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560.000 euros dégagés par le Forum social européen de Saint-Denis

Publie le lundi 20 septembre 2004 par Open-Publishing
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de Le bouledogue rouge

Non, les adhérents d’Attac ne sont pas tous des faux amis. Certains sont même
de vrais copains, mais ne le répétez pas à leur bureau national : là-haut ça
ne plaisante pas.

CQFD en a eu la preuve lors de leur « université d’été », qui se tenait fin août
au palais des congrès d’Arles. Un cadre pas très gai, certes, mais approprié à l’abnégation
studieuse des participants, acceptant sans broncher d’être privés d’une buvette
digne de ce nom (pas d’alcool, excepté un vin bio assez médiocre).

Introduits dans la place par Co-errances, notre coopérative de distribution, venue elle-même sur invitation de quelques complices, tendance alter-Attac, nous étions venus tenir une table de presse pour altermondialiser en bonne compagnie, et surtout, soyons francs, pour vendre les canards, bouquins et films de Co-errances.

Car si le monde n’est pas une marchandise, il n’en est pas moins vrai que les adhérents d’Attac ont en général un bon pouvoir d’achat, et que voulez-vous ? autant qu’il serve à quelque chose.

Question pépettes, il convient d’ailleurs de tirer son chapeau à Attac pour l’excédent de 560 000 euros dégagé par le Forum social européen de Saint-Denis (promotion 2003), les subventions ayant coulé avec une telle abondance qu’elles n’ont pas pu être toutes dépensées.

À une époque où tant d’associations de lutte se débattent dans des difficultés financières inextricables, cet exemple de « gestion saine », comme dit Bernard Cassen, a de quoi forcer l’admiration. D’autant que le trésor du FSE ne sera pas gaspillé en vaines redistributions. Alter-Dieu merci, il devrait être affecté à une tâche plus noble : honorer la mémoire des forums sociaux.

Pour l’archivage d’un monde solidaire... Ce qui frappe aussi, à Attac, c’est l’homogénéité sociale de ses effectifs : beaucoup de profs, plutôt en haut qu’en bas de l’Éducation nationale. Quand ils vous parlent, on a toujours l’impression d’être en culotte courte.

Nos T-shirts CQFD nous resteront un peu sur les bras, mais comment blâmer les congressistes de ne pas vouloir débattre avec un clébard furax sur le torse ?

Surtout la dame avec son sac à mains Gucci, en train de grignoter une tablette de chocolat commercialement équitable Max Havelaar. On en était là, à s’emmerder gentiment, quand soudain, telle la foudre, une inconnue nous tombe dessus.

En vociférant des accusations incohérentes, elle s’empare d’une pile de catalogues et repart avec, au galop, l’écume aux lèvres. Une voleuse chez Attac ! On n’est plus en sécurité nulle part.

L’un de nous se lance illico à la poursuite de l’agresseuse, pour récupérer les papelards autant que pour identifier la mouche qui l’a piquée. « Eh m’dame, m’dame ! » Sans répondre, elle s’engouffre dans une salle de réunion. C’est rempli d’hommes au front soucieux, intensément affairés à leur débat.

L’irruption de notre petit cortège les cueille à froid. Jaillissant de sa chaise, un monsieur d’allure importante - le trésorier, nous dira-t-on - se met à crier à son tour. De ses récriminations, il ressort que nous ne sommes pas « membres fondateurs d’Attac » et qu’à ce titre nous ne sommes pas les bienvenus.

Hélas, il n’ira pas jusqu’à nous virer par le colback : faut éviter le grabuge dans le piège à cons ! Pourtant, il y a des gens réellement attachants à Attac : ceux, par exemple, qui ont bataillé pour que leur direction consente à verser une aide au SOC, le syndicat andalou des ouvriers agricoles et saisonniers étrangers. Salut à eux !

Mais les autres, il faut dire ce qui est : solidaire ou pas, on ne passera pas nos vacances avec.

Publié dans CQFD n°15, septembre 2004.

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