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Le Maroc doit autoriser la militante des droits de l’homme Aminatou Haidar à rentrer chez elle

Publie le lundi 14 décembre 2009 par Open-Publishing

LE MAROC DOIT AUTORISER LA MILITANTE DES DROITS HUMAINS
AMINATOU HAIDAR À RENTRER CHEZ ELLE

10 décembre 2009

DEMANDEZ AUX AUTORITÉS MAROCAINES D’AUTORISER LA MILITANTE DES DROITS HUMAINS AMINATOU HAIDAR À RENTRER CHEZ ELLE

Les autorités marocaines ont confisqué le passeport de la défenseure des droits humains Aminatou Haidar le 13 novembre 2009 et l’ont expulsée du Maroc le lendemain. Bloquée à l’aéroport de Lanzarote, aux Canaries, en Espagne, elle observe une grève de la faim depuis le 15 novembre en signe de protestation.

Aminatou Haidar a été arrêtée le 13 novembre à l’aéroport de Laayoune, au Sahara occidental, alors qu’elle rentrait d’un voyage d’un mois dans plusieurs pays, notamment les États-Unis, où elle a reçu le prix 2009 du Courage civique, décerné chaque année à une personne ayant fait preuve d’une « résistance indéfectible au péril de sa vie ».

Elle a été interrogée sur les raisons pour lesquelles elle avait indiqué comme lieu de résidence« Sahara occidental » et non « Sahara marocain » sur sa carte de débarquement. On l’a également questionnée sur son voyage, ainsi que sur ses opinions et ses liens politiques. Sa carte d’identité et son passeport marocains ont alors été confisqués et elle a été retenue à l’aéroport jusqu’au lendemain.

Aminatou Haidar a déclaré que, le 14 novembre, de hauts responsables marocains avaient proposé de la libérer si elle reconnaissait publiquement la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental. Elle n’a pas accepté. Quelques heures plus tard, elle embarquait sur un vol à destination de Lanzarote, aux Canaries.

Selon sa famille, Aminatou Haidar est très affaiblie. Sa santé est particulièrement menacée car elle souffre d’anémie et d’un ulcère à l’estomac. Elle refuse de prendre son traitement contre l’ulcère en raison de sa grève de la faim.

Elle a rejeté la possibilité d’obtenir le statut de réfugiée en Espagne, en faisant valoir son droit de retourner au Sahara occidental. Sans papiers d’identité, Aminatou Haidar est, de fait, bloquée à Lanzarote.

Elle ne peut accéder à son compte bancaire, pas plus que sa famille, ce qui complique encore la situation. Sa famille a appris de source anonyme qu’un haut responsable des services de sécurité marocains avait ordonné à la banque de bloquer son compte.

Le 4 décembre, la Direction générale espagnole de la police nationale et de la Garde civile a accordé à titre exceptionnel à Aminatou Haidar une autorisation de sortie du territoire espagnol, invoquant son droit de circuler librement.

Ce soir-là, son médecin, son avocat et Agustin Santos, représentant du gouvernement espagnol, l’ont accompagnée dans un fauteuil roulant jusqu’à son avion – pour apprendre que les autorités marocaines n’avaient pas accordé l’autorisation d’atterrir à Laayoune.

Selon Amnesty International, l’expulsion d’Aminatou Haidar et la confiscation de sa carte d’identité et de son passeport marocains sont motivées par des considérations politiques et visent à sanctionner sa prise de position en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental.

AMNESTY INTERNATIONAL