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Trois questions pour un mouvement gagnant par Christian Picquet

25 octobre 2010, 23:01, par Cop

très drôle le truc sur la grève générale de notre réformiste bon teint.

passant à droite de tout le monde il nous situe la grève générale comme une rolls bien astiquée au polish qu’on ne sortirai qu’à chaque fois que les calendriers lunaires, vénusiens, martiens et terrestres entrent en conjonction.

Son discours est bien un discours qui ressort de FO, rien que pour pouvoir tacler le NPA

Il trace l’utilisation de la grève générale comme si cela relevait de la décision d’une guerre nucléaire.

pitoyable et et banqueroutier.

le canasson piquet se cabre devant l’obstacle et jette le cavalier à terre.

Avec de tels zozos (bien loin de leur jeunesse) jamais aucun mouvement n’aurait été fait.

Alors évidemment une grève générale, y appeler, ne relève pas de l’incantation, ne relève pas d’un gros mot.

il faut relever combien des personnes de gauche parlent de tas de trucs à faire, en détail, et ont une peur quasiment mystique de l’appel à la grève générale...

"leur cri est : tout sauf la grève générale !"

et il y a du monde dans le chœur de la cathédrale ... ca crie presque plus fort contre cela que pour beaucoup d’autres choses, c’est une rengaine bine ancrée, une espèce d’angoisse existentielle devant cette forme d’action, comme la peur d’un continent inconnu.

D’ailleurs, c’est un des repères entre des réformistes perdus, les bouffons réformistes, voire libéral-nomenclaturistes, et d’un autre côté ceux qui travaillent à gagner concretement contre Sarko, dont de nombreux révolutionnaires.

Ce partage ne joue pas tout, mais il est ô combien révélateur.

"Tout sauf la grève générale !"

Ce cri nous l’avons entendu à de nombreuses reprises, sur tous les tons, dans la bouches de nomenclaturistes, de la part de Mélenchons, des Chereques, des Thibault, de dirigeants du PC et maintenant nous l’entendons de la part des chevaux légers style Piquet.

c’est à nouveau le cri de la gauche verticale et hierarchiste qui en profite alors pour caricaturer cette arme des travailleurs sans parler de son corolaire, l’organisation démocratique et unitaire de la classe populaire.

Piquet est dans un vide stratégique, comme ses collègues des directions du PC et du PdG qui ont un discours gauche montant dans les aigus comme des crécelles (on ne leur reprochera pas) mais ruent et refusent devant les obstacles et le choix de la révolution.

Ils sont méthodiquement partisans de l’endiguement du mouvement social pour que celui-ci fasse de la politique mais ne dispute pas réellement le pouvoir, car le pouvoir, c’est pour eux, les directions des gruppettos PC, PG et GU.

Personne n’a une mystique de la grève générale, mais on a bien compris derrière la sainte alliance de la gauche de l’état bourgeois.

C’est haro sur tout ce qui permet une expression politique du mouvement par lui-même.

Les fourches caudines électorales sont dressées et tressées, et les propositions manquent sur la suite concrète de la bataille.

Le soulèvement en profondeur de la classe populaire vient des attaques de la bourgeoisie mais également de la montée numérique et en proportion du prolétariat moderne.

Pour autant, ce soulèvement n’est pas linéaire et peut très bien subir un recul aux conséquences d’une extreme gravité.

les petits calculs à la con, la sainte alliance des cliques réformistes et nomenclaturistes peut nous amener à la catastrophe.

Aller plus loin, plus haut, n’en déplaise aux Piquets et consorts, passera à un moment par une grève générale, comme modalité tactique d’un mouvement.

C’est un verrou à un moment, et une question tactique dans la bataille entre deux classes. Ce n’est pas forcement un truc intemporel sans conditions et hors phase.

Il est peut-être déjà bien tard sur cette phase de la lutte de classe, tant des forces ont été dilapidées.

Mais il y aura d’autres phases

Mais, plus loin, la création d’outils organisationnels unitaires de masse, démocratiques, coordonnés, créés dans les feux de la bataille est l’enjeu décisif de l’heure pour l’extension du mouvement et sa radicalisation.

Et celà est toujours un enjeu central permanent des grandes batailles.

C’est le bémol que je mettrai à la question de la grève générale. Elle n’a de sens que derrière une auto-organisation massive, coordonnée, démocratique de la classe populaire.

Si une critique peut être faite à Besancenot c’est l’insuffisance du travail sur cette question centrale. Mais cette insuffisance relève d’une appréciation tactique à discuter.

Par contre, les directions PG et maintenant l’hyper-gruppetto de la GU, contingentent et fuient méthodiquement toutes luttes amenant à une épreuve de force. Avec eux jamais de Mai 68.

Il s’agit lors de référendums sur la retraite ou autres balivernes qui ressortent actuellement de contre-feux aux questions posées et aux débats sur ce qu’il nous manque pour gagner.

Personne n’est contre parler de référendum, comme argument dans la bataille face au gouvernement violent du capital, mais en faire un objectif ne ressort pas d’une bataille utile actuelle

Personne n’est non plus pour faire assaut d’une radicalité +++ de façade. La seule radicalité qui importe est celle qui renforce les organisations de masse de la classe populaires comme organisations candidates à disputer le pouvoir réel à la bourgeoisie.

Celles-ci ne se constitueront pas en comités grouppies d’écuries électorales, mais dans les batailles du réel.