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Florence Aubenas femme de ménage

Publie le jeudi 11 février 2010 par Open-Publishing
12 commentaires

Formidable témoignage :

LE LIVRE EVENEMENT DE FLORENCE AUBENAS

Dans la peau d’une femme de ménage

Huit jours avant la sortie du "Quai de Ouistreham", aux Editions de l’Olivier, le Nouvel Observateur en publie les bonnes feuilles. Le fruit d’une immersion de six mois dans le quotidien des travailleurs précaires.
Lorsque Florence Aubenas a demandé à prendre un congé sabbatique, la rumeur a couru qu’elle partait écrire un roman au Maroc.

Quelques mois plus tard, on a compris que le Maroc n’était qu’un écran de fumée destiné à protéger son véritable projet. Florence s’était installée à Caen où, dans le plus grand secret, elle avait décidé de s’inscrire au chômage et de chercher du travail. Elle avait conservé son nom, ses papiers, tiré ses cheveux en arrière après les avoir teints en blond, pris l’habitude de garder ses lunettes sur le nez.

L’expérience a fonctionné. A deux exceptions près, personne n’a reconnu la journaliste dont le portrait s’affichait sur les murs quatre ans plus tôt, à l’époque où elle était détenue en Irak. Pendant six mois, de février à juillet 2009, Florence Aubenas s’enrôle dans cette armée de CDD qui constitue aujourd’hui une nouvelle classe ouvrière. Elle fait la tournée des agences d’intérim où, quand on ne l’éconduit pas d’un : « Vous êtes plutôt dans le fond de la casserole, madame », on la traite, dit-elle, « avec une douceur d’infirmière dans un service de soins palliatifs ».

Jusqu’au jour où une conseillère de Pôle Emploi lui assure que, dans son cas, la meilleure solution, c’est de s’orienter vers la spécialité d’agent de nettoyage. Au bout d’un mois et demi, la voilà employée à bord du ferry pour l’Angleterre, à Ouistreham, à récurer les cabines et les toilettes. Une heure par jour, de 21h30 à 22h30. Viendront s’ajouter d’autres boulots, quand ce ne seront pas quelques heures attribuées au dernier moment. Au total, elle ne gagnera jamais plus de 700 euros par mois. Florence raconte de façon saisissante ce qu’elle a vécu.

La fatigue nerveuse, les horaires qui n’en finissent pas, les déplacements incessants d’un travail à l’autre, la vulnérabilité qui oblige à subir et à fermer sa gueule, mais aussi la solidarité et les moments de bonheur arrachés à un monde où une prime de licenciement de 200 euros fait figure de parachute en or et un CDI de 5h30 à 8 heures le matin, de passeport pour le paradis.

Michel Labro

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20100211.OBS6614/dans_la_peau_dune_femme_de_menage.html

Messages

  • bonjour,
    Cela rappelle un peu l’expérience d’un journaliste allemand dont j’ai oublié le nom et qui , dans les années 1970/80 s’était un peu grimé et s’était fait passer pour un travailleur turc . Il racontait sa vie en tant qu’émigré ; les brimades , vexations, tracasseries sur ses lieux de travail. Son livre avait connu un vif retentissement.
    C’est un peu la même démarche qu’a choisie F Aubenas.Cette expérience est révélatrice de l’état d’une société et surtout du sort qu’on réserve aux personnes un peu hors circuit ou que la société a mis hors circuit.Ce genre d’expérience relatée peut permettre de comprendre ce que vivent actuellement des centaines de milliers , voire des millions de gens.

  • Le journaliste allemand s’appelle Günther Wallraff le bouquin "tête de turc"

    • Incroyable, les bellaciaistes redécouvrent les rapports de domination grâce à F.Aubenas ???

      Reste à savoir si les compagnon(e)s de galère de cette journaliste rencontré(e)s lors de ce fameux reportage en terre prolétaire profiteront des Royalties de l’ouvrage.

      ça fait un peu descente chez les gueux, avec la compassion-commisération de circonstance qui fait un fond de commerce à bon compte.

      Au fait, que dit Aubenas des deux journalistes otages en Afghanistan et qui ne bénéficient pas du traitement médiatique dont elle bénéficia jadis ?

      Oups, n’en parlons pas, ça pourrait retarder leur libération ou augmenter le prix de la rançon, paraît-il.

    • 79***255, tu sors d’où toi ? Comme un diable de ta boîte ?

      Ca a l’air dde t’emmerder qu’un journaliste fasse son boulot pour une fois ? ert tu voudrais qu’elle travaille gratos en plus.

      Et toi qu’est ce que tu donne à ceux que tu fais semblant de plaindre ?

      Ou c’est Florence Aubenas que tu peux pas casquer ?

      Quant à l’appellation dédaigneuse de "Bellaciaiste" si tu ne la prend pas pour toi qu’est-ce que tu fous ici, sinon d’essayer de mettre la merde ???

