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Haïti : La dette extérieure d’Haïti, une hypocrisie française, par Etant Dupain

Publie le jeudi 14 janvier 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Puisque tout le monde se met, à juste titre, au chevet d’Haïti après cette catastrophe dont les habitant n’avaient surtout pas besoin. Profitons-en pour remettre dans les têtes quelques informations qui en dehors de cette période malheureuse auraient tôt fait de passer à la trappe. Elles font parties des explications sur le "pourquoi cette île où tout poussait est devenu une sorte d’enfer sur Terre".

En 1803, après 300 ans d’esclavage, un grand mouvement souleva Haïti et mit en déroute l’armée française. Vint ensuite la déclaration d’indépendance abolissant l’esclavage en janvier 1804. Les Français menacèrent de revenir pour coloniser le pays, en refusant de reconnaitre l’indépendance et en appelant à la guerre.

En 1825, le gouvernement français exigea que le gouvernement haïtien paye une quantité équivalente à 21 milliards de dollars actuels, condition pour reconnaitre l’indépendance du pays.

Le gouvernement d’alors craignant une nouvelle invasion fut obligé de payer et la France reconnut ainsi l’indépendance.

La relation actuelle de la France avec Haïti et l’influence de ces faits sur la vie politique haïtienne, démontre hypocrisie de la France. Si celle-ci tient un discours en faveur du développement du pays, jamais elle n’a fait un geste pour mettre en pratique son discours.

L’obligation d’Haïti de payer d’énormes sommes au FMI provient de l’injustice faite par la France qui dispose d’un poids important dans cette organisation. La position est claire et n’a rien à voir avec une quelconque volonté d’aider et de participer à la reconstruction du pays, appauvri par toutes ces politiques.

Cette attitude de la France de refuser de payer sa dette se répète aujourd’hui. La France a en effet accueilli l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, avec sa fortune personnelle de 900 millions de dollars, somme volée dans les caisses de l’Etat haïtien, soit une somme supérieure à la dette externe du pays d’alors, où il s’exila après 29 ans de dictature de père en fils.

Ainsi, si la France souhaite changer son attitude vis-à-vis de l’Histoire, son premier devoir est de payer à Haïti ce qu’elle lui doit et de rendre possible l’extradition de l’ex-dictateur Duvalier pour qu’il soit jugé devant la justice haïtienne et ainsi permettre au pays de récupérer l’argent volé par le gouvernement du dictateur.

Etant Dupain

http://www.primitivi.org/spip.php?article180

Messages

  • Les Etats-Unis enverraient 300.000 hommes (ai-je bien entendu ?)... pour aider et maintenir la sécurité : a encore a été lente à la détente comme par hasard, la France, comme au moment du Tsunami l’interdiction d’approcher les côtes du Sri Lanka,-).. on va encore se demander si c’est pas un des programmes du projet Haarp qui poursuit de s’expérimenter extra-muros...
    http://www.haarp.alaska.edu/ ; http://www.haarp.net/ ; http://fr.wikipedia.org/wiki/High_frequency_active_auroral_research_program ; bon pas de théorie du complot mais quand on dort mal c’est tellement énorme que vraiment c’est tentant, comme c’est toujours le même que le dernier nommé par Bush qui est secrétaire de la défense,-) avec les prédictions religieuses de malades...

  • Lu dans l’Huma de ce 14/01/2010 :

    "Haïti végète, le peuple sombre

    Corruption, interventionnisme étranger, poids du FMI… : un pays exsangue.

    « Une fois épuisée la première vague de compassion humanitaire, nous serons comme toujours, complètement seuls, pour affronter de nouvelles catastrophes… » Septembre 2008. À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le président haïtien, René Préval, se lamente du « paradigme de la charité » des États et des institutions internationales. La déclaration n’est pas prémonitoire. Haïti vient d’être frappé par quatre ouragans dévastateurs, tuant des centaines de personnes et ruinant 60 % des récoltes. À l’époque, à peine 5 % des 108 millions de dollars d’aides humanitaires promises par les gouvernements étrangers ont été versés. Cet exemple, parmi tant d’autres, illustre la démagogie des politiques internationales à l’œuvre. Le pays figure parmi les nations les plus pauvres de la planète. 80 % des Haïtiens survivent avec moins de deux dollars par jour, seuil d’extrême pauvreté, selon l’ONU. En avril 2006, les émeutes de la faim contre la cherté des produits de base dans les principales villes ont rappelé au monde que la misère n’est pas le fruit de la fatalité. Deux siècles après avoir arraché son indépendance à la France, Haïti n’a jamais vraiment eu les coudées franches. Contrainte de solder une dette pour dédommager les esclavagistes (sic), le pays se trouve pris à la gorge. Cette fuite de capitaux hypothèque la structuration de l’État, et le développement de la nation. Plus tard, les États-Unis, voisins, s’en mêlent. Coups d’État, dictatures, débarquement de GI… Haïti s’enfonce dans l’instabilité politique. Le rachat du reliquat de la dette par les banques américaines accentue l’état de dépendance. Le soulèvement populaire de 1986 chasse la dynastie dictatoriale des Duvalier mais n’efface pas le passif des prêts souscrits auprès des organismes financiers internationaux. Le pays perd sa souveraineté économique sous l’injonction des politiques d’ajustements structurels, anéantissant, notamment, le secteur agricole. Les privatisations, et plus largement la libéralisation de l’économie, ne cessent de creuser les inégalités sociales au point que 1 % seulement de la population blanche et métisse détient presque la moitié des richesses nationales. Les infrastructures sont désuètes, voire inexistantes. L’État, dont le budget dépend à 60 % des fonds étrangers, ne semble exister que pour lui-même. En 2004, l’interventionnisme des États-Unis, de la France et du Canada, doublé de la colère de la rue, a chassé le président Aristide. Mais sans mettre un terme à la crise structurelle. Les conséquences de cette saignée c’est aujourd’hui des milliers de victimes.

    Cathy Ceïbe"