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DE G.MARCHAIS à P.LAURENT : La Longue Marche visant à enterrer TOUTE REFERENCE au "COMMUNISME"

14 juin 2010, 11:02, par Copas

Il faudrait arrêter un peu d’être plaintif et de pleurer au grand complot injuste.

Ce sont les travailleurs qui ont toutes raisons d’être plaintifs des politiques menées par le PS et ...........le PC, pas les supporters à tout prix du PC.

Effectivement le PCF a représenté un espoir pendant une longue période et cet espoir a été déçu, l’appareil de ce parti, jusqu’à l’agonie, poursuivant une ligne d’enkistage dans l’état et de tentative de développement d’une couche sociale tenant pouvoir de son équilibre entre prolétariat et bourgeoisie.

Les équilibres qui ont nourris l’appareil du PC pendant des dizaines d’années ont été brisés par la bourgeoisie dans son offensive globale contre la classe populaire.

La déstabilisation des nomenclaturas (qui partent à la dérive dans tous les sens) vient de cela. Une partie qui était très proche du capital va directement faire des bébés avec la bourgeoisie et le reste est en implosion. Très peu relève la tête et est capable de choisir le camp populaire en sacrifiant sa singularité.

Cette remarque est à porter à l’ensemble des appareils issus du mouvement populaire.

Pas seulement le PC. Les orgas syndicales sont aussi en pleine tourmente.

L’appareil du PS (poursuivi par des morceaux d’appareils du PC) lui, est passé d’un bloc du côté du personnel bureaucratique de la la bourgeoisie.

Mais tout cela n’est pas si aisé car la bourgeoisie et l’état veulent bien financer des nomenclaturas pléthoriques à condition qu’elles servent à quelque chose.

Sinon pas de place, pas de sésames pour les bols de soupe (en Angleterre ils parlent de crème fraiche). Un bureaucrate est utile à la bourgeoisie quand il a influence sur le mouvement social.

Là dedans, il y a longtemps (si cela a été un jour) que les militants de partis de gauche n’ont plus la main sur les orientations portées par les appareils de leurs partis.

Pire encore, une culture de la soumission s’est développée dans les partis, une soumission qui est passée d’un concept d’auto-discipline pour un combat commun à une soumission absolue à n’importe quoi, un culte éploré de l’amnésie où parler des conneries, voir des saloperies du passé devient une épouvantable attaque ...

Il faudrait pour changer cela une démocratie réelle dans les partis, la possibilité de se battre ligne contre ligne à égalité (ce qui ne signifie pas trouver une bonne orientation mais ça aide, désolé AC, tu te plantes sur la question des "tendances").

Il faudrait pour cela des obligations de tourner les postes, une réelle éducation politique interne, etc...

Et surtout une bonne analyse de la société (en termes de classes, et d’outils organisationnels des classes en présence), une orientation révolutionnaire et des militants prêts à la porter.

Le retour sur comprendre ce qui fit la dégénérescence d’un parti est toujours instructif.

AC le fait à sa façon en abordant la question Marchais. C’est un regard, moi je situe Marchais plus dans les médiocrités qui se sont constituées décennie après décennie dans les dirigeants du PC. Quand on sélectionne les cadres sur la soumission à un appareil on finit par avoir des niveaux politiques très médiocres.

Et de temps en temps il y a une variabilité individuelle, Marchais fut une clownerie de mauvais aloi et surtout une ligne politique de l’impuissance qui parcourt régulièrement les partis qui aspirent au socialisme :

Quand on ne pense que par les élections, il faut s’allier et donc on cherche à s’allier à droite, on bataille pour que le mouvement social se courbe aux objectifs du processus d’entrée dans les institutions (n’est ce pas la droite et le centre du NPA ?).

Plutôt que d’aller dans les institutions pour y défendre les interets d’une classe, le mieux possible, mais en préservant l’essentiel, c’est à dire que ce type de bataille serve à renforcer les outils organisationnels indépendants d’une classe, ayant aspiration à trans-croitre en pouvoir de la classe populaire, certains y vont (aux institutions) en finalité c’est à dire en croyant que tout est là et finissent par développer une idéologie qui les autonomisent d’une classe et renforcent les tendances à se constituer en couche sociale indépendante de la classe populaire.

C’est dans la classe populaire, ses combats, ses organisations qu’est le centre de la bataille , pas dans les institutions. les institutions sont l"objet d’enjeux et de batailles, elles peuvent être détonnateurs, elles sont quand même des combats dépendants du centre (la classe, ses combats, ses syndicats, ses orgas, etc).

Par exemple, à l’automne 2009 et au concret, plutôt que de se tripoter la nouille sur des tractations électoralistes, le grand sujet qui aurait dû être abordé et analysé pour apporter les correctifs dans les combats avenir, c’est comment transcrire l’énorme potentiel qui existait dans le combat pour le service postal public en une bataille plus efficace. Et après l’échec , analyser ce qui a pêché.

Pourquoi je parle de cela ? Parce que nous allons vers une bataille sur les retraites qui a potentiellement les mêmes problèmes. Potentiel énorme, bataille très populaire, mais impuissance face à une bourgeoisie déterminée qui ne reculera que si on lui fait mal réellement dans ses interets.

Et ça pose des questions organisationnelles permettant d’aller vers une classe organisée et puissante. Il y a des potentiels et il nous manque les outils de masse à hauteur des défis rencontrés.

Il nous manque aussi des partis qui sont capables de réfléchir, d’analyser et d’apporter des correctifs pour que des batailles d’une classe soient gagnées.

Les échecs nous apportent beaucoup si ils sont analysés méthodiquement et sans concessions.

C’est valable dans tous les domaines. Y compris les partis.