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Sommet de Copenhague : grève de la viande

Publie le vendredi 4 décembre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

L’élevage émet davantage de gaz à effets de serre que tous les transports réunis. Pourtant, le rôle majeur de la surconsommation de viande et de l’élevage est systématiquement ignoré. Des solutions simples existent mais vont à l’encontre d’intérêts économiques. Face à l’inertie des pouvoirs publics, des citoyens, des personnalités* et des organisations se mobilisent.

Fabrice Nicolino, Pierre Rabhi, Allain Bougrain Dubourg,
Jean-Marie Pelt, Corinne Lepage, Jean-Paul Jaud,
Jean-Claude Pierre, Sandrine Bélier, Jean-Paul Besset et Franck Laval

sont en grève de la viande pour briser le silence !

Ils exigent dès aujourd’hui une reconnaissance de l’impact de la viande sur l’environnement, la sous-alimentation et la souffrance animale. Ils réclament un moratoire sur l’élevage intensif et des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de viande.

Lancement d’un site Internet sur les aberrations de la viande : viande.info

La surconsommation de viande passée sous silence

Même si des initiatives se dessinent aujourd’hui pour freiner la catastrophe écologique, le gouvernement français passe sous silence un élément majeur de notre responsabilité : la surconsommation de viande.
La production mondiale de viande a quintuplé entre 1950 et 2000. Celle de l’aquaculture est passée quant à elle de 1 million de tonnes en 1950 à 52 millions de tonnes en 2006.

Pas un mot sur les sites du ministère de l’Écologie, pas une action en vue sur ce sujet.

Le pouvoir des filières agroalimentaires

L’élevage industriel intensif gagne l’ensemble du monde. Considérés comme de simples protéines sur pattes, les animaux souffrent en intensité et en nombre comme jamais. Rien n’est venu enrayer l’extension de ce modèle et la toute puissance des filières agroalimentaires qui le portent.
Aujourd’hui, la sous-alimentation et la crise environnementale s’aggravent et les responsables politiques français ne s’aventurent toujours pas sur ces questions : l’éthique passe après la viande ; la souffrance et l’environnement après les intérêts économiques. Ce système industriel perdure contre toute logique et contre l’opinion publique, en bénéficiant largement de l’argent des contribuables et de la complicité des pouvoirs publics.
L’échec du Sommet de Rome sur la sécurité alimentaire et la nomination de Luc Guyau, ancien président de la FNSEA, à la présidence du Conseil de la FAO sont de mauvais augure.

Une grève de la viande pendant le sommet

C’est pourquoi, des acteurs de la lutte contre la faim et de la protection environnementale et animale s’allient aujourd’hui pour que l’impact des productions animales ne soit plus passé sous silence.

Pendant la durée du sommet, des personnalités se mettent en grève de la viande.

Elles exigent dès à présent des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de viande et un moratoire sur l’élevage intensif. Elles lancent un appel via le site viande.info pour que les citoyens prennent conscience de l’ampleur du problème et expriment leur soutien à cette initiative.

Liste des personnalités en grève de la viande :

 Fabrice Nicolino, journaliste, auteur de Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde et de La faim, la bagnole, le blé et nous.
 Pierre Rabhi, initiateur de Colibris, Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, expert international pour la lutte contre la désertification.
 Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, journaliste, producteur et réalisateur de télévision.
 Jean-Claude Pierre, auteur de Pourvu que ça dure, le développement durable en question, co-fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne et du Réseau Cohérence.
 Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie.
 Jean-Paul Jaud, réalisateur de Nos enfants nous accuseront.
 Franck Laval, président de Ecologie sans frontière
 Corinne Lepage, députée européenne, représentante du Parlement européen à Copenhague, Modem.
 Jean-Paul Besset, député européen, Europe Ecologie.
 Sandrine Bélier, députée européenne, Europe Ecologie


Contacts presse :
 Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66 / 09 50 36 42 44
 André Méry : 06 77 43 64 26
 Nicolas Gresset : 06 89 28 54 04

Messages

  • S’il faut dénoncer à juste titre les filiaires viandes, que ce soit l’agro-business, les abattages tout à fait contestables et le diktat de l’agro-industrie, il faut néanmoins regarder les choses objectivement.

    En 2005, si on prend les chiffres de la SOCODIP, la consommation de viande bovine était de 13,5kilos par ménage et par an, ce qui représente une consommation de 230 grammes par famille dans une semaine, ce qui est relativement peu. (en plus la consommation a encore diminuée depuis)

    C’est donc un lobby végétarien sans scrupule dans lequel nombre d’écolos bobos propagent de fausses idées à ce sujet. C’est d’autant plus dangereux que cela met en péril un nombre important de petits éleveurs n’ayant pas besoin de cela, les gros qui justement déteriorent le marché s’en sortiront de toutes façons.

    Ce sont une bande d’irresponsables qui en plus n’ont que peu de connaissances car les protéines animales sont en généralse plus riches en acides aminés que les végétales, même si elles ne sont pas indispensables constament dans l’équilibre alimentaire elles doivent être consommées de temps en temps pour palier à certaines carences.

