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Même si les terroristes n’existaient pas, on les aurait inventé.

Publie le mercredi 2 décembre 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

de red1917

Les faits n’y peuvent rien.

Que la violence ne fasse rage que dans ces lointains pays, loin de nos pays sécurisés, cela ne fait rien.

La peur règne.

Je me mets à la place d’une mère de famille Irakienne qui va faire son marché à Bagdad tous les jours.

Elle a déjà perdu 2 fils dans des explosions, mais elle doit continuer à croire que son pays sera bientôt sécurisé.

Alors elle regarde les programmes télévisés Européens, et elle tombe sur le débat de l’année :

Faut-il avoir peur des minarets ?

J’espère que les mères de famille irakiennes ont un solide sens de l’humour.

En Suisse, du haut de leurs minarets, des barbus avec un nez de clown font "BOUH" aux passants médusés et tremblants de peur.

Il y a environ 1,4 millions de soldats américains.
En France, 350 000 militaires à la louche.

Rien que pour ces deux pays, je vous laisse le soin de faire une projection sur le tonnage de munition, d’explosifs, de gaz toxique, d’armes biologique, de mine anti-personnel, bref du potentiel de terreur que cela implique.

Mais la terreur ne pouvant venir que de l’extérieur, nous avons parait-il peur d’une menace invisible, d’une frappe imprévue qui pourrait intervenir à tout moment.

Quand j’entend les commentaires sur le danger terroriste, j’ai l’impression qu’on vit dans le village des stroumpfs, avec que des gentils nains et des champignons pas atomiques.
Et comme seul danger, l’islamo-gargamel qui rode à l’orée du bois.

Non seulement la peur ne peut provenir que de l’exterieur, mais en plus elle ne concerne qu’une foule indistincte de la populace ignorante.

Remarquez, comme sur les plateaux télé, les doctes commentateurs ne parlent que de la peur des autres.

Eux, c’est pas pareil, ils analysent et ils constatent.

Ils constatent donc :

j’ai peur.

Pardon ?

Ah non, je m’excuse.

Moi j’ai pas peur des minarets, et d’ailleurs la semaine dernière je ne savais pas la différence avec un minahouet (petit outil de bois utilisé pour fourrer un cordage mince).

La dernière fois que j’ai eu peur, c’est quand je me suis fais contrôler par des gendarmes, et aucun n’était barbu.

Mais pourquoi, messieurs dames, voulez vous absolument que nous soyons terrorisés ?

Comme notre peur n’existe pas, il vous faut constamment la réinventer, l’alimenter en partant du principe que nous ignorons un danger que vous, du sommet de vos éditoriaux, vous contemplez en étant sûr d’en être protégé.

Soyez un petit peu moins hypocrites.

1500 soldats français en Afghanistan, cela à plus de gueule qu’une manif de sans papier que vous n’avez pas le courage de couvrir dans vos chroniques.

Et puis si avec un peu de chance, un ou deux petit gars se prennent une rafale, cela fait une superbe première page sans trop se creuser les méninges ;

Morts pour la France, snif, snif, si jeune et déjà victime du terrorisme.

Alors voilà : vous n’avez pas peur, vous avez besoin du terrorisme.
Du vrai monstrueux, du bien apocalyptique, mais surtout du très lointain.

Parce que si vous deviez parler des types qui defilent dans la rue (juste en bas de l’immeuble dont vous occupez le 10eme étage pour enregistrer votre émission avec invités d’honneur), pour réclamer simplement l’équivalent de 100 fois moins que votre salaire, alors bien sûr que vous seriez moins en sécurité.

Mais heureusement il y a les minarets, avec Gargamel dedans qui fait "BOUH" aux gens dans la rue.