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L’éthique en toc des éditions Baleine

Publie le jeudi 18 février 2010 par Open-Publishing
27 commentaires

de Paco

À la belle époque, les éditions Baleine ont publié la fine fleur des auteurs cocos, gauchos ou anarchos. En publiant un livre de François Brigneau, l’un des fondateurs du Front national, Baleine provoque la colère de Didier Daeninckx, auteur de trois Poulpe et inlassable chasseur de fachos.

Même si elles ne se résument pas à la collection Le Pouple, les éditions Baleine sont surtout renommées grâce aux aventures de Gabriel Lecouvreur (dit Le Poulpe à cause de ses longs bras), enquêteur libertaire hors normes, amateur de bonnes bières, habitué du salon de coiffure (surtout du lit) de Chéryl et du restaurant Le Pied de Porc à la Sainte-Scolasse, envoûté par la restauration d’un vieux Polikarpov (avion russe qui s’est illustré pendant la Guerre d’Espagne) qui a eu 40 ans en 2000.

La Bible imaginée par Jean-Bernard Pouy a été adoptée par de nombreux auteurs célèbres ou non qui ont fait du Poulpe l’un des personnages récurrents les plus militants. Après l’œuvre du « père » qui a sorti La Petite écuyère a cafté en 1995, une belle série d’écrivains a aligné pas mal de jeux de mots tordus en guise de titres. Au hasard, citons Patrick Raynald (Arrêtez le carrelage), Didier Daeninckx (Nazis dans le métro, La Route du Rom et Éthique en toc), Noël Simsolo (Un Travelo nommé désir), Jean-Jacques Reboux (La Cerise sur le gâteux), Gérard Delteil (Chili incarné), Roger Martin (Le GAL, l’égout), Roger Dadoun (Allah recherche d’autan perdu), Romain Goupil (Lundi, c’est sodomie), Jacques Vallet (L’Amour tarde à Dijon), Cesare Battisti (J’aurai ta Pau)… Chaque épisode était une belle occasion pour casser du notable, du flic, du facho, du pourri en tout genre.

En éditant subitement François Brigneau, Baleine semble changer son fusil d’épaule. Né en 1919, Brigneau, de son vrai nom Emmanuel Allot, grand admirateur de Robert Brasillach, s’était engagé dans la Milice au lendemain du débarquement allié en Normandie. Il fut condamné pour collaboration et emprisonné. Soutien de Tixier-Vignancourt en 1965, il passera ensuite par Ordre nouveau et par le Front national (dont il fut le co-fondateur et vice-président en 1972 et 1973). Dans les années 80 et 90, il a collaboré à National Hebdo avant d’être l’un des fondateurs de Présent. Il a été plusieurs fois condamné pour antisémitisme et ce n’est pas sa brouille avec Jean-Marie Le Pen qui nous le rendra sympathique. Sans aller plus loin dans les « détails », nous comprenons que Baleine a tourné le dos à l’enquêteur libertaire qui avait prit les traits de Jean-Pierre Darroussin au cinéma.

Tout ça fait naturellement bouillir le sang de Didier Daeninckx. L’auteur de Meurtres pour mémoire ne rigole pas avec les pages sombres de l’Histoire. Depuis longtemps, il se bat vigoureusement contre l’oubli et le révisionnisme. Le 16 février, dans une lettre ouverte aux éditions Baleine, il explique. « Dans la famille, il y a un oncle dont le nom figure sur des plaques émaillées, dans une rue de Dugny. Résistant déporté suite à dénonciation des potes politiques du milicien François Brigneau. Mort dans un camp. Son histoire a forgé pour partie la manière dont je regarde le monde et m’a rendu intransigeant sur certains "détails" du siècle passé. J’ai publié à Baleine, maison qui s’est construite sur une prise de parole antifasciste. Je me suis battu quand Serge Quadruppani, qui faisait équipe avec Hervé Delouche, y a introduit un de ses affidés, Gilles Dauvé alias Jean Barrot, l’un des concepteurs du négationnisme d’ultra-gauche. J’ai consacré dix ans de ma vie à mettre à plat les menées de ces gens, et hormis le temps prélevé à mes amis et aux miens, cela a eu des effets considérables sur mon travail d’écrivain. J’ai la conscience de quelqu’un qui a fait tout simplement ce qu’il devait. Ce n’est pas pour accepter de figurer dans une décharge, ce que sont à mes yeux devenues les éditions Baleine après avoir mis l’ex-milicien Brigneau à leur catalogue, sans avoir le courage d’assumer la biographie d’ultra-droite de leur nouvelle recrue. Je rompt donc à ce jour toute relation avec les éditions Baleine. »

Daeninckx devait écrire un nouveau Poulpe. « L’encre en restera dans le stylo », assurait-il avant de lancer, le 17 février, un appel pour le droit de retrait des auteurs trahis par Baleine. Rejoint par Patrick Raynal, Roger Martin, Sylvie Rouch, Lionel Makowski, Gérard Streiff, Maud Tabachnik, Chantal Montellier, Gilles Vidal, Sébastien Doubinsky, Romain Slocombe, autres « poulpistes », Didier Daeninckx revient utilement sur la genèse. « Les éditions Baleine sont nées en 1995 avec la création du personnage du « Poulpe » défini comme un enquêteur « libertaire et antifasciste ». Ce personnage est sorti des livres pour devenir un véritable protagoniste des luttes contre le Front National, pour les sans-droits, les sans-papiers. Quinze ans plus tard, par la seule volonté de son directeur et contre l’avis de ses auteurs, les éditions Baleine ont décidé de mettre à leur catalogue un livre de 1949, Faut toutes les buter, dont l’oubli avait sanctionné le racisme et la médiocrité. Il est signé de François Brigneau, l’un des créateurs du Front National, également auteur de Si Mussolini m’était conté, de Xavier Vallat et la Question juive, et d’une apologie au titre faussement interrogatif : Mais qui est donc le professeur Faurisson ?. Compte tenu de son histoire, cet ex-Milicien souvent condamné pour antisémitisme n’avait pas sa place aux éditions Baleine, compte également tenu de leur histoire. »

En conséquence, tous ces auteurs demandent le retrait immédiat de leur nom et de leurs œuvres du catalogue des éditions Baleine. Ce qui est le minimum. L’éthique en toc de Baleine a flingué le Poulpe. Les amateurs de polar anar sont en deuil.

