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L’universalité des différences…

Publie le mercredi 13 janvier 2010 par Open-Publishing

Par Michel MENGNEAU

Estimant que le débat sur l’identité nationale était particulièrement douteux, et surtout que rien de justifiait un tel débat, je m’étais donc abstenu d’entrer dans la polémique de façon plus approfondie. Toutefois c’est avec plaisir que j’ai parcouru, lu, apprécié les écrits de ceux qui donnaient un argumentaire pour dénoncer une absurdité. Divers raisons y sont invoquées, et que l’on peut considérer à juste titre comme la défense de l’universalité des diversités.

Mais ces prises de positions ont eu le don d’exaspérer les promoteurs, les défenseurs de ce débat, disons surtout, ceux qui veulent encadrer et définir une identité nationale tout à fait indéfinissable de part le fait des critères subjectifs que l’on pourrait utiliser ; ils ont donc, devant la levée d’indignations, fait preuve d’une mauvaise foi manifeste, une forme d’hypocrisie assez remarquable en prétendant que ceux qui s’exprimaient pour refuser le débat débattaient, de fait, en s’opposant à la digression sarkozienne.

On comprend leur raisonnement, comme ce débat est un flop manifeste, on veut par le biais de ceux qui s’y opposent trouver un justificatif ; du style : « Vous voyez que le débat était utile puisque vous en parlez ! ». Ce qui en réalité fait détourner l’attention sur un raté car vouloir faire entrer ceux qui s’opposent au débat avec ceux qui donnent des idées, des définitions, des concepts d’identité nationale c’est vouloir créer l’impression que le débat existe.

Non, d’un coté on discute d’une prétendue identité nationale ainsi que cela était prévu dans l’intention gouvernementale, et de l’autre, l’on discute qu’il n’y a pas lieu d’avoir débat et encore moins la définition d’une identité nationale quelconque. En réalité, le raisonnement de fond est dans le second cas en refusant le débat, la définition de l’identité nationale restant superficielle et particulièrement aléatoire. Ceux qui refusent le débat n’y participent pas puisqu’il remette en cause celui-ci tel qu’il a été posé, ou sur sa justification !

« L’identité nationale ne s’octroie pas. Elle ne se revendique pas non plus »*. A partir de là, le débat est clos…

« Eh bien, rappelez-vous, en tout lieu en toute heure, que la terre est une île pivotante, où le froid, le chaud, le mauvais air, la faim, la soif, la maladie et cent forces invincibles s’acharnent nuit et jour à la destruction de l’homme. Vous comprendrez alors que vous êtes l’associé naturel de tous les êtres vivants, sans distinction de couleur, de langue ou de patrie. » (Le Progrès)

Edmond About

« Nation, mot pompeux pour dire barbarie.

L’amour s’arrête-t-il où s’arrête vos pas ?

Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie :

L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie :

La Fraternité n’en a pas ! »

LAMARTINE (La Marseillaise de la Paix)

• Jean Malet, « L’identité nationale ne s’octroie pas ». (Médiapart, décembre 2009, cahier spécial)
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