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La double peine du peuple haïtien : un séisme et trois siècles de pillage impérialiste

Publie le mardi 26 janvier 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

Le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier aurait fait entre 70 000 et 200 000 victimes et plus de 1,5 million de sans abri.

Tout le réseau d’infrastructures urbaines est à reconstruire – et en réalité à inventer –, dans un pays où, bien avant le tremblement de terre, trois quarts de la population vivaient dans des bidonvilles, sans système d’assainissement ni eau potable.

Pendant une semaine de compétition politico-médiatique sans précédent, les grandes et moyennes puissances n’ont pas lésiné pour apparaître comme les premières à secourir le pays. Mais les Etats-Unis n’ont débloqué que 100 millions de dollars, la France 20 millions d’euros, l’Union européenne promettant une série de mesures totalisant 429 millions d’euros à court et à long terme. Quand il s’agissait de voler au secours des banques, l’Europe et les Etats-Unis ont su débloquer en quelques jours 1 200 milliards en tout. Rien que l’intervention militaire des USA en Irak et en Afghanistan leur coûte, par jour, 377 millions de dollars ! Le coût d’un an de guerre couvrirait de quoi reconstruire au bas mot dix Haïti !

En dépit du battage médiatique, la « générosité » des grandes puissances est d’ailleurs loin d’atteindre les 10 malheureux milliards estimés nécessaires à la reconstruction d’Haïti. Que ne les ont-ils réunis plus tôt d’ailleurs ? Ne serait-ce que pour construire les infrastructures qui auraient évité que ce séisme-là fasse mille fois plus de morts qu’un séisme de même amplitude au Japon ou en Californie.

Et puis, il y a une drôle d’indécence dans le choix de certains reportages qui ont « montré » de prétendus pillards, en fait les sinistrés eux-mêmes qui n’ont pas d’autre solution pour survivre que de récupérer ce qu’ils peuvent dans les décombres. La police n’hésite pas à tirer : ici on montre un homme arrêté pour avoir pris des vêtements propres, là un autre abattu pour avoir volé du jus de fruit.

On a moins montré le courage, l’énergie, l’héroïsme et l’esprit d’initiative du peuple haïtien qui s’est organisé en comités de quartier pour sauver à mains nues les survivants et parer au plus pressé, en attendant les secours qui ne venaient toujours pas !

Quant aux 10 000 marines, casques bleus et milliers de gendarmes européens, ils ne sont pas simplement destinés à apporter une aide logistique : ils sont là pour préserver l’ordre et garantir les propriétés dans l’un des pays les inégalitaires du monde.

Les véritables pillards ne sont pas ceux qu’on nous désigne. Le commerce et l’exploitation des esclaves noirs dans les plantations aux 17e et 18e siècles furent l’une des principales sources d’enrichissement de la bourgeoisie française durant cette période. Et quand, embrasé par le souffle de la Révolution française, Haïti abolit l’esclavage et vainquit les armées envoyées par Bonaparte pour tenter de le rétablir, la France n’accepta de reconnaître l’indépendance de l’île qu’en échange d’une gigantesque rançon qui ruinera les finances de Haïti jusqu’en 1888. Encore aujourd’hui, Haïti est saignée par une énorme dette extérieure détenue à 80 % par la Banque mondiale et la banque interaméricaine de développement.

Au 20e siècle, les États-Unis prirent le relais, en mettant la main sur les meilleures terres agricoles, utilisant dans la zone industrielle de Port-au-Prince des travailleurs sous-payés, et perpétuant l’oppression politique via les dictateurs locaux.

Cette « malédiction »-là dont Haïti est victime n’a donc rien de naturel. Elle est le produit de plus de trois siècles de pillage des ressources humaines et naturelles par les grandes puissances impérialistes, à commencer par la France et les Etats-Unis. Et si le peuple haïtien a aujourd’hui besoin de la solidarité, de la générosité et de toutes les bonnes volontés, il ne pourra échapper à la misère que le jour où tous les exploités, en Haïti comme ailleurs, renouant avec la tradition révolutionnaire du peuple haïtien, mettront à bas le capitalisme mondial, seul responsable de l’ampleur de la catastrophe humaine.

http://www.convergencesrevolutionnaires.org/

Messages

  • Très étonnante cette analyse spécifique et quasiment hors parti de la fraction jeune du NPA.

    Pas certain que tout fonctionne pour le mieux en ce moment chez nous.

    Autant j’aime les tendances, autant je me méfie des fractions

    • Pour réponse à Basile (de façon brève, ce n’est pas le lieu pour lancer un débat interne au NPA) :

      Tu es sûr que tu es au NPA ??? C’est quoi cette histoire de "Fraction jeune" ???
      Le groupe qui a fait cet édito, utilisé dans ces feuilles de boites est connu sous le nom de "Fraction l’étincelle de Lutte Ouvrière". C’était la minorité de LO, qui s’était constitué en fraction vers la fin des 90’s, avec fonctionnement propre et démocratique et moyens mis à disposition (notamment des tribunes hebdo dans le canard de LO), et ce jusqu’à ce qu’ils critiquent les accords passés avec le PS aux régionales et qu’ils fassent part de leur intérêt, même critique, pour la création du NPA. Cela a entrainé leur exclusion de LO fin 2008.