PACO sur Le Post.fr

Messages

  • OK sur le fond.

    Par contre, il est trés génant de ne rien dire sur Didier Daenninckx dont l’ensemble des vendettas sur d’autres auteurs de polars font débat.

    Daenninckx a lui aussi une certaine conception de sa quête de la vérité : la dénonciation sans preuve, le mélange des faits et un relativisme historique.

    Il est trés dommage de voir un papier sur Bella Cio qui passe sous silence les dérapages de daenninkx dans le passé.

    Attention aussi ! On a un point de vue sur cette affiare : RAS du côté de Pouy.

    Evitons d’aller en cabale comme le fait si souvent Daenninckx.

    Amicalement,

    • On pense ce qu’on veut de Daeninckx, mais il n’est pas le seul à protester contre l’arrivée d’un facho chez Baleine. L’article mentionne Patrick Raynal, Roger Martin, Sylvie Rouch, Lionel Makowski, Gérard Streiff, Maud Tabachnik, Chantal Montellier, Gilles Vidal, Sébastien Doubinsky, Romain Slocombe. ça commence à faire du monde et ce n’est sans doute pas fini. JB Pouy et d’autres ne seront sans doute pas très heureux non plus.

      C’est marrant que le premier commentaire vire au procès contre Daeninckx. Je ne vois-là aucune "dénonciation sans preuve" ou "dérapage". C’est un fait vérifiable par tous. Baleine a publié un bouquin puant. Point final.

    • En fait ça un rapport avec son travail de dénonciation du passé de para "facho" de Gilles Perrault, et des liens de Quadrupanni avec l’ultra-gauche révisionniste (le Goût de la vérité - Verdier) : travail fourni, argumenté, démontré... que derrière les positionnements de "gauche" de ces derniers il y avait surtout de vraies connivences de "droite"... rouge-bruns pur sang... Il y en a encore qui préfèrent faire comme si de rien était, ou qui n’avoueront jamais tripper sur la milice...

    • Le grand résistant Daeninckx a une tendance très nette à s’en prendre plutôt aux faibles.
      Ainsi, on ne l’a pas vu dénoncer les éditions Gallimard, ni retirer ses livres de la collection Folio, qui ont pourtant à leur catalogue des auteurs d’extrême-droite tout aussi craignos que Brigneau, par exemple ADG et Dantec.

      Sa lettre appelle plusieurs commentaires :
       Il en profite pour cracher à nouveau sur sa bête noire Quadruppani, et sur Hervé Delouche (moins connu en dehors du milieu polar), ce qui est une méthode d’amalgame typiquement stalinienne. Ces deux personnes engagées à gauche n’ayant pas le moindre lien avec le fasciste Brigneau.
       Patrick Raynal, signataire de la lettre, fut l’éditeur et le grand copain de feu ADG, secrétaire de rédaction de Minute, membre du bureau national du FN, auteur de romans racistes contre les Kanaks.
       Parmi les signataires, on trouve Maud Tabachnik, auteur dans la collection Club Van Helsing de Baleine d’un roman violemment raciste contre les jeunes arabes et Musulmans de banlieue. Cette publication n’avait pas attiré l’attention de notre grand résistant Daeninckx.

      Gérard Delteil - Ecrivain

    • Parler de passé "facho" de Perrault montre que vous n’avez pas lu son livre "Les parachutistes" qui est une dénonciation du dressage des paras et le compare à celui des SS, ça montre juste que vous n’avez lu que les délires de Daeninckx et il ne vous en faut pas beaucoup pour le trouver "argumenté, etc."
      Daeninckx est le roi de l’amalgame, du délire paranoïaque et du mensonge, comme l’a montré Guy Dardelle, par exemple, ancien président de Fréquence Paris Plurielle et que je voudrais bien vous voir essayer de traiter de facho, vu son passé millitant ! Ceux qui sont de bonne foi pourraient se reporter utilement à mon texte : http://quadruppani.samizdat.net/spip.php?article40&var et voir aussi le dossier, excellent Politis rédigé par Nicolino il y a quelques années. Quant à ceux qui comme vous, parlent en ce qui me concerne de passé brun-rouge, je les renvois à leur inanité intellectuelle. Renseignez-vous sur ce que j’ai fait, écrit et dit depuis quarante ans avant de déblatérer des insultes qui ne méritent de ma part, si je vous croise, qu’un crachat.
      Daeninckx est le BHL de l’antifascisme.
      Serge Quadruppani

    • Le site nazi Stormfront félicite les éditions Baleine d’avoir publié Brigneau.

      Que font Delteil et Quadrapuni ? Ils tapent sur les gens qui dénoncent les fachos !!!!

      http://www.stormfront.org/forum/showthread.php?t=682973

    • Quand un facho de la taille de Brigneau publie un texte d’un racisme primaire, secondaire et tertiaire dans une maison d’édition antifasciste, l’urgence est de faire face.

      Et pas de taper sur ceux qui ont le courage de s’opposer à la peste brune.

      Delteil et Quadrapuni tirent curieusement contre leur camp.

    • Personne ne défend la publication du livre de Brigneau, et encore moins Brigneau lui-même. Franchement, si Brigneau s’était fait dessouder en 1945, je ne l’aurais certainement pas pleuré.

      Mais, d’une part, il s’agit d’un événement dérisoire. Et le résultat principal de l’action de Daeninckx qui joue les RRRésistants avec 70 ans de retard, a été de faire la promo d’un livre et d’un auteur qui seraient passés totalement inaperçus. C’est vraiment de l’indignation à bon marché. Si Daeninckx veut s’indigner et être utile à quelque chose, il ne manque pas de causes en ce moment : qu’il aille donner un coup de main aux sans papiers, qu’il dénonce les campagnes islamophobes de Gérin-Raoult-Besson et cie. Il n’a que l’embarras du choix.

      S’il s’était contenté de se faire un coup de pub et de rappeler qu’il existe avec cette affaire, l’idée ne me viendrait pas de m’en mêler. Après tout, c’est son affaire et ceux des gens qui prennent ce combat au sérieux.