      G.L.

    • Merci GL

      Que ceux qui gueulent donnent d’abord un coup de main, après ils pourront causer ! Suffisamment d’années à patauger dans la lutte sur le terrain à leurs côtés pour en connaître l’isolement.

      J’ajoute qu’en plus, travaillant essentiellement en sous-traitance, ça se dégrade à la vitesse grand V.

      Pensée reconnaissante à Charles Hoareau que je ne croiserai jamais.

    • la derniere enquete de walraff a ete ( sous la peau d un sdf ) filme par une camera edifiant !!!! ca vaut le detour je l ai visionne un soir par hazard sur la tele allemand
      e le seul point positif en allemagne on nemeurt pas dans la rue .danes 67

    • Mais des Françoise Aubenas dans ces conditions, ils sont des dizaines et des dizaines de milliers toute leur vie !! Qu’ils soient fonctionnaires, employés de société privées ou autres !!!

      Je suis bien placé pour trés bien connaître ces "métiers à récurer la m.... derrière les autres" et à supporter toutes les humiliations liées à ces tâches obscures mais indispensables !

      Ils (et surtout elles) n’écriront pas de livre... Ils (elles) termineront leurs vies comme ils l’ont vécu, dans le silence et la difficulté, juste avec leur petite mains oh combien précieuses pour vivre dans notre société...

      Mais leurs têtes sont faites comme les autres et leur réflexion( par la force de la misère) d’un exceptionnel réalisme !!!

      Oh oui je les connais bien , je les aime bien ! Y a pas plus près de la vraie vie que ces gens là !

      Le coco des Landes

    • J’ai lu l’article du N.O. et je pense que madame Aubenas a fait quelque chose de fort et rare. On pense effectivement à Günter Wallraff, et son expérience dans la peau d’un travailleur turc, reportage fort et terrible.
      Il avait payé de sa personne travaillant dans les aciéries, à des postes dangereux, ou a des emplois précaires ou douteux, occupés en Allemagne dans les années 80 majoritairement par des émigrés .
      C’est bien le genre d’enquêtes que les journalistes habituellement ne se précipitent pas à faire.
      Je pense en parallèle à ce "Peuple de l’abîme" que décrivait Jack London, et qu’il avait côtoyé où le travail était rare, la faim présente, le froid et la misère quotidiens. Ici, on pense que les travailleuses et travailleurs mangent.
      On n’a pas beaucoup évolué, plus d’un siècle après.

      le drame sous-jacent dans ce genre de témoignages, c’est aussi de rapporter l’état mental de ceux et celles pour qui les nouveaux sous-prolétaires, - ces "under dogs" comme disaient les anglais- travaillent. Eux mêmes petits salariés et étroits d’esprit bien souvent les méprisent. On arrive vite à penser que l’enfer ce sont bien les autres qui l’entretiennent, par leur désolidarisation inconsciente ou avouée tout au long de ces pages.

      Quoi qu’en disent les critiques peu enthousiastes et spontanés de ce livre à paraître, je crois qu’il faut bien que le plus grand nombre de ceux qui pourront le lire -ou se le payer- se rendent bien compte des réalités sociales de la France en ce début de siècle ravagé par l’ultralibéralisme et ses avatars.
      C’est évidemment surtout pour eux qu’il est écrit, pas pour enfoncer davantage dans le désespoir ceux qui vivent ce quotidien et qui hélas le connaissent trop.

  • FLORENCE AUBENAS pretend nous informer que la France d’en bas galère pour survivre dans le monde du travail impitoyable et en particulier pour les femmes. Mais cela madame on le savait tous déjà nous qui nous levons tôt. vous ne nous apprenez rien même si vous semblez le découvrir. journaliste BOBO PARIGO RIGOLO
    HERVE

    • je vous rejont...

      ces informations deviennent banales en somme puisque beaucoup ne les entende pas, ceci ne les concerne pas, la france "d’en haut" à d’autre préocupations que celle de déblatérer sur ceux qui galèrent...
      dans les coulisses, il se passent toujours des choses sombres.. allez donc voir les conditions des lades dans les écuries...des maçons sur les chantiers, des serveurs dans certain restaurant.. et j’en passe parce qu’ils sont encore heureux par rapport a d’autre qui survivent dans l humiliation.oui .. ; tout le monde le sait .mais tout le monde ne l’a pas franchement resenti, entre savoir que le mal de crane existe et avoir mal au crane , il y a un monde.. florence a eu le courage de gouter à cette m...e !

  • Merci à Florence AUBENAS pour son livre, il devait y avoir encore plus de journaliste qui nous informe de telles pratiques encore aujourd’hui en France pays de liberté égalité et fraternité et pays (droit de l’homme).

    IL y a plein de cas similaires et il y en a encore pire malheureusement.