      Depuis une bonne partie de leurs militants ont rejoints le NPA, et ils disposent d’observateurs au Conseil Politique National. Pour autant, ils continuent à éditer leur presse et à continuer quelques activités autonomes, principalement sur les entreprises, dans l’automobile notamment.

      Pour être tout à fait exact, il eut fallut écrire : "Fraction l’étincelle de Lutte Ouvrière, participant au NPA"... (mais c’était trop long !)

      Je te rassure, il n’y a pas de "fraction" lié à l’âge au NPA ... ;-)

    • Il faut surtout que la Fraction choisisse... ou s’en aille.

      C’est un peu trop facile d’être dans sa position. Ses membres peuvent librement intervenir dans les comités, convaincre des adhérents, ils peuvent participer et influencer les débats internes...mais ils font ce qu’ils veulent de leur côté. Leurs militants consacrent plus de temps à faire fonctionner leur fraction qu’à faire fonctionner le NPA, ils ne font que polémiquer dans les comités sans participer aux activités et pendant ce temps ils continuent à se comporter comme un petit parti "LO".

      Il est temps de choisir camarades. Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
      Restez mais alors acceptez les règles communes ou partez. Mais c’est trop facile cet entre-deux.

    • Salut clement

      tu veux être "précis" ok... mais donc parlé de "fonctionnement propre et démocratique" me semble un peux gonfle, en ce constituent en "fraction" la démocratie devient toute relative, on se base du point de vue que dépend du tu te position sans respecte les décisions du groupe dans son ensemble... autrement tu est avec la majo et si non avec la mino, mais tous le temps dans les structures et les décisions prise par l’ensemble et pas prise ailleurs dans un groupe qui prétende de utilise la structure mais que vive... un peux comme un "parasite"... comme en "symbiose"...

      On essaie de être plus claire, on n’est pas trop chaud a ouvrir notre site a les centaines des milliers des mini, maxi, fraction des fraction du microcosme politique et en particulier un rappelle s’impose : on est indépendant et on a envie de le reste donc pas question de devenir la "vitrine" de aucun groupe politique spécifique mais de continue a être un "média" que se rendre disponible au débat, a l’information et a l’organisation de toute la "gauche communiste" dans son ensemble et sans distinction aucune...

      Mais pour revenir a nôtres moutons...

      Donc pour être précis parle de "Fraction l’étincelle de Lutte Ouvrière, participant au NPA" est plus que "incorrecte" mais carrément manipulateur... (on aime pas la désinformation et l’intox...) ca fait presque deux ans que vous été suspendu et ca fait plus des un an que la "Fraction l’étincelle" a été exclue de lutte Ouvrière et même si vous prétende de le refuse... je ne suis pas a L.O. mais on aime pas les "imprécisions" comme le témoigne les documents en annexe...

      Ciao

      RF

      PS : mon commentaire est publie uniquement pour précisé quelque chose au niveau d’info mais absolument pas pour ouvrir un interminable "bla bla" a propos des conflit interne de un parti politique spécifique, donc SVP, ne brode pas autour du litige entre l’un ou l’autre... le sujet c’est le "séisme qui a frappé Haïti" point a la ligne... et uniquement pour ca que on a accepte cet article...


      Lutte ouvrière exclut sa minorité

      Le Comité central de LO a décidé samedi 2 février la « suspension » de la Fraction l’Etincelle jusqu’au prochain congrès de l’organisation qui se tiendra en décembre. Cette exclusion de fait, qui s’applique à tous les niveaux de l’organisation et toutes les instances et concerne toutes les activités militantes, en particulier la participation, rédaction et vente de la presse nationale comme d’entreprise, tombe au moment où Lutte Ouvrière effectue un tournant politique à 180° et cherche à s’intégrer dans l’union de la gauche à l’occasion des prochaines élections municipales.

      Le prétexte qui a servi de justification à la direction de LO est d’ailleurs significatif. Cette mesure d’exclusion a été prise parce que deux conseillers sortants élus en 2001 sur les listes LO de Wattrelos (Nord), dont un membre de la Fraction, n’ont pas accepté d’être écartés cette année, manœuvre qui n’avait d’autre objectif que de faciliter les négociations pour des places éligibles sur la liste de gauche emmenée par le Parti Socialiste. On ne peut dire plus clairement qu’il s’agit de se débarrasser de ceux qui n’acceptent pas un alignement derrière le Parti Socialiste et refusent de prôner une union de la gauche à laquelle LO s’était toujours opposée jusque-là, que cette gauche soit dans l’opposition ou au gouvernement.

