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Défense des Services Publics

Publie le dimanche 14 mars 2010 par Open-Publishing

Article ,empreint d’humour et tout à fait réaliste ,pour la défense des services publics , en l’ occurrence la Poste dans une petite localité rurale des Pyrénées Atlantique intitulé :

La patience de la mairie et des utilisateurs a des limites

Dans nos campagnes, il y a des légendes ….qui cachent des réalités accablantes.
Dernièrement un colis descendait les marches du perron de la Poste, le papier Kraft renfrogné.
Voyant une lettre, au papier soyeux tout fringuant, qui arrivait pour se faire timbrer, il lui dit :
 Mademoiselle, La poste est fermée ; c’est annoncé sur la porte !
 Ah ! bon dit la lettre, mais ce n’était pas prévu !
 Eh non, chère lettre mais, nous devons changer de cap !
 Ah ! ça non dit l’enveloppe, je vais frapper à, la porte.
Tout à coup, au-dessus de leurs têtes une voix une voix de stentor se fait entendre, goguenarde.
 Ah ! ah !..... Vous pouvez frapper Madame, iln’y qui ont essayé dit la voix surnaturelle !
 Mais Dieu ou Diable, je peux tenter !
 C’est vous qui voyez ! il y en a qui ont essayé dit la voix surnaturelle !
 Mais alors, il n’y a plus de service postal à Simacourbe ? Le camion postal ne s’arrête plus ?
 Si , si, le service continue ,dit la voix,Lembeye,Simacourbe,Morlass, il n’ y a pas de changement…..mais le camion passe à Simacourbe , ralentit, mais ne s’ arrête pas .
 Si je me place sur le bord de la route , en m’ agitant , le chauffeur va s’ arrêter sussure la gentille lettre !
 C’est vous qui voyez, Madame ; il y en qui ont essayé, et qui sont restés sur le bord de la route toute la nuit.
 Qui êtes vous pour être ainsi renseigné ? demandent ensemble le colis et l’enveloppe.
 La Direction Départementale de la Poste .Je vous dis que la Poste de Simacourbe est toujours en vie. Elle fait partie du Service Public .Ce mardi,et ce jeudi,elle est fermée voilà tout !
 La lettre : En me mettant un timbre, en me jetant là, dans la boite aux lettres, je vais partir ver Pau ce soir ?
 La voix : C’est vous qui voyez. Il y en a qui ont essayé, mais elles sont restées quarante huit heures dans la boite, sans bouger !
 Vous avez une solution Monsieur de la Direction ?
 Allez à Lembeye, à Morlaas, à Pau, ailleurs, le service public a beaucoup de ressources !
 Jamais, c’est bien trop loin ! Nous sommes du secteur, disent en chœur le colis et l’enveloppe, et nous sommes attachés à ce bureau ; le Service Public dans tout ça, ce n’est plus que trois mots ! ?
 Il n’a jamais cessé d’exister, dit la voix céleste, il est différent, il faut s’adapter ! Le bureau de Morlaas a l’effectif nécessaire pour assurer l’ouverture de Simacourbe.
 Peut-être ! rétorquent les impertinents. Mais lorsqu’il y a des absents, pour maladie, congés maternité, il ne sont pas remplacés ! Morlaas ne peut plus assurer la continuité !
 C’est eux qui voient, et c’est vous qui voyez ! Tout est fait pour conserver les bureaux et nous mettons les moyens ! dit la voix qui s’éloigne ……..

Morale : lorsque la direction de La Poste veut fermer un bureau, elle utilise les soins palliatifs. Quelques doses de fermetures journalières par-ci, quelques ouvertures le matin ou l’après-midi par là, c’est aussi efficace que de la morphine ! A petit feu, les clients potentiels s’éloignent sans mot dire. Et les « mandarins » de la poste brandiront fièrement l’encéphalogramme plat, vulgaire salmigondis de statistiques, pour annoncer la fin du bureau de Simacourbe ouvert en août 1872, par Mme Rizan. Elle est loin l’autosatisfaction d’Adolphe Cochery, premier ministre des Postes et Télégraphes qui, en 1879, fit de cette administration « la Banque du Pauvre ».

(Article de la République des Pyrénées )