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A PROPOS DE CAMUS

Publie le dimanche 24 janvier 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

A l’occasion du cinquantième anniversaire du décès tragique d’Albert Camus, nombreux sont ceux qui se répandent en éloges omettant les zones d’ombres de l’auteur.

Camus fut un humaniste classique, réfractaire aux idéologies du progrès de son temps. Homme révolté contre sa condition absurde, le projet de transformation sociale était absent de sa philosophie.
Il détestait l’histoire pleine de bruit et de fureur.

Il combattit, la souffrance et l’inégalité des indigènes d’Algérie mais ne conçut jamais l’indépendance de ce pays dont il était natif.

A son insu, son oeuvre en témoigne.

Dans "l’Etranger", Meurseaut ne rencontre l’arabe que pour son plus grand malheur : une algarade au cours de laquelle il le tue en légitime défense de 4 coups de révolver, 4 coup frappés au porte du malheur.
Imagine-t-on un seul instant qu’un petit blanc fut condamné à mort pour avoir tué un algérien ?

Camus est le fruit de son éducation d’européen : les arabes n’étaient que des ombres : améliorer leurs conditions de vie mais de là à leur donner les mêmes droits que les colons c’était impensable.
Au fond l’Algérie de Camus c’est une superbe carte postale, le soleil et Tipasa.

Plus-tard quand Francis Jeanson fit le sort que l’on sait à "l’homme révolté", l’égo démesuré de Camus l’amena ridiculement à s’adresser à son prétendu commanditaire M. le Directeur des temps modernes, JP Sartre qui lui répondit avec un talent jamais démenti. La rupture était consommée avec celui qui fut le premier à saluer l’étranger dans les Temps Modernes.

Si le prix nobel fut attribué à Albert Camus ce ne fut pas un hasard : il était dans l’air du temps ; Sartre bien que son oeuvre le désignait à cette récompence, beaucoup plus sulfureux à l’époque il combattait le colonialisme et le sytème capitaliste : il en paya le prix et fut devancé par Camus, ce qui ne l’empêcha pas de l’obtenir en 1964 et en grand seigneur le refusa.
Je préfère avoir tort avec Sartre que raison avec Camus.

Messages

  • mon cher.
    camus n’a jamais été dans l’ombre, encore moins pour se cacher. CAMUS était libertaire, et a toujours défendu les pauvres et les opprimés. en 1951, il a déclaré :"la société de demain ne pourra se passer de la pensée libertaire."

    • Tu racontes sur toute une page que Camus avait tort et Sartre raison avant d’affirmer le contraire dans ta conclusion, une phrase moralement inacceptable et rabâchée depuis longtemps par la racaille stalinienne. Quant à Sartre, sa révolte était celle d’un individu profondément psychotique, cultivant une haine de soi il est vrai parfaitement légitime, due entre autres à ses origines bourgeoises, contrairement à Camus, authentique fils de prolétaires. La révolte sartrienne ne devait pas être tellement subversive, puisque les media de masse ont fait leurs choux gras de ce personnage et que De Gaulle, par souci de cultiver son côté social, lui a léché les bottes à plusieurs reprises, déclarant notamment après son arrestation pour distribution illégale de la Cause du Peuple "On n’arrête pas Voltaire"... Comme si le génial Voltaire avait le moindre rapport avec cet infâme nabot. Enfin, passons... Il suffit de relire "Les Communistes et la paix", pour voir à quel point la vision de Sartre, traduite en une dialectique d’apparence implacable, est le fruit d’errances théoriques sans lien avec le réel. Sartre n’aura été que le porte-étendard des déviances d’une partie non négligeable de la bourgeoisie intellectuelle de la France de son époque.