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COMORES : DENIS BALTHAZAR, LE PLUS COMORIEN DES GUYANAIS

Publie le vendredi 8 janvier 2010 par Open-Publishing

Né en Guyane française, Denis Balthazar a été éveillé à l’art par sa mère qui lui offrait des livres sur la peinture. Après le bac, il a passé cinq ans à l’école nationale des beaux arts en France, avant de faire des études de droit Il a côtoyé pendant 4 ans, une ethnie guyanaise dite les Saramacca qui font l’art timbé, à forme géométrique avec des couleurs vives, qui va beaucoup l’inspirer.
Certifié en art plastique, il enseigne dans le secondaire ce qui lui vaudra son affectation à Mayotte en 2004, où il rencontre son « âme sœur » d’origine comorienne. C’est avec elle qu’il a crée l’association « En passant par l’art », il y a deux ans. Le but du mouvement : promouvoir l’art en général, et l’art comorien en particulier, pour qu’il soit accessible à tous.
« Ici il y a de véritables artistes qui ont du talent évident, qui méritent d’être soutenus par tous les artistes, pour que l’art comorien puisse être reconnu », a dit D, Balthazar.
« Mon envie c’est d’apporter avec eux une noble contribution de l’art comorien dans le monde », souhaite-t-il.
Balthazar s’inspire surtout des personnes et de son environnement dans lequel il vit. Pendant son long séjour à Mayotte, il a été touché par la situation des sans papiers, les drames des naufragés, et tout ce silence qui doit être dénoncé.
« Cela s’est imposé en moi, le seul moyen était de peindre ce que je voyais et constatais parce que j’ai en permanence l’actualité de la vie quotidienne comorienne », dit l’artiste contemporain.
Dans les 10 tableaux inspirés de la traversée meurtrière vers Mayotte, Balthazar a eu recours à des techniques mixtes. L’utilisation de la tôle rouillée pour une couleur de l’oeuvre, apporte aussi une réalité qui illustre le milieu dans lequel vivent ces personnes. C’est pour permettre à la personne en face de l’oeuvre d’entrer en contact avec le réel.
Le bleu, blanc et rouge sur les tableaux ont une double interprétation : ce sont les couleurs des drapeaux de l’ancienne puissance coloniale, la seconde donne des références symboliques : le bleu qui symbolise la mer, le blanc, couleur de la mort et aussi l’espoir, et le rouge celle du sang.
« Le silence des méduses, c’est le silence de ces poissons qui observent toute cette catastrophe dans l’océan et qui ne peuvent pas parler, et c’est aussi le silence des morts qui ne peuvent pas revendiquer tout ça » précise le plasticien qui critique aussi la manière dont les anciennes colonies essayent de s’autogérer.
Balthazar avoue que son travail avec les Comores est encore loin d’être achevé, « j’ai d’autres sujets sur la réalité comorienne avec toutes ses facettes : culture, immigration, etc.
CHADYA HAMADI (Albalad comores)

Source : [http://wongo.skyrock.com/]