PME politiques précitées s’est professionnalisé donc dépend de sa hiérarchie) par les directions de ces deux partis : publiquement ils réagirons pour la forme, car sur le fond ils estiment ne pas être trop désavantagé ! (en clair, laisse aller c’est une valse…)

Dans les autres extraits, il sera toujours question de stratégie, spécifique à celle qu’arrêtèrent les dirigeants et les conseillers de "grandes" formations politiques ; faux-semblants pour faire accroire au peuple que cette campagne électorale se déroule tout à fait normalement, la "majorité" au pouvoir imposera (apparemment) une certaine cadence à la campagne et l’opposition s’opposera…

En réalité, tout ça c’est du spectacle car tout est déjà parfaitement "bouclé" !

Les dés sont pipés, la partie peut donc commencer…

La gauche de la gauche (les affreux gauchistes) est marginalisée (jetée aux orties), ne réalisant peu ou pas d’alliances comme à l’accoutumée (pour les uns il s’agit d’honnêteté envers leur électorat, pour les autres il s’agit de misérables calculs stratégiques).

Vous lirez qu’ensuite, il sera question du fameux TSS (encore lui !), j’ai d’ailleurs écrit un chapitre sur le sujet.

Et pour finir, viendra un chapitre pour comparer ce qui se déroulera chez nos voisin(ne)s italien(nes), qui connaîtront très prochainement une campagne similaire, des élections régionales (c’est un pays qui me tient à cœur et que j’aime beaucoup)

Voici donc, les quelques passages du texte signalé plus haut :

« …Oui la réforme des collectivités territoriales et la fin de la taxe professionnelle sont graves mais vous pouvez lire les deux faits avec attention, le PS et Europe Ecologie ne peuvent en attendre que des avantages et ne feront donc qu’une opposition de façade que je ne cautionne pas… »

« …D’autant que, et c’est ma conclusion, dans ma région j’ai essayé de participer en septembre et début octobre aux débats sur les stratégies des partis aux régionales, j’ai vu que malgré la situation sociale, tout était bouclé même sans le dire, pour aller vers une configuration où au second tour ce sont les Verts qui vont se trouver au cœur de l’alternance pour proposer l’union PS-VERTS-Modem et marginaliser les vestiges épars de la gauche de gauche. Aujourd’hui les listes sont en place globalement sauf pour le Front de Gauche… »

« …Je compte pour rien l’opposition de milliers d’élus ? Rappelons que pour les citoyens actuels la classe politique, même quand ils votent pour elle, est déconsidérée. Je ne veux pas abonder dans le sens du « tous pourris » mais je n’attends rien de cette révolte. C’est sûr, en 1969 elle a permis que le référendum se change avec succès en Tous Contre de Gaulle pour arriver à un second tour de la présidentielle qui a suivi : Poher-Pompidou… et la mise en place ensuite de la régionalisation. Je ne pense pas, même pour des raisons tactiques que se débarrasser d’abord de Sarko, c’est avancer d’un pas vers la solution… »

« …Le TSS fait surtout le jeu de cette stratégie (si mes infos sont bonnes il va faire le cœur de l’élection en Poitou Charente où Ségolène peut penser gagner au premier tour !) qui en Italie par exemple a détruit la « gauche », un pays où se préparent aussi des Régionales avec l’élément clef : l’alliance entre PD et les centristes qui fuient Berlusconi. Plus que dénoncer une action ou créer des unions factices, il s’agit de dire clairement ce qu’il faut proposer pour la structuration du territoire. Le maintien de l’ancien qui n’existe plus, surtout par l’action de la loi Chevènement ? La mise en place d’autre chose de nouveau ?… »

et voici pour vous, quelques conclusions provisoires :

D’un point de vue électoraliste, c’est peut-être juste, mais contrairement à ce qui c’est passé aux élections européennes, (le « PS » faisant apparemment jeu égal avec un conglomérat de personnalités politiques rassemblé sous l’étiquette circonstancielle d’ »Europe écologie ») fut et restera un "incident" de parcours.
D’où l’activisme débridé de Cohn Bendit pour rallier sous une pseudo-bannière, le « Modem » (dont on connaît les échecs successifs) ou le « PS » (idem-ibidem), ou les deux quand cela fut possible ; en*apparence seulement, car en réalité il s’agit d’une opération de com’ politique, rien de plus ; cette ostensible fébrilité de la part de Cohn-Bendit en direction des médias, était destinée à détourner l’attention pour couvrir d’un voile pudique le fait, qu’« Europe écologie » n’est qu’un vulgaire gadget électoral, et qu’il aura de grandes difficultés à perdurer (les gadgets lassent très rapidement). Sans le salutaire (et intéressé) coup de pouce de Sarkozy (lors de la campagne des élections européennes qui avalisa les "représentations populaires" du parlement européen) dont le but recherché fut d’affaiblir le plus possible le « PS », cette nouvelle opération électoraliste risque d’avoir beaucoup moins d’effet. Après tout chacun peu croire ce qu’il veut, c’est une posture psychologique...