      Mais, c’est vraiment une méthode infâme d’en profiter pour attaquer au passage Quadruppani et Delouche, deux amis engagés sincèrement à gauche depuis très longtemps, et certainement plus présents sur le terrain des luttes que Daeninckx ou Raynal. C’est une méthode d’amalgame typiquement stalinienne.

      Enfin, on s’étonne que Daeninckx, qui examine avec tant de soin les catalogues de ses éditeurs, n’ait pas remarqué le livre raciste de Maud Tabachnik dans la collection Club Van Helsing du même éditeur Baleine. Ceux qui en doutent peuvent consulter ce site d’amateurs de fantastique :
      http://nebalestuncon.over-blog.com/article-14270447.html

      Cette propagande sioniste d’extrême-droite et islamophobe fait certainement plus de mal aujourd’hui que le vieux torchon oublié de l’ex-milicien fasciste Brigneau.

      Et comment Daeninckx accepte-t-il de cohabiter dans la collection Folio avec Dantec, ami des fascistes identitaires, et ADG... grand pote de Brigneau et de Le Pen, qui fut membre de la direction du FN, secrétaire de rédaction de Minute, auteur de BD antisémites etc.

      Quand on veut jouer les chevaliers blancs et les grands résistants, il faut un peu de rigueur.

      Gérard Delteil

    • Précision :
      J’ai envoyé le même texte à différents sites qui avait publié la lettre de Daeninckx à Baleine mettant en cause deux de mes amis. Afin de protester contre cette attaque odieuse. C’est le minimum de la solidarité envers des amis engagés à gauche depuis longtemps.

      Mon texte est public, je ne contrôle pas qui le publie. De même, toutes sortes de sites de toutes obédiences ont reproduit la lettre et/ou la pétition de Daeninckx.
      Gérard Delteil

    • "Un mot sur les remarques de Gérard Delteil et de l’ami Bauduret. J’ignore comment vous fonctionnez mais je trouve très étrange que la seule chose que vous trouviez à dire à propos de Baleine où vous avez chacun publié un Poulpe, c’est de flanquer un coup de grelot à Daeninckx pour le premier et d’affirmer sans aucun embarras qu’Ellroy (dont on se demande ce qu’il a à voir avec un milicien français) est un néo nazi. Je me permets de vous répondre que si Daeninckx n’avait pas soulevé cette affaire, nous serions tous dans un consensus mou avec Baleine car ce n’est pas la première fois que je constate que, au-delà des anathèmes et autres coups de gueule qui sont la spécialité de quelques auteurs sur la liste, lorsqu’il s’agit de passer aux actes concrets c’est plutôt maigrelet pour ne pas dire nul.

      Comme on le chante à Toulouse : "grande gueule, petit cul, quand tu pètes on te voit plus"

      extrait d’un courriel de Claude Mesplède, historien du roman noir.

    • Comme j’ai répondu à Claide Mesplède, pour qui j’ai la plus grande estime, si Daeninckx s’était contenté de rappeler son existence et de se faire un coup de pub, et du même coup d’ailleurs un coup de pub à un livre et à un auteur fasciste totalement inconnus aujourd’hui, je n’aurais pas mis mon grain de sel.

      Mais Daeninckx profite de l’occase pour régler des comptes vieux de quinze ans avec des auteurs qu’il avait déjà attaqués à propos d’écrit, vieux de 20 ans à l’époque. Textes auxquels il n’avait visiblement rien compris vu son faible niveau de culture politique stalinienne - dans sa version la plus droitière social-démocrate. (D’ailleurs Daeninckx a soutenu le PS contre le PC et LO aux dernières municipales d’Aubervilliers, pensant sans doute que la soupe serait meilleure...)

      Le minimum de solidarité quand des amis, engagés publiquement à gauche depuis longtemps, et certainement plus engagés sur le terrain que l’antifasciste de salon Daeninckx, sont ainsi attaqués, c’est de leur apporter sa solidarité.

      Le contenu de la lettre de Daeninckx montre d’ailleurs à qui en douterait qu’il est parano et mégalo. Quelqu’un qui ose écrire : "J’ai passé dix ans de ma vie à combattre le négationnisme etc" (sic), comme s’il sortait de 10 ans dans le maquis du Vercors ou dans la jungle bolivienne, est vraiment à côté de ses pompes.

      C’est triste pour lui comme pour ceux qui le prennent au sérieux.

