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Ouragan : Cuba en exemple.

Publie le dimanche 3 octobre 2004 par Open-Publishing

« Il est impératif que l’on traite la question climatique et que l’on permette aux sociétés pauvres de se protéger » a déclaré Jan Egeland qui a fait valoir que Haïti a perdu pour l’instant 1500 vies « des suites d’un ouragan moins grave que celui qui a touché Cuba » mais que « Cuba dispose de mécanismes de réponse parmi les meilleurs de la région et n’a connu aucun décès. »

Haïti et Grenade : appel d’urgence de l’ONU sur fond d’une formidable solidarité régionale

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=9081&Cr=Ha%C3%AFti&Cr1=

1 octobre - Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a lancé un appel de fonds d’un total de 59 millions de dollars destinés à venir en aide aux victimes des ouragans qui ont détruit 90% des maisons à La Grenade et tué 1500 personnes au moins à Haïti alors que les pays de la région ont manifesté une solidarité exceptionnelle, que Cuba est cité en exemple en matière de prévention des catastrophes et que les secours à Haïti souffrent du sous-effectif de la Mission de l’ONU.

Lors du lancement aujourd’hui, au nom du système des Nations Unies, deux appels humanitaires éclairs, l’un pour Haïti et l’autre pour la Grenade, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a déclaré que « ces deux appels étaient destinés à répondre aux besoins d’une assistance humanitaire visant à sauver des vies humaines dans ces deux pays, après les ouragans qui ont totalement dévasté les Caraïbes récemment. »

« Nous demandons 32 millions de dollars US pour Haïti, 27 millions de dollars US pour La Grenade, soit un total de 59 millions de dollars », des sommes destinées à couvrir les besoins urgents en nourriture, hébergement, eau et assainissement et pour des médicaments », a précisé Jan Egeland qui a ajouté qu’ils avaient également été lancés localement au nom des organisations de l’ONU mais aussi des organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent l’Organisation.

Le personnel sur le terrain a indiqué qu’il avait rarement vu une telle dévastation, aux Gonaïves (carte), « une ville d’Haïti qui compte environ 200 000 d’habitants, une ville très pauvre et qui est totalement inondée, jusqu’au 1er étage des bâtiments, ou encore à La Grenade où 90% des maisons sont soit très gravement touchées soit détruites », a-t-il exposé, ajoutant que « la situation dans ces deux régions était si grave que nombre d’autres victimes des ouragans, comparant leur situation à celle de ces deux sites, ont déclaré qu’elles allaient essayer de se débrouiller seule. ».

Jan Egeland a souligné que Haïti occupait une place à part en raison du nombre très élevé de victimes dont le décompte s’établit comme suit : 1 500 décès confirmés, 950 personnes toujours portées disparues et, pour la plupart présumées décédées et 2006 blessées. La plupart se trouvent aux Gonaïves où le nombre des décès est considérable, a-t-il précisé.

A la Grenade où 37 personnes sont mortes, les dommages matériels sont inimaginables, selon le Coordonnateur au secours d’urgenc. C’est la société tout entière qui doit être reconstruite », a-t-il déclaré.

Jan Egeland a également fait observer que cette saison des ouragans relançait les inquiétudes à l’égard des changements climatiques, affirmant qu’il existait de plus en plus de preuves scientifiques qui tendaient à prouver que l’on assistait à des phénomènes plus extrêmes, que cette tendance allait durer, et que, créée en grande partie par les pays riches du Nord, elle semait la dévastation dans les régions pauvres du Sud.

« Il est impératif que l’on traite la question climatique et que l’on permette aux sociétés pauvres de se protéger » a déclaré Jan Egeland qui a fait valoir que Haïti a perdu pour l’instant 1500 vies « des suites d’un ouragan moins grave que celui qui a touché Cuba » mais que « Cuba dispose de mécanismes de réponse parmi les meilleurs de la région et n’a connu aucun décès. »

« Nous allons donc travailler à améliorer les systèmes d’alerte précoce, l’intervention d’urgence et surtout, la préparation et la prévention », a indiqué le chef des secours humanitaires à l’ONU.

Il a également attiré l’attention, sur le fait que l’environnement haïtien « dans un état catastrophique » avait constitué un facteur aggravant. « Il n’existe plus d’arbres pour retenir l’eau, la boue et c’est ce qui explique l’ampleur de la catastrophe aux Gonaïves », a-t-il souligné.

Au plan financier, il a précisé que lors de la réunion des donateurs, « des pays importants avaient fait des promesses de dons s’élevant à 50 millions de dollars en sus de ce qui a déjà été promis par les Etats-Unis et qui est soumis à l’approbation du Congrès » et a ajouté que « l’Union européenne avait également promis 10 millions de dollars, qu’un certain de pays européens ont fait des promesses ainsi que Singapour et le Japon .

Il s’est toutefois déclaré particulièrement impressionné par la solidarité dont avaient fait preuve les pays pauvres voisins. « Trinidad et la Barbade, et de nombreux autres pays ont apporté des contributions impressionnantes, en argent et en nature, notamment en personnel de la part de Cuba ».

En réponse aux questions des journalistes, le Coordonnateur des secours d’urgence a indiqué être pour l’instant nettement sous financé avec 5 millions de dollars engrangés pour chaque pays.

« Au-delà de l’argent nécessaire à l’apport de vivres et de soins médicaux, ce qu’il faut à présent c’est la sécurité », a-t-il ajouté, jugeant « désolant de constater que, aux Gonaïves, la nourriture distribuée avait été pillée [par des] mères et grand-mères pour l’apporter à leurs enfants ».

Jan Egeland a indiqué qu’il dépendait totalement à cet égard de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en particulier dans certaines régions frontalières.

« Le fait qu’elle n’ait reçu que la moitié des forces promises dans la résolution du Conseil de sécurité, dont 1/5e se trouve aux Gonaïves, nous pose donc un problème », a-t-il déclaré, précisant que de grandes quantités d’aide alimentaire avaient été perdues au début en raison du pillage à main armée des convois.

Voir également le communiqué de presse du Bureau de la coordination humanitaire