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Lyon : Appel du collectif « Solidarité avec le Peuple Haïtien »

Publie le mardi 9 février 2010 par Open-Publishing

Lyon : Appel du collectif « Solidarité avec le Peuple Haïtien »

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a plongé le peuple haïtien dans une situation de désastre, à laquelle répondent des élans de solidarité dans le monde. Un séisme est bien un phénomène naturel, mais l’ampleur de la catastrophe qui s’en est suivie n’est pas accidentelle : elle prend son origine dans des rapports d’oppression et d’exploitation capitaliste. Les moyens existent pour limiter les effets des catastrophes naturelles : par exemple, les constructions anti-sismiques au Japon et en Californie. La vulnérabilité aux crises n’est donc pas inéluctable ou prédisposée par une « malédiction », elle relève de l’inégalité entre les classes et les nations prises dans le système de l’impérialisme. Ce sont maintenant les classes populaires qui subissent le plus durement les conséquences du séisme, comme elles ont subit la hausse brutale des prix agricoles au printemps 2008. Elles se sont alors révoltées : ce furent par exemple les émeutes de la faim. Ce sont les classes populaires, pas les soldats ni les humanitaires, qui ont assuré la solidarité immédiate après le séisme.

La Révolution haïtienne de 1804 marque la victoire du premier mouvement anticolonial et antiesclavagiste, la victoire d’une émancipation menée par d’anciens esclaves noirs contre l’Etat colonial français. La France fera payer cher à ces « nègres », qui pour la première fois brisaient les chaînes de l’esclavagisme, en leur imposant 70 ans de « réparations », en réalité une rançon : c’est le début de la dette d’Haïti. La mise sous tutelle directe du pays par les Etats-Unis commence par la longue période d’occupation militaire, de 1915 à 1934. Intervenue en 1994 pour remettre en place Jean-Bertrand Aristide et en 2004 pour le chasser, en accord avec la France, l’armée américaine se saisit aujourd’hui de l’opportunité du séisme pour prendre le contrôle des ports et du trafic aérien et protéger les grandes propriétés. Les grandes puissances ne sont nullement guidées par le désintéressement et la motivation humanitaire, elles se positionnent pour saisir les « opportunités » de profits que fournira la reconstruction du pays. Quant à l’aide octroyée par la France et les Etats-Unis, elle représente le cinquième de ce que coûte quotidiennement l’occupation militaire de l’Irak et de l’Afghanistan.

L’action et l’aide matérielle des ONG se feront aussi dans le cadre du capitalisme, responsable des conditions de vie inhumaines imposées aux masses haïtiennes. Avec les directives du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, les classes dominantes ont sacrifié l’agriculture paysanne au bénéfice d’importations subventionnées par les pays riches. Le riz américain (80% du riz consommé) a éliminé la moitié des petits propriétaires et a accéléré l’exode rural et l’extension des bidonvilles. Contraints de quitter les campagnes, 80% des haïtiens sont au chômage, et ceux qui trouvent un emploi sont soumis au despotisme d’usine pour un salaire de famine. Nous refusons que les actes de solidarité soient maintenant employés à la reconstruction d’une société où 1% de la population détient 50% des richesses. Les mêmes causes reproduiront les mêmes effets !

L’alternative c’est la solidarité internationale avec les organisations de lutte en Haïti qui se battent pour la défense des intérêts de la classe ouvrière et de la paysannerie, pour l’émancipation sociale et politique. Le syndicat de classe Batay Ouvriye (« Bataille Ouvrière ») a lui-même lancé un appel à la solidarité internationale pour faire face à cette terrible situation, et renforcer les organisations capables d’arracher de meilleures conditions de vie. Bien loin de la mise en scène par les médias occidentaux de corps souffrants et impuissants, Batay Ouvriye sollicite les soutiens concrets et autonomes du monde entier pour que les projets de reconstruction permettent en même temps d’édifier un Haïti libéré et maître de son destin.

Combattant contre l’impérialisme et son hypocrisie, nous nous associons à leur démarche et souhaitons prendre part à la solidarité avec le peuple haïtien. Nous avons créé un collectif « Solidarité avec le Peuple Haïtien » pour mettre en place des actions nécessaires et concrètes. Ce collectif reste, bien entendu, ouvert et nous appelons les organisations et individus qui se reconnaissent dans cette démarche à nous rejoindre.

Nous revendiquons en outre l’annulation définitive de la dette d’Haïti, et la régularisation immédiate et totale de tous les sans sans-papiers touchés par le séisme d’Haïti.


Fédération Syndicale Etudiante, Organisation Communiste Libertaire - Lyon, Union Pour le Communisme, Voie Prolétarienne – Partisan, et des individus.


Un repas de soutien est organisé le vendredi 12 février à partir de 19h au CSA
(18 rue des Tables Claudiennes dans les pentes de la Croix-Rousse)

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Valence (26)

Agréablement surpris de l’élan de générosité qui pousse à Valence. En effet avec des camarades nous sommes en train de construire une solidarité sur de bases claires. En effet une organisation ouvrière répertoriée existe à Haïti, Batay Ouvriye (« Bataille Ouvrière »)

Les camarades de Lyon organisent un repas de solidarité au CSA à la croix rousse. Cette initiative peut se développer à Valence (Drôme).

Dès samedi 13 février à 14h il sera possible de nous contacter au 8 place St jean ou par un mail au laboratoire@no-log.org

http://lelaboratoire.over-blog.com/article-solidarite-avec-le-peuple-haitien-44558517.html