      Gérard Delteil

    • Le moins que l’on puisse dire est que nous vivons une époque formidable.
      Surtout si l’on apprécie la confusion des valeurs.
      Résumons-nous : l’éditeur Baleine, maison qui a connu la notoriété avec la création haute en couleur du Poulpe ( plus de 150 titres parus), héros libertaire, grand pourfendeur d’intégristes, fascistes, auxquels autant d’auteurs prêtèrent leur plume, de J.B.Pouy, le père fondateur à Marin Ledun, le petit dernier, en passant par tout ce que le polar français, ou quasiment, comptait d’auteurs qui, peu ou prou, appartenaient à la grande famille post-soixante-huitarde non repentie, dans un joyeux désordre où se côtoyaient sans autres affrontements que verbaux, anars, libertaires de toutes tendances, trotskystes idem, ex-maos, communistes « orthodoxes » ou contestataires. Evidemment, tout ce petit monde soudé autour de quelques valeurs éminemment humanistes.
      Or, voilà que le directeur actuel de Baleine vient de rééditer un texte immonde ( dans les deux premières pages, les Arabes ne sont jamais nommés autrement que « crouias », « arbis », moricauds », « bicots ») du non moins immonde François Brigneau, ex-milicien, ex-fondateur du Front national et du Parti des Forces nouvelles, ex-intervieweur-zélateur du négationniste Faurisson.
      Les tentacules en sont tombés à tous les auteurs et admirateurs de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe.
      Didier Daeninckx et une bonne vingtaine d’auteurs, dont celui de ces lignes, ont alors fait valoir auprès de la maison d’édition Baleine, « un droit de retrait », exigeant que leurs titres soient retirés de la collection et les droits rendus.
      Parmi les écrivains qui ont écrit un Poulpe se trouvait Gérard Delteil, révolutionnaire bien connu, qui avait manifesté son ire quelques années plus tôt contre la direction précédente des éditions Baleine. Alors que la maison risquait de connaître le dépôt de bilan, il exigeait d’être payé sur le champ et envoyait aux quatre coins de l’Hexagone, si j’ose dire, des courriels vengeurs pour que se crée une association des victimes du Poulpe. La plupart des contactés l’envoyèrent promener, chacun sachant que le directeur de l’époque tentait par tous les moyens de sauver sa maison et les intérêts de ses auteurs. Le sauvetage réussit. Chacun fut payé et le Poulpe repartit pour de nouvelles aventures.
      On s’attendait donc qu’aujourd’hui, avec la célérité qu’on lui connaît, Gérard Delteil condamne la dérive et l’ignominie.
      Que nenni !
      François Brigneau et son torchon ne l’intéressent apparemment pas.
      Une nouvelle fois, c’est à Didier Daeninckx qu’il réserve ses flèches.
      Un peu partout.
      Certains diront que c’est de bonne guerre. Les deux hommes n’ont-ils pas eu maille à partir ?
      On se souvient peut-être que Delteil avait porté plainte contre Daeninckx, en lui réclamant 50 millions de francs (et pas le franc symbolique) pour prix de son honneur perdu, parce que celui-ci avait osé, suite à de graves incidents, écrire que le Prix du Quai des Orfèvres obtenu sur manuscrit anonyme en avril contenait cette année-là une allusion à un article de presse qui…ne parut qu’au mois d’août suivant !
      On comprend mieux alors que Delteil préfère laisser le vieux milicien d’extrême droite savourer la politique actuelle pour mieux se concentrer sur l’auteur de Missak.
      Mais, dans son prurit de communication, Delteil a quand même poussé le bouchon un peu loin : se répandre, soit, mais pas n’importe où. La fois précédente, Marianne, L’Humanité (hélas !), Politis avaient accueilli ses récriminations. Mais cette fois, c’est au site Métapo Infos qu’il a adressé un courriel sarcastique (ce sont eux qui l’impriment en tout cas en louant son « amabilité »).
      Or, comment penser un instant que Gérard Delteil, révolutionnaire notoire et fin analyste de la chose politique, ait pu ignorer ce qu’est Métapo Infos, c’est-à-dire un site d’une extrême droite intellectuelle aimant le mélange des genres et des personnes, consacrant des colonnes à des personnages aussi démocrates qu’Alain de Benoist, Bernard Lugan, Jean Raspail, ou aux nouvelles politiques de la pseudo agence
      de presse Novopresse, une émanation directe des groupes « identitaires ».
      A ceux qui douteraient de cette information, je conseille de se reporter à l’article paru le 19 février sur Métapo Infos, ci-dessous, ou, tout bêtement d’aller voir sur place.

      Tant que Gérard Delteil obtenait le Prix de la Gendarmerie l’année de la tragédie d’Ouvéa ou le Prix du Quai des Orfèvres, malgré ses tirades contre l’État policier, on pouvait sourire.
      Quand avec d’autres, il s’en prenait à Didier Daeninckx, verbalement, on pouvait, connaissant sa jalousie d’auteur, rire sous cape.
      Quand, tel Cyrano, il ferraillait pour son honneur perdu sans oublier que c’est bien plus beau lorsque ça rapporte gros, tous ceux qui connaissent le mécanisme de l’attribution de certain Prix, pouvaient rire dans leur barbe.
      Quand, aujourd’hui, il ne trouve pour déverser son fiel et sa haine recuite contre ce qu’il appelait autrefois un confrère, que les colonnes d’un site qui cultive et professe le contraire des idées et des idéaux qu’il a toujours prétendu avoir, on ne peut plus ni sourire, ni rire, pas plus sous cape que dans sa barbe.
      La seule envie qu’on ait, c’est celle de vomir.

      Roger Martin

    • Ce monsieur Delteil, comment il fait pour avoir les fiches RG de ses ennemis ?

      C’est grâce à ses amis dans la police et la gendarmerie ?

    • Le courageux anonyme qui m’accuse d’avoir "les fiches RG de mes ennemis" pourrait-il s’expliquer ? S’il signait de son nom et donnait des précisions, je pourrais ainsi avoir l’occasion de le poursuivre en diffamation. Ce qui m’ennuierait car cela m’obligerait à poursuivre Bellaciao, qui est un site sympathique et utile.

      Il me semble donc que les modérateurs de Bellaciao devraient éliminer les messages anonymes comportant de grossières calomnies de ce genre.

      Gérard Delteil

    • On se souvient peut-être que Delteil avait porté plainte contre Daeninckx, en lui réclamant 50 millions de francs (et pas le franc symbolique) pour prix de son honneur perdu, parce que celui-ci avait osé, suite à de graves incidents, écrire que le Prix du Quai des Orfèvres obtenu sur manuscrit anonyme en avril contenait cette année-là une allusion à un article de presse qui…ne parut qu’au mois d’août suivant ! Roger Martin

      Roger Martin, qui s’est fait le porte-flingue de Daeninckx, plutôt que de discuter du fond de l’affaire, préfère se lancer dans l’affabulation et la calomnie. Je rappelle donc, bien que cette affaire ait peu d’intérêt aujourd’hui, que Didier Daeninckx a été condamné par deux fois par la justice, en première instance et en appel, pour diffamation à mon encontre. Il a été condamné à 5000 € de dommages et intérêts, ce qui ne couvre pas les frais d’avocats et de justice.

      L’attitude de Roger Martin est pitoyable. Après avoir sollicité et obtenu une préface de Gilles Perrault pour un de ses livres, il n’a pas hésité à soutenir Daeninckx dans sa campagne de calomnies contre cet écrivain.

      __

      Revenons au sujet. Pour noyer le poisson, le porte-coton de Daeninckx voudrait nous faire croire qu’il faudrait choisir son camp entre le collabo fasciste Brigneau et le courageux grand Résistant Daeninckx. Qui ne soutient pas Daeninckx serait du côté de Brigneau. Ce qui rappelle un peu l’époque où les staliniens dénonçaient les hitléro-trotskystes : qui ne soutient pas Staline est avec Hitler.

