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Témoignage mise en place d’un esclavagisme Renaut, education nationale...

23 août 2010, 00:03

La situation de l’Education nationale, de ses professeurs et leurs élèves est absolument déplorable : non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, restrictions budgétaires, diminution des horaires, multiplications des tâches (à horaire constant ou en diminution), casse du statut de 1950. Les nouveaux programmes du collège sont plus que critiquables. La notation par compétences est une ineptie pédagogique... les élèves seront les premières victimes de ces réformes.

Il est vrai qu’une partie notable des enseignants est dépolitisée (depuis 2003, je pense). Il faut y voir notamment un dégoût par rapport à l’action menée par ces organisations qui prétendent défendre les intérêts des salariés, et qui ont laissé la situation se dégrader (depuis 1997 et Allègre) sans réellement lutter (Snes-Fsu, Snfolc, Sud educ, entre autres), ou qui ont applaudi l’action des individus qui sont au pouvoir actuellement (les pédagolâtres du Se-Unsa et du Sgen-Cfdt). Cette dépolitisation est grave, car peu de professeurs sont conscients du fait que la précarisation de certains enseignants depuis les années 1990 entraine à terme celle de tous : création des Titulaires Académiques, puis des TA sur Zone de Remplacement, puis des Titulaire sur ZR, consécutive à la suppression des Titulaires Remplaçants, création des vacataires et des contractuels, puis suppression des Maîtres-Auxiliaires... Dans un même temps, chaque professeur ayant une situation particulière voit les maigres "avantages" liés à cette fonction diminuer ou être supprimés : suppression par exemple des 20 points de bonifications (afin d’obtenir une mutation) pour les TZR (cette bonification était accordée en échange de la difficulté de la fonction de remplacement). Le bouquet pour cette rentrée 2011 : les nouveaux stagiaires sous-payés mis à plein temps sur les établissements, avec proposition de formation payante par le privé. Il y a de quoi dégouter n’importe quel jeune -sortant de longues et difficiles études- d’enseigner.

Le pouvoir s’y prend avec l’Education nationale de la même manière qu’avec la Poste : en rendant la situation des enseignants (de TOUS les enseignants, titulaires comme non-titulaires) de plus en plus intenable -le procédé est calqué sur celui de la Poste, où l’on a diminué le nombre de guichetiers, provoquant ainsi le mécontentement des usagers- , et en les désignant comme des boucs-émissaires en stigmatisant un soi-disant comportement de corps ("les profs" qui se marieraient entre-eux, qui seraient déconnectés du reste de la société, qui feraient grève constamment, qui ont des vacances, de la même manière que les agents de la Poste sont collectivement présentés comme des guichetiers fainéants et peu aimables...), il escompte ainsi provoquer une fuite des élèves vers l’école privée (pour la seconde année consécutive, tandis que le nombre de postes au Capes a chuté, ceux des concours pour l’enseignement privé ont augmenté).