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Retraites, lutte des classes, mondialisation : état des lieux et perspectives nécessaires

23 mai 2010, 22:42, par Nemo3637

La Louve fait cependant la part trop belle à la CGT. Non pas que les camarades, à la base ne soient pas sincères et combattifs. Mais la direction est clairement contre-révolutionnaire. Donc on est à la Cgt souvent faute de mieux. Ce sujet mériterait bien sûr un plus large développement. Dans ce que nous dit l’article se révèle la faillite des idéologies issues du marxisme-léninisme et de leur stratégie, le Parti directif et salvateur. La Louve a posé de bonnes questions et il serait dérisoire d’y répondre en présentant la profession de foi de son groupuscule ou en renvoyant le lecteur à une adresse de blog où "tout est dit". Je me contente de laisser ici un texte que je viens d’écrire et que j’ai passe hier sur le net :

L’attitude de Strauss-Khan, des autres dirigeants socialistes, rejoint celle du gouvernement dans le « iln’y a pas d’autre solution ». Il faut distiller au maximum la résignation, pilonner l’opinion publique, l’attendrir avant de la passer à la casserole. On craint la révolte.

Le gouvernement, ayant déjà testé pas quelques fuites les réactions, tait encore ce que tout le monde sait : sa volonté de baisser les retraites pour faire des économies budgétaires.
Une chose et sûre : il n’y a pas grande différence entre la gauche et la droite quant à la politique des retraites !

C’est le « politiquement correct » qui est admis et donc une baisse des revenus du quidam moyen pour tenter de combler les déficits budgétaires. Pascal Riché, sur Rue89, montrait, dans un récent article la vanité d’une telle politique.
Cette réduction du montant des retraites engage pour l’avenir, pour ceux qui en ont les moyens, à une retraite par capitalisation, qui de complémentaire passera peu à peu pour l’essentiel du dispositif futur. Ainsi, comme le veut Madame Parisot, le régime par répartition serait voué, quoiqu’en dise le gouvernement, à la disparition.

Pour trouver des solutions il ne faut pas seulement se placer sur un terrain abstrait de l’anticapitalisme, mais avoir une vision claire et concrète des choses, distinguer certaines supercheries. Ainsi on nous dit que toute redistribution dans le sens capital-travail (pour les retraites comme pour le reste) est impossible car cela entrainerait la fuite des capitaux et le départ des capitalistes dans la foulée. Autrement dit on aurait encore bien de la chance de pouvoir se faire exploiter comme c’est le cas aujourd’hui !

La seule solution passe par une reprise de l’outil de production, une autogestion, comme cela avait été envisagé à Dreux, dans l’entreprise Philips. L’UGTG-LKP, en Guadeloupe, voici quelques mois, avait ainsi annoncé clairement la couleur au moment où les patrons, à la Pagnol, menaçaient de partir : qu’ils le fassent, on les encourage même à f…le camp le plus vite possible.

L’essentiel en cas de crise – et même sans crise – est d’assurer aux retraités un revenu pérenne qui ne puisse être dévalorisé comme c’est le cas avec la monnaie. On a déjà un échantillon de ce qu’il pourrait en être. Mais on a encore rien vu en cas d’hyper inflation. Donc il convient d’assurer aux seniors un toit, des moyens de transports, des soins, l’accès aux loisirs. Voilà ce que pourrait aussi ajouter Monsieur Sarkozy à la Constitution !

Pour une telle réalisation, pour proposer cette alternative, l’action est nécessaire. Aujourd’hui il existe nombre de collectifs retraites, à travers le pays, qui jouent un rôle positif de désintox face à l’offensive medef-gouvernement-média. Mais on ne peut se contenter d’un mouvement d’opinion. Le pouvoir se moque des pétitions, des réunions publiques, voire des référendums. La stratégie de Sarko et Parisot est celle d’une politique thatchérienne, d’une stratégie du choc qui ne peut comprendre qu’un seul message celui du rapport de force au plus haut niveau imposé dans les boîtes autant que dans la rue et donc d’une grève générale qui met en cause à travers les retraites le système capitaliste dans son ensemble. Système, rappelons le, sévèrement attaqué dans son ensemble.

Un immense chantier est devant ceux qui ont compris, d’abord celui de l’information des salariés-e-s sur ce qui les attend afin de battre en brèche la propagande état-médias de marché-patronat et celui de la mobilisation dans les entreprises qui ne peut être le fait des collectifs mais des travailleurs-ses et de leurs syndicats. En revanche les collectifs doivent s’orienter vers une information à la sortie des entreprises et avoir pour objectif de favoriser la prise de parole et la sortie de la torpeur ambiante. C’est ce qu’il faut encourager.