      Or, le problèmes est que :
      1) Avide de faire son come back de chevalier blanc, Daeninckx se jette sur cet os, sans même comprendre qu’il fait bien davantage de publicité à Brigneau qu’il ne lui nuit. Grâce à Daeninckx, le torchon de l’ancien milicien n’est pas passé inaperçu. Mais Daeninckx est très probablement beaucoup plus préoccupé de sa publicité que de Brigneau. Sinon, pourquoi ne pas s’attaquer à tous les éditeurs qui publient des livres d’extrémistes de droite notoire ? On peut même signaler à Daeninckx que Brigneau lui-même a au moins un titre... chez Gallimard. L’argument selon lequel Baleine serait un éditeur "militant de gauche" ne tient pas une seconde : seul le Poulpe fut une collection à vocation antifasciste. Baleine a toujours été un éditeur commercial, au meme titre que Gallimard. Mais beaucoup plus petit, plus fragile, ce qui permet à Daeninckx de rouler les mécaniques sans risque.

      2)Si Daeninck s’était contenté de sa stupide opération publicitaire pour Brigneau, je ne m’en serais pas mèlè. Je me serais contenté de sourire avec tous ceux qui ne prennent pas aux sérieux les clowneries de cet anti-fasciste de carton pâte. Tout en regrettant tout de même qu’il remette en selle ce vieux débris fasciste par sa bêtise et son avidité de gloriole.

      Mais Daeninckx a saisi l’aubaine pour régler ses comptes personnelles et attaquer deux amis qui n’ont pas le moindre lien avec Brigneau. Ce seul fait atteste de la lâcheté et de l’ignominie du personnage. Je ne fais pas partie de ceux qui se taisent pour éviter les injures et les coups quand on calomnie mes amis et ceux qui, pour beaucoup, partagent mes idées. Des amis et camarades bien plus engagés concrètement que le pitoyable Daeninckx.

      Gérard Delteil

    • Un peu bidon votre argumentation Monsieur Delteil.

      Comparer les maisons Gallimard et Baleine, c’est comme comparer une multinationale et une SCOP : les deux sont bien des entreprises, mais elles ne visent pas les mêmes objectifs.

      Quand Gallimard reste une maison d’édition cherchant à tirer profit maximal de l’édition, Baleine a toujours été considérée comme un repère d’auteurs plutôt "de gauche" (je dis ça avec affection). Dès lors, y voir figurer cette ordure raciste qu’est Brigneau, ça n’a pas de sens. Et ce n’est pas parce qu’il y a eu d’autres aberrations qu’on doit fermer les yeux sur cette énormité.

      Bref, il s’agit ici d’une erreur -horreur- commise par Baleine, pas de vos querelles personnelles avec un autre auteur : alors merci de ne pas utiliser cette polémique pour faire parler de vous.

      Brigneau n’a rien à faire chez Baleine, point barre.

      (k)G.B.

    • La réponse est claire : à Brigneau, pardi ! Le crime, ou plus exactement la bêtise mêlée de vanité de Daeninckx permet à se vieux facho de sortir de l’ombre, de voir reproduire les bonnes pages de son torchon sur Internet.

      Comme communication de lancement, on ne fait jamais mieux qu’un mini scandale littéraire.

      Brigneau en rêvait, Daeninckx l’a fait !

      Gérard Delteil

    • J’avais décidé de me taire.
      Mais voilà que Gérard Delteil, après avoir concentré son ire révolutionnaire sur Didier Daeninckx, arrose plus largement ses "complices".
      Voilà qu’aujourd’hui je suis traité successivement de "porte-flingue" de Daeninckx puis de "porte-coton", expression plus mystérieuse que la première, mais tout aussi méprisante.
      Delteil me reproche aussi d’éviter de parler des problèmes de fond de l’affaire pour leur préférer l’affabulation et la calomnie.
      Enfin, il stigmatise mon "attitude pitoyable" à l’égard de Gilles Perrault : j’aurais sollicité et obtenu une préface de Perrault puis soutenu la campagne de calomnie de Daeninckx contre cet écrivain.
      Je vais répondre une fois pour toutes à Gérard Delteil.
      1) Le fond de l’affaire est clair. Brigneau est un fasciste, un négationniste, un ex-milicien. Sa place n’est pas chez Baleine, éditeur du Poulpe. Faut-il argumenter pendant des heures pour tirer pareille conclusion ?
      2) Oui, je maintiens et répète, comme je l’ai fait publiquement au procès que Delteil a intenté à Daeninckx, que les faits allégués étaient fondés. Delteil devrait se rappeler que devant le Tribunal je l’ai mis au défi de porter plainte contre moi parce que je lui rappelais certains détails sur l’affaire qu’il faisait mine d’oublier.
      3)Oui, je pense profondément que les attaques de Delteil, contrairement à ses affirmations vertueuses, reposent sur un vieux fond(s) de jalousie. J’ai été l’ami de Delteil, je l’ai édité, combien de fois ai-je été amusé puis gêné par ses critiques peu confraternelles contre Didier. Parce qu’on est écrivain et militant, on ne pourrait avoir les travers et les défauts de tout un chacun ? Militant communiste et auteur, j’ai, dans une période de doute, jalousé Frédéric Fajardie qui était reconnu et encensé ( à juste titre) dans l’Humanité qui me boycottait parce que j’avais dit et écrit des choses qui ne plaisaient pas sur Georges Marchais. Revenu à des idées plus claires et surtout plus saines, j’ai eu la chance de discuter de tout cela avec Frédéric et de devenir, je crois, son ami. Personne n’est à l’abri de pareilles faiblesses. Simplement, chez Delteil, c’est devenu obsessionnel !
      4) Delteil se trompe : ce n’est pas une préface que Gilles Perraut m’a faite, mais deux. En aurait-il fait quatre ou six que cela ne changerait rien. Gilles Perrault était un maître pour moi, je l’admirais. J’ai été amené à changer d’opinion. Contrairement à ce qu’écrit Delteil, je le mets au défi de produire une ligne de moi calomniant Perrault. "Porte-Flingue" de Daeninckx, j’ai toujours exprimé à Didier une divergence fondamentale sur la question Perrault, que je résume en disant que pour moi, Perrault est "L’homme de fidélités successives" ( et naturellement antagonistes). Jeune étudiant, j’ai voué une admiration sans bornes à Roger Garaudy. Il ne reste rien de cette admiration. Parce que, moi, j’ai changé ? Non, parce que le Roger Garaudy négationniste, ami et défenseur de Faurisson, n’a plus rien à voir avec l’homme que j’admirais.
      5)Sur d’autres sites, moins importants que celui de Bella Ciao, Delteil est moins agressif à mon égard Je serais un "vrai militant" coupable seulement de me faire le "porte-flingue" -décidément- du vilain Daeninckx. En résumé un mec sympa mais trop con pour avoir des idées personnelles. Il est vrai que la plupart des reproches qu’il distribue à grands coups ne peuvent guère me concerner. Il va même jusqu’à me reconnaître certaines qualités. Il est vrai que lui qui traite Daeninckx de RRRévolutionnaire de salon sait très bien que si j’ai aimé écrire un Poulpe antifasciste, je ne me suis jamais exagéré l’importance que cela pouvait revêtir dans la lutte contre le FN et ses épigones. J’ai même été agacé de voir certains signataires professionnels de pétitions qui tuaient Le Pen tous les matins en sirotant leur café crème croire qu’un seul Poulpe en faisait les fossoyeurs du parti brun. Ma vraie fierté, c’est le combat que j’ai mené en Lorraine puis à Carpentras ( 37% des voix pour Le Pen) qui m’a valu de multiples menaces et quelques cassages de gueules, c’est le fait d’être allé au charbon et pas seulement d’y avoir envoyé les autres. Distribution de tracts, collages, service d’ordre ne sont pas réservés aux obscurs et aux sans grade pendant que les "penseurs" théorisent. Les nervis admirateurs de Brigneau je ne les connais pas par Internet, mais par des rencontres souvent musclées dans la rue ou sur les marchés. Alors les leçons de morale de Delteil, son ton de théoricien qui sait tout, alors qu’il va se répandre sur Métapos Infos ( une calomnie, ça ?) je commence à en avoir ras-la-Casquette.