Le TSS (tout sauf sarkozy), on ne l’a pas inventé, c’est Sarkozy lui-même et ses conseillers (genre Giacometti) qui l’ont sorti de la manche (c’est une pratique ordinaire de tricheur) . Ces gens là (les professionnels de la profession) travaillent en général sur plans, schémas, courbes, etc., et sur les résultats des précédentes élections, de préférence de même nature mais pas obligatoirement, et montèrent ce "piège" grossier (il faut reconnaître qu’il est particulièrement lamentable) à la gauche, y compris à ceux que tu nommes "la gauche de la gauche" ( dans le seul but de les forcer à réagir aux différentes provoques sarkosienne et pour qu’elle manifeste le plus bruyamment possible, et si possible que cela soit repris et abondamment commenté par les médias inféodés).
Lorsque Sarkozy, him-self, lance officiellement sa campagne, il est déjà fin prêt ; il ne lui reste plus qu’en amont a attisé de sempiternelles provoques sur les sans-papiers, ou sur l’identité nationale, etc., et a peaufiné ce spectacle par la mise en scène médiatisée de gesticulations feintes ou réelles ; après avoir rassemblé le banc et l’arrière banc des droites (Villiers et Nihous compris) et en "nationalisant" intentionnellement la campagne des élections régionales, Fillon n’avait plus qu’à embrayer sur ce thème et l’affaire était dans la sac.
Quand il déclara : « …"La gauche va tenter d’instrumentaliser cette élection contre le président, le gouvernement et les réformes. Nous devons assumer notre bilan, nous devons assumer nos convictions, nous devons placer l’opposition devant la vacuité de ses propositions"… », c’était pour coller au registre imposé par le chef de campagne UMP, Sarkozy.

Deux possibilités, ou la gauche institutionnelle et "rassemblée" (PS-Verts-Modem, ce dernier a été inclus dans le "lot" par le "fin stratège" Cohn-Bendit) refuse de tomber dans le piège grossier que lui tendent Sarkozy et ses affiliés, et tente de recadrer la (vraie-fausse) campagne sur des bases plus "régionales", ou bien elle relève le défi et surenchérit, "nationalisant" à outrance la campagne des régionales, bien au-delà du balisage sarkozien, reprend la main et retourne le "piège" en sa faveur.

Nous assisterions, semble-t-il, à un vote sanction mémorable (référendum, plébiscite, comme ce fut le cas pour de Gaulle en 1969) et dans ce cas, le curseur risques glissera inexorablement vers la graduation maximum, et Sarkozy n’aura plus aucune marge de manœuvre, car les mécontents sont légions !

Grâce à son penchant naturel de bravache, nous assisterons (s’il ne se déballonne pas au dernier moment) à la plus belle gamelle de la cinquième république.

Comme il est écrit nul part, les élections sont avant tout un jeu de dupe (que mes amis politiques et moi-même dénonçons sans relâche) stigmatisé par le jeu des alliances ou par les marchandages minables auxquels nous sommes priés d’assister silencieusement.

Pour dissuader le peuple d’accomplir son devoir citoyen et d’aller voter, la méthode est fort simple, il suffit d’afficher de piteuses manœuvres de marchandage « nos ennemis d’hier seront nos compères d’aujourd’hui » ; laisser entendre que tous ça c’est du pareil au même ! Alors pourquoi se déplacer pour aller voter ? ça ne sert à rien !

D’ailleurs, depuis toujours ils entretiennent à dessein cette mise en scène, et préfèrent de beaucoup un nombre élevé d’abstentionnistes (les résultats des dernières européennes nous le rappellent cruellement), en pensant fortement que moins il y aura de votants mieux ça vaudra pour leurs petites affaires (et dont ils tirent de gros bénéfices) ; en clair, moins on vote mieux ça vaut ! et comme disait le larbin médiatique Barbier : « … les abstentionnistes ça ne comptent pas ! »

Sans changer les règles, nous allons au devant d’amères déconvenues, et je ne peux pas m’empêcher de penser à Juan Evo Morales Ayma , quand lui et ses amis politiques et décidèrent, que les règles pouvaient être détournées à leur profit. Aujourd’hui ils peuvent s’atteler aux changements que réclamait le peuple bolivien, et sans trahir leurs engagements, ils ont su créer des situations favorables au peuple, mais ceci sort du cadre de cet article ; il n’est pas de sauveur suprême ! Ni dieu, ni maître (ni tribun), je ne puis que vous prodiguer quelques conseils, vous en ferez ce que vous voudrez…

Tiens, encore une petite pour la route, elle est de Sarkozy, alors que lui et ses amis ultra-friqués vivent comme des nababs croulant dans une écœurante opulence, il se paie le culot de se foutre carrément de la gueule des pauvres (et des écologistes par la même occasion) quand il déclare : « …" Quand j’entends nos écologistes parfois dire qu’ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu’ils savent qu’il y a du chômage (...) de la misère dans le monde, est-ce qu’ils savent qu’il y a près d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? "… »

Le chômage, il en connaît un rayon, depuis deux ans et demi qu’il occupe son trône (éjectable ?), a littéralement explosé, et le milliards d’êtres humains (qu’il désignent par tous "ces gens là") qui crève littéralement de faim, qu’a-t-il fait pour eux ? Rien, sinon que d’enrichir encore plus ses amis ultras-friqués, ce faisant il participe directement à leur appauvrissement (à ce sujet il faut savoir que le montant de l’aide de la France en faveur des pays en grande difficulté est en nette diminution).

Il est non seulement indécent, vulgaire, amorale mais c’est aussi un menteur sans vergogne, capable de toutes les bassesses.

seconde conclusion provisoire :

Ce monsieur adore donnez des leçons, pas de morale il n’a pas de moralité, ni de décence d’ailleurs, mais l’arnaque il se défend pas mal, et lorsqu’il s’affiche encadré de nombreux gardes du corps, il se lâche et joue aux petites frappes, avec le langage approprié « avec moi c’est donnant-donnant », « va te faire foutre ! » etc.

*un coup d’esbroufe somme toute assez classique de la part de Cohn-Bendit ; vous avez vu ce dont j’étais capable en faisant jeu égal avec le PS (autant d’élus qu’eux), et c’est là le nœud de l’arnaque, il fait une projection sur l’autre campagne, qui n’a strictement rien à voir, mais le coup de bluff peu fonctionné ; un coup tordu à la Sarkozy en somme…