    • En réalité, n’est pas véritablement abordé le vrai problème qui est le productivisme du capitalisme. Que se soit l’agro-business, alimentaire-business qui sont les principaux fautifs de certains abus.

      Alors préconisons une petit agriculture de proximité avec des méthodes natuelles et moins productivistes, changeons les modes et les formes de distributions, cela implique qu’il faut sortir du capitalisme, là est le vrai responsable. Ce genre de dénonciation ponctuelle est tout à fait dommageable et particulièrement inéfficace.

      Mais, c’est assez dificile à faire comprendre au annonceur de ce torchon, surtout qu’en on y voit Corinne Lepage qui n’est pas franchement anti-capitalisme. Certains on fait de l’écologie un métier et c’est en train de mener beaucoup vers des abus tout à fait dommageables, allant même à l’encontre d’une écologie véritablement bien raisonnée. En effet, ils leur faut un cheval de bataille électoraliste brandi comme un étendard, peu importe les vraies retombées !

  • Ce qui est absolument aberrant c’est la totale mauvaise foi de ces gens là. Le lobby automobile est tellement fort qu’il vont chercher des palliatifs pour cacher leur manque de courage politique, on dénonce les émmissions de CO 2 de la gente animale pour cacher le fait que l’automobile est le plus gros pollueur. (pour les émmissions des bovidés entre autre, j’avais déjà fait un article sur se sujet)

    C’est à tel point un blocage que lorsque j’ai eu une l’idée de demander dans diverses instances si l’on pouvait mesurer, en cas de grève des routiers, l’incidence sur le taux d’émmanation de CO2. Ce serait un élement très intéressant de savoir exactement l’impact d’une moindre circulation dans un tremps assez long, surtout que dans ce cas là on a une plus grande répartition territoriale que dans le cas de concentration urbaine. On ne peut pas dire que je n’ai pas eu de réponse, mais un magnifique flou artistique.

  • Sur ce sujet et à la vue des commentaires je propose aussi ma vision de la démarche :

    A l’occasion du sommet de météorologie alternative de Copenhague, voici se propager une vaguelette de rébellion contre la dérive industrielle de la production de viande.

    Ce n’est pas l’objet d’une nouvelle occasion de pensées alarmistes en marge d’un débat d’actualité sur une science prémonitoire du climat qui ne cesse de prouver sa faible maîtrise. Seule notre prétention est de haut niveau !
    D’autre part, le sujet alimentaire ne doit pas laisser place aux causes d’indigestion, donc pas besoin de se faire de soucis, à part si on a une tendance à l’excès d’optimiste fataliste.
    Comme avec un repas un peu lourd, si on ne garde pas un peu de vigilance, on finit par s’endormir et laisser aux malins du terrain pour s’installer à leurs aises à notre détriment.

    Bref le rapprochement d’allusion entre la vache ou ses congénères carnés et les mesures de CO² se manifeste à nous sous cette forme :
    A l’approche des fêtes nous soulignant souvent que l’excès dans sa manifestation alimentaire est un bon rappel à l’ordre de l’importance des choses simples ("un burp ! j’ai trop mangé"), nous avons aujourd’hui une occasion de faire acte de solidarité en accompagnant le mouvement de grève de la viande durant le sommet de Copenhague.
    Solidarité et considération pour ceux qui ne connaissent pas l’abondance de ces denrées !
    Petit cri de rappel aux industriels de la viande pour ne pas les laisser usurper le pouvoir de décision et continuer de transgresser les lois du bon sens, de l’élevage déraisonné et de la pollution qui en découle.
    Retrouvez donc toutes les informations pour vous donner une moindre mesure des effets de l’industrie de la viande et sur ce mouvement dont il est question sur cet article :
    http://www.viande.info/

    Sans se laisser manipuler par les données, qui sous prétexte de lutter contre la propagande, peuvent tirer sur notre sensibilité par le lobbying écolo. (bouh le lobbying c’est nul !)
    Nous restons libre de ne pas nous laisser endormir par cet amas d’informations que je me permets de répéter comme un perroquet à votre destination.
    Je plaide coupable pour nuisance spammo-bloguiste perturbant au repos
    Avec circonstances atténuantes de bonne foi (bien)veillant(e) à nous garder éveillés !

    J’insiste tout de même sur le titre informatif de ce message, je ne suis pas une référence en nutrition et je ne recommande pas de perturber un régime ponctuel à base de protéine animale, selon les besoins physiologiques de chacun durant cette période (besoin propre selon son métabolisme, selon une pathologie particulière, etc…)

    Dernier bémol et notamment en complément aux premiers commentaires de l’article, ma démarche (pour le coup l’accompagnement à cette grève de quelques jours) ne vise pas à l’extrémisme du boycott généralisé des producteurs comprenant les éleveurs et autres fermier et professions assimilées. Mais je reconnais porter visiblement une invitation à vérifier un minimum l’origine de la production ainsi que leurs tenants et aboutissants. Sachez qu’il existe des fermes qui constituent un environnement d’autosuffisance (déchets complètement réutilisés par exemple) prouvant à une certaine échelle la viabilité d’un équilibre écosytèmique de type fermier.

    Bon appétit, bon pet sans culpabilité et ne prenez ni froid ni chaud

    Fais