      Roger Martin

      ( Tiens, Gérard, de l’eau à ton moulin, je ne suis qu’un traitre petit-bourgeois : cet après-midi au sortir du boulot, j’ai collé, demain matin je distribue sur le marché de Pernes. Pour le Front de Gauche. Marie-George et Jean-Luc m’ont promis la place de Ministre de la Culture dès qu’ils seront au pouvoir !)

    • Les éditions Baleine, dont je m’occupe depuis 2005, et que j’ai rachetées au groupe La Martinière en 2008, ont publié plus de 450 titres, dans des collections diverses et variées, entre autres, et pour ce qui est encore d’actualité :

      Le Poulpe, collection créée en 1995 par JB Pouy et dirigée aujourd’hui par Stéfanie Delestré, qui -en dépit des attaques et changements de propriétaires, compte maintenant plus de 190 titres, sans compter les copies, imitations et adaptations. Il en paraîtra huit nouveaux inédits en 2010, faisant appel aux meilleurs auteurs du moment et à leur interprétation personnelle du personnage et de la bible d’origine : Maïté Bernard, Marin Ledun, J.P. Jody, Sébastien Gendron, Sergueï Dounovetz, Antoine Chainas... Ceci pour 2010.

      Baleine Noire, « collection-de-livres-qui-ne-se-vendent-pas », que je dirige et qui réunit dans des livres de poche de luxe, une littérature punk, gothique, gore ou noire , bizarreries, outrances, exercices de style, avec des auteurs français ou traduits, morts ou vivants, célèbres ou pas. Faut toutes les buter ! est publié dans Baleine Noire.
      Dans cette collection, constituée comme un cabinet de curiosités, j’ai publié, d’une part des auteurs contemporains de textes difficiles et littéraires que le "politiquement correct" et la frilosité éditoriale ambiante avaient amené dans cette collection unique (Serge Scotto, Pascal Françaix, Nada), et j’ai réédité, d’autre part, des textes anciens dont le caractère singulier me semblait cohérent avec les modernes. BR Bruss, Th. de Quincey, M. Agapit, Dann & Dozois...
      Son objet est bien la littérature. Pas la politique. La démarche est esthétique et artistique. Les couvertures sont toujours illustrées de photographies de cires anatomiques du Docteur Spitzner, qui rappellent aux éventuels chalands que ce n’est pas …pour les enfants.
      On m’accuse de vouloir créer du buzz : Malheur à celui par qui le scandale arrive ! Sérieusement, j‘aurais lancé une telle campagne pour un livre dont le tirage est de 2600 exemplaires, et qui sera demain diffusé à… 800 ex. ? Et j’aurais envisagé avec sérénité la perspective d’être traité de « facho », pour un roman populaire de 1947 ?

      Bien sûr que Baleine n’est pas un éditeur militant : le Poulpe peut passer pour un militant, et encore...
      Ce n’est ni un vengeur, ni le représentant d’une loi ou d’une morale, c’est un enquêteur un peu plus libertaire que d’habitude, c’est surtout un témoin. C’est écrit sur les couvertures, depuis quinze ans. Mais les éditions Baleine, non : c’est une entreprise d’édition qui se targue de publier des romans divers et variés. On n’est pas obligé de les lire, ni de les acheter, ni de les aimer.

      Pourquoi serait-il -comme déjà remarqué- scandaleux de côtoyer M. Brigneau chez Baleine, et pas chez Gallimard ou Albin Michel, où il fut édité aussi ?

      Je maintiens que c’est un texte drôle, émouvant, divertissant, et historique. C’est un roman d’atmosphère. Bien sûr qu’il est grossier, sexiste, raciste et violent : le narrateur est un caïd assassin qui n‘a connu que la violence et les armes. Il a été publié en 1947. Et le dernier Ellroy, il ne contient pas lui aussi quelques expressions aussi vulgaires que racistes ?