      Cette intégration ne se fait certes pas sans mal puisque d’une part le Parti Socialiste a repoussé jusqu’ici les offres de services de Lutte ouvrière dans une majorité des villes où elle les a proposées et qu’elle se heurte d’autre part aux réticences ou même à l’hostilité d’une partie des militants et sympathisants d’extrême gauche. Ces difficultés ne sont d’ailleurs pas étrangères à la détermination de la direction de LO à exclure son opposition interne.

      Quoi qu’il en soit, la Fraction l’Etincelle continue évidemment ses activités militantes comme son combat politique pour la construction d’un parti ouvrier communiste révolutionnaire, entre autres pour un retour de Lutte Ouvrière à une politique non entachée d’opportunisme électoral.

      Paris le 4 février 2008

      La Fraction l’Etincelle de Lutte Ouvrière


      Réunis en conférence nationale, le 21 septembre 2008, pour examiner les relations entre la majorité de Lutte Ouvrière et la fraction L’Étincelle, les militants ont voté à une majorité de 97,3 % la motion suivante :

      ”Le constat qui s’impose est que la Fraction L’Étincelle s’est, depuis sa création, de plus en plus éloignée de la majorité de Lutte Ouvrière, au point de constituer aujourd’hui une organisation complètement indépendante et autonome n’ayant plus aucun lien politique avec Lutte Ouvrière.

      Pendant toutes ces années, elle n’a pour ainsi dire jamais accepté de soumettre ses projets, non seulement à une discussion véritable, mais à un vote pouvant décider d’une attitude commune. Elle a toujours confondu « informer » les instances de Lutte Ouvrière avec débattre et décider en commun.

      En dernier lieu, avant les élections municipales, elle a décidé unilatéralement de soutenir et de participer à des listes de la LCR et surtout de soutenir, à Wattrelos, des dissidents n’ayant plus rien à voir avec Lutte Ouvrière. C’est son refus affirmé de respecter la décision prise par la majorité qui a amené celle-ci à la suspendre jusqu’à ce qu’une décision statutaire puisse être prise à leur propos.

      A cela s’est ajoutée leur participation à la construction d’un NPA, ce qui les place non seulement en dehors mais très loin de Lutte Ouvrière.

      L’existence d’une fraction faisant partie de Lutte Ouvrière est donc une fiction depuis déjà longtemps, et il est temps d’entériner cet état de choses.”

      Ce vote décide en conséquence la fin de toute relation entre Lutte Ouvrière et le groupe nommé jusqu’à présent Fraction Lutte Ouvrière – L’Étincelle.


      Lutte ouvrière exclut une fraction qui se rapproche de Besancenot

      PARIS, 21 sept 2008 (AFP) - Lutte ouvrière (LO) a annoncé dimanche avoir voté "la fin de toute relation" avec sa fraction minoritaire l’Etincelle, lui reprochant notamment sa "participation à la contruction" du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot. Réunis en conférence nationale, les militants de LO ont voté à 97,3% "la fin de toute relation entre Lutte ouvrière et le groupe nommé jusqu’à présent Fraction Lutte Ouvrière - L’Etincelle". La motion votée reproche notamment aux militants de l’Etincelle "leur participation à la construction d’un NPA, ce qui les place non seulement en dehors, mais très loin de Lutte ouvrière". "Avant les élections municipales, (l’Etincelle) a décidé unilatéralement de soutenir et de participer à des listes de la LCR et surtout de soutenir à Wattrelos (Nord) des dissidents n’ayant plus rien à voir avec Lutte ouvrière", ajoute la motion. Avant ce vote, le parti d’Arlette Laguiller avait suspendu en février les militants de L’Etincelle, formée en 1996, pour avoir contesté les accords électoraux signés localement, à l’initiative de la direction de LO, avec le PS et le PCF pour les municipales de mars. Les militants de L’Etincelle (3% du parti selon la direction de LO, 10% selon L’Etincelle) refusait une "procédure d’exclusion", indiquait fin août à l’AFP l’un deux, Jacques Morand.

  • C’est vrai, ça aurait été plus correct d’intituler complètement la fraction. Je me demande jusqu’où ira cette histoire de fraction. Autant je suis un ardent défenseur des tendances, autant cette volonté d’intervention en fraction ma préoccupe. C’est une pratique héritée sans doute du passé, je suis un jeune militant c’est vrai puisque je n’ai adhéré à la IV qu’en 1971 mais je suis un peu sidéré par la capacité de certains camarades à s’exprimer de façon autonome du NPA. Et oui, pour moi Etincelle est une fraction bien jeune politiquement , bien éloignée en tout cas de la discipline organisationnelle que j’ai connu.

    Mais nous aurons ailleurs ce débat.