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Quelques réflexions sur le mouvement des "Indignés" en France et la tentative de campement de la Bastille

31 mai 2011, 08:23, par Copas

Si on avait écouté seulement l’origine sociale des étudiants du 22 mars en début 68, on n’aurait pas pris dans toute sa dimension qu’on était là en face d’un détonateur, ou d’une mèche.

Savoir si un rassemblement à Bastille (et ailleurs avec des fois des choses intéressantes) joue ce rôle de détonateur est une autre question.

Comme d’habitude, il y a l’analyse qu’on peut faire de l’adversaire, il y a celle qu’on peut avoir sur les tensions qui montent dans la société, et les indices qu’on peut détecter pour l’affirmer, les batailles récentes, etc.

Un énorme mouvement a eut lieu il y a quelques mois, déplaçant des foules considérables mais sans émergence d’un plan d’assaut de la part du camp populaire contre le plan du capital.

Il y a également l’analyse des forces politiques identifiées ou pas qui s’agitent actuellement dans le cadre de mouvements demeurant en France limités socialement et limités politiquement. Par exemple le désir de niaiseries sur la révolution citoyenne ou participative signent des orientations qui ne disent pas leur nom mais enlèvent beaucoup de force(s) et de dynamite à ce mouvement.

Mais tout ne se limite pas à quelques dizaines de personnes qui essayent d’écarter tout ce qui précise la bataille (et donc permettrait de la renforcer), tout ce qui la rend fumeuse, et tout ce qui s’attaque en un vieux classique liberticide à l’expression de courants politiques organisés (ceux qui cherchent à interdire les expressions politiques dans le mouvement nagent en eaux très très troubles).

Tout ne se limite pas à ça quand commencent à s’exprimer des mobilisations avec des hauts et des bas, même limités. Ce sont au pire des précurseurs à ne pas sous-estimer et au contraire à prendre avec la plus haute attention.

Chaque carte doit être jouée à fond et être utilisée pour rebondir plus haut plus tard si celle-ci a été une impasse.

Et c’est je crois l’essentiel, il ne s’agit pas seulement de soutenir, mais de pousser les feux, souffler sur les braises. Et surtout travailler les questions de l’extension.

Sur les mots "communisme", "socialisme", ils importent peu tant on recouvre sous cela dans le niveau de conscience moyen des choses qui n’ont strictement rien à voir avec l’espérance de communisme sans en utiliser ces mots.

Dans tout ce fatras, il convient d’en dégager des revendications claires même si elle ne sont pas les plus révolutionnaires du moment qu’elles ne sont pas digérables actuellement par le système.

Et surtout donner de la voix dans les quartiers populaires , les entreprises, et non seulement dans un centre bourgeois de la France.

Ce qu’on peut attendre des courants politiques n’est pas du soutien, mais de la participation à l’offensive, à la radicalité et à essayer de gagner du monde aux mobilisations, et d’éclairer stratégiquement afin qu’un plan d’assaut de la part du camp populaire contre la bourgeoisie émerge.

Mais pour cela, il faut étendre, élargir , débattre, rendre encore plus populaire, en s’organisant mieux, en précisant mieux les exigences portées.

Même si cela ne fait pas révolution l’intégration d’exigences plus précises est un enjeu, car quand on baisse la garde en portant des exigences vaporeuses on n’élargit pas un mouvement on le réduit, personne ne s’y reconnaissant.

Il faut donc être plus précis et plus exhaustif. En même temps que l’audace de la radicalité de la critique du capitalisme (sans que soit rompue la chaine qui va de la revendication concrète à la radicalité de la critique)

Sur la question de désigner l’ennemi extérieur, la question de l’impérialisme US n’est pas actuellement au centre de la stratégie de rassemblement sur les places en France.

Du moins les guerres impériales, avec ou sans l’impérialisme US sont des éléments du cahier de revendications .

C’est Lilianne qu’il faut tacler, et être précis là dessus.

En France, il y a une capacité remarquable de la haute bourgeoisie à éviter les balles perdues et à jouer les passe-murailles, à ne jamais se retrouver à la question qui est exceptionnelle.

Ce n’est pas pour rien que la France est le pays qui a le plus de milliardaires en proportion de la population.

Cette chère Lilianne par exemple pèse à elle toute seule presque 2 fois le cout du RSA, ce n’est pas peu quand même et c’est pas les poches d’Obama ça.

En France la classe populaire a un ennemi central qui s’identifie bien pour peu qu’on le veuille et qu’on ne l’exonère pas d’un énnemi plus lointain, divisé, affaibli, même si il grenouille fortement et a réussi à placer une partie de ses créatures à des postes politiques (Lagarde, etc).

Cet énnemi qui nous pompe le sang en France c’est la bourgeoisie française. C’est elle qui dirige ce pays et personne ne l’a obligé à exploiter et maltraité, personne d’outre-atlantique s’entend.

Celle-ci est derrière ses marionnettes politiques qu’elle a placé dans les exécutifs, c’est elle qui s’est acheté les médias sur-puissants pour travailler finement "l’opinion" afin qu’elle ne comprenne rien du monde et accepte ses tiques qu’elle a sur la peau.

Il faut la débusquer
et également montrer son échec de sa prétention à faire croire qu’elle agit pour la prospérité de la société.

L’expression de revendications claires et élementaires , couplées à une critique radicale, dissipe les rideaux de fumée de la bataille idéologique du capital.

Et puis surtout, étendre, étendre, étendre....