      Pourquoi lancer cette campagne une semaine avant la mise en vente, et avec une stratégie aussi maladroite : elle profite à M. Brigneau et nuit au poulpe ? N’étais-ce pas l’effet inverse qui était escompté ?
      Je regrette que des amis, pris en otage par cette polémique dérisoire, se trouvent mis en porte-à-faux. Qu’il sache que la porte de Baleine leur sera toujours ouverte. Et que leurs textes, eux, je continuerai à les défendre. Comme Patrick Raynal quand il a publié son ami ADG, parce qu’il jugeait que c’étaient des bons livres, je publierai M. Brigneau, je continuerai à publier des Poulpes, je continuerai à publier des romans horribles dans Baleine Noire, je défendrai les titres parus chez Baleine, tous les titres sans exception :
      A titre personnel, je n’aime pas les fachos. A titre professionnel, je déteste les censeurs.

    • A Roger Martin.
      Je respecte ton engagement de militant, tu le sais. Tu pourrais d’ailleurs faire de même, en dépit de nos divergences. Car je crois que nous nous retrouvons tout de même côte à côte sur les questions importantes. Pour le reste, je crois que toutes ces attaques personnelles sont incompréhensibles pour 99 % des lecteurs de Bellaciao. Donc, je préfère te répondre sur le sujet qui nous préoccupe.

      Brigneau est un fasciste, crypto nazi. Ca ne fait de doute pour personne. Inutile de mettre ses textes en ligne pour le prouver, ça lui fait de la pub.

      L’opération-pétition de Daeninckx est dérisoire. Car, comme le précise l’éditeur M. Platet, que je ne connais pas, Baleine est une maison commerciale et non un éditeur militant, comme par exemple La Brèche (NPA), Le Temps des cerises (gauche communiste), les Editions du Monde Libertaire (anar) etc. Et cela, depuis sa création, car Kerversau (le fondateur de Baleine) n’a jamais été un homme engagé. De plus, Brigneau n’a pas été publié dans la collection Le Poulpe.

      Donc, très sincèrement, je ne vois pas pourquoi s’en prendre à Baleine plutôt qu’à Gallimard qui publie Dantec et ADG, ou à l’éditeur des racistes Houelbeck ou Finkielkraut.
      Ces derniers ont une influence (néfaste) bien plus grande que Brigneau.

      Par ailleurs, toi qui est engagé, je n’en doute pas une seconde, ça devrait te choquer de mettre ta signature à côté de celle de Maud Tabachnik, auteur d’extrême-droite sioniste et raciste. (Je doute que Daeninckx l’ignore.) Sans compter celle de Raynal, ex éditeur d’ADG, même s’il n’est évidemment pas raciste lui-même.

      Tout cela est assez incohérent. De plus, rien ne justifiait d’attaquer Delouche et Quadruppani à cette occasion. Même si tu ne les aimes pas, tu conviendras que ça n’a aucun sens, quinze ans après la polémique que Daeninckx a lancé contre eux.

      Comme tu le note toi-même, ces combats antifascistes autour d’un café, à une table de bistro, pétition à la main, sont assez ridicules. Eh bien l’opération lancée par Daeninckx
      est du même tonneau, mais je n’aurais pas mis mon grain de sel s’il n’avait pas attaqué des amis à cette occasion.
      G.D.

    • AD NAUSEAM

      Gérard Delteil, militant et théoricien révolutionnaire, pourfendeur de l’État policier, Prix Moncey de la Gendarmerie, Grand Prix du Quai des Orfèvres, a engagé une lutte de tous les instants contre les faux révolutionnaires.

      Pendant dix jours, sa plume a fustigé Didier Daeninckx (« nul politiquement », « aux connaissances politiques rudimentaires », « RRRésistant de papier », « procureur stalinien » et autres joyeusetés), puis il s’en est pris à Roger Martin (« calomniateur », « porte-flingue et porte-coton (?) de Didier Daeninckx), mais aujourd’hui, le dénonciateur de la police et la justice bourgeoises, qui ne parle que de faire des procès à ses contradicteurs, s’en prend aux morts.

      Voici ce qu’écrit celui qui ose évoquer « le petit comportement minable » des autres :

      "Cela-dit, le milieu du polar n’est pas pire que les autres. Dans les bureaux et les usines, les gens se font aussi des crasses pour passer chef. La différence, c’est une certaine hypocrisie, la différence entre les grandes idées proclamées et le petit comportement personnel minable. Pas tous, heureusement. Fajardie - paix à son âme - était le type même de l’opportuniste dont la seule vraie préoccupation était... Fajardie. Il pouvait copiner avec Delon, avec un réalisateur d’extrême-droite et se dire anar le lendemain dans une réunion de la CNT ; dégommer Daeninckx un jour dans son dos et se rallier à lui le lendemain."

      Ce crachat dégueulasse sur la tombe d’un écrivain qui fut un des tout premiers à permettre le renouveau du genre noir et que l’on retrouva toujours du côté des obscurs et des sans grade, à Métaleurop par exemple, c’est la saloperie de trop, l’ignominie qui fait déborder la coupe. Je ne crois pas aujourd’hui que ce jaloux maladif, cet envieux obsessionnel mérite qu’on continue à perdre son temps à polémiquer avec lui. Et j’ose croire que tous ceux qui sont écoeurés par sa bassesse, par son attitude face à l’affront fait au Poulpe, par cette haine recuite qu’il nourrit contre les vivants et aujourd’hui les morts, auront dorénavant, lorsqu’ils le croisent, la seule attitude digne de respect en ignorant ce foutriquet.

      Roger Martin

      Frédéric Fajardie, un homme de convictions et d’action

      À Arras, hommage sera rendu à l’auteur de Métaleurop, paroles ouvrières, disparu le 1er mai 2008.

      Il s’appelait Moreau, mais du héros de L’Éducation sentimentale, qui portait son patronyme, c’est le prénom qu’il préférait. Il est parti trop vite, laissant derrière lui une oeuvre considérable et abondante, comme un Balzac ou un Jack London.

