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Une population toujours en mouvement...

Publie le lundi 14 décembre 2009 par Open-Publishing
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Publié le 11 décembre 2009 | Polityka

Interne à l’Europe ou venue d’ailleurs, l’immigration suscite des débats dans la plupart des pays du continent. Elle est pourtant indispensable à long terme, si toutefois l’UE en créer les conditions favorables, relève l’hebdomadaire polonais Polityka.

Les derniers élargissements de l’UE ont été accompagnés par une forte crainte de voir des hordes de l’Est chercher à envahir l’Europe. Les mesures de restriction d’accès des citoyens des nouveaux Etats membres au marché du travail ont rempli leur rôle. L’épouvantail du "plombier polonais" a fonctionné jusqu’à ce que la Commission fasse ses calculs et constate que finalement le nombre de plombiers polonais en France se limitait à 147. Mais certains pays de l’UE n’ont toujours pas ouvert leur marché du travail aux nouveaux membres.

L’Autriche et l’Allemagne souhaitent maintenir les mesures transitoires jusqu’en 2011. Pour la Bulgarie et la Roumanie, les plus grands marchés européens, tel que le marché britannique, français ou allemand, restent fermés. Le PNUD a examiné des dizaines de milliers de données sur la main-d’œuvre et les flux migratoires entre 14 pays riches de l’OCDE (pays de migration) et 74 pays d’émigration, pour la période 1980-2005. L’étude démontre que l’immigration augmente le taux d’emploi, sans que cela porte un quelconque préjudice aux travailleurs locaux, et renforce les flux d’investissement. Les bienfaits de l’immigration se traduisent aussi par un soutien au commerce international, des transferts de technologie et de connaissances.

La migration réduit les inégalités

Pour les Allemands Klaus Zimmermann et Martin Kahanec, auteurs du livre Les marchés du travail après les migrations post-élargissement, les migrations ont un caractère purement redistributif. Si les immigrés sont bien formés, leur migration bénéficie avant tout à la population peu formée dans les pays d’accueil, et vice versa. En tout état de cause, la migration réduit les inégalités et comble certaines niches sur le marché du travail. Grâce aux immigrants en provenance des nouveaux Etats membres, l’UE a gagné 24 milliards d’euros. La question des migrations fait actuellement l’objet d’une étude du Groupe de réflexion 
sur l’avenir de l’Europe présidé par l’ancien Premier ministre espagnol Felipe González.

La population européenne qui, en 1900, représentait un quart de la population mondiale, équivaut aujourd’hui 7% de celle-ci, et continuera de baisser jusqu’à 5.6% en 2050. La situation européenne combine deux facteurs démographiques opposés : d’une part une meilleure espérance de vie, d’autre part un plus faible taux de natalité. Aujourd’hui dans l’UE, 35 personnes sur 100 ont plus de 65 ans. En 2050, elles seront 73. Pour faire face au défi démographique, l’UE doit agir au plan intérieur par des mesures telles que l’allongement de la durée du travail (ce qui suscitera certainement des difficultés), mais elle doit aussi se tourner vers l’extérieur. Sans les nouveaux immigrants, la population active de l’UE devrait diminuer graduellement, au point qu’en 2050 il nous manquera environ 72 millions de travailleurs !

"Comme jamais le thème de l’identité nationale domine les débats nationaux"

Les experts notent que pour que l’immigration vers l’UE soit mieux qualifiée, elle doit être d’abord mieux considérée. Les Etats-Unis, le Canada et l’Australie attirent la crème de l’immigration tandis que les travailleurs peu qualifiés vont en Europe. Rien ne changera si celle-ci ne fait pas tomber les obstacles dans l’accès au marché du travail et la création d’entreprises, ou si elle ne revoit pas les exigences de tests linguistiques ou les restrictions sur les pratiques culturelles et religieuses. La peur n’est cependant pas facile à surmonter. La perception de l’immigration est négative, surtout dans les sociétés homogènes. Les immigrés dérangent, car ils bousculent le sentiment de familiarité. "Comme jamais auparavant, le thème de l’identité nationale domine les débats nationaux... ", constate le sociologue néerlandais Paul Schnabel : "On veut absolument vérifier la loyauté de toute personne dont les parents ne sont pas Néerlandais." En France le débat sur l’identité nationale bat son plein.

En Slovaquie et en Hongrie, les tensions montent dans les relations avec les minorités, bien qu’il ne s’agisse pas d’immigrants, mais de populations sédentarisées depuis des années. Un point de vue encore plus sombre est émis par le rapport Global Trends 2025 du Conseil national du renseignement américain. Il met en garde contre la montée de l’intolérance envers les différentes races, nationalités et religions, pouvant conduire jusqu’à des troubles civils. Pour revenir aux problèmes de l’Union, l’absence de contrôles aux frontières au sein de l’UE nécessite la recherche d’une politique commune d’immigration, de contrôle des frontières extérieures de l’Union et de coordination du régime des visas. Enfin, il faut permettre une vraie intégration des immigrés et refuser toute forme de discrimination. Cela signifie certainement une uniformisation des droits sociaux, ce qui provoquera des résistances dans de nombreux pays. Sans une approche cohérente, l’Union sera contrainte d’agir en urgence et à court terme.

Marek Ostrowski et Paweł Świeboda

<http://www.presseurop.eu/fr/content...>

J’ai reçu cet article par le réseau TERRA, il me semblait intéressant car le fait de dire que les migrations réduisent les inégalités est un propos que ’on entend peu souvent, pourtant il est tout à fait exact....Michel Mengneau

Messages

  • Il y a certains points de l’article avec lequels je ne suis pas entièrement d’accord, le controle des visas, etc., mais celui-ci a quand même l’avantage de donner plus de part au respect de l’imigration. Certes, l’imigration, si elle est trop massive elle posera problème, mais on ne réglera pas ce problème en fermant les frontières, ce ne se fera qu’en reconsidérant complétement le problème des pays évolués et celui des pays défavorisés, ils faut avant tout combler les inégalités entre les deux. Cela implique moins de croissance dans les pays développés et une translation des avancées sociales vers les pays à population pauvre.