      Il avait su gagner la confiance d’un lectorat exigeant et nombreux qui attendait ses livres avec une impatience gourmande et fraternelle. Admiré par la plupart de ses pairs, il avait néanmoins souffert d’une hostilité plus sourde que déclarée, nourrie par une certaine jalousie aux raisons troubles, le milieu du polar, malgré certaines illusions soigneusement entretenues, n’étant pas plus fraternel que celui de la littérature tout court. Tueur de flics, en 1979, l’avait imposé comme une voix nouvelle dans la veine du roman noir, à l’égal d’un Manchette.

      Suivirent des romans courts, incisifs et déchirants, La Nuit des chats bottés, Sniper, dont personne ne sembla remarquer ce qu’ils devaient à l’écriture du Steinbeck de Des souris et des hommes, une influence pourtant revendiquée dans Gentil, Fatty ! Avide et passionné, l’écriture était pour lui une occupation de tous les instants : remarquable nouvelliste, il en écrivit des centaines, dont la plupart sont de véritables joyaux. Maître du dialogue, il en signa pour le cinéma, avec les scénarios de quelques films noirs où s’illustrait Delon, ce que ne manquèrent pas de lui reprocher dans son dos des confrères dépités qui s’illustrèrent plus tard à TF1.

      Parallèlement, il signait dans l’Humanité des billets d’humeur au vitriol. Boulimique d’histoire, lui, le spécialiste du roman court, il réussit la saga romanesque haute en couleur des Foulards rouges où il rendait hommage au genre de cape et d’épée et au génial Dumas. L’histoire contemporaine était néanmoins le thème de prédilection de l’ancien militant d’extrême gauche et du compagnon de route du Parti communiste. Frédéric Fajardie n’écrivait pas pour passer le temps. Résistance et épuration en Normandie (La Théorie du 1 %), guerre d’Espagne (Une charrette pleine d’étoiles), Résistance (Un homme en harmonie), voilà ce dont cet homme qui ne s’était jamais renié avait envie de parler. Et avec quel talent !

      À la Fête de l’Huma, nous avions sympathisé et je crois pouvoir dire que nous étions devenus amis. Il avait accepté avec enthousiasme d’écrire une nouvelle pour le recueil 36 Nouvelles noires pour l’Humanité. La dernière fois que je lui ai parlé, c’était au téléphone. Sa voix assurée avait cependant du mal à masquer la maladie, mais sa seule préoccupation c’était son Métaleurop, paroles ouvrières, dont les droits iraient aux ouvriers de la boîte. Il en parlait avec émotion et fierté, plaçant cette oeuvre de « propagande » au-dessus de sa dernière saga romanesque. Depuis, quand je pense à Frédéric Fajardie, je l’imagine quelque part, en compagnie d’un Jules Vallès ou d’un Jack London, ces écrivains qui n’ont jamais, comme lui, renoncé. Jusqu’au dernier moment, Frédéric Fajardie est resté fidèle à ses convictions et à ses idéaux de jeunesse. Faire vivre son oeuvre avec son souvenir, comme c’est le cas à Arras ce 1er Mai, c’est le plus bel hommage qui puisse lui être rendu.

      Roger Martin

      30 avril 2009 L’Humanité

    • Ce n’est pas parce qu’un écrivain a disparu qu’on n’a pas le droit de critiquer son oeuvre et ses prises de positions politiques. Sinon, pourquoi critiquer Céline, Rebatet, Drieu la Rochelle ou ADG ?

      L’expression publique, la possibilité de prendre la parole est un privilège des écrivains un peu connus. Cela implique le droit de les critiquer publiquement. (Pas sur leur vie privée bien entendu, sauf s’ils en font étalage et/ou commerce.) C’est un principe valable pour ADG, comme pour Fajardie, Daeninckx ou... Delteil.

      J’ai critiqué Fajardie de son vivant, je n’ai aucune raison de cesser de le faire parce qu’il a disparu. Si Daeninckx se tuait en voiture demain, ce que je ne lui souhaite pas, je ne me mettrais pas pour autant à chanter les louanges de sa chasse aux sorcières. Jonquet était un ami très proche, je l’ai critiqué face à face de son vivant, en raison de son évolution politique, comme je me réserve le droit de le faire aujourd’hui qu’il nous a quittés. Je ne vois pas ce que cela pourrait avoir de scandaleux.

      Fajardie n’est donc pas un personnage sacré. Je me permets donc de signaler à Roger Martin, qui se veut si sourcilleux, que Fajardie a été, entre autres, le scénariste de Vent d’Est, film du cinéaste très, très à droite Enrico à la gloire de l’armée Vlassov - formée de prisonniers russes pour combattre aux côtés des nazis.

      Et je maintiens que Fajardie était un personnage particulièrement opportuniste, comme en atteste son attitude à l’égard de Daeninckx qu’il n’a cessé de vilipender, jusqu’à ce qu’il se rallie à lui pour des raisons que j’ignore.

      Gérard Delteil

    • Extrait de Culture bouquin - Backchich Infos
      « A.D.G est un double marginal. Homme de lettres, c’est un auteur de polar, c’est aussi un homme de droite, voire d’extrême droite, dans un genre où ils ne sont pas nombreux. Il deviendra le principal animateur du Front national en Nouvelle-Calédonie et fut un collaborateur de Minute.

      Cet engagement assumé ne posa visiblement pas trop de problèmes aux autres figures du néo-polar. A.D.G. fut ainsi l’ami de Frédéric H. Fajardie »

      On dit quelquefois "qui se ressemble s’assemble". Je ne dirais certainement pas que Fajardie était fasciste parce qu’il copinait avec ADG. En revanche, il n’avait guère de principes - ce qui ne semble pas gêner Roger Martin...

    • Et voilà le résultat : une superbe pub TV pour Brigneau, alors que la mise en place de son livre n’était que de 700 exemplaires ! Il peut remercier Daeninckx et Piccouly !

      http://www.dailymotion.com/video/xcew3i_faut-toutes-les-buter_people

      De toute évidence, Daeninckx s’en moque et n’a qu’un objectif : prendre la pose antifasciste et faire parler de lui. Ecoeurant.
      ___
      A noter aussi :l’éditeur Platet, assez minable mais content de cette pub inespérée qui déclare :"Le livre est raciste, sexiste mais pas antisémite" (sic). Il y a le racisme acceptable et le racisme inacceptable. Faut dire que l’islamophobie a le vent en poupe en ce moment...